Ma première réplique à Madeleine Pilote-Côté

J’aime bien, vous le savez, répliquer à un texte paragraphe par paragraphe.  Comme cela fait un sacré bout que je n’ai pas commis l’exercice, l’idée de le faire m’est venue aussitôt que j’ai lu le texte de la dernière recrue du Journal de Montréal, Madeleine Pilote-Côté.

Diplômée de l’école nationale de l’humour, elle s’était inscrite à un concours intitulé “Les novices”, qui visait à faire connaître aux lectorat du Journal de Montréal de nouveaux chroniqueurs d’opinion.  Et comme elle a remporté le concours, on voit de ses textes, à l’occasion, dans les pages d’opinion du quotidien montréalais.

Sa dernière colonne, parue dans l’édition papier de ce matin, m’a sauté aux yeux.  Bien entendu, je ne peux pas lui reprocher d’avoir une opinion. Au contraire; nous devrions tous, autant que nous sommes, suivre suffisamment l’actualité pour être capable d’avoir sa propre idée sur des sujets qui nous intéressent.  Par contre, et j’espère que ce sera le cas pour madame Pilote-Côté, le fait d’exprimer une opinion inclut aussi le fait que l’on doive s’attendre à ce que d’autres personnes aient une opinion contraire.

Allons-y donc! Le texte de Madeleine Pilote-Côté sera en couleur, alors que mes répliques seront en noir.

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L’homme blanc: d’un océan à l’autre

Présentement, au Canada, tous les premiers ministres des provinces sont des hommes blancs de plus de 45 ans. Allô la diversité.

C’est la victoire de Dennis King, mardi passé à l’Île-du-Prince-Édouard, et celle de Jason Kenney la semaine d’avant en Alberta qui ont tué mon espoir de voir mon pays représenté par une pluralité de visages. Dix provinces canadiennes, 10 premiers ministres baby-boomers blancs.

Évidemment, madame Pilote-Côté fait ce constat alors qu’il n’y a pas si longtemps, pas moins de 5 femmes occupaient simultanément la fonction de premier ministre de diverses provinces du Canada.

Pourquoi est-ce que je prends ces élections pour faire l’objet de ma chronique d’aujourd’hui ? C’est parce que je ne me sens pas représentée par ces dirigeants politiques. Quand je marche dans la rue, je vois un Canada coloré, féminin, masculin, homo, noir, métis… Pourquoi ne vois-je pas cette diversité sur la scène politique ? Je veux me voir, je veux nous voir, je veux être représentée par des gens qui sont à l’image de ce qu’est mon pays dans toute son hétérogénéité.

Mais les canadiens sont représentés par des gens qui sont à l’image de ce qu’est le Canada dans toute son hétérogénéité!  Pour l’heure, les premiers ministres des provinces sont tous des hommes blancs parce que ça s’adonne comme ça pour l’instant, mais lors des prochains scrutins, qui sait de quoi le portrait aura l’air.  Comme je l’écrivais plus tôt, il fut une époque pas si lointaine où 5 femmes étaient premières ministres; en effet, entre le 11 février 2013 et le 24 janvier 2014, Kathleen Wynne (première lesbienne déclarée, de surcroit) était en poste en Ontario, Christy Clark en Colombie-Britannique, Kathy Dunderdale en Terre-Neuve-et-Labrador, et Alison Redford en Alberta, sans oublier Pauline Marois au Québec, dirigeaient les destinées de leur province respective.

Diversité, où te caches-tu ?

Il y a à peine trois décennies, personne n’aurait souligné cet état de fait. Nous vivions alors dans une société où non seulement les femmes, mais aussi les minorités étaient sous-représentées. Aucune mesure n’était instaurée pour corriger le tir.

Dites-moi, madame Pilote-Côté, quel genre de mesure pourrait-on mettre en place pour obliger les gens à voter pour ceux – ou celles – qu’ils ne veulent pas voir en poste?

Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus à trouver que cela doit changer. À ressentir une « écœurantite », un « ça va faire ». À savoir que ces déclinaisons de Blancs qui nous sont proposées ne sont pas représentatives de la large palette des identités qui forment notre nation. Combien de temps allons-nous laisser les choses aller ? Surtout quand on sait qu’à ce rythme, c’est dans 106 ans que nous atteindrons la parité.

La meilleure façon de représenter une population donnée est encore de mettre sa face sur un poteau.  Je prendrai l’exemple ici de ma députée fédérale, Ruth Ellen Brosseau.  Elle a fait davantage parler d’elle, lors de sa première candidature, en 2011, à cause du voyage qu’elle a fait à Las Vegas, en pleine campagne électorale, et par son ignorance totale de sa circonscription (elle a avoué l’avoir trouvé via Google Maps!) que par son expérience politique, qui était alors nulle.

Une fois sa victoire confirmée, elle a eu une formation accélérée auprès de son parti politique, le NPD.  Ensuite, elle est allée voir son vis-à-vis provincial de l’époque, Jean-Paul Diamond, et lui a demandé les bons vieux “trucs du métier”, ce qu’il s’est fait un plaisir de lui donner.  En fait, cela se résumait en une phrase; “sois partout!”  Elle mit en pratique les conseils qu’elle a reçus, et lors de la campagne suivante, elle a battu son plus proche adversaire par plus de 8900 votes (de majorité!), alors que plus de la moitié des députés sortants du NPD, élus comme elle lors de la célèbre “vague orange”, ont carrément mordu la poussière.

