La route 1: (2) Sherbrooke – Thetford Mines – Québec

Dans la première partie, nous avons vu l’itinéraire de la route 1, entre Longueuil et Sherbrooke, telle qu’il était en 1950.  Du moins, je le présume; je n’étais pas né, encore!  Enfin, voyons la suite, maintenant.  Nous partirons de Sherbrooke, et nous nous rendrons au coeur du vieux Québec.  Allons-y!

Plusieurs kilomètres plus loin, à la sortie est de la ville de Sherbrooke, l’intersection en pointe, modifiée, du chemin Bibeau, laisse présager un ancien alignement de la route 1.  La route se termine à moins de 200 mètres à l’est de l’intersection de l’actuelle route 112 et de l’autoroute 610, et s’aligne presque parfaitement avec le chemin Alfred-Champigny.  Mais je n’en suis pas sûr.  La route 1 traverse à nouveau la rivière Saint-François, cette fois à la hauteur du village d’Ascot Corner.  À l’entrée du village, vous verrez, à votre droite, la rue Blouin; cette rue est probablement un ancien alignement de la route 1, puisque celle-ci s’aligne avec la rue Principale, dont l’intersection se trouve juste avant le pont de la rivière Saint-François.  À 2,8 kilomètres de là, une courbe a été corrigée par un nouvel alignement, ce qui a donné le chemin Pageau.

En arrivant à East Angus, la route 112 contourne la ville, à la faveur d’une voie de contournement par l’ouest, qui n’existait pas, en 1950.  La route 1 entrait donc dans la ville par la rue Angus Sud (route 214), passant par l’intersection de la route 27 (route 253), en gravier, dans le temps, vers Cookshire-Eaton.  La rue Angus Sud traverse la rivière Saint-François tout juste après l’avenue Warner, puis après l’intersection de l’avenue Saint-François (route 214 est), devient la rue Angus Nord.  Elle se raccorde à la route 112 actuelle environ 3 kilomètres plus au nord, à une intersection avec le chemin Gosford Est.  La route 1 traverse ensuite les municipalités de Dudswell, et de Weedon, pour arriver à la route 34 sud (route 161 sud), qui mène à Stratford.  Tournez à droite, et à une vingtaine de mètres, vous verrez la rue de la Carrière.  Tournez à gauche, sur cette rue, et vous roulerez sur l’ancienne route 1, pour environ 5 kilomètres, cette rue devenant, un peu plus loin, le chemin Aylmer.  Environ 8 kilomètres après l’intersection de la route 34 sud, vous arriverez à Beaulac-Garthby, où se trouve l’intersection de la route 34 nord (route 161 nord), vers Saints-Martyrs-Canadiens, et Victoriaville.  À noter que la route 34, dans les deux directions, était en gravier.  À quelque 400 mètres après l’intersection, vous verrez une pointe.  À droite, c’est la rue Saint-François, ancien alignement de la route 1.

À plus ou moins 6 kilomètres du village de Beaulac, la route 1 (route 112) devient la rue Sherbrooke, puis la rue Saint-Joseph Ouest; vous arrivez à Disraeli.  Après le pont, tournez à droite, sur l’avenue Champlain.  Une fois passé la pointe nord du lac Aylmer, vous devrez négocier quelques longues courbes, et la route prendra le nom d’avenue Saint-Patrick, ce qui marquera votre entrée dans le village de Coleraine.  À environ 2 kilomètres du village, l’avenue Saint-Patrick entame une courbe vers la gauche, et devient l’avenue Roy.  À partir de là, vous verrez d’immenses tas de gravats, et après deux autres kilomètres, il sera impossible de déterminer à quel endroit passait réellement la route 1; la route 112 elle-même a changé de place à plusieurs reprises, pour permettre l’exploitation de l’une des plus grandes mines d’amiante à ciel ouvert, la mine de Black Lake.  Vous êtes sur le boulevard Frontenac Ouest, puisque Black Lake fait désormais partie de la ville de Thetford Mines.  Dans le périmètre urbain de Black Lake, la rue Saint-Désiré était la route 49 (route 165), en gravier, qui reliait Black Lake à Saint-Ferdinand, et Plessisville.

