Taser Gun: Et pis quoi, encore?

Le site de nouvelles LCN nous apprend qu’une marche a eu lieu ce samedi dans le quartier Saint-Michel, à Montréal, pour dénoncer l’utilisation du pistolet à impulsion électrique, communément appelé Taser Gun. La marche, qui regroupait une soixantaine de personnes, dénonçait la mort de Quilem Registre, un haïtien de 38 ans qui fut maîtrisé par les policiers du SPVM après avoir reçu six décharges de Taser, mais qui est décédé quatre jours après son arrestation.

Encore une fois, on se retrouve avec le même problème sur les bras. On veut une société plus sécuritaire, mais on veut empêcher les policiers d’utiliser quelque outil que ce soit afin de maîtriser les individus qu’ils doivent intercepter. Que ce soit la matraque, le bâton télescopique, le poivre de Cayenne, et maintenant le Taser Gun, dès qu’un policier se sert d’un instrument quelconque, et encore plus s’il s’agit de son arme de service, pour maîtriser un individu, on crie à la violence policière. Par contre, si les policiers tardent à arrêter un individu considéré comme dangereux, on gueule qu’ils ne font pas leur travail. Il faudrait peut-être se brancher, à la fin.

À chaque fois que cela se produit, les manifestants en viennent presque à élever la « victime » en héros – ou en martyr, alors qu’avant les événements, le même individu accumulait lui-même les victimes dans son entourage, puisqu’il était peut-être le pire malfrat du quartier. Est-il nécessaire d’ajouter que depuis des décennies, la communauté haïtienne en général est plutôt « vite sur le piton » quand il est question de dénoncer la violence policière, et/ou de se dire victime de celle-ci.

J’en viens à croire qu’il faille revenir à la base, en ce qui a trait aux comportement des policiers quand vient le temps de maîtriser un individu qui affiche une résistance déraisonnable. Il faudrait que les gens comprennent que la force policière n’est pas un comité de négociation, mais bien une force d’intervention qui a le devoir d’agir quand les choses tournent mal, et que les policiers ont la formation requise pour utiliser la force nécessaire quand le besoin s’en fait sentir. Avec une balle de révolver dans le genou, un bandit court pas mal moins vite, la plupart du temps. Et si l’on ne donne rien d’autre aux policiers que leur arme de service, et ce bien sûr après avoir fait une vaste campagne d’information afin que les gens savent à quoi s’en tenir, les malfrats seraient bien obligés d’admettre qu’ils ont couru après le trouble, au moment où ils se pointeraient à l’hôpital avec un genou esquinté. Quant aux membres de la communauté, s’ils se croit meilleurs que les policiers quand vient le temps de maîtriser un individu, eh bien qu’ils le maîtrisent eux-mêmes, et qu’ils nous montrent de quoi ils sont capables!

Les policiers sont des êtres humains, ni plus, ni moins. Si l’on persiste à croire que ceux-ci sont capables de maîtriser n’importe quel individu – même le plus dangereux – sans entrer en contact avec lui de quelque façon que ce soit, c’est que l’on prend les policiers pour ce qu’ils ne sont pas. Le simple fait qu’ils portent un uniforme sur lequel il est écrit « POLICE » n’amènent pas les criminels à jeter leur arme automatiquement, ou encore à se laisser emmener au poste sans aucune résistance. Parlez-en aux activistes. Pour arrêter les suspects, les policiers doivent d’abord les maîtriser, et pour ce faire, ils utilisent divers instruments afin de leur infliger le moins de blessures physiques possible. Mais à chaque fois que les policiers utilisent un nouvel objet, ou un nouveau produit, qui leur épargne l’utilisation de leur arme de service, les manifestants se soulèvent.

Je crois qu’il faut laisser les policiers faire le travail pour lequel on les paie, c’est à dire de maintenir l’ordre et la sécurité des individus, et des biens, dans notre société. Il faut aussi les laisser utiliser la meilleure façon d’y parvenir, compte tenu des circonstances de chaque situation à laquelle les policiers doivent faire face.

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22 réactions sur “Taser Gun: Et pis quoi, encore?

  1. Ça prendrais aux policiers le fameux bâton qui fait vomir comme dans le film avec Tom Cruise, Minority Report. Et même avec cette arme, je verrais très bien les activistes blâmer les policiers de favoriser la propagation de la boulimie. Pourquoi? Eh bien, certains boulimique irait délibérément agresser les policiers dans le but non-avoué de se faire maigrir. Un ti-coup de bâton vomissant et HOP, un haut le coeur garantie…

    Faudrait envoyer un thérapeutes freudien sur le site, je suis certain que ça fonctionnerait plus mieux…

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  2. Tu dois être un flic, j’espère pour toi qu’aucun de tes enfants ou membre de ta famille subi ce qu’a du subir cette famille. Tout être humain a droit à être juger, mais les policiers ce pense juge et exécutant. Et en passant as-tu essayé le taser gun sur toi, pas une decharge mais 6 et tu me donneras des nouvelles.

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  3. Bienvenue sur le blogue de Richard3, Maryse, et merci pour ton commentaire.

    Eh bien non, je ne suis pas flic.

    Le problème, dans notre société, est qu’aussitôt que les forces de l’ordre tentent de trouver un nouvel outil qui leur permettra de maîtriser un individu récalcitrant, il s’agit que l’opération tourne mal à quelques reprises pour que l’on exige le retrait immédiat du nouvel outil.

    La question n’est pas de savoir si les policiers sont juges et exécutants. Dans leur définition de tâches, ils doivent d’abord maîtriser un individu pour l’amener devant la cour afin qu’il soit jugé. Dans la très grande majorité des cas, les individus arrêtés par les policiers n’ont pas à être maîtrisés par ceux-ci, et se rendent sans résistance aucune. Par contre, ce sont les autres, l’infime minorité, ceux qui refusent de se rendre, et qui font la vie dure aux policiers, qui causent le problème.

    Ces individus sont dangereux envers les policiers, mais aussi envers eux-mêmes et/ou envers le public, et les policiers doivent forcément les maîtriser avant de les amener à la cour. C’est à ce moment qu’ils utilisent ces nouveaux outils, mais parfois, pour prendre l’exemple du Taser, une première décharge n’est pas suffisante, alors un agent en tire une deuxième, et ça se poursuit jusqu’à ce que l’on parvienne finalement à maîtriser l’individu. Évidemment, l’individu mis aux arrêts, dans sa résistance, se permettra souvent de narguer les policiers à fond la caisse, et malgré qu’ils aient le devoir de garder leur calme, ils ne sont que des êtres humains, eux aussi, et peuvent perdre patience. C’est dans ces moments-là que certains excès peuvent survenir.

    Observes bien les cas d’abus du Taser, et dis-moi ce que faisaient les individus quand les policiers leur demandaient de se rendre. Tu constateras sûrement que ces individus ne se rendaient pas tout simplement, sans résistance. Ils résistaient à fond la caisse. Et que devraient faire les policiers, dans ces moments-là, les laisser aller? Dans les livres, dans les théories, et aussi dans les séries policières, à la télé, il suffit que les policiers pointent leur arme de service en criant « Police » pour que l’individu cesse toute résistance, mais dans les faits, ce n’est pas toujours comme ça, malheureusement.

    Lorsque survient des événements malheureux, on s’empresse d’élever l’individu au rang de « victime des méchants policiers ». Le risque de procéder de la sorte est une démobilisation des policiers, qui n’interviendront qu’en tout dernier recours, afin d’être certain de ne pas se faire reprocher une opération qui tournerait mal. C’est ainsi qu’un collègue de travail, qui s’est fait voler sa radio, dans sa voiture, pourtant garée dans un garage commun, sur la rive-sud, s’est fait dire par les policiers que la prochaine fois, il devrait laisser sa voiture avec les vitres ouvertes dans le garage, afin d’éviter au moins le bris des vitres. Faudra-t-il qu’il démonte la radio et qu’il la mette sur le capot de sa voiture, pour faciliter la job du voleur, un coup parti? J’ai eu moi-même à faire affaire avec les policiers du SPVM, en 2006, lors qu’un ou des individus ont défoncé la porte du compartiment cargo de mon camion de livraison. Ils ne se sont même pas déplacés; j’ai dû me rendre au poste, et remplir moi-même le rapport. Je suis passé bien près de demander aux agents si je devais arrêter l’individu tout seul.

    Les policiers sont supposés être là pour maintenir l’ordre et la paix sur les territoires qui leurs sont assignés. Mais que faire s’ils ne peuvent pas accomplir leurs tâches? Pour l’instant, le Taser semblait être l’outil idéal pour maîtriser un individu. Évidemment, personne n’a eu besoin d’être volontaire pour plusieurs décharges; les tests effectués démontraient que normalement, une seule décharge était bien suffisante. Mais l’expérience dans des conditions réelles ont démontré qu’il fallait plusieurs décharges pour vraiment maîtriser certains individus, et que ces décharges à répétition pouvaient se révéler mortelles, dans certains cas.

    Alors je te pose la question suivante; si l’on retire le Taser de l’arsenal policier, devrait-on autoriser les policiers à utiliser leur arme de service pour maîtriser un individu récalcitrant? Et si la réponse est non, quelle tactique devraient-ils utiliser?

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  4. J’aimerais, Maryse, que tu me donnes un lien internet vers ce rapport, afin que je puisse le lire au complet, et non pas connaître seulement les lignes les plus dévastatrices, celles qui font vendre les journaux. De mon côté, je suis allé lire le communiqué de presse, sur le site web du bureau du coroner, et je n’y vois rien qui me fasse changer d’idée.

    Il y a une phrase, dans ce communiqué de presse, qui est sans équivoque, à mes yeux, et c’est la suivante:

    « S’appuyant sur le rapport d’autopsie et l’opinion des médecins traitants, la coroner conclut que même si l’utilisation du pistolet Taser par les policiers ne peut être considérée comme la cause médicale du décès de M. Registre, le fait qu’il ait, dans un contexte d’agitation et d’intoxication (alcool et cocaïne), reçu plusieurs décharges électriques y a possiblement contribué. »

    Je voudrais attirer ton attention sur le mot « possiblement ». Or, dans une enquête policière, lorsque un individu est « possiblement » suspect, le procureur général, ou son substitut, ne portent pas d’accusation, puisqu’il n’y a pas suffisamment d’éléments de preuve pour aller de l’avant, et accuser formellement la personne. La mort de Quilem Registre n’est donc pas uniquement due à l’utilisation du Taser.