Le programme de son parti est diamétralement opposé à ce que je recherche en politique fédérale, mais si je me retrouve en situation où je dois “voter l’homme”, comme on disait autrefois (c’est-à-dire voter pour la personne avant le parti), c’est clair qu’elle aura mon appui, car à titre de députée, elle fait une sacrée bonne job. Reste à savoir si son chef, Jagmeet Singh, saura faire remonter la pente à son parti; selon les derniers sondages, il semble qu’on soit loin de la terre promise!

J’ose espérer que si la tendance se maintient, ma génération propulsera aux postes de pouvoir les citoyens sous-représentés : femmes, personnes racisées, handicapées, trans et tous les autres. Et là, on pourra dire qu’on s’est prévalus de gouvernements majoritairement représentatifs.

Il y a une chose qu’il ne faut jamais oublier; les électeurs votent pour un programme avant de voter pour la diversité. Si une femme – ou une personne disons différente – présente un programme dont les électeurs ne veulent pas, elle ne gagnera pas! Point! C’est ainsi que Rita Johnson a mordu la poussière en Colombie-Britannique, en 1991, et que Kim Campbell a fait de même en 1993, sur la scène fédérale. La première femme à vraiment gagner ses élections – à titre de première ministre – fut Catherine Callback, à l’Ïle-du-Prince-Édouard, en janvier 1993.

Suite à la défaite de Hillary Clinton, face à Donald Trump, chez nos voisins du Sud, en 2016, d’aucuns se demandaient si madame Clinton avait perdu parce qu’elle était une femme.  La réponse est non.  Elle n’a pas perdu parce qu’elle est une femme; elle a perdu parce qu’elle est Hillary Clinton.  Elle a fait sa marque en tant que secrétaire d’état pendant le premier mandat de Barack Obama, et son passé a parlé pour elle.

De retour chez nous, l’une des époques les plus effervescentes, en politique, fut après l’échec de l’Accord du lac Meech; c’est à cette époque que les québécois sont passés à deux cheveux de se donner un pays bien à eux.  À ce moment-là, on aurait pu présenter une perruche pour le PQ qu’elle se serait fait élire!  J’exagère à peine!  Si vous voulez être représentée par un – ou une – personne sous-représentée, c’est simple; votez pour cette personne, et encouragez vos voisins à faire de même.  Voilà!

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Laïcité: Certains constatent – enfin – que ça dérape!

En ce dimanche soir suffisamment froid pour nous rappeler que l’hiver s’en vient, je furetais sur Twitter (@levraiRichard3), quand je suis tombé sur ce billet d’Évelyne Abitbol, communicatrice et idéatrice éclectique – c’est comme ça qu’elle est identifiée, publié sur Huffington Post Québec, et intitulé “Laïcité: le débat a-t-il été mal engagé, est-il en train de déraper pour de bon?” Elle y traite d’une déclaration, rédigée la semaine dernière, et signée par une quarantaine de femmes laïques originaires du Maghreb et du Moyen-Orient, dont voici le texte.

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Déclaration commune des Femmes originaires du Maghreb et du Moyen-Orient pour la laïcité de l’État

ENSEMBLE

NOUS, citoyennes québécoises originaires du Maghreb et du Moyen-Orient. Arabes ou berbères de condition Juives, chrétiennes ou musulmanes de tradition Démocrates, laïques et féministes de conviction

NOUS joignons notre voix à toutes celles et à tous ceux qui croient en un Québec inclusif, égalitaire et pluraliste.

Un Québec où la citoyenneté ne se limite pas à la somme des libertés individuelles

Où la vraie neutralité des employés de l’état consiste à n’afficher ni sa conviction religieuse ni sa conviction antireligieuse, au même titre qu’elle suppose une réserve absolue en matière d’opinions politiques

Où la cohabitation pacifique entre croyants de toutes origines, mais aussi celle entre croyants et non-croyants dans les institutions publiques n’a de sens que si tous les représentants de l’État sont soumis au même devoir de réserve, dans leur apparence comme dans leurs agissements

Nous qui avons connu les affres de la division ethno religieuse, de la marginalisation de nos minorités et de l’homogénéisation après des siècles de cohabitation pacifique

Nous tenons à réaffirmer notre attachement à la neutralité religieuse de l’État, seule garante de la liberté de conscience des individus.

La laïcité que nous défendons exclut autant la xénophobie larvée que le fondamentalisme ostentatoire.

La citoyenneté que nous prônons est responsable, parce que notre droit à la liberté individuelle est indissociable de notre devoir de solidarité avec celles qui en sont privées ici au Québec comme ailleurs, dans nos pays d’origine.

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J’ai voulu mettre un commentaire, à la suite de l’article, mais il y avait une limite de 250 mots, que j’étais convaincu de défoncer allègrement.  Aussi, je mettrai mes réactions ici.

