Lecture de contes par des drag queens: On se trompe de cible

Comme le mentionnait Danièle Lorrain dans sa colonne du Journal de Montréal du vendredi 14 avril dernier, “À moins d’avoir passé les derniers mois tapi au fond d’une caverne, on est au courant de la controverse entourant la lecture de contes pour enfants par des drag-queens.” En fait, on a tous entendus parler de l’affaire, mais est-on vraiment au courant de ce qui se passe, dans cette bibliothèque, où une drag queen lit des contes aux enfants?

D’aucuns s’indignent de savoir que la drag queen en question qui, selon ce que j’ai eu comme information, est un enseignant homosexuel du primaire dans sa vie civile, soit en contact avec des enfants, dont entre autres le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, lui-même membre du club. Non, OK, monsieur Duhaime n’est pas, à proprement parler, une drag queen dans le sens du terme. Il le devient – une drag queen politique – à le voir aller, avec sa pétition pour faire cesser la chose; madame Lorrain le qualifie de “drama queen”, bref, d’une personne pour qui tout tourne au drame. Dans les faits, monsieur Duhaime saute là-dessus de la même façon que Paul St-Pierre-Plamondon a sauté sur le serment au roi Charles III, c’est à dire pour ramasser de la visibilité dans les bulletins de nouvelles; il n’a aucun député à l’Assemblée nationale, il cherche à faire parler de lui, et c’est de bonne guerre.

Le problème, c’est justement que dans cette affaire, on se trompe de cible.

Les enfants, contrairement à ce que l’on pourrait croire, et ceci dit sans vouloir généraliser, parce qu’il y a toujours des exceptions pour confirmer la règle, composent beaucoup plus facilement avec une drag queen que leurs parents; pour eux, il s’agit d’un clown parmi tant d’autres. D’ailleurs, tous les enfants s’essaient aux déguisements; dès qu’ils commencent à marcher solidement, ils mettent les souliers à talons hauts de maman, et se promènent dans la maison, soulevant le rire de tout le monde.

Le problème, donc, selon moi, n’est pas la drag queen. Le problème, c’est l’histoire qu’elle raconte.

Je vous donne un exemple; nous savons tous que les étudiants du CEGEP, à tout le moins ceux qui étudient dans le secteur général, suivent des cours de philosophie. Pourquoi ne propose-t-on pas des cours de philo au secondaire, ou au primaire? Tout simplement parce que les élèves du primaire ou du secondaire ne sont pas rendus là. Ils ont des trucs plus importants à apprendre; écrire, compter, etc. D’autant plus que pour un enfant de 3e année du primaire, par exemple, la philo, et le chinois, c’est du pareil au même; ils n’y comprendront rien – quoique je ne suis pas certain pour le chinois, parce que comme je le disais, intellectuellement parlant, ils ne sont pas rendus à ce niveau.

C’est la même chose pour les théories du genre.

Il y a une blague qui circule sur Facebook, ces jours-ci; on montre la photo d’une lettre, supposément envoyée par la commission scolaire locale, qui demande une autorisation des parents à la participation de leur enfant à une activité appelée “Tu préfères ton pénis ou tu voudrais un vagin à la place ou l’inverse” Évidemment, quand on prend le temps de lire la lettre au complet, on se rend rapidement compte qu’il s’agit d’une grosse blague gluante, mais c’est clair que beaucoup de gens ne prennent pas le temps de tout lire, et s’offusquent à qui mieux mieux, disant que nous sommes dans un monde de fous, pour rester poli. Plus sérieusement, c’est la question que je me pose; quels sont les contes racontés aux enfants par la drag queen? Tant que cela demeure dans la norme des contes pour enfants, je n’ai aucun problème avec ça. Par contre, si l’on se sert du conte pour endoctriner les enfants (on s’entend que la lecture de contes s’adresse à des enfants en bas âge) aux différentes théories du genre, c’est là que je m’objecte. Pour la même raison que pour les cours de philo au primaire et au secondaire; les enfants de 3 à 8 ans ne sont pas rendus au niveau de la discussion de la théorie des genres. Quand ils seront de grands ados (14, 15, 16 ans et plus), ils pourront toujours en parler; ils auront une connaissance telle des choses de la vie, comme on disait autrefois, qu’ils seront à même de prendre des décisions pour leur futur. Mais parler de cela à un enfant de 3 ans? Je crois que cela va perturber l’enfant plus qu’autre chose.

Je suis de ceux qui croient que l’on doit laisser les enfants être des enfants; les laisser jouer, s’amuser, et prendre connaissance des choses de la vie à leur rythme, et à leur niveau.

Bien entendu, je ne suis pas médecin, ni psychiatre. Ceci représente mon opinion, tout simplement. Si des professionnels de la santé, particulièrement de la santé mentale, peuvent m’éclairer sur le sujet, ce serait apprécié.

