Langue: La loi 101 va trop loin!

Imaginez; vous avez l’habitude d’aller sur le site web d’un magasin – ou d’une compagnie – situé chez nos voisins du Sud.  Depuis qu’un ami vous a fait découvrir ce site, vous y trouvez plein de petites choses que vous ne trouvez habituellement pas dans les commerces de votre région.  Vous y commandez des trucs, à l’occasion; les livraisons s’effectuent dans les délais, et vous êtes satisfait de vos achats.  Puis, un jour, en voulant faire exactement la même chose, vous allez sur le site web, et vous tombez sur une page d’erreur.  Vous réessayez le lendemain, puis le jour d’après, mais vous vous retrouvez toujours sur la même page, qui vous dit que le site est inaccessible.  En désespoir de cause, vous appelez l’ami qui vous a fait découvrir le site, et qui vit… bon, disons qu’il vit en Ontario.  Celui-ci vous répond qu’il vient tout juste de commander des trucs sur le site, qu’il fonctionnait à merveille, et qu’il a hâte de les recevoir.  Pendant la conversation, vous allez vous-même sur le site, et vous vous heurtez à la même page d’erreur.  Vous réagissez comment?

Nous ne sommes pas en Corée du Nord, ou en Chine, mais bien au Québec.

Si le fameux site vous est désormais inaccessible, c’est probablement parce que celui-ci est en anglais, et que nos bonzes de l’Office de la langue française (OLF) ont tout simplement ordonné le non-accès au site depuis le Québec, parce qu’il ne respecte pas la loi 101; les commerçants qui ne veulent pas – ou ne peuvent pas – mettre les moyens qu’il faut pour le rendre conforme n’ont pas le choix d’en bloquer l’accès aux adresses IP en provenance du Québec.  C’est la situation qu’ont vécu deux personnes, qui se sont buté à un message d’erreur de leur site web favori, et qui ont écrit au courrier des lecteurs du quotidien Montreal Gazette pour le rapporter.  En anglais, bien sûr.

D’abord, Dorley Gartner, de Beaconsfield, s’est vue dans l’impossibilité de retourner sur le site de la firme américaine PotteryBarn, mais elle dit avoir aussi connu la même frustration sur les sites de Club Monaco, et de Urban Outfitters.  J’ai fait le test moi-même; PotteryBarn vous renvoie sur une page qui ne se connecte pas (erreur de chargement de la page), alors que chez Club Monaco, vous arrivez sur une jolie page d’excuses, dans laquelle on vous indique l’adresse, et les heures d’ouverture, de l’unique boutique de Montréal.  C’est semblable chez Urban Outfitters; on vous donne également l’adresse des quatre boutiques en sol québécois, ainsi qu’un lien – en français seulement – pour postuler, afin de travailler dans l’une ou l’autre des boutiques.  Vient ensuite le témoignage de Frédéric Côté, de Saint-Lazare, qui trouve frustrant que le gouvernement lui bloque l’accès au site web de Williams Sonoma; quand on tente de s’y connecter, il arrive la même chose que chez PotteryBarn.

Je partage les frustrations de ces deux personnes.  Ce n’est pas au gouvernement de décider avec quel site web je fais affaire, en tant que consommateur.  Aussi, si je décide de visiter des sites web d’entreprises situées à l’extérieur du Québec, je dois y avoir accès, comme j’ai aussi accès au reste du web.  Et que le site en question soit en anglais, en français ou en klingon n’a rien à voir; c’est à moi de décider si j’y vais ou pas!

Prenons le cas de mon magasin de cossins, sur Zazzle (ça va, je sais que la traduction est à chier, mais je n’y peux rien, alors… vos gueules!); j’y ai un compte, les gens le visitent, commandent des choses, et reçoivent leur commande par la poste (enfin, c’est comme ça que c’est supposé fonctionner… en théorie…).  Si on me coupe l’accès au site de Zazzle, je n’aurai même plus accès à mes données de ventes! (Bon, ça ne changera pas grand chose au bout du compte, mais quand même!)  D’accord, je blague, mais dans la vraie vie, certaines personnes ont un vrai compte avec de vraies boutiques en ligne, et transigent beaucoup d’argent; si ces gens n’ont plus accès à leur compte, comment vont-elles faire pour le fermer, ce compte?  Par téléphone?  Et ce numéro, elles vont le trouver comment?  Par le site web auquel elles n’ont plus accès, je suppose?

Tout cela pour dire que le gouvernement du Québec, avec sa politique de non-accès aux sites dont le français n’est pas satisfaisant à leur goût, va beaucoup trop loin.  Il nous donne une idée de ce qui se passe en Corée du Nord, à Cuba, ou en Chine, là où les sites web sont tous contrôlés, et où les interdits sont monnaie courante.  C’est une autre tentative d’infantilisation de la population, une autre manière de faire entrer le communisme par la porte d’en arrière, une autre façon d’appliquer la bonne vieille méthode du « Faites ce que je vous dis, pas ce que je fais! »  Parce que je présume que les ayatollahs de la langue ne doivent pas se priver lorsqu’ils trouvent un site étranger où les aubaines sont intéressantes.