Je dirai qu’à mes yeux, et en fonction de ce que je peux en connaître, le principal problème, dans ce débat, c’est que d’aucuns croient que le Québec est devenu moderne du jour au lendemain, au tournant de la Révolution tranquille. L’émancipation des “québécois catholiques de souche”, principalement face à la religion catholique romaine, mais aussi face à l’ancien schème de domination de la femme par l’homme, s’est plutôt faite personne par personne, famille par famille, et ce sur des générations, suivant la même courbe en S que tous les développements, technologiques ou autres, proposés à la population. Il existe même, à l’aube de 2014, des familles au sein desquelles cette évolution tarde encore! Et on s’imagine qu’une charte va tout régler, pour l’ensemble des religions, du jour au lendemain.

Je vous dirai qu’une charte ne règlera rien du tout!  Au contraire!

D’abord parce que le problème, tel qu’on l’illustre, dans la fonction publique, est à peu près inexistant.  Depuis que des immigrants musulmans arrivent au Québec, combien de femmes musulmanes portant un voile qui cache, en partie ou en totalité, le visage, travaillent au sein de la fonction publique?  Devrait-on plutôt demander y en a-t-il?  Si tant est, il s’agit d’une infime minorité, et le fait qu’elles soient stigmatisées au travail, que ce soit par leurs collègues, ou par la clientèle, ne passe pas aux nouvelles du soir.  Donc, il faut se demander si le problème existe vraiment, et le cas échéant, est-ce que la gravité dudit problème exige une réponse aussi puissante que la charte déposée par le gouvernement actuel.

Prenons justement l’aspect de l’emploi, qui serait menacé par le port du voile, ou d’autre signe religieux ostentatoire, advenant l’adoption telle quelle de la charte.  Cet aspect touche surtout les grands centres, comme Montréal, Québec, et les villes de 100,000 habitants et plus.  Là-dessus, le gouvernement – et accessoirement le Parti québécois – nous servent régulièrement l’exemple de la France, qui a aussi légiféré pour interdire le voile islamique; là-bas, après des menaces de quitter le pays, les musulmanes, pour la plupart, sont rentrées dans le rang. Ici, la situation est différente; si on interdit le voile, la famille musulmane, dont les membres sont déjà citoyens canadiens, ou en voie de le devenir, mettra ses trucs dans un camion, et roulera deux heures vers l’ouest, pour refaire sa vie en Ontario! Pas besoin de recommencer tout le processus d’immigration, comme les musulmans devenus français d’adoption auraient été obligés de faire, pour échapper à la loi. Bref, ce que ces nouveaux français auraient souhaité, les musulmans d’ici se le voient offrir sur un plateau d’argent!  Du coup, ces immigrants, que nous sommes allés chercher, principalement au Maghreb, et au Moyen-Orient, pour qu’ils mettent leur talents, et leurs compétences, à notre service, iront servir sous d’autres cieux, et nous aurons à tout recommencer!  Postes à combler par dizaines dans les domaines de la santé, de l’éducation, et des services de garde, entre autres, seront au rendez-vous.

Cet aspect est rarement évoqué, lors de débats, ou d’interventions publics.  On s’attarde surtout au port du voile comme tel, et au symbole que cette pratique véhicule, aux yeux de plusieurs.  Or, pour celles qui portent le voile, ou ceux qui portent d’autres signes religieux, la signification du signe qu’elles ou ils portent est-il la même que pour les personnes qui le voient?  Cette question ne peut pas être répondue collectivement, puisque les vêtements, et les accessoires qui l’accompagnent, relèvent du choix personnel.  Par exemple, la femme qui se couvre intégralement ne le fait peut-être pas par signe de soumission, mais plutôt pour “acheter la paix”, pendant que son mari, ou sa famille, a encore du chemin à faire, dans son cheminement vers l’égalité homme-femme.  Bref, il faudra une ou deux, peut-être trois générations aux musulmanes, pour s’affranchir du voile, comme il a aussi fallu une, deux ou trois générations aux femmes catholiques d’ici, pour s’affranchir face à la religion.  Et cela va se faire personne par personne, famille par famille.  Cela ne se fera pas par une loi.  Et cela ne se fera définitivement pas du jour au lendemain.

Je crois que si des débats publics dérapent, comme ce fut le cas lors de celui du samedi 23 novembre, à l’UQÀM, ce n’est pas tant en raison du port, ou non, du signe religieux ostentatoire comme tel, mais plutôt parce que le gouvernement s’en mêle.  Avant qu’il soit question de la charte du gouvernement actuel, de tels débats dérapaient-ils autant?  D’abord, avaient-ils lieu?  Parlait-on des signes religieux en général, et du voile en particulier, dans les bulletins de nouvelles, au même rythme qu’on le fait depuis le début de l’automne?  Force est d’admettre que la réponse est non.  À part pendant la période communément dite des “accommodements déraisonnables”, qui a donnée naissance à la commission Bouchard-Taylor, le Québec vivait, somme toute, dans un climat qu’on pourrait facilement qualifier d’harmonieux.  Bien sûr, il y avait bien quelques demandes d’accommodements, ici et là, que des médias montaient en épingle, à l’occasion, mais ces cas isolés s’estompaient aussi vite qu’ils étaient lancés, sauf peut-être aux yeux d’une certaine frange xénophobe, qui ne représente pas la majorité de la population.  Et aux yeux du gouvernement actuel, il va sans dire.