    Il était intoxiqué, et était agité au point que les policiers ont parlé d’hystérie. Le commuiqué dit également que « M. Registre est décédé d’une nécrose du foie, de l’intestin grêle et du colon à l’Hôpital du Sacré-Cœur (HSC) quelques jours après son arrestation survenue dans un contexte de délirium agité et d’intoxication à la cocaïne. »

    C’est pour cela que j’aimerais mettre la main sur le rapport complet, afin de vraiment pouvoir le connaître dans son intégralité.

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  5. Moi, j’ai le rapport au complet. Et crois moi la quantité d’alcool et de drogue est tellement minime que meme l’autopsie ne pouvait quantifier la drogue dans le sang et pour l’alcool on dit 30mg/ml c’est peu. Pour avoir une copie simplement faire la demande au coût de 10$.

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  6. Premièrement, je ne paierai pas 10$ pour l’obtenir.

    Deuxièmement, si le niveau d’intoxication était si bas, pourrais-tu m’expliquer d’où vient le « contexte de délirium agité » dont il est mention, dans le communiqué de presse du Bureau du coroner? On doit sûrement en parler plus en détails, dans le rapport.

    D’un autre côté, l’une des recommandations de la coroner est de capter sur vidéo les cas d’utilisation du pistolet Taser. Le fabricant de ces pistolets vient d’ailleurs de sortir un modèle muni d’une caméra vidéo intégrée. Je suppose que d’autres cas d’utilisation ont probablement mené à des résultats semblables.

    Quoi qu’il en soit, si Quilem Registre n’avait pas résisté à son arrestation, il pourrait toujours en parler, aujourd’hui. Mais ce n’est pas le cas, malheureusement. Il y a une culture, depuis quelques années, qui a monté en force, et c’est celle de résister à toute forme d’interception policière. Il faudrait bien prendre en compte que dans notre société, il n’est pas nécessaire de résister, puisque si l’on croit être victime d’une arrestation injustifiée, on peut contester l’arrestation, autant devant les tribunaux, qu’en déontologie policière. Le fait de résister, par contre, amène les policiers à justifier l’utilisation de divers moyens pour maîtriser l’individu, que ce soit la force physique, la « matraque », le Taser, le poivre de Cayenne, ou l’arme de service. La résistance peut également transformer une simple interception de routine en une rixe, où les esprits risquent de s’échauffer, et des décisions doivent se prendre rapidement. Et dans un cas comme dans l’autre, les conséquences risquent de devenir beaucoup plus dramatiques. Parlez-en aux Villanueva.

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  7. OK,
    Est-ce que vous savez ce que veut dire le mot «Délirium Agité» lorsqu’on est en hypoglycémie, on peut avoir le symptôme du «Délirium Agité» et plusieurs autre cause peut amener un individu à cet état et M. Registre était en hypoglycémie. M. Registre avait plustôt besoin de soins. Et la plus part du temps les personnes atteints de ce symptôme ne réagit pas comme toi et moi lors d’un interception. Je vous suggère de bien lire et comprendre les causes à effet. Selon moi les policiers étaient simplement des ignorants et qu’ils avaient un arme à la porté de la main et l’on utilisé.

    Les policiers de Montréal croient qu’ils sont juges et exécutants. La tendance commence à changer, et pourquoi, la SPVM, la fraternité et le Ministre ne veulent pas commenté l’affaire. Ils savent, que les policiers ont eu tort et eux égarlement ne voulaient pas rencontre la coroner. En tout cas, il y a anguille sous roche. À SUIVRE ….

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  8. et pour l’alcool on dit 30mg/ml c’est peu

    Madame vous dites n’importe quoi

    0.8mg/ml = limite légale pour conduire au Canada
    3mg/ml = risque de coma éthylique élevé
    5mg/ml = mort fortement probable

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  9. Et j’ajouterai que c’est bien facile de lire un rapport bien tranquillement dans son salon comparativement à faire face à un fou furieux complètement hors contrôle.

    Vous devriez plutôt vous dire « Oh mon Dieu, il devait résister pas à peu près pour que ça nécessite six décharges, une chance que c’était pas moi qui était pognée pour me battre avec! » En tout cas, c’est ce que moi je me dis!

    Mais vous préférez jeter le blâme sur les policiers. Visiblement vous n’avez aucune idée de ce à quoi peut ressembler une personne en crise qui ne ressent pas la douleur et qui est prête à tout casser sur son passage, y compris votre figure!

    Vous voudriez qu’ils réagissent comment les policiers? En lui faisant une injection de calmant? D’abord faudrait qu’il arrête de s’agiter, et ensuite c’est un acte médical que seul un médecin peut autoriser.

    Vous auriez fait quoi vous?

    – un citoyen 100% du côté de la police

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  10. Encore moi…

    Vous avez payé 10$ pour le rapport… si ça vous intéresse tant que ça allez donc au Palais de Justice pour consulter le registre de ses antécédants criminels pour compléter votre enquête!

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  11. @ Maryse:

    Ma propre mère est diabétique, et je l’ai déjà vu en état de crise. C’est drôle, mais rien, dans son comportement, ne ressemblait à de l’hystérie, ni ne me donnait l’envie de la maîtriser absolument. Tout ce que j’ai eu à faire, ce fut de la protéger contre ses propres gestes, afin d’éviter qu’elle se blesse. Le tout n’a duré que quelques secondes.

    Le communiqué de presse, du Bureau du coroner, indique que « Le 14 octobre 2007, deux patrouilleurs du Centre opérationnel du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) tentent d’intercepter M. Registre qui vient d’omettre de faire un arrêt obligatoire au coin de la rue Jean Rivard et de la 24ème Avenue. M. Registre, qui cherche à fuir, accroche deux voitures stationnées, puis en percute une autre de plein fouet. Il est alors hystérique, selon les policiers, et refuse de collaborer.« . Le rapport d’autopsie, puisque vous l’avez en main, fait-il mention, plus en détails, des événements entre le moment où les policiers ont tenté de l’intercepter, et le moment où Quilem Registre était à portée de Taser?

    Autre détail; puisque vous semblez vous y connaître en hypoglycémie, dites-moi donc, si Quilem Registre était effectivement hypoglycémique, courait-il à sa propre perte, en consommant alcool et cocaïne, et ce quelles que soient les doses qu’il a consommé?

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  12. Si vous vouliez plus de detail sur le rapport allez voir les jounalistes ou payer 10$. J’ai pas plus a dire.

    Sur ce, je suis de tres pres tout ce saga.

    Pour alcoolique:

    C’était 30mg/100ml

    Deux questions avant de partir

    – Pourquoi les policiers ont oublier de dire qu’ils l’avaint utiliser le Taser Gun sur M. Registre aux médecins?

    – Pourquoi la SPVM a dit à M. Claude Poirier de ne pas se meler de cette à faire que c’était juste une interception comme tout les autres?

    – J’ai égarlement apris par une source sure que le policier B. avant était harceler la copine de M. Registre pour la rencontrer dans un petit café, Pourquoi? Sachant que la copine en question avait tout entendu lorsqu’elle avait téléphoner sur son cellulaire?

    FIN.

    J’attends vous explication.

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  13. Je croyais que vous seriez de bonne foi, Maryse. Maintenant, le doute s’est installé; je suis de moins en moins convaincu que vous ayez en main le rapport de la coroner Catherine Rudel-Tessier. Quant aux journalistes, ils ne vont dévoiler que des trucs qui feront vendre de la copie.

    Quant à vos questions,…

    Q.- Pourquoi les policiers ont oublier de dire qu’ils l’avaint utiliser le Taser Gun sur M. Registre aux médecins?

    R.- Je n’en ai aucune idée, et vous?

    Q.- Pourquoi la SPVM a dit à M. Claude Poirier de ne pas se meler de cette à faire que c’était juste une interception comme tout les autres?

    R.- Je n’en ai aucune idée, et vous?

    Q.- J’ai égarlement apris par une source sure que le policier B. avant était harceler la copine de M. Registre pour la rencontrer dans un petit café, Pourquoi? Sachant que la copine en question avait tout entendu lorsqu’elle avait téléphoner sur son cellulaire?

    R.- Si votre source sûre sait quelque chose de précis, qui pourrait incriminer les policiers, dans cette affaire, qu’attend-elle, cette source, pour porter plainte contre eux, que ce soit devant les tribunaux, ou encore en déontologie policière? Ce n’est pas à moi qu’il faut se plaindre, Maryse.

    Toujours est-il que jusqu’à maintenant, rien de ce que vous m’avez apporté comme renseignements, et ce depuis le début, ne m’amène à changer une seule phrase de mon billet. L’opinion que j’exprimais, le 15 décembre 2007, tient toujours.