Il existe deux alignements, pour traverser la ville de Thetford Mines.  Le premier, celui de la route 112 actuelle, via le boulevard Frontenac Ouest, qui devient Frontenac Est à l’intersection de la rue Saint-Alphonse Nord, et qui est le plus simple.  L’autre passe par une intersection en pointe, vers la rue Caouette Ouest, jusqu’à la rue Saint-Alphonse Nord, à droite sur celle-ci, pour un peu moins de 500 mètres, puis à gauche, sur la rue Notre-Dame Est, jusqu’à une autre intersection, autrefois en pointe, mais modifiée depuis, avec le boulevard Frontenac Est, et la rue Flintkote.  Ma carte est plutôt floue, et imprécise, mais j’ai tendance à croire que le second alignement serait le bon.  Mais cela reste à vérifier.  Par contre, à Robertsonville, petite ville qui fait désormais partie de la ville de Thetford Mines, l’alignement de la route 1 quittait l’actuel boulevard Frontenac Est pour tourner à droite, sur la rue Saint-Georges (route 269), pour environ 3 kilomètres, et prenait ensuite vers la gauche, sur le 8e Rang, en direction du petit village de Sacré-Coeur-de-Marie.  L’itinéraire de la route 1 suivait le 8e Rang Nord, et à environ 4 kilomètres, au-delà du village, bifurquait vers la gauche pour prendre le chemin de Sacré-Coeur qui, une fois passé le hameau de Broughton Station, à la limite des municipalités actuelles de Saint-Pierre de Broughton, d’Adstock, et de Sacré-Coeur-de-Jésus, change de nom pour s’appeler l’ancienne route 1, tout simplement.  Avant de rejoindre l’alignement de l’actuelle route 112, la route portera ce nom sur pas moins de 10 kilomètres, sauf dans la ville de East Broughton, où elle deviendra la rue Principale.

Puis survient un changement de juridiction; de nos jours, on passe de la MRC de l’Amiante à la MRC Robert-Cliche.  À l’époque, on devait également changer de comté, et selon la carte de 1950, la route 1 changeait aussi de revêtement.  En effet, c’est sur le gravier que se poursuivait la route 1, qui prend le nom de rue Notre-Dame, au passage de Tring-Jonction, avant de devenir la route 112, à Saint-Frédéric, et de prendre le nom – et l’alignement – du rang Saint-Antoine, jusqu’à Vallée-Jonction, ou elle prendra tour à tour l’appellation route 112, et rue du Pont, alors que les automobilistes pouvaient apprécier le retour de l’asphalte.  Au bout de cette rue, la route 1 tournera à gauche, pour prendre l’alignement de la rue Principale, et des routes 23 et 28 (route 173).  Moins d’un kilomètre plus loin, l’intersection du boulevard du Cap marquera la fin définitive de l’alignement de la route 1 et de l’actuelle route 112; la route 1 suivra plutôt l’alignement de la rivière Chaudière, et celui de l’actuelle route du Président-Kennedy (route 173), et ce jusqu’à Scott, sauf à Sainte-Marie, où la route 1 suivra la rue Notre-Dame.

Une fois à Scott, la route 1 abandonnera les routes 23 et 28 (route 173), et prendra vers la gauche, pour emprunter la rue du Pont (route 171), qui deviendra ensuite le rang Bord-de-l’Eau, jusqu’à Saint-Lambert-de-Lévis, où la route deviendra la rue Bellevue.  À partir de la limite de la ville de Lévis, la route 1 s’appellera tantôt route Saint-André, tantôt chemin Sainte-Anne Est, avant de traverser le pont de la rivière Beaurivage, et de prendre vers la droite, sur la rue Principale de ce qui était la ville de Saint-Étienne-de-Lauzon, et partager l’emprise de la route 5 (route 116).  Dans le secteur de Saint-Rédempteur, la rue Principale deviendra la 1ère Avenue, puis la route du Pont, alors que la route 9 (autoroute 20) joindra son emprise aux routes 1 et 5.  Moins de 3 kilomètres plus loin, la route du Pont, en plus de supporter les routes 1, 5 et 9, sera aussi la route 3 (route 132), sur environ un kilomètre, avant de s’aligner vers le pont de Québec (route 175).  Débarqué sur la rive nord du fleuve, les routes 1, 5 et 9 suivent le boulevard Laurier (route 175), ou probablement un ancien tronçon du boulevard Laurier, qui s’appelle aujourd’hui avenue des Hôtels, le chemin Saint-Louis, puis la Grande Allée, pour finalement se terminer sur la rue Saint-Louis, dans le vieux Québec.