Quant à l’affirmation que “La charte proposée par le gouvernement est tout sauf ambigüe”, je m’excuse à l’avance, mais permettez-moi d’en rire! Il y a des exceptions, et des exemptions, par dizaines, dans cette proposition de charte.  De la mesure des crucifix, jusqu’aux “droit acquis” pour le personnel déjà en place, j’en passe, et des meilleures.  Cette proposition de charte fut principalement avancée par le gouvernement minoritaire du Parti québécois dans le but de soulever le côté émotif des québécois dits “de souche”, afin de les amener à voter pour le parti, de façon à former un gouvernement majoritaire, lors d’une éventuelle élection générale référendaire.  Et le côté émotif des québécois a bien répondu, surtout en région, là où le “problème de l’immigration” n’est vu à peu près nulle part, sauf aux nouvelles du soir, ou quand un groupe de touristes étrangers traverse leur patelin.  Sur les médias sociaux, j’ai lu des dizaines et des dizaines de commentaires du genre “s’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à retourner dans leur pays!”  Or, les gens des régions n’ont pas à vivre l’afflux d’immigrants au quotidien; les municipalités sont, pour la plupart, en déclin de population, et ce depuis des années.

En tout et pour tout, le seul point que le gouvernement avait à préciser, concernant toute cette question, était que la prestation de services, entre le gouvernement et le citoyen, doit se dérouler à visage découvert.  Comme le sont les transactions dans une banque, par exemple.  Le type qui porte une cagoule de laine, par moins 25 degrés, parce qu’il travaille à l’extérieur, en hiver, va la retirer lorsqu’il entre à la banque, et ce pour des raisons évidentes de sécurité, et d’identification.  C’est la même chose en ce qui concerne les tenues cachant partiellement, ou complètement, le visage.  Il ne s’agit pas de jouer les “idiots utiles”, ni d’encourager la vision de “la femme plus esclave et soumise que jamais”, mais plutôt de faire preuve de tolérance face à cette femme, que nous pouvons bien sûr cataloguer, en vertu de symboles que l’on croit universels, mais dont nous ne savons rien de la situation particulière.

Autre point; il y a, dans la déclaration, un truc qui me chicote, et c’est ce passage: “Où la vraie neutralité des employés de l’état consiste à n’afficher ni sa conviction religieuse ni sa conviction antireligieuse, au même titre qu’elle suppose une réserve absolue en matière d’opinions politiques”.  Il faut comprendre ici que l’État du Québec est, et doit être neutre, pas nécessairement ses employés.  Or, l’interdiction des signes politiques fut adoptée il y a de cela très longtemps, à une époque où le fonctionnaire faisait de la politique dans son travail, et qu’il risquait rien de moins qu’un congédiement si le gouvernement changeait de parti.  À cette époque, le “service rendu” par le fonctionnaire l’était en fonction de la conviction du citoyen en faveur du parti au pouvoir, ce qui n’est plus le cas maintenant, le fonctionnaire jouissant de la sécurité d’emploi.  Or, une telle situation face à la religion – ou la non-religion – pratiquée par le citoyen s’adressant au fonctionnaire, ou par le fonctionnaire lui-même, est tout simplement inexistante.  De là la non-nécessité de légiférer en ce sens.  Aucune plainte ne fut formulée aux autorités compétentes, concernant un citoyen lésé par un fonctionnaire sur une question religieuse.  De là mon affirmation du début, à savoir que le problème de religion dans la fonction publique est inexistant.  Au final, pourquoi faire adopter une charte pour régler un problème qui n’existe pas?  Le gouvernement crée le problème de toute pièce pour s’investir en héros du peuple, et recueillir le vote des citoyens.  Ça revient à la même chose qu’un pompier qui allumerait des incendies pour faire l’étalage de ses compétences de sapeur.

Je terminerai en mentionnant qu’il y a une différence nette entre la laïcité et la neutralité, et c’est la suivante; le laïc s’oppose à toutes les religions, alors que le neutre ne s’occupe pas des religions, et les laisse vivre à leur guise.  Il y a des extrémistes laïcs, comme il y a des extrémistes catholiques, juifs ou musulmans, mais pas d’extrémistes neutres.  Bref, le laïc combat, et le neutre applique le “vivre et laisser vivre”.  Ce sont deux choses très différentes.  Et l’article d’Évelyne Abitbol le démontre bien; elle, et les cosignataires de sa déclaration, indiquent qu’elles sont laïques, alors que moi, j’affirme ma neutralité.

(Finalement, j’ai bien fait de répondre ici; ce billet approche les 2000 mots!)

Les « Janettes »: Comment exprimer son racisme sous le couvert de sa notoriété

(Voir la mise à jour, à la fin du texte.)

