Au hasard de mon furetage sur le web, cet après-midi, un lien sur Twitter (pour m’y suivre: @levraiRichard3) dirigeait vers ce texte d’opinion de Geneviève St-Germain, publié dans l’espace Blogue du Journal de Montréal/Journal de Québec, intitulé “Brun, la couleur du Québec actuel?” Elle y dit que contrairement aux “telluriques spectacles de la St-Jean sur le Mont-Royal”, le show de la fête nationale présenté hier soir, sur les plaines d’Abraham, à Québec, n’a pas levé, mis à part quelques “fulgurances”. Elle complète en ironisant sur l’impression que de plus en plus de gens sont indifférents au sens que l’on a donné à cette fête dite nationale.
J’ai tenté d’envoyer un commentaire, sur le site du texte, mais à l’heure où j’écris ceci, il était encore en attente de modération. Je le mets donc ici, en vert et en italique puis, grâce à l’absence de limiteur de caractères, je le compléterai.
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Quand on prend une plante, qu’on lui coupe ses racines, et qu’on la remet telle quelle dans le sol, les chances qu’elle survive sont excessivement minces.
C’est l’image qui correspond le plus à ce qu’ont fait les élites québécoises depuis la révolution tranquille. Elles ont d’abord décrété que nous n’étions plus des canadiens-français, mais des… québécois! Ce n’était pas correct que les anglais nous vole le titre de canadiens, mais ce l’était qu’elles fassent la même chose aux habitants de la ville de Québec! Ensuite, on a coupé tout ce qui pouvait rattacher les canadiens-français à leurs origines; exit la religion catholique-romaine, exit Duplessis, exit tout ce qui a eu lieu avant 1960! À part Lord Durham, bien sûr, question de se garder une excuse pour haïr les anglais. Puis les élites ont finalement tenté de raviver la plante en l’entourant d’autres herbes, venues d’ailleurs, mais elles aussi coupées de leurs racines. Le tout en prenant bien soin, par contre, de combattre toutes les herbes anglaises, question d’être certain qu’elles ne vont pas étouffer la plante québécoise.
Aujourd’hui, on se demande pourquoi les québécois semblent de moins en moins friands, face à une fête « nationale » qu’on leur a pratiquement mis de force dans la gorge. Ouvrez les yeux, prenez le temps de regarder autour de vous, et vous constaterez que, manifestement, la plante ne semble pas vouloir survivre!
À partir de là, que faudra-t-il faire?
Il n’y a qu’une seule solution; mettre la plante dans l’eau, question de voir si elle va bouturer, se faire de nouvelles racines, et tenter de reprendre vie. En espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard! J’y reviendrai!
(qu’ : Correction d’une faute de frappe, versus le texte soumis au JdeM/JdeQ)
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Voilà, j’y reviens.
La solution passera-t-elle par le retour du petit Saint-Jean-Baptiste, avec son mouton, dans une parade de chars allégoriques, le 24 juin, après le souper? Pas sûr! Mais elle reviendra définitivement par une reconnexion des canadiens-français avec leur culture profonde. Par une réhabilitation des personnages politiques d’avant 1960 que furent Maurice Duplessis, et ses prédécesseurs, même si aucun d’entre-eux ne furent parfaits. Par un retour des cours d’histoire, mais pas une histoire sélective, dictée par les souverainistes dans le but de victimiser les jeunes, et de pousser l’option, mais plutôt la vraie histoire, qui relatera tous les événements marquants, et toutes les périodes de l’émancipation du Québec, depuis avant même le débarquement de Jacques Cartier. Par un retour à l’apprentissage de la langue française, enseignée par des passionnés de la langue française, afin que tous, dès là fin du secondaire, aient une maîtrise totale de la langue, autant écrite que parlée. Et par bien d’autres choses, aussi.
L’idée maîtresse, derrière tout cela, c’est que les canadiens-français retrouvent leurs racines. Et il ne faut pas oublier non plus de recommencer à utiliser le terme Canadiens-français, au lieu de Québécois, quand vient le temps de parler de tous les citoyens de la belle province. Jusqu’à nouvel ordre, le Canada est toujours notre pays, et il nous appartient, d’un océan à l’autre, à nous aussi! Ce n’est pas en se terrant dans une attitude sectaire que nous allons démontrer notre capacité d’ouverture; nous en avons la preuve depuis maintenant plus de 50 ans!
Les élites du Québec croyaient faire un bon coup en déconnectant, et en reprogrammant le peuple de la province, afin de pousser l’option souverainiste. Sauf que l’on se rend compte, maintenant, que la déconnexion fut si totale qu’elle a fait en sorte que la reprogrammation n’a plus aucun sens. La définition de ce que l’on pourrait qualifier de “québécois d’origine contrôlée” satisfait de moins en moins de gens, et ceux-ci se dissocient de plus en plus de la pseudo “fête nationale” que les élites leur ont fabriquée sur mesure.
Bonne Saint-Jean quand même!