Je n’ai pas vraiment l’habitude de traiter de sports, puisque beaucoup de chroniqueurs, dans beaucoup de médias, sont beaucoup plus compétents que moi; au hockey, par exemple, je me décris comme un “fan pas payant”, et mes connaissances des tenants et aboutissants de ce monde sont plutôt limitées. Mais je me lance quand même.
Hier, 16 mai, les électeurs de la ville de Tempe, en banlieue de Phoenix, en Arizona, votaient à un référendum sur un projet grandiose, le Tempe Entertainment District. Un projet de 2,3 milliards de dollars américains qui comprendrait des tours d’habitation, des édifices commerciaux, et un aréna, dans lequel allait loger les Coyotes de l’Arizona, de la ligue nationale de hockey (LNH).
On sait que ces Coyotes, soit l’organisation des anciens Jets de Winnipeg, s’étaient retrouvés à Phoenix après leur acquisition par un certain Wayne Gretzky. Ils ont évolué dans le même aréna que les Suns de Phoenix, de la NBA (basketball), l’America West Arena (aujourd’hui le US Airways Center), de 1996 à 2003, puis au Gila River Arena (autrefois le Jobing.com Arena), de Glendale, dans le développement Westgate City Center, de 2003 à 2022, moment où le bail avec les Coyotes n’a pas été renouvelé. Depuis, ils évoluent dans le Mullett Arena, un amphithéâtre d’environ 5000 places, qui appartient à l’Arizona State University, site que les fans de l’équipe sont insuffisamment nombreux pour remplir à pleine capacité, en attendant leur nouveau domicile qui, en principe, devait être le Tempe Arena, du complexe Tempe Entertainment District, complexe rejeté lors du référendum d’hier.
Ainsi, à moins que la LNH décide de construire, à ses frais, un aréna digne de son niveau, ce qui serait très surprenant, compte tenu qu’un aréna du niveau de la LNH se détaille autour d’un milliard de dollars US, les Coyotes devront déménager; ils peuvent utiliser le Mullett Arena jusqu’à la fin de la saison 2024-25, selon l’entente actuelle, mais une telle situation était à la base temporaire, le temps de se reloger, et ne risque pas de se renouveler. Ce sera donc la fin du rêve du commissaire de la ligue, Gary Bettman, de faire vivre le hockey dans le désert.
Plusieurs villes sont sur les rangs pour obtenir une concession de la LNH. Outre Québec, dont de nombreux fans ont toujours sur le coeur le fait d’avoir vu leurs Nordiques s’envoler pour le Colorado, et y gagner la coupe Stanley à leur première année là-bas, les villes dont on parle le plus souvent, et pas nécessairement dans l’ordre, sont Atlanta, Houston et Kansas City.
À Atlanta, on a vu passer deux équipes de la LNH; les Flames, des saisons 1972-73 à 1979-80, équipe qui a déménagé à Calgary, et est toujours les Flames de Calgary, puis les Thrashers, des saisons 1999-2000 à 2010-11, équipe qui est devenue, depuis ce temps, la deuxième organisation des Jets de Winnipeg. À l’époque des Thrashers, l’aréna, le Philips Arena, n’était pas si mal, avec ses 18,545 places assises pour le hockey, mais les moyennes annuelles d’assistance aux matches ont varié de 17,205 en 1999-2000, lors de l’année inaugurale, jusqu’à un bas de 13,469 en 2010-11, la dernière année de la concession. Mais selon Bob Hartley, qui fut l’entraîneur-chef des Thrashers pendant quelques années, les diverses bisbilles dans le groupe de propriétaires auraient pu faire l’objet d’un téléroman.
Du temps des Flames, qui jouaient dans l’Omni Coliseum (devenu le CNN Center), je n’ai pas mis les mains sur les chiffres d’assistance, mais le complexe disposait de 15,278 places assises pour le hockey. Par contre, à Atlanta, on a le désir d’obtenir une nouvelle franchise, et un projet est actuellement sur les planches à dessin pour y arriver. “The Gathering at South Forsyth” est un projet assez grandiose, qui comporte, entre autres, un aréna de plus de 18,000 places, évalué autour d’un milliard de dollars US. Le complexe n’est pas encore sorti de terre, mais il est propulsé par Vernon Krause, un propriétaire de plusieurs concessions d’automobiles dans le sud-est américain, et appuyé par la firme de consultation Stafford Sports, qui a oeuvré dans la construction des arénas de Nashville, Las Vegas et Seattle, selon un article paru sur le site web du Journal de Québec il y a un mois jour pour jour.
