Ce lundi, 5 août, un carambolage s’est produit sur l’autoroute 440, en direction ouest, entre le boulevard Industriel et l’autoroute 15, à Laval. Le bilan, au moment d’écrire ce texte, est de 4 morts, et d’une quinzaine de blessés. L’accident, survenu par très beau temps, a impliqué deux camions-remorques, et environ une demi-douzaine de voitures et de VUS. Un incendie s’est déclaré parmi les véhicules, donnant au site de l’accident des airs apocalyptiques.
Il va de soi que mon premier réflexe est d’offrir mes plus sincères condoléances aux proches des victimes, et mes souhaits de prompt rétablissement aux blessés. Mes remerciements également aux premiers répondants, et autres personnes impliquées aux services d’urgence (policiers, pompiers, ambulanciers, etc.).
Maintenant que les premiers constats sont faits, que l’enquête est en cours, et que le site du drame est nettoyé, les experts (et pseudo-experts) vont donner leur avis sur les causes possibles de l’accident. Hormis ceux qui gueulent que les camions vont toujours trop vite (malgré que la très grande majorité soient “barrés” à 105 km/h), plusieurs s’entendent sur le fait que la bretelle de sortie, qui mène de l’A-440 vers la voie de services, est trop courte, de même que la distance entre celle-ci, et l’autre bretelle, celle qui va de la voie de services vers l’A-15 nord. C’est un endroit où les usagers de la route sont parfois très agressifs, coupant dangereusement devant les camions pour se faufiler. Plusieurs l’expliquent dans cet article du Journal de Montréal.
Le ministre des transports, François Bonnardel, promet d’agir rapidement, comme l’indique Sara Champagne, dans La Presse. Si je peux ajouter mes deux cennes ici, la première mesure à prendre serait probablement la plus simple, et la moins coûteuse; fermer la bretelle en question, et amener les usagers de la route à prendre la voie de services par la sortie du boulevard Industriel. D’abord parce que la sortie se fait sur deux voies de large, ce qui peut éviter, à tout le moins partiellement, les manœuvres téméraires. Ensuite, parce que la sortie du boulevard Industriel marque le début de la voie de services, il n’y a pas lieu de surveiller pour d’éventuels véhicules arrivant par la droite, une fois dans la bretelle. Tout au plus faudra-t-il ajouter une troisième voie entre la première bretelle d’entrée du boulevard Industriel et la bretelle de sortie vers l’A-15 nord.
Évidemment, cela se veut une mesure temporaire, compte tenu du nombre d’usagers qui vont de l’A-440 ouest vers l’A-15 nord. La meilleure solution sera la construction d’un échangeur directionnel (ou de flyovers, comme disent les américains) sur le site de l’actuel échangeur en trèfle à quatre feuilles.
Je le dis depuis longtemps, le développement des autoroutes est en retard d’environ 40 ans, au Québec. Avec l’augmentation de la population, et le développement économique, la demande, envers le réseau routier, a aussi augmenté, mais l’offre n’a jamais suivi. Résultat, nous roulons sur un réseau de transport où le hasard fait drôlement bien les choses. Sauf qu’à l’occasion, le hasard en échappe une; ça donne des événements comme celui de ce lundi, à Laval. Parce que pour chaque accident majeur à survenir, il y a des dizaines, voire des centaines de fois où des conducteurs se disent “Oh, que ça passé proche!”
Les échangeurs d’autoroute à autoroute ne devraient pas se faire via une voie de service.
Tu as bien raison en disant que nous avons un sérieux retard dans le développement de nos autoroutes.
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C’est tout à fait vrai, Jocelyn. Il faut toutefois mentionner que l’autoroute 440 fut élaborée dans les années 1970, au moment où le nombre de véhicules sur la route ne représentait qu’une infime portion de ce qu’il est aujourd’hui. Dans un monde idéal, le MTQ tiendrait compte des variations du volume de circulation pour améliorer progressivement son réseau autoroutier, que ce soit en ajoutant des voies, ou en reconstruisant des échangeurs, entre autres. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Aussi, quand nos gouvernements ont fait le tour des cadeaux à leurs amis, la même phrase revient; « On n’a plus d’argent! » Et on remet ça aux calendes grecques.
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