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  14. UN ARTICLE TIRÉ DU COBP,vous me direz vos conclusion car elle explique en détail le rapport du coroner. Tout ce que vous n’avez pas lu. Affaire Quilem Registre: Près d’un an plus tard, la famille exige toujours la justice! COBP, Mercredi, Septembre 10, 2008 – 16:16 (Communiqués | Droits / Rights / Derecho | Repression) Image: First paragraph (Teaser): Le dimanche 14 octobre 2007, Quilem Registre, un homme Noir âgé de 39 ans, a été hospitalisé suite à une arrestation brutale au cours de laquelle il a reçu six décharges électriques du Taser Gun dans le quartier St-Michel à Montréal. (…) Quatre jours plus tard, il est décédé sans être sorti du coma dans lequel son arrestation l’avait plongé. (…) Dans ce texte, nous vous proposons un retour sur les événements du 14 octobre 2007 avec les témoignages des agents impliqués, une analyse de leurs actions pour voir s’ils ont respecté leurs propres procédures par rapport au Taser et des recommandations de la coroner Catherine Rudel-Tessier (la même qui devrait mener l’enquête publique sur la mort de Mohamed Anas Bennis, si elle n’est pas annulée par la Cour Supérieure suite à une requête déposée à cette instance par la Fraternité des policiers de Montréal). On peut déjà vous dire que même d’après leurs propres témoignages, les policiers n’ont respecté aucune de leurs propres procédures sur l’utilisation du Taser! Rest of the text: Affaire Quilem Registre: Près d’un an plus tard, la famille exige toujours la justice! Le dimanche 14 octobre 2007, Quilem Registre, un homme Noir âgé de 39 ans, a été hospitalisé suite à une arrestation brutale au cours de laquelle il a reçu six décharges électriques du Taser Gun dans le quartier St-Michel à Montréal. Alors qu’il est arrêté d’abord pour une infraction mineure au Code de la sécurité routière, il reçoit 300 000 Volts de décharges électriques en 53 secondes! Quatre jours plus tard, il est décédé sans être sorti du coma dans lequel son arrestation l’avait plongé. La famille Registre a dénoncé l’usage du Taser et posé de nombreuses questions à la police de Montréal et à la Sûreté du Québec (SQ), qui a été chargée de l’enquête sur la mort de Quilem, mais sans recevoir de réponses. Le 15 décembre 2007, la famille Registre organise une marche à St-Michel intitulée « Pour protéger et non tuer », avec entre autres le soutien du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP). Environ 80 personnes de la communauté ainsi que des militantEs répondent à l’appel pour dénoncer la mort de Quilem, l’utilisation excessive du Taser et « la brutalité et l’abus de pouvoir de certains policiers ». Une des soeurs de Quilem affirme: « C’est tout simplement inhumain de traiter quelqu’un de la sorte! Ce n’était pas un animal après tout… »(1) En février 2008, une Coalition pour un moratoire immédiat du pistolet électrique tient une conférence de presse pour demander au président de la Commission de Sécurité Publique de Montréal, Claude Dauphin, un moratoire sur l’utilisation du Taser. Sont présents à cette conférence les familles de Quilem Registre et Claudio Castagnetta (qui est mort en septembre 2007 à Québec après avoir reçu plusieurs décharges électriques de Taser lui aussi), de même que des représentants de la Ligue des Droits et Libertés, de la Ligue des Noirs du Québec, de Amnistie Internationale section Canada francophone, ainsi que Marvin Rotrand et Warren Allmand, conseillers municipaux montréalais, Thomas Mulclair, député d’Outremont à la Chambre des Communes, et Louise Harel, députée d’Hochelaga-Maisonneuve à l’Assemblée Nationale.(2) Le 9 juin 2008, on annonçait la décision du procureur François Brière (le même qui « assiste » la SQ dans son enquête sur la mort de Fredy Villanueva!) de ne déposer aucune accusation contre les agents impliqués dans sa mort. Alors qu’on avait promis à la famille qu’ils auraient accès au rapport du coroner en juin 2008, ce n’est finalement qu’à la fin du mois d’août que celui-ci leur a été remis et a été rendu public.(3) Dans ce texte, nous vous proposons un retour sur les événements du 14 octobre 2007 avec les témoignages des agents impliqués, une analyse de leurs actions pour voir s’ils ont respecté leurs propres procédures par rapport au Taser et des recommandations de la coroner Catherine Rudel-Tessier (la même qui devrait mener l’enquête publique sur la mort de Mohamed Anas Bennis, si elle n’est pas annulée par la Cour Supérieure suite à une requête déposée à cette instance par la Fraternité des policiers de Montréal). On peut déjà vous dire que même d’après leurs propres témoignages, les policiers n’ont respecté aucune de leurs propres procédures sur l’utilisation du Taser! Désaccord sur les causes du décès: exercice physique ou décharge électrique? La pathologiste judiciaire qui a pratiqué l’autopsie sur le corps de Quilem le 18 octobre 2007 au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML) affirme que la cause probable du décès est une « nécrose du foie, de l’intestin grêle et du côlon ». Cette pathologiste affirme que l’utilisation du Taser n’est pas liée au décès et elle décrit ses effets « comme ceux que l’on peut ressentir après un exercice physique »(!). Pourtant, alors que Quilem était toujours hospitalisé, sa soeur Chantal a confié aux médias: « Le médecin nous a dit que c’est comme s’il avait été frappé par la foudre».(4) De leur côté, les médecins traitants affirment plutôt que « c’est la dépense énergétique excessive engendrée par la drogue, la collision et les décharges de Taser, un mauvais cocktail, qui ont amené de tels boulversements physiologiques. » Selon eux, on ne peut dire que le Taser est le seul responsable de la mort de Quilem, mais on ne peut pas dire non plus qu’il n’a joué aucun rôle dans son décès… Pour sa part, la coroner affirme que « même si l’utilisation du pistolet Taser par les policiers ne peut être considéré comme la cause médicale du décès de monsieur Registre, il appert que le fait qu’il ait, dans un contexte d’agitation et d’intoxication, reçu plusieurs décharges électriques a possiblement contribué à son décès. Il semble que les effets toxiques de la cocaïne aient pu être augmentés par le stress causé par l’accident et l’arrestation de monsieur Registre. » Voyons ce qu’il en est de cette arrestation.(5) L’intervention policière du 14 octobre 2007 à St-Michel Le 14 octobre 2007, Quilem Registre avait passé quelques heures avec sa famille. Vers 19h il les a quittés. Vers 21h, deux patrouilleurs du Centre Opérationnel Est (situé au 7700 boulevard Langelier) du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) voient une voiture qui les dépasse et passe sans marquer un arrêt obligatoire au coin des rues Jean-Rivard et de la 24ième avenue à St-Michel. Les agents identifiés dans le rapport du coroner seulement par leur initiale (probablement pour les protéger du public) sont en fait les agents Bordeleau (« l’agent B. ») et Thibert (« l’agent T. »). (Notez que les commentaires entre parenthèses sont du COBP et pas de la coroner.) Selon les policiers, ils actionnent leurs gyrophares et Quilem s’arrête sur la 23ième avenue. Mais quand les policiers l’approchent, ils prétendent qu’il crie et « a agripé le volant à deux mains et il s’est crontracté (…). Il était tellement contracté qu’il levait de son siège »(?). Un agent tente de le sortir de son auto, mais Quilem qui portait sa ceinture de sécurité aurait démarré, puis accroché deux voitures stationnées avant d’en frapper une de plein fouet. Laissons maintenant la parole aux policiers pour nous raconter leur version des faits, vu que Quilem n’est malheureusement plus là pour donner la sienne. « L’agent B. » (Bordeleau) écrit dans son rapport complémentaire daté du 16 octobre 2007: « Voyant que le véhicule du fuyard est immobilisé, je cours vers celui-ci afin de couper la fuite du suspect. Celui-ci crie et saute complétement hystérique (sic) dans la voiture. Les deux coussins gonflables ont été déployés, la personne n’est plus attachée. J’ouvre la porte du côté du conducteur qui n’est pas verrouillée. L’homme, toujours hystérique (sic), me regarde avec de grands yeux comme s’il avait vu quelque chose de terrifiant. Je parle: « Du calme ». Il ne m’écoute pas et ne cesse de crier. » (Notez que la version policière exagère très probablement l’état d’énervement de Quilem, tout en prétendant que les policiers étaient super relax, ce qui est très questionnable vu la suite des événements.) Bordeleau continue: « L’homme est légèrement déséquilibré vers son dos, me faisant face, toujours assis dans le véhicule et est toujours agité. Il donne des coups de pied et poing dans ma direction (sic). Je réussis à mettre ma main gauche sur la poitrine et je tente de le garder à l’intérieur de l’habitacle jusqu’à l’arrivée de l’agent T. Celui-ci se place à ma gauche. Je n’arrête pas de le sommer de se calmer. La personne est hystérique (sic). L’agent T. dit haut et fort: « Taser ». Effectivement, le X26 (modèle de Taser utilisé par la police de Montréal) est porté à ma ceinture (contrairement à la procédure prévue); je recule de plus ou moins un mètre en sortant l’arme de son étui, place le laser sur la poitrine de la personne qui est debout et se débat. Je tire la gâchette au moment où l’homme effectue un pivot sur sa jambe droite. Immédiatement, l’effet de l’EMD (Electro Muscular Disruption ou neutralisation musculaire) » est visible. L’homme tombe sur le ventre. Je lui commande de « sortir ses mains », que je répète. Au moment même où l’EMD s’arrête, je vois la personne soulever sa poitrine du sol avec ses mains, plier le genou gauche prêt à partir. Je réactive le X26, répétant toujours « donne tes mains ». » L’agent B. poursuit son récit: « L’agent T. lui saisit le coude. Fin de l’EMD; la personne ne collabore pas, cherche à se défaire de la prise de l’agent T. et cache sa main droite sous son torse. Troisième EMD enclenché, « je veux coir tes mains, donne tes mains ». L’agent T. a un contrôle partiel du bras gauche. L’homme tente encore de s’y soustraire. Aussitôt, l’effet de l’EMD terminé, la personne recommence à vouloir se soustraire de notre intervention (Qui ne tenterait pas d’échapper à la mort?). À aucun moment, je n’ai observé de signe de soumission. Quatrième EMD sans soumission. Les ordres sont répétés; cinquième EMD, je m’approche malgré tout de la personne. Fin de l’EMD; je me place à sa droite, sécurisant sa main droite toujours sous lui, comme s’il cherchait quelque chose. Impossible pour moi de contrôler la personne. J’envoie un sixième EMD. Pendant qu’il agit, je me place de façon à aller chercher sa main droite avec ma main gauche et ma main droite sur son coude. Au moment où l’EMD s’arrête, je profite rapidement (y était plus que temps!) de l’arrêt pour essayer de surprendre la personne en sortant sa main. Je réussis partiellement. La personne se débat toujours et présente encore une force musculaire notable, malgré les EMD donnés. Petit à petit, je lui amène le bras derrière le dos. La personne force contre mes manoeuvres et parle une langue qui m’est inconnue. Il est finalement menotté par l’agent T. dans le dos. » De son côté, « L’agent T. » (Thibert) note dans son rapport: « …j’ai vu mon partenaire s’approcher de la portière du