Voilà qui fait le tour, pour la route 1.

La route 1: (1) Longueuil – Sherbrooke

Voici le premier d’une nouvelle série de billets, série intitulée « Les grands axes d’autrefois », où l’on suivra ensemble l’itinéraire des anciennes routes principales du Québec, telles qu’elles étaient en 1950.  En fait, certains de ces grands axes, parmi les plus longs, demanderont chacun plus d’un billet.  C’est d’ailleurs le cas pour celui-ci.  Et à tout seigneur, tout honneur, je vais d’abord vous présenter la route 1.

Avant de commencer, je dois vous mentionner que dans le but d’alléger la lecture, les numéros de routes écrits de façon régulière sont les numéros de route qui existaient en 1950, alors que les numéros actuels seront en italique, et entre parenthèses.  Ce sera comme ça la plupart du temps, et à part pour faire des comparaisons entre les tracés anciens et actuels, je tenterai de faire le moins d’exceptions possibles.  Alors allons-y.

La route 1 commençait sur la rive-sud de Montréal, dans le vieux-Longueuil, pour être plus précis.  À partir de ce qui était la route 3, probablement la rue Saint-Charles, la route 1 suivait le chemin de Chambly, et croisait la route 9 (route 112/116), qui n’était qu’une simple route à deux voies.  Toujours sur le chemin de Chambly, puisqu’il n’y avait pas encore de boulevard Cousineau, la route 1 poursuit donc un itinéraire sud-est jusqu’à Chambly, puis suit plus ou moins l’actuelle route 112.  À l’est de la rivière Richelieu, il existe un « chemin de Marieville », qui se jette presque dans la rivière, d’un côté, et de l’autre, prend l’alignement de la route 112.  Il s’agit peut-être d’une partie de l’ancienne route 1.  À Marieville comme tel, il existe un « chemin de Chambly », dont l’intersection en pointe laisse croire, là aussi, à un ancien tronçon de la route 1.  Après avoir traversé le ruisseau Saint-Louis, un autre alignement longe l’actuelle route 112, et porte le nom de « chemin de Saint-Césaire ».  Il faut savoir que la route 112, dans ce secteur, comme à bien d’autres endroits, fut améliorée, au fil des ans, et ces améliorations ont probablement apporté de nombreux changements d’emprise.

Un autre nouvel alignement de la route 112 fut construit à Rougemont, mais le logiciel Google Maps laisse croire que la route 1 passait par l’actuelle route 229, appelée « chemin de Marieville », jusqu’à la rue Principale, que suivait probablement la route 1, puisque la rue Principale s’aligne sur la route 112, à l’est du village.  Moins d’un kilomètre plus loin, une autre intersection en pointe permet de conclure que la route 1 traversait Saint-Césaire par la rue Saint-Paul, puis la rue de l’Union, afin de traverser la rivière Yamaska, via la rue du Pont, puis de se réaligner sur la route 112, en passant par la rue Leclaire, maintenant, mais la disposition des bâtiments, à cet endroit, laisse croire que la rue du Pont s’alignait sur la route 112, via une autre pointe, à l’époque.  Je dis à l’époque, parce que selon Google Earth, la rue du Pont n’existe plus, et le pont non plus; ce dernier a fait place à un petit pont de bois, pour assurer la continuité de la piste cyclable « La route des Champs ».