Du côté de Houston, on y retrouve des équipes professionnelles de soccer (Dynamo FC, MLS), de baseball (Astros, MLB, ligue américaine), de basketball (Rockets, NBA) et de football (Texans, conférence américaine, NFL), mais pas d’équipe de hockey professionnelle de haut niveau depuis 2013. Les Aeros de Houston évoluaient dans la ligue américaine de hockey (AHL, où évoluent les clubs-écoles de la LNH), à titre de filiale du Wild du Minnesota, mais suite à un non-renouvellement du bail du Toyota Center (17,800 places en hockey), cette équipe est devenue le Wild de l’Iowa, et évolue désormais à Des Moines. L’autre équipe professionnelle de hockey, à Houston, date des années 1970, à savoir les Aeros de Houston de la défunte Association mondiale de hockey (AMH), laquelle a évolué des saisons 1972-73 à 1977-78 inclusivement, remportant deux coupes Avco, en 1973-74 et en 1974-75.
Kansas City, pour sa part, a connu la LNH pendant deux saisons, soit 1974-75 et 1975-76, sous le nom des Scouts, avant de déménager à Denver, pour devenir les Rockies du Colorado, puis, depuis la saison 1982-83, sont devenus les actuels Devils du New Jersey. Pendant ses années à Kansas City (on parle de Kansas City au Missouri), l’équipe avait comme domicile le Kemper Arena, qui fut rénové en 2018 et porte désormais le nom de Hy-Vee Arena, dont la capacité, pour le hockey, est de 17,647 places. La ville accueille aussi, comme équipes professionnelles, les Royals de la MLB, les Chiefs de la NFL, le Sporting de la MLS, les Explorers de la World Team Tennis et les Roller Warriors de la WFDTA (Women Flat Track Derby Association), une association de ligues de roller derby.
Pendant ce temps, à Québec, le centre Vidéotron reçoit les parties des Remparts, de la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ), qui sont présentement en finale de la ligue, contre les Mooseheads d’Halifax. Le problème, selon une vidéo de The Hockey Guy (en anglais) que j’ai visionné sur YouTube, c’est que les Nordiques ne rempliraient pas suffisamment les coffres de la LNH. Par exemple, dans un nouveau marché, l’équipe aurait un nouveau logo, de nouvelles couleurs, et plein d’articles à l’effigie de l’équipe seraient achetés par les nouveaux fans de l’équipe, ce qui seraient de nouvelles ventes nettes. Par contre, les articles des Nordiques, même près de 30 ans après le déménagement de l’équipe, se vendent encore très bien, ce qui fait que les ventes ne seraient pas aussi intéressantes qu’avec une toute nouvelle équipe; les vieux fans des Nordiques continueraient de les encourager, mais le nombre total des fans n’augmenterait pas beaucoup. C’est ce qui handicape toute tentative de ramener une équipe professionnelle de hockey dans la vieille capitale.
Au final, que se passera-t-il avec les Coyotes? Seul l’avenir nous le dira.
Il serait surprenant qu’une grande nouvelle, à ce sujet, soit publiée avant que la coupe Stanley soit remportée, alors que les matches du carré d’as commenceront demain soir, les Panthers de la Floride rendant visite aux Hurricanes de la Caroline dans ce qui sera le match 1 de la finale de conférence de l’est. Celle de la conférence de l’ouest opposera les Stars de Dallas et les Golden Knights de Vegas à compter de vendredi soir. Comme il est toujours possible que le commissaire Bettman nous sorte un autre lapin de son chapeau, il est donc impossible, à tout le moins pour l’instant, de définir ce qui risque d’arriver.
Au train que ça va, on pourrait aussi dire les Coyotes de…Saskatoon. 😉 Saskatoon avait failli avoir une équipe de la LNH et les Blues de St-Louis ont été à 2 doigts de déménager à Saskatoon. Voici quelques vlogues dans la langue de Shakespeare sur le sujet.
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