Depuis quelques jours, on entend parler des “Janettes”, dans les médias.  C’est que Janette Bertrand (oui oui, “la” Janette Bertrand), auteure et activiste bien connue, a écrit une lettre ouverte, signée par une vingtaine de femmes, et publiée dans plusieurs quotidiens, ce mardi 15 octobre.  La lettre, qui tient en quatre petits paragraphes, tente de faire un lien entre la lutte des femmes pour l’égalité avec les hommes, au Québec, lutte qui a abouti, entre autres, au droit de vote pour les femmes, et une autre lutte, celle pour le “dévoilement” des femmes voilées, qu’elle essaie tant bien que mal d’associer à la Charte des valeurs québécoises, déposée par le gouvernement de Pauline Marois, il y a de cela quelques semaines.

D’abord, elle a le droit de dire qu’elle “se souvient” de la lutte pour le droit de vote aux femmes, mais il faut s’en tenir à la textuelle, et ne pas conclure qu’elle a elle-même lutté pour ce droit.  Lorsque le gouvernement d’Adélard Godbout a adopté la loi accordant le droit de vote aux femmes, le 25 avril 1940, Janette avait 15 ans et un mois, tout juste!  Elle peut donc très bien s’en souvenir, mais je serais très surpris qu’elle soit elle-même sortie sur la place publique, à l’époque.

Mais le pire ne vient pas de la lettre elle-même, mais des entrevues accordées aux médias, suite à la publication de la lettre.  Jeannette Bertrand elle-même a déclaré, dans une entrevue à La Presse, “Je n’aimerais pas être soignée par une femme voilée.  J’aurais peur.  Je me dirais: Tout d’un coup, dans sa religion, qu’on ne soigne pas les femmes autant que les hommes, qu’on laisse partir les vieux plus vite.”  Sur quoi se base-t-elle pour dire de tels propos?  Cela devient du racisme à peine voilé, c’est le cas de le dire!  De toute façon, si madame Bertrand n’a pas confiance au système de santé québécois, de peur de tomber sur une femme voilée, elle peut toujours se faire suivre aux USA, elle en a sûrement les moyens!

Et que dire de Denise Filiatrault, autre signataire de la lettre ouverte.  À Paul Arcand, dans une entrevue au 98,5 fm, lorsque celui-ci lui a demandé “Qu’est-ce que vous dites aux femmes qui disent avoir choisi de porter le voile?”, elle lui a répondu “Fuck off, c’est pas vrai, ça. C’est des histoires de bonshommes. Quand elles ne le portent pas, elles se font réprimander quand c’est pas pire et au bout, quand ça marche plus, on les sacre dans le lac. C’est notre choix? Voyons donc, ce sont des folles.”  L’extrait audio nous montre bien le ton utilisé par madame Filiatrault; c’est un ton de mépris, le ton de celle qui regarde la chose du haut de sa hauteur, le ton de celle qui dit “C’est moi, qui a raison, et les autres, vos gueules!”

Il faut également tenir compte de certains faits.  D’abord, ce n’est pas la loi ayant accordé le droit de vote aux femmes qui a affranchi celles-ci de la domination, par la religion catholique romaine, dans les années 1960 et 1970, mais bien un ensemble de prises de conscience qui a mis des décennies à se mettre en place, famille par famille.  Ainsi, le parallèle que tente de faire Janette Bertrand, dans sa lettre, ne tient pas la route.  Ce n’est pas une loi qui a permis l’émancipation des femmes face à l’église (et accessoirement face aux hommes), et encore une fois, ce n’est pas avec une loi que l’on finira par réconforter les Janettes.  Ensuite, comme Janette Bertrand ose le prétendre, si une femme voilée pourrait risquer de moins soigner les femmes, ou les vieux, ce n’est pas le port, ou non, du voile qui va y changer quoi que ce soit.  Un homme médecin musulman pourrait avoir les mêmes objectifs, et les mettrait à exécution à visage découvert.  Comprenez-moi bien, toutefois; mon but n’est pas de soupçonner les médecins musulmans de ne pas soigner tous les patients, loin s’en faut, mais bien de dire que, de deux choses l’une; soit que Janette Bertrand se fait des peurs pour rien, ou encore qu’elle se sert du côté émotif des québécois de souche pour leur mettre des idées préconçues dans la tête.  Et si c’est la seconde option qui prime, Janette Bertrand fait alors dans le racisme le plus primaire!

À l’image de la religion catholique romaine, la religion musulmane finira par se “décloîtrer”, et c’est déjà commencé; de plus en plus de gens vont et viennent librement, sans se soucier de l’heure de la prière, ou dans quelle direction se trouve La Mecque.  Mais comme pour les cathos, il faudra lui laisser le temps.  Il a fallu des décennies pour retirer l’influence catholique de la politique, et cela n’empêche pas des milliers de femmes de porter le crucifix!  Ce n’est pas en obligeant les musulmanes à se dévoiler complètement, serait-ce par une loi, que l’on fera avancer les choses plus rapidement. Tout ce que l’on risque de faire, c’est de braquer les gens les uns contre les autres, et Janette Bertrand, de par sa lettre, y a mis du sien.

MISE À JOUR (18 octobre 2013, 10h42)

Sur le site web de La Presse, ce matin, voici que Denise Filiatrault s’excuse, pour certains propos exprimés lors de l’entrevue avec Paul Arcand.  Trop peu, trop tard, madame!  Souvenez-vous de l’histoire du gamin et de la clôture!