conducteur et étant donné ce que j’avais observé, j’ai crié à mon partenaire « Taser, Taser ». (Nous verrons que Thibert n’a jamais reçu de formation sur l’usage du Taser.) Mon partenaire s’est reculé, moi je me suis approché de la personne pour éviter la fuite. Le conducteur a tenté de fuir en courant en direction sud, mais mon partenaire a déployé le dispositif à impulsions. L’EMD a été complet et le suspect est tombé sur le sol. Je m’approche du suspect pendant que mon partenaire lui demande de sortir ses mains, car il est à plat ventre et ses mains sont sous son corps. » Thibert poursuit son récit: « Dès que le dispositif à impulsions a terminé son cycle de cinq secondes, le suspect tente à nouveau de fuir. Une deuxième utilisation est nécessaire (sic). Après cinq secondes, le suspect ne coopère toujours pas aux ordres de sortir ses mains; je m’approche du suspect et je lui saisis le bras gauche; le suspect par contre tente toujours de garder ses mains sous lui; donc, une troisième utilisation est nécessaire (sic). Après cette dernière, je réussis à prendre le contrôle articulaire du poignet gauche. Le suspect résiste toujours, il garde sa main droite sous lui et tire sur sa main gauche pour se dégager. Une quatrième utilisation est nécessaire (sic). Après, j’ai réussi à prendre un contrôle articulaire du bras gauche et je le lui ai placé dans le dos, mais le suspect tente toujours de se rendre avec sa main droite à l’avant de ses pantalons comme pour chercher quelque chose. Une cinquième utilisation est nécessaire (sic) pour que mon partenaire prenne de son côté le contrôle du bras droit. Le suspect est alors menotté mains dans le dos et placé en position latérale de sécurité et fouillé de façon sommaire. » Notons que Thibert semble oublier la sixième utilisation du Taser, peut-être parce qu’il ne trouve plus de prétexte pour la juger « nécessaire »… La coroner Rudel-Tessier analyse ensuite les motifs d’utilisation de la force avancés par les policiers: « Il offrait une résistance à une arrestation (plus que brutale). Il fallait interrompre un comportement illégal et potentiellement dangereux (n’avoir pas marqué un stop?). Monsieur Registre représentait un danger immédiat pour lui-même ou pour autrui (ce sont surtout les policiers qui représentaient un danger dans ce cas-ci). L’utilisation du Taser était nécessaire pour contrôler la situation (d’après les policiers). » Toujours selon les policiers, « Monsieur Registre est: indifférent aux commandes du policier (en fait non, il crie); démontre ses émotions de manière intense (depuis quand c’est illégal?); a un comportement qui s’apparente au délirium agité (raison de plus pour ne pas le Taser); adopte une posture ou pose des gestes menaçants (on pourrait dire la même chose des policiers); dissimule ses mains (sous l’effet des chocs électriques!); cherche la fuite (qui ne ferait pas de même dans une situation semblable?). » Les policiers affirment que Quilem « refuse d’obtempérer et montre une résistance physique défensive ». Le LSJML a analysé le pistolet Taser (l’arme du crime ou l’outil du meurtre légal) et a conclu qu’il y a eu six décharges de cinq secondes chacunes entre 21h33 11 secondes et 21h34 4 secondes. « En 53 secondes donc, monsieur Registre a reçu durant 30 secondes des décharges électriques de 50 000 volts. » Pourtant, ce n’est qu’à 21h 42 (donc 8 minutes après la sixième décharge électrique) que les policiers appellent le Groupe d’intervention médicale tactique (GIMT) d’Urgences-Santé. En attendant les ambulanciers, Quilem est placé dans l’auto de police, les poignets menottés dans le dos (ce qui nuit à la respiration) et avec une « courroie de rétention aux chevilles » car selon les policiers il résiste toujours(!). Les policiers fouillent de fond en comble Quilem et son auto, mais ne trouvent aucune arme ni rien d’illégal (ils trouvent juste une pipe à gauche du siège du conducteur). À 21h45, les agents appellent le sergent-superviseur du poste 30 et lui demandent de se rendre au coin de la 23ième avenue et de la rue Jean-Rivard. Les agents lui expliquent leur intervention, y compris les 6 décharges de Taser. À ce moment, Quilem est encore agité et il parle tout seul, mais les policiers considèrent que son état « n’inspire (…) aucune inquiétude »… Le superviseur (non-identifié par la coroner) affirme dans sa déclaration du 18 octobre 2007: l’événement est « somme toute assez banal (sic!), c’est-à-dire une personne arrêtée pour facultés affaiblies par la drogue (…) avec accident. » Il prétend que Quilem doit être transporté à l’hôpital « par précaution étant donné qu’il avait été impliqué dans une collision avec déploiement des sacs, donc de vélocité assez importante », sans rien mentionner des 6 décharges électriques! L’intervention ambulancière tardive et entravée par les menottes Une ambulancière arrive sur les lieux seulement à 21h55 et elle ne commence à s’occuper de Quilem qu’à 21h57, soit 23 minutes après les dernières décharges électriques. Il est capable de lui dire son nom et qu’il a mal au poignet. Elle remarque qu’il a une dent cassée et du sang séché à la bouche. D’après elle, Quilem dit qu’il a consommé de l’alcool et du crack. Elle lui met un collier cervical et demande aux policiers de le menotter à l’avant. Iinstallé dans l’ambulance, Quilem n’est plus capable de répondre aux questions et il tient des propos incompréhensibles. Son état de santé empire. Les médecins qui sont intervenus auprès de Quilem à l’Hôpital du Sacré-Coeur ont dit à la coroner que les policiers leur avaient transmis très peu d’informations sur l’utilisation du Taser et sur l’intervention policière en général. Arrivé à la salle de traumatologie de l’Hôpital à 22h30 sous la garde du SPVM, Quilem est « pris en charge » par le service correctionnel dès trois heures: deux agents, dont l’un est armé(!), arrivent à son chevet et appliquent les « mesures de contraintes usuelles (menottes et entraves aux pieds) »… Après une première opération, ce n’est qu’à 15h30 le 15 octobre que « l’évaluation du risque posé par monsieur Registre a été faite et a permis de le libérer de ses contraintes. Il a par la suite été gardé par un seul agent, non armé. » Quilem subit ensuite deux autres opérations le 16 et le 17 octobre, mais en soirée l’intensiviste explique à la famille Registre que la situation est « catastrophique et irréversible ». Son décès est inévitable et sera constaté à 3h35 du matin le 18 octobre. L’enquête bidon de la SQ et le blanchiment des policiers Ce n’est que le 16 octobre, soit deux jours après l’intervention policière fatale, que la Division des enquêtes sur les crimes contre la personne de la SQ a pris en charge l’enquête sur la mort de Quilem Registre. Leur rapport a été soumis au procureur général qui décidait le 9 juin 2008 que « l’utilisation de la force par le SPVM le 14 octobre, lors de l’arrestation de monsieur Registre, « ne saurait être constitutive de la perpétration de quelque infraction criminelle que ce soit »(!). Une fois de plus, le système policier et judiciaire vient de confirmer que les policiers ont bel et bien le droit de nous tuer. Les lignes directrices du Ministère de l’Insécurité publique sur l’utilisation du Taser Comme « les décharges électriques reçues par monsieur Registre le 14 octobre ont possiblement contribué à la déterioration de son état de santé et donc à son décès », la coroner se demande ensuite si l’utilisatoin du Taser par les agents Bordeleau et Thibert a été conforme aux politiques et directives en vigueur. Tout d’abord, il y a le rapport du Sous-comité consultatif permanent en emploi de la force (SCCPEF) publié en décembre 2007, intitulé « Analyses et recommandations pour une pratique policière québécoise sur l’utilisation du dispositif à impulsions », ainsi qu’un guide de pratiques policières qui en a découlé. Parmis les effets les plus courants du Taser, mis à part un possible épuisement physique, la coroner note: « la personne tombe au sol; elle a des contractions involontaires des muscles, parfois fortes; elle se fige sur place avec les jambes bloquées; elle se sent hébétée ou a des vertiges pendant quelques minutes. » La compagnie Taser International, qui produit et profite de la vente des Tasers, affirme que « la décharge permettrait (…) souvent un contrôle plus sécuritaire de la personne violente que l’utilisation de la force physique, notamment dans les cas d’intoxication ou de personnes atteintes de problèmes de santé mentale qui peuvent être insensibles à la douleur. » Mais plus souvent qu’autrement, l’utilisation du Taser entraîne des grandes souffrances et la mort. En effet, la coroner reconnaît dans le paragraphe intitulé « La controverse » que « Amnistie Internationale et plusieurs groupes dénoncent l’usage excessif et inapproprié du pistolet et un comité des Nations Unies a même récemment demandé officiellement au Portugal de renoncer à l’usage de ces armes électriques parce qu’il constitue une forme de torture. » La coroner affirme que le comité cite des « études fiables », mais sans donner de sources. Nous pourrions les référer au très intéressant site (en anglais) « Truth… Not Tasers (TNT) » qui documente à ce jour 372 morts liées au Taser aux États-Unis et au Canada depuis 2001: http://truthnottasers.blogspot.com/ ou au texte du COBP qui documente 19 personnes tuées par le Taser au Canada depuis 2003 (maintenant on est rendus à 23 personnes), disponible au: http://www.cmaq.net/fr/node/28819. Même le tout sauf indépendant Centre canadien de recherche policière (CCRP) affirme dans un rapport de 2005 que le problème est « qu’il manque d’études faites sur les personnes à risque, les personnes vulnérables (malades ou sous l’emprise de drogues). » Quant aux études sur des personnes saines ou des animaux qui concluent que les Tasers ne sont pas mortels, elles ont été soit commandées ou commanditées par Taser International… Et même le CCRP met en garde contre les dangers des décharges multiples, les policiers canadiens, comme les agents Bordeleau et Thibert, continuent de tuer avec les Tasers en infligeant des décharges multiples. Le 7 février 2006, suite à la publication du rapport technique du CCRP, le sous-ministre associé de la Direction générale des affaires policières et des services de sécurité du ministère de la Sécurité publique « faisait parvenir à tous les corps de police une note afin de les sensibiliser ‘à une grande prudence, lors de leur utilisation de dispositifs à impulsions par des policiers, afin d’éviter l’apparition de phénomènes morbides chez les personnes visées\' » ou en d’autres mots, « faites attention de pas tuer les gens en les électrocutant avec des Tasers soi-disant ‘non-mortels\' »… Parmi les « règles temporaires pour guider les policiers dans leur travail », il est mentionné: d\' »éviter les utilisations multiples sur une même personne, particulièrement les cycles continus excédant 15 à 20 secondes; de considérer une personne fortement agitée comme une urgence MÉDICALE; de faire appel aux services médicaux AVANT d’intervenir physiquement sur ce type de personnes; d’utiliser des techniques d’intervention physique qui interfèrent le moins possible avec la respiration, et ce, dès que la capacité de la personne à opposer une résistance est diminuée par