Il y a maintenant près d’un mois, un reportage de Louis Cloutier, de TVA Nouvelles, faisait mention de bouchons de circulation à Trois-Rivières aux heures de pointe. Deux chauffeurs de taxi rapportent que les conditions de circulation se détériorent dans la cité de Laviolette. On met la faute sur l’augmentation marquée du nombre de véhicules dans le grand Trois-Rivières depuis au moins 5 ans.
Pour ma part, j’ai constaté, aussi loin qu’à l’automne de 2014, que dans l’ouest de Trois-Rivières, une file se forme le matin, entre 7h00 et 8h30, le long de l’autoroute 55 sud, entre les deux échangeurs de l’autoroute 40, file qui déborde parfois sur l’A-40 en direction est, entre le poste de pesée et l’échangeur de l’A-55, et en fin d’après-midi, entre 16h30 et 18h00, sur l’A-40 vers l’ouest, entre le boulevard des Récollets et l’A-55, incluant les deux bretelles menant à cette dernière.
Ce qui me fait bien rire, dans l’article, c’est le passage où l’on cite le conseiller qui préside le comité de circulation de la ville, Pierre A. Dupont, qui déclare “On n’est pas prêt à bâtir un boulevard Métropolitain comme à Montréal”. Le pire, c’est que ce boulevard Métropolitain, à Trois-Rivières, il existe déjà! L’ancienne autoroute 755, aujourd’hui partie intégrale de l’A-40, serpente la ville comme le fait la Métropolitaine, ou l’autoroute Ville-Marie, à Montréal. Le problème, c’est que cette autoroute devait, en principe, desservir le centre-ville de Trois-Rivières, alors que la circulation en transit (celle qui fait Montréal-Québec sans sortir à Trois-Rivières) devait passer sur ce qui devait être l’A-40 originale, soit la ligne rouge, sur l’image.
Sauf qu’au moment de la construction des autoroutes du grand Trois-Rivières, dans les années 1970, il fut décidé de ne construire que l’A-755, qui suffirait amplement à la tâche, et que l’A-40 originale pourrait être construite plus tard, lorsque le flot de circulation deviendrait suffisamment imposant.
Eh bien, nous y sommes, maintenant!
Au fil des ans, le MTQ a bien fait quelques améliorations là où c’était possible, comme la nouvelle bretelle de l’A-55 nord vers l’A-40 ouest, qui offre une capacité doublée par rapport à l’ancienne, ou encore celles de l’échangeur de l’A-55 et de l’ancienne A-755, qui furent reconfigurées afin de les rendre plus sécuritaires. Mais nous sommes rendus au bout de ces améliorations sporadiques, et la conception même de l’A-55 empêche maintenant d’aller plus loin dans cette voie.
J’en appelle donc au sens des responsabilités du ministre des transports, Robert Poëti, qui devra donc passer aux choses sérieuses, aller de l’avant avec cette solution qui attend depuis longtemps, et ordonner la construction du “chaînon manquant” de l’A-40, et ce avant que la situation trifluvienne ne se dégrade au point de ressembler à celle du grand Montréal.