Histoire de neige

Cette fois, nous y sommes bien. L’année 2008 est commencée depuis plus de 24 heures, et en ce 2 janvier de ramassage de neige, je me suis permis quelques poses, compte tenu que cela faisait longtemps que je n’avais pas mis de photos ici. Alors voilà ce que j’ai glané autour de chez moi, à Anjou.

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Le boulevard Châteauneuf, à Anjou, avec un côté où la neige n’est pas encore ramassée.

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Voici ce que l’on met pour annoncer le ramassage de la neige, à Anjou. Ici, le ramassage se fait selon un horaire de 16 heures de travail par jour, contrairement à l’ancienne ville de Montréal, où cela se fait 24 heures sur 24. L’avantage d’une simple affichette de carton, montée sur un bâton de bois, c’est que si l’affichette se retrouve dans la souffleuse, elle se cassera facilement, et ainsi ne brisera pas l’équipement.

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On peut voir ici qu’au moment de la photo, l’avenue Guy n’avait pas encore reçue la visite des ramasseurs de neige.

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Le propriétaire de cette voiture, stationnée sur l’avenue Guy, devra se dépêcher à la dégager, sinon, elle subira le supplice de la dépanneuse.

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La propriétaire de cet édifice à logements, aussi situé sur l’avenue Guy, m’a laissé prendre cette pose de son balcon, qu’elle avait pourtant déneigé à trois reprises.

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Quant au balcon du deuxième étage, n’en parlons même pas!

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Voici la pièce de résistance de l’opération ramassage de la neige, du moins pour l’action qui se passe dans les rues de la ville, dont ici, sur l’avenue Georges.

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Et maintenant, toujours sur l’avenue Georges, nous voyons la bouffeuse de congères à l’oeuvre.

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L’effet combiné de la neige et du vent fait que les propriétaires de ce semi-détaché, situé sur l’avenue Rhéaume, auraient avantage à bien déneiger la toiture de leur immeuble, et ce avant que cette neige ne tombe sur la tête de quelqu’un.

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Ici, nous pouvons constater que la neige ne s’est accumulée que sur l’avant-toît situé à l’avant de l’édifice, au-dessus du balcon du deuxième étage. Celui-ci devrait être déneigé pour des raisons de sécurité. Par contre, cette neige accumulée donne une toute autre allure à l’arbuste, situé devant la propriété de l’avenue Rhéaume.

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Toujours sur l’avenue Rhéaume, la toiture de cette maison nous montre bien que la neige, soufflée par le vent, s’est accumulée surtout sur la partie avant du toît. Si cette situation a donné à la propriété des allures de carte postale, la neige accumulée n’en demeure pas moins dangereuse.

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Cette fois, on peut voir l’avenue Rhéaume complètement nettoyée.

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Voici donc ce qui arrive à ceux qui ne déplacent pas leur voiture à temps pour l’opération ramassage de la neige; le supplice de la dépanneuse. Ici, on voit une voiture qui a été déplacée de son stationnement original, et transportée dans un endroit dégagé, dans ce cas-ci au coin du boulevard Châteauneuf et de l’avenue Rondeau. Derrière la voiture remorquée, le véhicule du fonctionnaire qui distribue allègrement les billets de contravention. Le type est à compléter le billet, qu’il déposera sous l’essuie-glace de la voiture. Décevante surprise pour son propriétaire.

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Déplaçons-nous maintenant sur le boulevard Ray-Lawson, dans le parc d’affaires Anjou, sur le site du dépôt à neige de la ville. Nous voyons des camions qui font la file avant d’entrer sur le site, qui peut recevoir entre 20 et 30 camions chargés de neige… à la minute!

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Une fois passés à la guérite, les camions se dirigent vers la montagne de neige, que l’on voit en arrière-plan, pour vider leur chargement directement sur le sol. Une fois les camions partis, une énorme souffleuse projette la neige au sommet de la montagne. Celle-ci mettra des mois à fondre complètement, le printemps venu.

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À gauche, sur la photo, au dessus du camion, ce n’est pas un nuage, que l’on voit. C’est la neige projetée par l’énorme souffleuse qui va augmenter le volume de la montagne de neige.

Le ramassage de la neige donne de l’emploi à de nombreux propriétaires-opérateurs de camions de transport en vrac qui autrement, trouveraient les mois d’hiver plutôt longs. Selon les adresses que l’on pouvait voir sur les divers véhicules de transport (camions-bennes à 10 ou 12 roues, camions-remorques), certains viennent d’aussi loin que Vaudreuil-Dorion, de Saint-Jean-de-Matha, ou même de la Mauricie. Évidemment, cette opération de ramassage de la neige coûte passablement cher; on parle d’environ un demi-million de dollars pour le seul arrondissement d’Anjou, alors imaginez pour toute la ville de Montréal. C’est entre 15 et 20 millions$ pour chaque précipitation de neige le moindrement abondante. Et c’est payé avec vos taxes, gens de Montréal!