l’effet du dispositif à impulsions. » La coroner note elle-même par rapport à la première « règle » que « pourtant sur les six décès survenus en 2005 et 2006 après l’utilisation du Taser, les suspects avaient reçu plusieurs décharges (dans un cas, 12 décharges en trois minutes) »! On voit aussi que les policiers n’ont aucunement considéré Quilem comme ayant besoin d’assistance médicale, ni pensé à appeler Urgence-Santé avant d’intervenir, ni pensé à menotter Quilem à l’avant pour le laisser respirer. Les directives théoriquement en vigueur au SPVM sur l’utilisation du Taser Le SPVM aussi s’est doté de ses propres directives avec la procédure Pr. 229-5 qui est en vigueur depuis le 5 juillet 2006. Cette procédure « indique (…) comment le le dispositif à impulsion (le Taser) peut être utilisé par les policiers qualifiés (sic) des unités désignées (la Section du soutien opérationnel, la Section de l’intervention, le Groupe tactique d’intervention (SWAT) et la détention de la Cour municipale de Montréal) lors ‘d’opérations demandant la maîtrise d’une personne violente ou démontrant un potentiel de violence’. » Les policiers du SPVM peuvent selon cette procédure utiliser les Tasers lorsqu’ils jugent que cela est « nécessaire pour protéger une personne contre une menace imminente de blessures corporelles ou pour contrer un niveau de résistance pouvant mener à des blessures corporelles », mais seulement si « les autres niveaux de force s’avèrent insuffisants, inapplicables, inapropriés ou inefficaces ». La coroner explique que selon la procédure Pr. 229-5 « le policier doit favoriser la négociation en tout temps et éviter les utilisation multpiles sur une même personne, particulièrement, est-il précisé, les cycles continus excédant 15 à 20 secondes. Dans ces circonstances, le policier devrait réévaluer la situation et envisager une autre option (même le repli). » On pourrait déjà dire que visiblement l’agent Thibert n’a suivi aucune des directives dans cette procédure, mais ce n’est pas tout. La coroner précise que « avant de faire usage du pistolet (Taser), le policier doit s’assurer du refus d’obtempérer de la personne, de son niveau potentiel de violence, du risque de blessures qu’il représente, les armes dont le suspect dispose. » Ensuite, « le policier doit alors évaluer les avantages d’une utilisation du dispositif à impulsions dans les circonstances précises où il se trouve. » Enfin, « dès que sa décision est prise, il devrait, si possible, aviser la personne de son intention, lui montrer le pistolet, pointer la mire laser sur lui et faire la démonstration de l’arc électrique. » Bordeleau a clairement sauté des étapes et été trop vite sur la gâchette… La coroner nous fait remarquer que « un policier ne peut porter le Taser à sa ceinture que ‘lorsque les circonstances opérationnelles l’exigent’ et qu’en tout autre temps, il doit être placé dans un coffret de transport verrouillé et déposé dans le coffre de la voiture. » Après en avoir fait usage, « un rapport d’utilisation doit être rempli par le policier et son superviseur, et un instructeur de la Section de la formation, responsable de la vigie, analyse l’utilisation de l’arme et formule des recommandations, le cas échéant. » (La coroner note que « cette étape d’analyse a, dans le cas présent, été sautée étant donné l’intervention de la Sûreté du Québec et du cadre particulier de l’enquête ».) Comme nous l’avons déjà mentionné, l’agent Thibert portait le Taser à sa ceinture le soir du 14 octobre 2008. Quelles « circonstances opérationnelles » justifient cela? Sûrement pas le fait d’arrêter une personne qui n’a simplement pas fait un arrêt. De plus, d’après le cours de formation sur l’utilisation du Taser du 13 et 14 octobre 2007, auquel la coroner a eu accès, « il est précisé que le policier doit avoir prévu un plan de menottage, durant le cycle EMD (la neutralisation musculaire), AVANT le déploiement des sondes. » On ajoute que « éventuellement (…) il pourrait être nécessaire d’appliquer une deuxième décharge de cinq secondes. » Dans le cas de Quilem, il semble évident que les agents Thibert et Bordeleau n’ont jamais réfléchi ni prévu un quelconque plan pour le menotter, sinon ils ne lui auraient jamais donné autant de décharges. La coroner se penche ensuite sur la question du « délire ou délirium agité », qui comme elle le dit elle-même est « fréquemment nommé » (en particulier dans les rapports de coroner sur les morts aux mains de la police), mais « n’est PAS un état médical reconnu selon le DSM-IV » (le « Diagnostic and Statistical Manual – Revision 4 » publié par l’Association américaine de psychiatrie.) Ce terme désigne des personnes qui sont en fait en crise, souvent en lien avec de la consommation de drogue ou des problèmes de santé mentale, et qui donc n’obéissent pas aux policiers. Les policiers affirment souvent que ces personnes ne ressentent pas la douleur, voir qu’ils sont des « superman », pour justifier toute la violence policière qui leur est adminstrée pour réussir à les « maîtriser ». Malgré le fait que le « délirium agité » (DA) est une pure invention, les cas de DA « font l’objet de directives particulières ». La coroner nous apprend que « en règle générale le SPVM privilégie l’usage de l’aérosol capsique (poivre de cayenne) préalablement à celui du dispositif à impulsions », ce qui ne devrait pas nous rassurer outre mesure si on se rappelle que 4 personnes sont déjà mortes juste à Montréal après avoir été poivrées. Pourtant, étrangement, dans les cas de DA « les policiers doivent prioriser le Taser ». Là, on est en droit de s’inquiéter pour toutes les personnes qui sont en détresse et ont besoin d’aide. On sait que certaines personnes sont plus à risques que d’autres face au poivre de cayenne (enfants, personnes asthmatique ou cardiaque, femme enceinte et personne sous l’effet d’alcool ou de drogue), mais le Taser n’est certainement pas une alternative sûre. Au moins, comme le Ministère de la Sécurité Publique, la procédure 229-5 du SPVM dit que « les cas de DA sont des urgences MÉDICALES » et que « Urgence-Santé doit donc être appelée AVANT toute intervention physique sur la personne agitée afin que celle-ci puisse être transportée rapidement dans un centre hospitalier ‘pour assurer le contrôle des fonctions vitales et des symptômes de la personnes qui sont associés au DA\' ». On l’a déjà dit, Thibert et Bordeleau n’ont jamais pensé à appeler Urgence-Santé avant d’intervenir et ils ont en plus mis du temps avant d’appeler les ambulanciers après. Enfin, la coroner nous informe que selon ses renseignements le SPVM dispose de 16 Tasers au total: un par groupe d’intervention (4), un par centre de détention dans les centre opérationnels (4), deux à la détention de la Cour municipale de Montréal, quatre au Groupe Tactique d’Intervention (GTI ou SWAT team) et deux à la Section formation. Les vingt autres Tasers seraient gardés en réserve à l’armurerie. Le SPVM a dit que entre le 1er janvier et le 31 août 2007, le Taser a été utilisé 42 fois (!), surtout par les groupes d’intervention, et « en général, a été efficace » sans plus de détails. Aussi, « dix fois, seule une démonstration de l’arc a été nécessaire. » On voit que pour certains policiers l’utilisation du Taser peut apparaître comme « banale », mais jamais pour les victimes! Le rapport du Sous-comité consultatif permanent de la brutalité policière… En avril 2007, le Ministère de la Sécurité publique a donné comme mandat au Sous-comité consultatif permanent de l’emploi de la force (SCCPEF) d\' »identifier l’ensemble des éléments pertinents qui devraient être intégrés à une pratique policière québécoise sur l’utilisation des dispositifs à impulsions classés armes intermédiaires dans le continuum d’emploi de la force ». Ce rapport précise que lorsqu’une personne est atteinte par les sondes du Taser, elle subi une « incapacité physique généralisée qu’on appellera neutralisation neuromusculaire ». S’ensuit une « paralysie qui l’empêche de se tenir debout, d’où sa chute au sol. » Il précise que « cet effet est présent, quel que soit l’état psychologique de la personne, sa détermination à combattre ou sa résistance à la douleur ». D’après le rapport, « les policiers doivent profiter de ce moment pour appliquer une technique qui limite la liberté de mouvement. » Ce qui a été beaucoup trop long. Le rapport va même jusqu’à affirmer clairement que « un dispositif à impulsions ne devrait pas servir de moyen unique pour contrôler une personne par le mécanisme de la contrainte par la douleur, cela se ‘rapprocherait dangereusement de la torture\' ». C’est pourtant l’approche qui a été adoptée par les agents Thibert et Bordeleau face à Quilem… Le rapport du SCCPEF affirme que « bien utilisé », le Taser est une « arme non mortelle », au même titre que le poivre de cayenne ou le bâton. Or, nous savons que le Taser a déjà causé de nombreuses morts (372 aux États-Unis et au Canada depuis 2001), comme le poivre de cayenne bien que ces cas sont moins bien documentés. On sait aussi que la police est bien capable de tuer sans armes, comme dans les cas Lizotte et Barnabé. Ceci étant dit, à cause des nombreux cas où des peronnes sont mortes après avoir été Tasées, le comité reconnaît que « le coeur peut devenir vulnérable si la durée de la décharge électrique se prolonge ». Ensuite, dans les cas où la personne ciblée est « droguée ou (a) un problème de santé mentale grave causant un délirium agité », cette personne « n’a pas le réflexe de se reponser pour récupérer », ce qui entraîne des risques pour sa santé. Le rapport cite également une étude (Pudiak et Bozarth, 1994) qui « conclut que la contention pendant les convulsions ou l’agitation motrice induites par la cocaïne est fortement contre-indiquée et qu’on augmenterait le taux de survie en diminuant le stress des personnes intoxiquées ». Ainsi, selon le SCCPEF, « plus la personne va demeurer agitée longtemps, plus le risque de décès sera élevé ». D’où les recommandations suivantes « pour augmenter les chances de survie du contrevenant » (ce qui est étonnant si on considère le Taser comme « non mortel »…): « demander de l’aide médicale le plus tôt possible (encore une fois!); considérer que souvent la personne confuse et agitée est une personne qui a besoin d’aide (et pas de Tasers!); se rappeler que la répétition des cycles du dispositif à impulsions peut aggraver les anomalies sanguines et l’état de la personne, à plus forte raison si elle est déjà malade (doit-on encore répéter pour Bordeleau?); éviter la position ventrale prolongée; éviter la pression dans le dos si cette personne a déjà de la difficulté à reprendre son souffle; se procurer de l’oxygène le plus tôt possible. » Cela correspond aux lignes directrices tracées par le Ministère de la Sécurité publique et aux directives du SPVM, mais pourtant les agents Thibert et Bordeleau n’ont à peu près aucune de ces directives! Le rapport du SCCPEF reconnaît que l’utilisation du Taser représente « une atteinte physique et psychologique relativement importante » et que donc il ne devrait PAS être utilisé « face à une résistance passive ou DÉFENSIVE ou à une agression de faible intensité lorsque sa propre sécurité, celle d’un policier ou d’une autre personne n’est pas menacée. » Dans le cas de