Dans cette série:
(1) Une expérience inoubliable — (2) Des kilomètres qui font mal — (3) Après la douleur, la victoire! — (4) Des remerciements particuliers
À ce moment, sur la rue Clark, j’ai l’impression que je n’arriverai jamais au stade Uniprix. Puis on tourne à droite, sur Jean-Talon, puis à gauche, sur Saint-Laurent. Allez savoir pourquoi, mais je suis convaincu qu’il me faudra marcher presque jusqu’à la Métropolitaine. C’est comme si j’étais en pilote automatique; je suis les groupes, devant moi, sans trop savoir où je m’en vais. Après la rue de Castelnau, je me dis que j’en ai pour encore longtemps, mais il y a de plus en plus de gens qui applaudissent, qui crient leurs encouragements. C’est stimulant. Puis une autre intersection, où l’on doit tourner à gauche. C’est là que l’espoir est arrivé; je reconnais les arbres, et l’étang du parc Jarry! Dans ma tête, ç’a fait comme « Quoi, déjà? »
Dès lors, la douleur s’amenuisait. On aurait dit que je marchais d’un pas beaucoup plus léger, on aurait dit que tous ces gens qui nous félicitaient me portaient littéralement dans leurs bras. Au bout de la rue, ces gens formaient une véritable haie, qui accueillait les marcheurs à grands coups de « Bravo! », de Merci! », et de cris d’encouragements. Je me sens reprendre vie. Je marche maintenant de façon plus rythmée. Je suis le chemin qui mène à l’intérieur du stade. J’entends déjà la foule, les annonceurs qui parlent, je sens l’euphorie me gagner. Et à peine quelques secondes plus tard, m’y voilà.
Je foule le tapis… rose!
C’est l’accueil triomphal; les réflecteurs, les caméras, bref, la totale! Plein de mains, partout, qui ne demandent qu’à être serrées. Je me laisse emporter, aveuglé par les réflecteurs. Parmi les gens qui me tendent la main, le long du tapis rose, j’entends « T’es arrivé, mon chum! » C’est Paul, qui me serrait la main, pour me féliciter. Il était là depuis un peu moins d’une heure. Je suis ensuite passé prendre mon chandail de la victoire, puis j’ai rejoint Paul, dans les estrades, où étaient déjà Martine et Isabelle, deux marcheuses qui nous ont pratiquement accompagnées tout au long du week-end.
Moi qui croyais que j’allais entrer le dernier, dans le stade. Eh bien non; il est arrivé des marcheurs, seuls ou en équipe, pendant plus d’une heure après mon arrivée. Puis à 16 heures, ce fut le temps des cérémonies de clôture. Autre moment d’émotion; je revois encore Martine me dire « Ben non, pleure pas! » C’est à ce moment que fut dévoilé le nouveau nom de l’événement; Le week-end pour vaincre les cancers féminins. En plus des cérémonies d’usage, nous avons eu droit à des allocutions de plusieurs dirigeants de l’Hôpital général juif, de la fondation de l’HGJ, et du Centre du cencer Segal, ainsi qu’à un partage de Sophie, qui lutte contre le cancer, et qui a marché les 60 km avec nous. Le tout s’est terminé par un discours du maire de Montréal, Gérald Tremblay, et une invitation à se réinscrire pour le Week-end de l’an prochain.
Une fois tout cela terminé, il ne nous restait, à Paul et à moi, qu’à reprendre nos bagages, et à retourner à la voiture. Mais j’avais détaché mes souliers, pendant les cérémonies; j’avais peine à mettre un pied devant l’autre. Mais ce n’était pas grave; nous avions célébré la victoire!
Note: Vous pourrez commenter à la fin du 4e billet. Merci.