Il faut le reconnaître, la région de Trois-Rivières a été singulièrement laissée en plan dans l’histoire du développement des infrastructures autoroutières au Québec: il y a ce tronçon encore manquant de l’autoroute 40, la 55 pas encore doublée sur la rive sud, la 30 jamais complétée entre Sorel et Bécancour, puis de Bécancour à Gentilly pour aller se raccorder sur la 20 dans le coin de Villeray ou Plessisville… D’ailleurs, bravo pour l’excellent article que vous avez publié à ce sujet, M.Richard3, il y a quelques années! C’est l’un de mes préférés sur votre blogue, avec la série sur l’autoroute 6 et aussi celui sur l’autoroute 955, celle qui n’en sera jamais une (quoique…). Je rêve de vous voir écrire de nouveaux articles sur les autres autoroutes fantômes du Québec (la 9, la 18, la 65, et pourquoi pas la 60…). Il n’y a pas assez de documentation parue au sujet de ces nombreux chantiers délaissés, sur le net, même de la part des journalistes professionnels, ce serait faire oeuvre utile de les remettre en lumière… Surtout considérant l’immense impact structurant que le seul fait qu’une autoroute soit construite ou non peut avoir sur une économie locale! Pour en revenir à Trois-Rivières, je me demande si ce n’est pas la grande ville qui aura été la plus mal desservie par le ministère des Transports, avec les années? Quoique Montréal a vraiment été négligée, elle aussi…
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Ce qui arrive, M. Perreault, c’est que le gouvernement de Robert Bourassa, dans les années 1970, a voulu faire oeuvre utile (merci pour l’expression!) en mettant en branle de nombreux chantiers d’autoroutes, chantiers qui furent tour à tour fermés par le gouvernement de René Lévesque, à partir de 1976, qui a détourné les sommes allouées vers des projets de transport en commun, dont on connaît les résultats aujourd’hui. Désormais, la levée de la moindre pelletée de terre, dans le but de construire une autoroute, est contestée par des groupes environnementalistes.
En plus, de nos jours, comme la machine gouvernementale est plus grosse que jamais, les budgets sont énormes, mais une fois rendus sur le plancher des vaches, il en reste bien peu. Ajoutez à cela les coûts de construction qui sont démesurés, et vous obtiendrez le cocktail idéal pour entretenir un retard récurrent dans le développement du réseau routier supérieur; on se dit qu’on terminera tel ou tel ouvrage plus tard, en espérant que ce moment n’arrive jamais. Puis le jour où l’on se retrouve les deux pieds dedans, on tombe des nues en se demandant quoi faire pour régler le problème.
La solution, en ce qui concerne l’A-40, est déjà toute trouvée; les terrains (enfin, la grande majorité de ceux-ci) étant déjà la propriété du MTQ, il ne reste plus qu’à mettre en marche les sempiternelles études environnementales, puis la machinerie lourde. Une fois complétée, l’A-40 deviendrait une espèce de frontière où pourrait s’arrêter le développement urbain. vers le nord. D’un autre côté, j’ai hâte de voir la carte de 2014 des débits de circulation, qui devrait apparaître dans l’Atlas des transports du MTQ incessamment, question de voir l’évolution des débits dans la région.
Merci pour votre visite, et revenez quand vous le voulez!
Richard3
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Trois-Rivières est encore très loin des problèmes de circulation de l’échangeur A-5/A-50 à Gatineau. Là-bas on parle de bouchon le matin pouvant aller jusqu’à près de 10 km sur l’A-50 direction ouest. L’après-midi, le bouchon peut s’étendre en direction nord/est jusque dans les rues du centre-ville d’Ottawa, même dans les pires cas débordant même sur l’autoroute 417.
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Le problème d’Ottawa/Gatineau se résume à une traversée autoroutière – ou deux – sur la rivière des Outaouais. L’actuel pont Macdonald-Cartier ne suffit tout simplement plus à la tâche, et les autres ne sont pas à la hauteur de la situation non plus. Sauf que la question qui demeure, c’est: où va-t-on mettre ces ponts?
Le dernier projet dont j’ai eu vent était de raccorder la montée Paiement à la promenade Sir George-Étienne Cartier, via l’île Kettle, et le projet fut abandonné il y a déjà quelques années. Mais tôt ou tard, il faudra que la ville d’Ottawa envisage de trouver une solution à un problème qui devient de plus en plus irritant. D’anciens plans de planification proposaient un pont dans le corridor Britannia/Deschênes, plus à l’ouest, mais celui-ci ne sera vraisemblablement jamais construit, lui non plus, tout le secteur étant maintenant développé, à l’exception d’un corridor, du côté québécois.
Les citoyens d’Ottawa ne veulent pas toucher à leur qualité de vie, et l’idée d’exproprier un corridor déjà développé est désormais rejeté d’emblée. Alors que reste-t-il comme solution, sachant que le transport en commun ne règle pas tout?
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