À l’est de Saint-Césaire, plusieurs alignements sont possibles.  La route 112 actuelle coupe la ligne des terres, ce qui laisse croire à la construction d’un nouveau tronçon, entre le rang Saint-Ours et le village de Saint-Paul-d’Abbotsford.  Donc, de là, de deux choses l’une; soit à gauche, par le rang Saint-Ours, à droite sur la montée Saint-Ours, puis encore à droite, pour un petit passage de moins de 200 mètres par le rang Elmire (route 235), pour prendre ensuite à gauche, sur le rang Fisk, jusqu’à l’entrée ouest du village de Saint-Paul d’Abbotsford, soit tout droit, par le rang de la Grande Barbue, un chemin plus sinueux, à gauche sur le rang Elmire, puis à droite sur le rang Fisk.  Je privilégie la seconde option, à cause de l’intersection en pointe de la route 112, et du rang de la Grande Barbue.  Mais avant d’aller plus loin, je jette un coup d’oeil à ma vieille carte, et que vois-je?  La route semble suivre l’alignement actuel!  Ça m’apprendra à grimper dans les rideaux!  Il est donc clair que cette amélioration à la route 1 date d’avant 1950.   À l’est de Saint-Paul-d’Abbotsford, la route 1 devait également suivre la route 112 actuelle jusqu’à Granby, via la rue Principale, puis à droite, sur le pont de la rue Mountain, qui enjambe la rivière Yamaska Nord, et à gauche, sur la rue Denison Est.  Quoique…

Quand on y regarde de plus près, la rue Mountain continue, au sud du pont, et fait une longue pointe, pour se raccorder à la rue Robitaille, qui elle, se raccorde à son tour, au chemin Denison Est, par l’entremise d’une autre intersection en pointe.  Me voilà perplexe, encore une fois; je ne me souviens pas si la côte de la rue Mountain est abrupte, au sud du pont.  Je devrai définitivement me rendre sur place!

Après l’intersection de la rue Robitaille, la route 1 suit toujours le chemin Denison Est, qui devient le chemin Robinson Ouest, puis, à l’entrée de Waterloo, se raccordera, via la rue Nord, à la rue Foster, où elle se jumelait à la route 39 de ce temps-là.  De nos jours, la route 112 partage cette partie de la rue Foster avec les routes 241 et 243.  La route 241 prend vers la droite, sur la rue Lewis, qui n’avait pas de numéro, en 1950.  À la sortie de Waterloo, la rue Foster devient tout simplement la route 112, alors que le chemin Foster, soit les routes 39 et 52 (route 243), prend vers la droite, en direction de… Foster, et de Knowlton.  Donc, la route 1 se poursuit, à travers les montagnes des Cantons-de-l’Est, et longe maintenant l’autoroute 10, pour devenir la rue Principale, à Eastman.  Après ce patelin, la route 1 longe le lac Orford, et se dirige vers Magog, où après avoir laissé son ancien alignement devenir le chemin François-Hertel, puis une piste cyclable, sur presque deux kilomètres, le retrouve pour devenir, là encore, la rue Principale.  Ou à tout le moins, la rue Principale Ouest, jusqu’à l’intersection de la rue Sherbrooke, où l’on tourne à gauche, pour suivre la route 1.  La rue Principale Est devient, de nos jours, la route 108, mais ne portait pas de numéro, il y a une soixantaine d’années.

Une fois sorti de Magog, la rue Sherbrooke deviendra le boulevard Bourque.  Un ancien alignement, devenu la rue Albert-Dion, longe l’extrémité nord-ouest du lac Magog. Puis la route 1 devient la rue King Ouest, à mesure que l’on entre dans la ville de Sherbrooke.  Elle traverse la rivière Magog juste à l’ouest de la rue Belvédère, qui était à la fois les routes 5 et 22, en 1950.  Environ un kilomètre plus loin, la route 1 traverse la rivière Saint-François, et devient la rue King Est, nom – et alignement – qu’elle conservera pour tout le reste de la traversée de la ville.

Voilà pour un premier jet, alors que vous pourrez lire la suite dans le deuxième billet sur la route 1.