Le 4 septembre 2012, c’est jour d’élections, au Québec!

Eh ben oui, nous y sommes!

C’est aujourd’hui, 4 septembre 2012, que les électeurs de partout, à travers la province, vont décider des gens qui les représenteront à l’Assemblée nationale du Québec.  Malgré les bons coups, et les gaffes, de tous les partis politiques, les positions ont peu bougé, depuis le début de la campagne électorale, le 1er août dernier.  La lutte sera à trois; le Parti québécois (PQ) a su garder quelques points d’avance, dans la grande majorité des sondages, alors que dans le rétroviseur, la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ), celui-là au pouvoir depuis 9 ans, s’échangeaient les positions.  Par contre, les sondages donnent toujours des chiffres qui comprennent une répartition proportionnelle des indécis, dont le nombre demeure élevé, d’une part, et d’autre part, la différence entre les partis demeure plus ou moins à l’intérieur des marges d’erreur des sondages.  Bref, tout peut arriver, et chaque vote compte; il s’agit qu’un des trois partis ne parvienne pas à “faire sortir le vote”, et la tendance peut changer du tout au tout.

On s’attend à ce que le taux de participation soit supérieur au faible 57,43% du dernier scrutin, soit celui du 8 décembre 2008.  À la dissolution de l’Assemblée nationale, le PLQ de Jean Charest détenait le pouvoir, comptant 64 députés, alors que le PQ de Pauline Marois formait l’Opposition officielle, avec 47.  Il est à noter qu’il faut avoir fait élire 63 députés pour obtenir la majorité des 125 sièges à l’Assemblée nationale, et qu’un parti doit avoir 12 députés en poste pour obtenir la reconnaissance officielle.  Ainsi, les députés des autres partis étaient décrits comme indépendants; la CAQ de François Legault (non-élu) en comptait 9, Option nationale (ON) et Québec solidaire (QS) en comptaient chacun un, en les personnes de Jean-Martin Aussant, et Amir Khadir, respectivement, alors que deux autres députés, Pierre Curzi et Lisette Lapointe,  n’avaient aucune affiliation politique.  Finalement, la circonscription de Bourassa-Sauvé était vacante.

En ce qui concerne le vote comme tel, comme je ne suis membre d’aucun parti, je ne tenterai pas d’influencer votre vote en faveur de l’un ou l’autre des 20 partis officiellement enregistrés auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), dont 18 présenteront au moins un candidat.  Si l’on ajoute tous les candidats indépendants, et “sans désignation”, ce n’est pas moins de 892 candidats qui s’affronteront aujourd’hui, un record!  Par contre, s’il y a un tuyau que je puisse vous donner, c’est le suivant; si vous ne savez pas trop quel parti est le meilleur – ou le moins pire – pour diriger la province, faites comme les vieux faisaient dans le bon vieux temps, c’est à dire de voter “l’homme”, avant de voter le parti.  Vous savez, si vous avez un bon député, dans votre patelin, qu’il fait un excellent boulot, il continuera de bien travailler même s’il se retrouve dans l’opposition.  C’est même souvent mieux d’avoir un excellent député dans l’opposition qu’un laquais de service au pouvoir!  Comme plus de 16% des électeurs, je me suis prévalu du vote par anticipation, et j’ai voté l’homme!  Évidemment, si votre député est une femme,… enfin, vous avez compris le principe!

Je voudrais compléter ce billet non pas par une prédiction, puisque tout peut arriver, mais plutôt par un merci bien sincère à tous ceux et celles qui vont travailler, lors de ce scrutin général.  En fait, je leur dis merci, mais surtout bon courage, car ces gens en auront bien besoin!  D’une part, la plage d’ouverture des bureaux de scrutin s’étale de 9h30 à 20h00, soit sur une période de dix heures et demie, et qu’à part un petite pause rapide, pour besoins naturels, de temps en temps, ils doivent être sur place en tout temps, afin que l’électeur qui se présente n’ait à attendre le moins possible.  Ajoutez à cela la préparation du bureau de vote, qui prend environ une demi-heure, et la fermeture de celui-ci, qui comprend le décompte des votes, et diverses procédures de manutention des bulletins (par exemple, les bulletins de chaque candidat doivent être placées dans des enveloppes spécifiques, les bulletins rejetés dans une autre, etc.), et cela fait une bonne journée.  Et comme plusieurs bureaux de vote sont souvent regroupés dans un seul édifice, on ne peut quitter les lieux qu’au moment où chaque bureau est bien fermé, et il y a toujours au moins une table de retardataires!  Tout cela mis ensemble, on se retrouve facilement avec une journée de travail de plus de 12 heures.

Je vous encourage donc à exercer votre devoir de citoyen, ne serait-ce que pour que le salaire de tout le personnel du DGEQ ne soit pas gaspillé!  Sans compter que, comme disait la chanson du groupe Vilain pingouin, “(…) j’ai compris que le droit de voter, c’est aussi le droit de chialer!”