Quilem, la coroner note pourtant que selon le policier « le suspect refuse d’obtempérer et montre une résistance physique défensive ». Encore une fois, l’usage du Taser n’était aucunement justifié dans ce cas, encore moins 6 fois! Le rapport nous dit que « le policier doit exercer son jugement » (ce qui d’après l’expérience est loin d’être rassurant!). Avant d’utiliser le Taser, il doit « tenir compte de l’ensemble de la situation et en faire continuellement la réévaluation ». À cause des dangers reconnus de l’utilisation multiple du Taser, « le policier doit être en mesure d’identifier une AUTRE OPTION si le dispositif à impulsions ne se révèle pas efficace. » Contrairement aux actions irréfléchies et fatales des agents Thibert et Bordeleau, « le policier doit bien planifier son intervention pour permettre de profiter de la fenêtre d’opportunité que lui procure le dispositif à impulsions. » Enfin, le policier qui utilise le Taser « doit être conscient des risques que son utilisation entraîne », en particulier celle liée « aux contractions musculaires involontaires de la personne atteinte. » D’après le rapport du SCCPEF, « celles-ci peuvent faire en sorte que les ordres d’un policier, par exemple celui de lâcher son arme (ou dans ce cas-ci de ‘donner ses mains’), ne puissent être suivis par la personne atteinte ou que la pose des menottes soit difficile. » Alors pourquoi utiliser un Taser pour tenter de menotter une personne, et pourquoi la Taser et la re-re-re-re-re-Taser, si on sait que cela peut rendre la chose difficile?! Le « refus d’obtempérer » de Quilem était-il dû aux chocs du Taser qui auraient été supposés au contraire selon les agents de le « convaincre » de coopérer? Notons que le SCCPEF, créé en août 2006, a été critiqué pour son manque d’indépendance. En effet, il était présidé par M. Ronald Bélanger, expert-conseil en emploi de la force à l’école de police, et composé de spécialistes du domaine médical (deux représentants du LSJML et le directeur médical du centre antipoison du Québec), de spécialistes en matière d’emploi de la force de l’école de police du Québec, de représentants des organisations policières et de deux représentants du ministère de la Sécurité publique. Pas étonnant qu’un moratoire sur le Taser n’est même pas envisagé… Guide d’utilisation du Taser du Ministère de l’Insécurité publique du Québec Suite à ce rapport du SCCPEF, le Ministère de la Sécurité publique (MSP) a rédigé un « guide de pratiques policières » spécifique pour le Taser, considéré comme une « arme alternative aux autres armes mises à la disposition des policiers ». Ce guide, en vigueur depuis mars 2008, « est visiblement inspiré des directives déjà en vigueur au SPVM ». L’utilisation du Taser est permise quand « cette option est raisonnable, compte tenu de l’ensemble des circonstances, afin de maîtriser une personne dont la résistance représente un risque significatif pour sa sécurité, celle du policier ou celle d’une autre personne ou afin de se protéger ou de protéger une autre personne contre une menace imminente de blessures corporelles ». Le policier est aussi tenu de « planifier une stratégie d’intervention » afin de profiter de l’effet du Taser pour « approcher et menotter la personne en cause en toute sécurité. » Il doit aussi « avoir recours au moins de cycles possibles ». Ensuite, il est prévu que « toute personne soumise à une décharge électrique de Taser doit, le plus rapidement possible, faire l’objet d’une évaluation médicale ». Et le MSP a jugé nécessaire d’inclure dans son guide que « tous les renseignements nécessaires sur l’intervention policière (circonstances, nombre de cycles, réaction de la personne) soient données au personnel médical et que lui soit remise une fiche technique ». Un bon moyen d’éviter des « oublis » quand les policiers ne mentionnent pas au personnel médical qu’ils ont brutalisé une personne (comme dans les cas Registre et Lizotte, entre autres)… La coroner conclut là-dessus en disant que « le guide prévoit enfin que les policiers recevront une formation et un entraînement sous la supervision d’un moniteur accrédité par l’École nationale de police du Québec (ÉNPQ) et qu’ils devront se requalifier chaque année (ce n’était pas le cas avant?!). Reste que le Taser est un outil de torture qui tue! Critiques de la coroner de l’utilisation du Taser par les agents Thibert et Bordeleau Comme c’est l’habitude dans les cas de bavures policières, les policiers impliqués n’ont pas collaboré avec la coroner et elle n’a donc pas pu entendre leur version des faits directement. Elle n’a donc « pas eu d’explications sur les raisons de l’insuffisance ou de l’inefficacité des autres niveaux de force » dans le cas de Quilem Registre. Elle n’a pas non plus « eu accès à leur processus décisionnel ni aux détails de leur planification stratégique. » Le SPVM a eu la gentillesse de lui confirmer que l’agent Bordeleau qui a utilisé le Taser avait bel et bien été « formé à son utilisation le 22 juin 2006 et s’était « requalifié » au début de 2008, mais on n’a pas pu savoir s’il avait « l’habitude d’utiliser cette arme ». Quant à Thibert, il « ne fait pas partie de la cinquantaine de policiers du SPVM qui ont reçu une formation sur le Taser. » On se demande alors pourquoi c’est lui qui a crié « Taser! Taser! » à son collègue dès qu’ils se sont approchés de Quilem? À la lumière de toutes ces belles directives utopiques sur l’utilisation « sécuritaire » du Taser (qui torture et qui tue), la coroner Rudel-Tessier ne peut éviter de critiquer l’intervention policière du 14 octobre 2007. Ainsi, elle note que les agents Thibert et Bordeleau « décidèrent très rapidement de dégainer », que bien qu’ils étaient « pourtant en patrouille régulière, l’agent B. porte son dispositif à impulsions à la ceinture et peut donc passer à l’action sans tarder. » Elle note aussi que « l’agent B. » a tiré « sans faire une démonstration de l’arc ». Ensuite, elle souligne le fait que « malheureusement, les policiers n’arrivent pas à profiter de la fenêtre d’opportunité qui s’offre à eux pour immobiliser le suspect. Ils n’y arriveront qu’après la sixième décharge. C’ÉTAIT TROP. » La coroner poursuit en disant que « selon les protocoles, il aurait fallu qu’ils réagissent BEAUCOUP plus vite, qu’ils soient mieux organisés. » Nous sommes tout à fait d’accord avec elle quand elle dit: « On n’a pas du tout l’impression qu’avant de tirer, ils avaient un plan de menottage comme cela leur était recommandé ». Elle dit que « si l’agent T. avait été formé à l’utilisation du pistolet DI, avait connu les effets de la décharge électrique sur le corps humain, il aurait pu mieux prendre le contrôle du prévenu ». Malheureusement, on ne saura jamais si ça aurait pu être le cas ou non. Le mal est fait. Elle cite de nouveau le rapport du CCRP d’août 2005 que bien qu’il n’y ait « pas de limite prédéterminée quant à la durée de la décharge ou au nombre de cycles de décharges autorisées, l’utilisateur (ou le bourreau) doit restreindre le nombre de cycles à ceux qui sont raisonnablement nécessaires pour approcher et menotter la personne en toute sécurité. » Le rapport va même jusqu’à dire que « la question des utilisations multiples » du Taser et de leur effet sur la santé « offrent une théorie plausible sur le lien possible entre des morts, l’utilisation du dispositif à impulsions et les personnes montrant des symptômes de délirium agité. » La coroner pose la question: « N’est-ce pas le type de symptômes que monsieur Registre démontrait lors de son arrestation? » Visiblement. Elle pose ensuite des bonnes questions sur l’intervention policière: « on peut se demander s’il y avait une autre façon, d’autres moyens de maîtriser monsieur Registre, de le calmer. » On ose espérer que oui! Elle affirme que « puisqu’il était dans un état de très grande agitation, on peut penser que l’appel de renforts, notamment ambulanciers (…) auraient dû être envisagés puisqu’il sagissait alors d’une urgence MÉDICALE. » Elle rappelle que le GIMT a été appelé 8 minutes après que les policiers aient « maîtrisé » Quilem. Elle continue ses questions: « le fait qu’il ne réponde pas à l’ordre de ‘montrer ses mains’ suffit-il pour qu’on le considère suffisamment agressif pour se servir immédiatement du dispositif à impulsions? Des patrouilleurs auraient-ils dégainé et tiré avec leur arme à feu ou se seraient-ils servis de techniques plus légères? » Elle espère que les « instances policières » réfléchiront à ces questions. Le problème avec ça c’est que, s’ils réfléchissent, les policiers gardent leurs réflexions pour eux… et continuent de nous tuer! Finalement, elle dit qu’il serait « facile a posteriori de dire que monsieur Registre n’était pas armé et ne représentait probablement pas une menace pour les policiers. » Elle affirme quand-même que « les policiers ne semblent pas, à la lumière de leurs écrits, se sentir menacés », mais qu’ils ont plutôt décidé d’utiliser le Taser « parce qu’ils sont certains, étant donné son agitation, de ne pouvoir calmer ou maîtriser monsieur Registre autrement. » Elle finit en laissant « leurs supérieurs juger de la pertinence de leurs décisions », ce qui est une manière sûre de ne plus jamais en entendre parler vu le secret entourant les « affaires internes » au sein de la police, surtout dans des dossiers de bavures. La formation peut-elle nous sauver des abus de policiers survoltés? L’agent Bordeleau avait suivi une formation de deux jours donnée par le SPVM. Suite aux recommandations du rapport du SCCPEF de décembre 2007, l’École nationale de police du Québec a créé un cours s’étalant sur cinq jours visant à former des moniteurs qui pourront ensuite former des policiers dans leurs corps de police respectifs. Parmis les « critères de performance » enseignés, la coroner note ceux-ci: « collecte de renseignements disponibles au moment de l’appel sur les lieux; identification juste des pouvoirs et devoirs des policiers en regard des motifs d’interpellation et de prise de contrôle de la situation; choix raisonnable de l’option de force; évaluation correcte du besoin d’assistance et du recours aux services médicaux; élaboration de plans d’intervention adaptés à l’option de force choisie dans les cas de reddition, d’agression, de fuite ou de refus d’obtempérer; utilisation adéquate des principes de négociation et de communication tactique; adaptation appropriée du plan d’intervention en regard des risques de blessures du sujet; communication précise des consignes menant à l’utilisation appropriée de la fenêtre d’opportunité par les policiers de soutien; communication précise des consignes menant à l’exécution correcte des techniques d’intervention physique par les policiers de soutien. » La coroner conclut que « les explications que j’ai reçue des experts de l’ÉNPQ me LAISSENT CROIRE que dorénavent les policiers seront mieux formés, car outre la manipulation de l’arme, l’accent sera mis davantage sur les techniques d’intervention dans le cadre de l’utilisation du Taser. » Elle croit aussi que « les policiers qui auront suivi ces cours pourront également mieux identifier les situations qui nécessitent une intervention médicale. » Elle croit donc qu’ils seront mieux placés pour « juger de leur besoin d’assistance, notamment dans les cas où ils