Politique: On se fait crosser à deux mains!

En tant que personne appartenant au peuple, on se surprend toujours des nouvelles inventions du gouvernement, en termes de formules linguistiques, dans le but de nous faire avaler la pilule.  Merci à Twitter, je suis tombé sur une chronique de David Descôteaux, publiée sur son blogue, bien sûr, mais aussi dans le journal Métro.  Son texte s’appelle “Mensonges et subventions”.  Voici un extrait plutôt éloquent.

Chaque jour qui passe me rappelle à quel point le gouvernement nous prend pour des idiots – en jouant avec les mots.

Dans une récente chronique, je mentionnais que le gouvernement accorde maintenant des « prêts non remboursables » (ça ne s’invente pas!) à des entreprises. Traduction : vous « prêtez » des millions de vos impôts à IBM ou Warner Brothers, mais ces entreprises n’ont pas l’obligation de vous rembourser.

De qu’ossé?  Des “prêts non-remboursables”?

Vous en connaissez combien, des banques, qui vont vous avancer votre hypothèque sous forme de prêts non-remboursables, vous?  Moi, je n’en connais pas; si vous en connaissez, contactez-moi, ça presse!

Pour reprendre une expression jadis chère à Jean-Luc Mongrain, le gouvernement “prend les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages”!  Non, mais franchement; des prêts non-remboursables!  Ce n’est pas comme ça, que ça s’appelle; ça s’appelle des octrois, des subventions, des pots-de-vin, des bakchich, des rançons, des cadeaux, des retours d’ascenseur, mais PAS DES PRÊTS!  Un prêt, ça se rembourse!

Encore faut-il que nos gouvernements s’occupent de se faire rembourser.  Voici un autre extrait de l’article de David Descôteaux.

Mais il y a pire. Une étude du Frontier Centre, un centre de recherche de Winnipeg, révèle que même l’argent que vous donnez aux multinationales sous forme de prêts « remboursables »… n’est pas remboursé!

Depuis 1982, Industrie Canada a prêté plus de 18 milliards de vos impôts – l’équivalent de 360 000 années de dur labeur au salaire annuel de 50 000 $ – à des centaines d’entreprises. Celles-ci sont habituellement bien connectées politiquement, ou situées dans des comtés où le gouvernement veut acheter des votes. Rien de grave direz-vous. Ce sont des prêts. L’argent nous reviendra, non?

Non.

En 28 ans, les entreprises canadiennes ont remboursé seulement 1,9 milliard des 18 milliards prêtés – à peine 10 % du total. Gardons en tête que ces prêts sont souvent accordés sans intérêt. Nous sacrifions donc collectivement des millions de dollars que nous aurions pu gagner en investissant cet argent ailleurs.

Pire : comme notre gouvernement est endetté, il doit emprunter sur les marchés – à environ 4% – pour trouver cet argent. La facture totale pour les contribuables dépasse donc de loin les 18 milliards « prêtés ».

Qu’est-ce que vous en pensez, de celle-là?

Depuis 1982, c’est pas juste la faute à Harper, ça!  Pendant ce temps-là, on s’arrache les cheveux de la tête, et on déchire nos chemises, sur les questionnaires de recensement.  Bravo!

Quand est-ce qu’un gouvernement mettra l’honnêteté, dans l’article 1 de son programme?  J’ai bien peur que ce ne soit pas demain la veille!

En attendant, je vais tâcher de me dépomper…

Expulsée à cause de son niqab: Faudrait cesser de prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages!

Vous avez sûrement entendu parler de cette histoire de l’étudiante en francisation, d’origine égyptienne, Naïma Atef Amed, qui s’est fait expulser de son cours, en novembre dernier, parce qu’elle refusait de retirer son niqab (voile intégral).  Plusieurs opinions divergentes se sont exprimées, dont celle de Richard Martineau, publiée hier, et encore aujourd’hui, dans le journal de Montréal, puis celle de la principale intéressée, recueillie par l’agence QMI, et publiée aujourd’hui, mais également hier, sur le site web Canoë.

À la base, je ne suis pas contre l’immigration; j’ai moi-même immigré, sur une échelle beaucoup moindre, j’avoue, de ma Mauricie natale jusqu’à Terrebonne, en passant par d’autres villes de la région de Lanaudière, et le grand Montréal.  J’ai une petite idée de ce que représente tout laisser derrière soi pour aller s’établir ailleurs, même si mes migrations ne furent que locales.  J’imagine que cela demande énormément de courage, quand on le fait à une échelle planétaire.  Par contre, il faut bien comprendre certaines choses, certains détails des us et coutumes du pays où l’on va s’établir, car sinon, on risque de courir de déception en déception.

Par exemple, Naïma reproche au ministère de l’immigration de “l’avoir isolée de la société”, en l’expulsant de son cours de francisation, et ce faisant, de lui faire vivre des moments éprouvants, et de se sentir humiliée.  “Je veux apprendre le français pour pouvoir travailler, avec tout ce qui se passe, ils m’ont enlevé tout espoir et ils ont détruit mes rêves”, dit-elle dans l’article de l’agence QMI.  Le même article mentionne également qu’elle voulait apprendre le français dans le but de pratiquer sa profession de pharmacienne.  Voici donc une première désillusion; personne ne lui a dit qu’au Québec, même les hommes achètent des pilules?  Si elle a dû demander toutes sortes d’accommodements, afin d’éviter que des hommes puissent la regarder dans les yeux, qu’en sera-t-il, le jour où elle oeuvrera dans une pharmacie?  J’imagine le gars qui se demande s’il devrait se faire prescrire du Viagra, ou du Cialis, et qui, avant de consulter, commence par vouloir en discuter avec un pharmacien, et qui tombe sur elle.  Elle va se cacher derrière son comptoir?  Le job de pharmacien est justement de conseiller les gens sur les différents médicaments existants; si elle ne peut soutenir le regard d’un homme, comment fera-t-elle pour le conseiller?

Pour ma part, je crains fort que Naïma se soit fait des rêves plus grands que nature, quand elle a émigré au Québec.  Or, il faudrait peut-être commencer par cesser de prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages; quand on veut exercer une profession qui nous met en contact direct avec le public, il faut être capable de supporter le regard du public, que celui-ci soit homme ou femme.  Au risque de passer pour un parano, Richard Martineau va même jusqu’à se demander si cette femme n’a pas été envoyée par des extrémistes, pour tester les limites de notre système.  Je n’irai pas jusque là, quoique ce serait tentant.  Je crois plutôt que Naïma a fait comme la très grande majorité des femmes musulmanes qui émigrent au Québec; elle a tout simplement… suivi son mari.