Politique… en rafale! (ou les commentaires d’un chiâleux notoire)

Bon, c’est vrai que cela fait un sacré bout de temps que je n’ai pas consacré un véritable article sur la politique.  C’est que, voyez-vous, je fus pris d’une énorme lassitude; j’avais l’impression de toujours répéter la même chose.  Que ce soit au provincial, au fédéral, sur la gauche ou sur la droite, il me semblait que j’écrivais sans cesse les mêmes mots, les mêmes phrases.

Alors en ce dimanche, je me permets une rafale de politique.  Pour ceux et celles qui n’aiment pas, rassurez-vous; ça durera le temps d’un seul billet!

Commission d’enquête sur la construction

Pendant deux ans et demi, le gouvernement de Jean Charest a toujours contourné la question d’une éventuelle commission d’enquête, sur l’industrie de la construction, les allégations de collusion et de corruption qui s’y rattachent, et sur les liens de tous ces acteurs avec les partis politiques.  Avec le temps, certaines mesures furent mises en place, comme une unité anti-collusion (UAC), puis une autre unité, permanente, celle-là, contre la corruption, l’UPAC, laquelle allait englober, à terme, les activités de l’UAC.  Cette dernière était dirigée par l’ancien chef de la police de la ville de Montréal, Jacques Duchesneau, alors que l’UPAC était sous les ordres de Robert Lafrenière, un ancien de la Sûreté du Québec (SQ).  Comme l’UAC allait éventuellement passer sous l’égide de l’UPAC, il est clair que Duchesneau, un “bleu”, allait passer sous les ordres de Lafrenière, un “vert”.  Or, depuis que le système policier actuel existe, chez nous, il y a toujours eu une sorte de guerre, entre les “bleus”, du monde municipal, et les “verts”, soit les policiers provinciaux.  J’y reviendrai.

Or, voilà qu’un important rapport de l’UAC s’est retrouvé – allez savoir comment, mais surtout pourquoi – coulé dans les médias!  Il n’en fallait pas plus pour que le bon peuple – poussé dans le dos par les médias, et plus particulièrement celui qui a coulé le rapport – prétende que “la vérité”, c’est que Duchesneau exige, lui aussi, une commission d’enquête!  Dans les faits, Duchesneau ne l’exige pas.  Il dit plutôt que si enquête il y a, celle-ci devrait comporter un important volet à huis-clos, chose qu’il a d’ailleurs confirmé en commission parlementaire, lors de son témoignage, qui a duré 5 heures.  Il a expliqué qu’à huis-clos, un témoin potentiel peut parler pendant des heures, et des heures, alors que devant les caméras, il peine à se rappeler de son propre nom!  Il a constaté cet état de fait depuis aussi loin que la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO), en 1973!

Suite au coulage de son rapport dans les médias, Duchesneau est passé parmi ceux-ci, pour des entrevues en tous genres.  Parmi celles-ci, un passage à “Tout le monde en parle”, lors duquel il avance que l’UPAC, “c’est pas fort!”  Il n’en fallait pas plus pour que le boss de l’UPAC, le vert Lafrenière, convoque le bleu Duchesneau à son bureau, au début de la semaine suivante.  S’en suivit une “absence” de Duchesneau, autant du travail que des médias, absence qui s’est conclue, dernièrement, par la résiliation du contrat de Duchesneau.

À mes yeux, il est clair que Duchesneau a été viré pour avoir dit que l’UPAC, c’est pas fort, dans un show regardé par plus ou moins un million et demi de téléspectateurs par semaine.  Mais sur Twitter, on l’a vu d’un tout autre oeil; Duchesneau, “l’homme du peuple”, a été cavalièrement viré par Lafrenière, “l’homme de Charest”!  On y prétendait même que la SQ n’était rien de moins qu’une “police politique”, ce qui m’a amené à dire à plusieurs qu’ils lisaient trop de romans policiers!

Dans les jours qui ont suivi, le premier ministre a procédé à l’annonce d’une commission d’enquête, laquelle prendra une forme non-conventionnelle, compte tenu des tenants et aboutissants de ce secteur particulier qu’est la construction.  La présidence de la commission a été confiée à la juge France Charbonneau, dont la nomination a été recommandée par le juge-en-chef de la Cour supérieure.

Depuis, quelques ajustements ont été effectués, dans les jours suivant l’annonce, à ce que d’aucuns appellent “la patente”, parce qu’ils ne veulent pas coller le nom de “commission” à ce que Charest a annoncé, et celui-ci a également dit, devant l’éventuel besoin de nouveaux ajustements, que la juge Charbonneau n’avait qu’à faire ses demandes.  Et voilà qu’on se plaint, maintenant, du silence radio de la juge Charbonneau, depuis sa nomination, et que, ce faisant, elle serait de mèche, elle aussi, avec Charest.

Mon point de vue, là-dessus, c’est que Charest est le bouc-émissaire pour tout ce qui ne se passe pas au goût d’une certaine élite de gauche, et que celle-ci fait porter ce message à l’ensemble de la population.  Dans les faits, pourquoi la juge Charbonneau garde-t-elle le silence, pour l’instant?  Simple; elle doit d’abord se trouver deux assistants-commissaires.  Elle doit ensuite mettre en place les façons de faire de la commission; il faut trouver des procureurs, du personnel de soutien, des locaux, désigner qui doit témoigner à huis-clos, qui doit témoigner en public, comment procéder, bref, plein de choses qu’il faut mettre en place avant de convoquer le premier témoin.  Vous croyez que tout cela se fera en deux jours et demi?  Je suis d’avis que les premiers témoins ne se feront pas entendre avant 2012!  D’autant plus que la commission a deux ans pour remettre son rapport, sans compter d’éventuels prolongements de mandats!