se trouvent confrontés à un contrevenant en état de délire agité. » Pour elle, « cette formation des policiers est primordiale », car comme on sait, la police torture et tue avec le Taser (c’est nous qui complétons la phrase…). Améliorer les services médicaux pour les victimes du Taser ou abolir les Tasers? La coroner Rudel-Tessier affirme qu’elle a été « frappée » (façon de parler) par le fait que les policiers ont amené Quilem à l’hôpital en disant qu’il était là simplement « comme victime d’un accident de voiture et comme personne intoxiquée »! Les policiers ont semble-t-il oublié de dire qu’ils avaient donné 300 000 volts à Quilem en 53 secondes… Les médecins se sont plaint à la coroner d’avoir eu « si peu de détails » sur l’utilisation du Taser et sur l’état de Quilem avant les décharges électriques. Ceci pourrait facilement être assimilé à une négligence CRIMINELLE si ce n’étaient pas des policiers. La coroner se demande ensuite tout haut si le personnel médical d’urgence est bien formé au Taser. Elle dit que Urgence-santé travaille avec le SPVM sur un formulaire « qui pourrait être remis au personnel de l’urgence le cas échéant. » Elle dit qu\' »une telle initiative pourrait certainement être encouragée dans d’autres villes du Québec. » Mais c’est pour ne pas dire que la meilleure façon de se protéger contre les méfaits du Taser est de l’interdire immédiatement et complétement! Elle critique ensuite également le personnel des services correctionnels pour avoir menotté Quilem à son lit d’hôpital ainsi que le personnel de l’hôpital pour n’avoir pas demandé aux agents de le détacher. En effet, elle rappelle qu’elle avait elle-même recommandé au MSP en mai 2004 « que les établissements de détention tiennent compte, dans la décision d’imposer des contraintes à un détenu, de son âge et de son état de santé. » Et elle avait aussi demandé au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, au Collège des médecins et à l’Ordre des infirmières « d’informer leurs personnel et leurs membres de la possibilité qu’ils ont de demander à ce qu’un détenu bénéficie de conditions de détention compatibles avec son état de santé. » Elle tient à « souligner que visiblement les contraintes imposées à monsieur Registre durant plus de 12 heures étaient inutiles » et qu’il lui paraît « invraissemblable qu’aucun membre du personnel médical et infirmier n’ait réagi. » Torturer et tuer avec les Tasers, un geste banal et routinier pour les policiers! La coroner Rudel-Tessier rappelle les préoccupations du président de la Commission des plaintes du public de la GRC qui trouve que les policiers utilisent le Taser dans des cas où la personne ne met pas la vie en danger et où le recours à l’arme à feu ne serait pas justifié. Elle dit que « le danger est de banaliser l’emploi de cette arme », ce qui semble être le cas au SPVM comme en témoignent les déclarations du sergent-superviseur (« la situation était banale à ses yeux ») et des rapports d’incident de Thibert et Bordeleau (« se servir du dispositif à impulsions apparaît presque comme un geste routinier »). C’est l’exercice de l’abus de leur pouvoir qui semble routinier dans la police! Par contre, elle refuse de considérer de bannir le Taser, car « si on met dans les mains de tous les policiers des armes à feu, on peut également leur permettre d’utiliser le pistolet Taser ». (On pourrait dire aussi que si on leur donne des guns, on pourrait bien donner aux policiers aussi des couteaux et pourquoi pas des des sabres?) Au moins elle ne va pas jusqu’à recommander que TOUS les policiers portent des Tasers à leur ceinture, comme l’a fait un jury du coroner en Ontario (verdict du 13 juin 2008 dans l’enquête sur le décès de Jerry Knight), ouf! Elle continue en disant qu’elle considère que le Taser « a sa place dans la problématique de l’emploi de la force et qu’il devrait être utilisé à la place de l’arme à feu chaque fois que cela est possible » (mettant de côté le fait que le Taser n’est PAS une alternative à l’arme à feu, mais qu’il est utilisé dans des cas où l’arme à feu ne serait jamais justifié comme elle vient pourtant de le mentionner en citant le président de la Commission des plaintes du public de la GRC!). Elle rappelle malgré tout que « les policiers doivent lors de leurs interventions utiliser le MINIMUM de force nécessaire à chaque situation » (pour les agents qui l’auraient oublié…). Enfin, elle affirme qu’on devrait « leur apprendre que le pistolet Taser n’EST PAS une arme innofensive (…) et qu’il peut entraîner des blessures sérieuses ». Elle va même jusqu’à dire que « tant que des études sérieuses portant sur des personnes intoxiquées ou malades ne seront pas concluantes, le Taser doit également être considéré comme pouvant entraîner la mort. » Pour revenir aux agents Thibert et Bordeleau, elle dit encore que si « les policiers avaient le devoir de procéder à son arrestation (…), les deux policiers auraient cependant dû d’abord faire appel à Urgence-santé et peut-être à des renforts policiers tout en essayant de le calmer. » Elle ajoute que « s’ils n’avaient pas eu le Taser à portée de la main (s’il avait plutôt été dans le coffre de l’auto-patrouille, comme la procédure en vigueur le prévoit), ils auraient peut-être eu le temps d’élaborer une stratégie. » De plus, en admettant que l’usage du Taser était justifié, les policiers auraient quand-même dû « être conscients qu’il pouvait entraîner, comme tout emploi de la force, un effet sur la détérioration de l’état de santé de monsieur Registre et s’en servir le plus adéquatement possible, c’est-à-dire sans multiplier les cycles ». Ils auraient dû être en mesure de le menotter après une seule décharge: « il n’est pas normal qu’il ait fallu six décharges pour venir à bout de monsieur Registre. » Elle affirme que « cette incapacité » est peut-être due au manque de formation des policiers ou au fait qu’ils n’ont « pas bien intégré la formation qu’ils ont reçue ». Ainsi, ils auraient dû « mieux maîtriser les techniques leur permettant de prendre efficacement le contrôle de monsieur Registre. » Elle affirme que « une façon d’améliorer ce type d’intervention est certainement de s’assurer que tous les agents de police qui participent à une telle intervention aient reçu la même formation. » Et elle conclut en se disant « confiante sur un point: le nouveau programme de formation préparé par l’École nationale de police du Québec devrait permettre aux policiers de mieux faire usage de ces dispositifs controversés. » Elle tient à rappeler qu’il est « essentiel » que les policiers connaissent les guides des pratiques policières et de « bien former les policiers, non seulement à tirer avec cette arme, mais également à prendre efficacement le contrôle du prévenu, car même si le Taser n’est pas la cause du décès de monsieur Registre, il est important de souligner que L’INTERVENTION POLICIÈRE Y A POSSIBLEMENT CONTRIBUÉ. » Le problème est que le Taser est une arme essentiellement abusive, qui est comme faite pour l’abus. Ce n’est pas une formation, des directives (surtout quand elles ne sont même pas suivies!) ni des études qui empêcheront les policiers de nous tuer avec cet outil de torture et de mort. En réalité, nous sommes toutes et tous les cobayes dans une étude qui nous est imposée. On sait déjà que 372 personnes en sont mortes et un nombre indéfini d’autres personnes en ont été victimes et survivent avec des séquelles permanentes. Qu’est-ce qu’on attend pour abolir définitivement ces maudits Tasers?! Finalement, la coroner Rudel-Tessier recommande au SPVM et au MSP entre autres de mieux documenter l’usage du Taser (pour « ajuster son utilisation ainsi que les pratiques à cet effet » et au MSP « d’étudier l’opportunité d’obliger les services de police à se servir d’une caméra lors de chacune de leurs interventions au Taser. » Là au moins, ça n’empêchera pas les abus, mais ça permettrait aux policiers de faire eux-mêmes l’expérience du Copwatch sur eux-mêmes! Ils pourront même s’accuser eux-mêmes d’entrave au travail des policiers tant qu’à y être… Tant qu’il y aura les Tasers, personne ne sera à l’abri de la foudre… Comme nous l’avons vu, si les agents Thibert et Bordeleau avaient suivi les directives sur l’utilisation du Taser, Quilem ne serait PEUT-ÊTRE pas décédé. Il n’aurait peut-être même reçu aucune décharges électriques s’ils avaient plutôt opté pour une autre méthode pour le « maîtriser ». Mais ça ne veut pas dire que les policiers devraient utiliser les Tasers. Il est grand temps que les politiciens interdisent l’usage de cette arme et fassent quelque chose pour ne pas que les policiers soient systématiquement blanchis quand ils blessent ou tuen des gens. Mais comme ils ne le feront pas tous seuls, c’est à nous de nous mobiliser pour arrêter les abus policiers et leur impunité. Pour que plus jamais l’un de nous ne tombe sous la violence de ceux qui prétendent nous protéger. Pour que les familles des victimes puissent enfin avoir la justice et la vérité qui leur manque pour pouvoir vivre leur deuil en paix. En attendant, la famille Registre continue de demander une enquête publique et indépendante sur la mort de Quilem et un moratoire sur l’usage des Tasers. C’est à leurs côtés que nous continuerons la lutte contre la brutalité policière et l’impunité. Ya Basta! Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) 514-395-9691 cobp@hotmail.com http://cobp-mtl.ath.cx Pour plus d’informations sur les Tasers: -« Attention, la police torture et tue avec les Tasers! C’est arrivé près de chez vous… », dossier du COBP sur les Tasers: http://www.cmaq.net/fr/node/28819 -Le blogue « Truth… Not Tasers » qui documente 372 morts liés aux Tasers aux États-Unis et au Canada depuis 2001: http://truthnottasers.blogspot.com/ Notes: (1) « Marche pour protéger et non tuer », Communiqué de la famille Registre, Montréal, 10 décembre 2007. (2) « Pour un moratoire sur l’utilisation du Taser », Marjorie Dubois, Journal de St-Michel, 8 février 2008: http://www.journaldestmichel.com/article-182503-Pour-un-moratoire-sur-lutilisation-du-Taser.html (3) Communiqué de presse de la famille Registre, Montréal, 28 août 2008. (4) « Comme si c’était la foudre », Daniel Renaud, Le Journal de Montréal, 17 octobre 2007: http://www2.canoe.com/cgi-bin/imprimer.cgi?id=321819 (5) Toutes les citations qui suivent sont tirées du rapport d’investigation de la coroner Catherine Rudel-Tessier sur la recherche des causes et des circonstances du décès de Quilem Registre, signé à Montréal le 20 août 2008. Un résumé de ce rapport est disponible sur le site du Ministère de la Sécurité publique: http://www.msp.gouv.qc.ca/coroner/communiques/communique.asp?txtparam=2&c=1560&theme=coroner Ses recommandations sont aussi disponibles sur le même site: http://www.msp.gouv.qc.ca/coroner/annexes_communiques/2008/20080828_quilem_registre.pdf Author: Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) Mail contact: cobp@hotmail.com Suggested link: cobp-mtl.athcx Vous devez vous connecter ou vous enregistrer pour écrire des commentaires J’aimeJ’aime
  15. Avant même de commencer ma lecture, je dois avouer que demander au COBP d’être objectif dans son analyse du rapport du coroner, dans l’affaire Quilem Registre, c’est comme confier la surveillance des poules à un renard.