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Médias: Tombe-t-on trop rapidement dans le jugement téméraire?

Cela fera deux semaines demain, un individu de Saint-Alexis-des-Monts, Robert St-Jacques, trouvait la mort quand sa minifourgonnette a quitté la route pour se retrouver dans les eaux de la rivière du Loup, quelque part entre les kilomètres 18 et 19 du rang des Pins-Rouges, à Saint-Alexis-des-Monts.  Quoique les circonstances de l’accident soient toujours inconnues, Claudia Berthiaume, du Journal de Québec, n’a pas manqué l’opportunité de noircir la mémoire de monsieur St-Jacques, tel qu’on peut le lire dans l’article qu’elle a signé, et qui fut publié le 3 mai dernier sur le site web du Journal, et le lendemain dans les pages de son édition papier.

Je connaissais cet homme depuis quelques semaines à peine; il était un collègue, là où je venais de débuter un travail à temps plein.  Il était un membre de mon équipe, en fait.  Comme je le connaissais depuis peu de temps, je ne vais pas me lancer dans une défense tous azimuts de ce type.  Mais le peu que j’ai connu de lui me pousse à dire que la journaliste – dont l’équipe a passé deux jours dans les environs, à interroger tout-un-chacun – a voulu tout simplement mettre une image sur un problème qu’elle voulait aborder, même s’il fallait, pour cela, détruire la réputation d’un individu qui ne peut malheureusement plus se défendre.

Oui, c’est vrai, Robert St-Jacques aimait bien consommer de l’alcool, et ne s’en cachait pas.  Par contre, malgré que nous partagions « la bière du vendredi », après le travail, je ne l’ai jamais vu prendre la route en état d’ébriété.  Oui, c’est vrai, il y avait des canettes de bière dans son véhicule, après l’accident, selon l’article.  Mais vous, quand vous avez consommé de l’alcool, à la maison, vous retournez vos contenants vides par la poste, je suppose?

Sauter sur un cas comme celui de Robert St-Jacques pour illustrer le phénomène de l’alcool au volant demeure toutefois un peu trop facile, selon moi.  Si l’on se fie au tableau, qui accompagne l’article, il était un habitué des tribunaux; je veux bien le croire.  Mais malgré toutes ces infractions, combien de personnes a-t-il tué?  Aucune!  Zéro, pis une barre!  Selon l’article, à tout le moins, il n’a tué personne!  La journaliste fournit un tableau qui montre toutes les infractions commises par ce type.  Or, en aucun endroit, on mentionne la quantité d’alcool que l’homme avait dans le sang; était-il près de la limite légale de 80 milligrammes d’alcool par 100 millilitres de sang, ou dépassait-il cette limite par deux, ou trois fois?  On n’en sait que dalle!

Évidemment, même si je vous disais que Robert St-Jacques était un chic type, un boute-en-train qui parvenait à vous faire rire quand ça allait mal, un homme ouvert aux autres, très amical, et toujours prêt à vous donner un coup de main, tout ce que vous retiendrez, c’est qu’il était “un incorrigible récidiviste de l’alcool au volant”.  Parce que c’était ça, le titre de l’article de Claudia Berthiaume.  Celle-ci s’est servi d’un cas bien précis pour illustrer le problème de la conduite avec les facultés affaiblies.  Bien sûr, en prenant le cas d’un individu qui est mort, elle évite que celui-ci ne revienne contre elle pour atteinte à sa réputation.  Par contre, autant peut-on présumer, puisque l’on ne connaît pas encore les circonstances de l’accident qui a coûté la vie à Robert St-Jacques, il demeure impossible, jusqu’à maintenant, de relier formellement cet accident à l’alcool au volant.  Bref, selon la journaliste, le fait d’avoir déjà bu au volant fait automatiquement de Robert St-Jacques un coupable!  C’est carrément du jugement téméraire!  Indigne d’un vrai journaliste!

Accuser un individu de conduite sous l’influence de l’alcool juste parce qu’il avait des contenants de bière dans son véhicule, c’est la même chose que d’accuser un homme de viol juste parce qu’il a un pénis!

Tout cela pour dire que selon moi, Claudia Berthiaume a publié son article beaucoup trop rapidement, dans les circonstances.  Comprenez-moi bien; je n’approuve pas la conduite sous influence de l’alcool, de drogues, ou même de médicaments.  Toutefois, elle aurait démontré ses qualités journalistiques si elle avait pris le soin de confirmer si Robert St-Jacques était réellement en état d’ébriété au moment de l’accident, d’une part, et d’autre part, en ayant la confirmation des circonstances de l’accident; a-t-il quitté la route en voulant éviter un autre véhicule, ou un animal?  Personne ne le sait encore!

Et comme les quelques commentaires laissés par des internautes vont aussi dans le sens de l’article, je vous – je nous – pose la question; tombe-t-on trop rapidement dans le jugement téméraire?