Cela fait presque 4 mois que ça dure, et pour l’heure, on ne semble pas voir le bout de toute cette affaire. Le conflit étudiant s’éternise, et s’enlise.
Sur le site de la Société Radio-Canada, on parle d’une énième tentative d’essai de rendez-vous, pour une possibilité de pourparlers d’installation d’un processus de négociation. J’exagère à peine! Les propos du président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, prononcés à l’émission The House, sur les ondes de CBC Radio One, samedi matin, ont été nuancés à peine quelques heures plus tard, cette fois à la Presse Canadienne.
Voyez-vous, le problème du conflit étudiant est là; on se targue d’être prêt à négocier, du côté des leaders étudiants, mais tout ce qu’on propose, de ce côté, ce sont de nouvelles tournures de phrases qui, en bout de ligne, veulent dire la même chose que les anciennes. Vous pouvez me dire la différence entre un gel des frais de scolarité, et un moratoire sur toute hausse desdits frais? Si l’on peut comprendre qu’un gel peut ne pas être définitif, d’une part, et que d’autre part, un moratoire peut durer très longtemps, on se rend rapidement compte que c’est du pareil au même!
Le gouvernement a fait des concessions, que ce soit sur le montant de la hausse annuelle, sur l’étalement de la hausse totale, ou encore sur l’aide apportée aux étudiants venant de familles moins bien nanties. Nommez-moi une seule concession faite par les étudiants, et ce depuis le tout début du conflit, en février. Une seule! À part des changements de termes qui ne veulent rien dire, les étudiants n’ont rien concédé! Et ils osent parler de négociations!
Plus je vois aller toute cette affaire, et plus je lis les commentaires, tant au Québec qu’ailleurs au Canada, plus je constate que tout le conflit étudiant semble téléguidé, plus j’ai l’impression que, sous l’impulsion de leurs leaders, les étudiants ne sont que de la chair à canon, sacrifiée dans le but de soutenir une campagne qui, au final, a bien peu à voir avec la hausse des frais de scolarité. Et selon moi, la télécommande est entre les mains d’une organisation qui s’appelle l’Alliance sociale.
Souvenez-vous de l’automne de 2010. Une autre organisation, à but non-lucratif, celle-là, venait d’être créée, par six personnes qui y ont mis 500$ chacune, et le but de cette organisation était de tenter d’influencer les politiciens – parce que ladite organisation s’est toujours défendue d’être un parti politique en devenir – en faisant la promotion des libertés et des responsabilités individuelles. Cette organisation s’est donnée le nom de Réseau Liberté Québec (RLQ). L’Alliance sociale fut rapidement créée pour répondre à ce que ses organisations membres considéraient, tel qu’ils le mentionnaient dans une déclaration commune, publiée dans Le Devoir du 5 novembre 2010, comme des “séances publiques d’autoflagellation”. Dans cette déclaration, ils ne nomment pas le RLQ, ni Jean Charest lui-même, mais il est question, entre autres, des droits de scolarité.
Bref, le but de l’Alliance sociale, c’est de conserver les acquis syndicaux, gagnés lors de négociations réalisées lors de périodes plus fastes, et de ne rien céder, maintenant qu’il faut gérer plus efficacement. Et ce, peu importe le prix à payer, maintenant ou plus tard!
Le jour où les étudiants réaliseront qu’ils se sont bien fait avoir par les grandes centrales syndicales, et que les subsides, qui ont servi à financer les autobus, et autres frais, pendant le conflit étudiant, leur auront coûté beaucoup plus cher qu’ils l’ont d’abord cru, il vivront un réveil douloureux!