Élections fédérales: Ne jurons de rien!

Un article de la Presse canadienne, publié ce dimanche, titre « Quand le gouvernement conservateur tombera-t-il?« .  On y fait état de tous les dossiers où les conservateurs ont attisé des réactions vives de l’opposition, que ce soit la cessation du transfert de détenus en Afghanistan, le congédiement de la présidente de la Commission canadienne sur la sécurité nucléaire, Linda Keen, ou encore la situation économique qui subit un ralentissement.  Tous ces dossiers, et probablement bien d’autres, seront débattus à compter de demain, dans le cadre de la reprise de la session parlementaire.  Ceci dit sans compter le budget, qui devrait être déposé d’ici environ un mois.

Je suis de ceux qui croient qu’il ne faut pas partir en peur avec le retour des députés à la Chambre des communes, et qu’il n’est pas garanti que le gouvernement conservateur va tomber ce printemps.  Souvenez-vous du mini-budget de l’automne dernier.  Souvenez-vous aussi du dernier discours du Trône.  Deux occasions en or où l’opposition aurait pu faire tomber le gouvernement.  Deux opportunités offertes sur un plateau d’argent par les conservateurs eux-mêmes aux partis d’opposition pour sortir en élections générales.  Deux occasions lors desquelles les médias étaient convaincus – ainsi que moi-même – que les citoyens canadiens seraient appelés aux urnes.  Mais le temps nous a montré que les libéraux de Stéphane Dion se sont assis sur leurs mains à ces deux occasions, prétextant entre autres que les canadiens ne voulaient pas d’une troisième élection en 4 ans.  Pourquoi une élection serait-elle maintenant justifiable à peine 3 ou 4 mois plus tard?  Les libéraux risqueraient de payer cette valse-hésitation par une autre cuisante défaite.  Après tout, il s’agit qu’un seul des partis d’opposition appuie le gouvernement conservateur pour assurer sa survie.

De toute façon, même si le NPD et le bloc québécois se disent prêts à se lancer dans une campagne électorale, les libéraux sont, quant à eux, loins d’être aussi prêts.  Le chef Stéphane Dion donne toujours l’impression d’avoir volé la victoire à un autre candidat à la chefferie, et ses appuis sont mitigés, quoiqu’en disent les porte-parole officiels du parti.  D’autant plus que les libéraux n’ont sûrement pas l’ambition de perdre d’autres Outremont aux mains de tiers partis.  Bref, Stéphane Dion n’est pas l’homme de la situation, selon beaucoup de canadiens.  Aussi, des élections générales à ce moment-ci risqueraient de ne changer que quelques députés de place, ou de remplacer des démissionnaires par un peu de sang neuf, mais en termes de position des partis, cela reviendrait à changer quatre « trente-sous » pour un dollar.

Aussi, je ne suis vraiment pas convaincu que nous sortirons en élections fédérales ce printemps.

Marc Garneau: Ah, pis non… mais finalement oui!

Nouvelle valse hésitation chez les libéraux. Après avoir annoncé, il y a quelques semaines à peine, que sa place n’était pas en politique, voilà que notre astronaute local, Marc Garneau, est revenu sur sa décision, et se portera candidat, cette fois dans la circonscription de Westmount-Ville-Marie, à Montréal, fief actuellement tenu par Lucienne Robillard, qui a déjà annoncé que l’actuel mandat de député qu’elle occupe sera son dernier.

Évidemment, il fallait une raison semblable pour convaincre Marc Garneau de revenir dans le giron libéral, lui qui a mordu la poussière lors du dernier scrutin, en janvier 2006, dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges, face à la bloquiste Meili Faille, qui a remporté le siège avec une majorité de plus de 9000 votes. Au moins, avec une circonscription comme Westmount-Ville-Marie, ses chances de remporter sont on ne peut meilleures. C’est le genre de circonscription dans laquelle le parti libéral pourrait présenter un cochon vivant, ou encore des rapaces comme Vincent Lacroix, Mom Boucher ou encore Raël en personne, et gagner quand même l’élection. C’est donc dire que si Marc Garneau ne remporte pas ce siège au prochain scrutin, c’est que ça va aller plutôt mal pour les libéraux, ce qui est plutôt difficile à croire, si l’on compare avec l’état actuel du parti.