L’objectivité de la Société Radio-Canada

Ceux qui croient que la Société Radio-Canada (SRC) est tout à fait objective, dans son travail journalistique, comparativement aux autres médias, n’ont qu’à regarder l’émission “Les coulisses du pouvoir”, animée par la non moins objective Emmanuelle Latraverse.  Un usager de Twitter a même dit, la semaine dernière, que la SRC devrait changer le titre, “Les coulisses du pouvoir”, par un autre, “Les câlisses de Conservateurs”, tellement les membres du panel de journalistes, comme l’animatrice, et les autres invités, y vont continuellement de charges à fond de train contre le gouvernement du Stephen Harper.  D’ailleurs, je mets quiconque au défi de m’envoyer un lien où l’animatrice dit un tant-soit-peu de bien du gouvernement conservateur.  J’attends vos envois!

En plus, cette semaine, on a eu droit à une émission “Enquête” qui portait, en grande partie, sinon en entier, sur le cas de Québécor, le grand concurrent privé de la SRC.  Pas que la firme de Pierre-Karl Péladeau soit elle-même un exemple d’objectivité, mais je trouve bizarre qu’une société payée par nos impôts, à raison de plus d’un milliard de dollars par année, se drape de la blancheur de l’objectivité, et vienne faire un reportage sur un concurrent qui, dénonce-t-elle, reçoit des fonds publics, et oriente, en quelque sorte, son service de l’information vers ses propres intérêts.  Surtout quand cette société publique omet de dire que ce concurrent reçoit des sommes à partir d’un fonds dont elle retire, elle aussi, des parts.  Bref, la guerre est pognée entre la SRC et PKP!

À mes yeux, aucun diffuseur, au Canada, ne peut se proclamer le gardien de l’objectivité!  Tous les journalistes reçoivent un chèque de paye, et chaque payeur exige de son personnel de faire le travail à sa façon.  Ainsi, tous les journalistes ont un certain biais, face à l’information qu’ils diffusent, en faveur de leur boss respectif.  De plus, tous les diffuseurs ont une, ou plusieurs vedettes, qui font un travail d’analyse, sur ladite nouvelle, et la rendent dans le sens que leur boss respectif la voit, ou que celui-ci voudrait que le public la voit.  La tâche de ceux qui regardent est de prendre les infos des uns, et des autres, et d’aller chercher la vraie nouvelle, là-dedans.  Malheureusement, bien peu de gens se donnent cette tâche!

La “non-crise” au Parti québécois

Depuis juin dernier, le parti québécois (PQ) est secoué par une crise à l’interne – une autre!  Encore une fois, on s’en prend au chef, jusqu’à ce que celui-ci démissionne.  En fait, le leadership de Pauline Marois est contesté depuis bien avant juin!  Mais la victoire de son parti, malgré qu’elle soit “sur les fesses” (par seulement 196 votes), lors de la partielle dans Kamouraska-Témiscouata, lui a donné un sursis, et le vote de confiance qu’elle a obtenu, lors du congrès du PQ d’avril dernier, le premier en six ans, est venu la réconforter.  Sauf que cette fois, le scénario de crise ne se déroule pas comme prévu; la chef n’entend pas lancer la serviette comme ça!  Elle se dit bien en selle, et fait part à qui veut l’entendre qu’elle sera toujours la chef, lors du prochain scrutin général!

Or, le réconfort d’un vote de confiance, fusse-t-il historiquement élevé, demeure éphémère, dans ce parti; moins de deux mois après son vote de confiance, trois députés, Pierre Curzi, Lisette Lapointe et Louise Beaudoin, démissionnent du caucus du PQ, et deviennent députés indépendants.  Le lendemain, Jean-Martin Aussant fait de même, puis Benoît Charette les suit, deux semaines plus tard.  Puis, ces derniers jours, nouvelle fronde, lors d’une interminable réunion du caucus du PQ, lors de laquelle on demande carrément la démission de Pauline Marois!  Mais à part quelques exceptions, sur Twitter, pour les partisans du PQ, il n’y a pas de crise, et tout va très bien, madame la marquise!

À mon avis, les troupes du PQ ont été stigmatisées par la débandade du Bloc québécois, face au Nouveau parti démocratique (NPD) de feu-Jack Layton, lors des élections fédérales du 2 mai dernier, et ont peur de subir le même sort.  D’ailleurs, le fait que le PQ courtise l’ancien chef du bloc, Gilles Duceppe, ne fait que jeter un nuage de fumée qui tente, tant bien que mal, de camoufler la situation de crise que vit le parti, pour la énième fois de son histoire.  Je suis d’avis que le travail de Gilles, combiné aux efforts de l’autre souverainiste de profession, Gérald Larose, avec ses éventuels états généraux, viendront à bout de la crise… et du parti!