    Je vais lire, Maryse, et je vous tiendrai au courant.

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  16. Je viens de compléter la lecture du texte que vous m’avez envoyé, Maryse. Et de mon côté, j’en viens à une autre conclusion.

    Au cours de ma vie, Maryse, je fus intercepté de nombreuses fois par la police, que ce soit pour des affaires d’arrêt obligatoire non-effectué, de vitesse excessive, etc. Mais jamais, et je souligne le mot « jamais », les policiers n’ont eu à faire usage de quelque arme que ce soit, pas même la force physique. Pourquoi? Parce que je n’ai offert aucune résistance.

    Le problème, avec le cas de Quilem Registre, tout comme dans celui de Fredy Villanueva, plus récemment, et dans ceux des individus nommés en référence dans l’article (Castagnetta, Barnabé, etc.), se situe justement à ce niveau, à savoir celui de la résistance à une interception.

    J’aimerais que vous me disiez sincèrement, Maryse, pourquoi un individu, suffisamment censé pour avoir le droit de conduire un véhicule, devrait-il résister à une interception policière, s’il n’a rien à se reprocher? N’est-ce pas là une question raisonnable? Si, au lieu de démarrer, et d’accrocher deux voitures stationnées, avant d’en frapper une autre de plein fouet, au point d’activer les coussins gonflables, Quilem Registre avait obtempéré sans résister, RIEN, mais alors RIEN de tout cela ne serait survenu.

    C’est toujours facile, bien assis derrière un écran d’ordinateur, de dire, après coup, que les policiers « torturent et tuent » de pauvres innocents, que ce soit avec le Taser ou autrement, mais parmi tous les membres du COBP, combien sont d’anciens policiers? La théorie de ce que devrait être une interception policière modèle, et la pratique sur le terrain, sont plus souvent qu’autrement deux choses très différentes. Ceci dit sans pardonner tous les gestes des policiers, il n’en demeure pas moins que si les individus visés par les interventions policières ne résistaient pas, il y aurait beaucoup moins de morts, lors de celles-ci.

    Cette culture de « victimisation » des individus, face aux policiers, cultivée depuis des années par, entre autres, Dan Philip, et la Ligue des Noirs, n’est pas étrangère non plus, selon moi, à ce comportement de résistance, lors d’interventions policières. Mais à la base, il reste que si l’on ne résiste pas, il n’y a pas de violence policière. J’en suis la preuve vivante.

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  17. Bon, il n’y a rien à faire avec toi. Premièrement, J’ai parlé a des policiers, comme je te le dit cette affaire m’interesse beaucoup et comme d’autres avocat comme moi, j’ai hate de voir la fin de cette histoire.

    Comme vous l’aviez dit, vous avez toujour collaboré avec les policiers, mais mets toi dans la peau d’un noir, penses-tu que les policiers t’aurais traité comme il te traite maintenant?

    Il faut voir tout l’ensemble de l’histoire, Quilem avait arreté lorsque les girophars ses sont activé. Qu’est ce qu’il l’a poussé à fuire?

    S’il conduisait avait sans faire d’accident, pourquoi en faire apres l’interception des policiers?

    Moi, je pense que les policiers ont menti. Il l’avait Taser avant qu’il prend la fuite, étant donnée l’intensité des chocs, il n’a pu aller tres loin.

    Il semble que les policiers étaient à pieds pour faire l’arrestation, un fois qu’il ai frappé les deux voitures.

    Logiquement, devant un fuirare, ils (les policiers) à leur voiture pour suivre le contrevenant, c’est pas ce qu’ils ont fait. Ce qui me pousse à croire qu’ils savait que Quilem ne pourrait aller très loin.

    Pour ce qui est du COBP, ils font un bon travail à leur façon bien sûre, c’est pas toi qui ira prendre la defense des innocents dans des situations nébuleuses.

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  18. Bon, je ne contredirai pas ta version des faits, Maryse, au sujet de l’affaire Quilem Registre, tout simplement parce que je n’étais pas là, et que je ne sais rien de l’opération, à part ce qui fut raconté dans les médias.

    Quant à prendre la défense des innocents, dans des situations nébuleuses, encore faut-il qu’ils soient innocents.

    Si je me mets dans la peau d’un noir, je me dis que j’aurais été traité exactement de la même façon, car les agissements des policiers ne sont pas conditionnels à la couleur de la peau de la personne qu’ils interceptent, mais plutôt à la réaction de celle-ci, lors de l’interception. Richard Barnabé n’était pas noir, et il est mort quand même, non? C’est trop facile de mettre à l’avant-plan le fait d’être noir, ou latino, ou de quelque minorité que ce soit, pour se plaindre du comportement des policiers. Évidemment, je parle en général; des pourris, il y en a des deux côtés de la clôture, après tout.

    En ce qui a trait au COBP, dans le domaine de la brutalité policière, il représente, à mes yeux, la même chose que Al Gore, ou David Suzuki, dans le domaine de l’environnement; ils prennent des cas-type, et les montent en épingle, afin de créer un climat de panique, dans la population. En deux mots, c’est « limite propagande ». Nous ne sommes pas dans des pays où les policiers tirent avant, et questionnent après. Si des policiers prennent des mesures très fortes envers un individu, c’est qu’il y a de très fortes chances qu’il ait couru après. Parce que si l’on se fie aux raisonnements exprimés par le COBP, dans le texte que tu m’as soumis, il faudrait congédier tous les policiers, parce que ce sont tous des pourris. Je crois qu’ils en mettent beaucoup plus que le client en demande, si je peux utiliser cette expression. Le COBP est un groupe de pression, comme le sont Greenpeace, le FRAPRU, ou la Ligue des noirs; ils en mettent plein la vue, et font beaucoup de tapage, au point où ils en perdent toute crédibilité.

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  19. Je suis un peu en retard sur le sujet mais pour certaines raisons je m’intéresse au sujet du fameux Taser gun et je suis tombée sur ton blogue, Richard, par pur hasard.
    Cela dit il m’a été impossible de lire tout ceci sans finir par faire un commentaire.

    Premièrement, Maryse, où est-il mentionné que Mr. Registre était hypoglycémique? Il serait bien d’aller faire un tour sur le site  »Le BLOG (Réseau d’étude des armes de neutralisation momentanée) » qui explique justement que le délirium agité peut se produire dans différentes situations (voir : http://www.anm-geslr.org/leblog/?p=26). Ajoutons à cela le stress de l’interception, il est probable que Mr.Registre n’ait pas eu le même comportement que votre mère diabétique durant ses états de crises et qu’il eut été plus difficile de la maitriser dans ces circonstances.
    Deuxièmement, l’article du COBP, par ses commentaires entre parenthèses, tend à démontrer que l’intervention des policiers était injustifiée. Pourtant, on doit se démander si l’opinion des gens aurait été la même dans le cas hypothétique où Mr. Registre aurait blessé/tué quelqu’un pendant sa fuite durant laquelle il a  »accroché deux voitures stationnées avant d’en frapper une de plein fouet ». Ce dernier n’aurait pas été perçu comme une victime de la brutalité policière, mais bien comme un délinquants intoxiqué qui n’était pas en état de conduire son véhicule.
    Finalement, comme tu le mentionne Richard, le COPB est un groupe de pression et ne devrait en aucun cas être cité à titre de témoin expert dans des situations de ce genre. L’article que ce groupe a fait paraître était plutôt une version commentée du rapport du coroner, et non une  »explication détaillée » du rapport en question…

    N.B: J’ai rarement vu d’avocats faire autant de fautes d’orthographe et de syntaxe… :-S

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