Braillards étudiants: On en a ASSÉ!

Aujourd’hui, en point de presse, le secrétaire aux communications de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), Gabriel Nadeau-Dubois, nous a servi une nouvelle séance de braillage, au sujet de la persécution systématique des pauvres étudiants, par les policiers du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), et tout cela parce qu’une vague d’arrestations “sans précédent” (ce n’est pas moi qui l’avance; c’est écrit dans La Presse!) est survenue juste au moment où ils s’apprêtent à lancer une campagne contre la hausse des frais de scolarité.  L’agence QMI en parle également ici.

C’est que, voyez-vous, la vague d’arrestations “sans précédent” a permis d’arrêter quatre (oui oui, quatre!) étudiants, dont trois élus nationaux de l’association.  Il n’en fallait pas plus pour que l’ASSÉ en ait assez – ceci dit sans jeu de mots, et engage une avocate réputée, en la personne de Véronique Robert, afin de porter plainte(1), devant la Commission des droits de la personne, contre le SPVM, et son escouade de Guet des activités des mouvements marginaux et anarchistes (GAMMA), qu’elle accuse de profilage politique, rien de moins.

Il faut mentionner ici que les quatre individus arrêtés l’ont été en relation avec deux événements distincts, à savoir une occupation des bureaux du ministre des finances du Québec, Raymond Bachand, par une trentaine d’étudiants, survenue le 24 mars dernier, et à l’occasion de laquelle un mur vitré a été fracassé, blessant une employée de bureau du ministre, et une autre occupation, une semaine plus tard, par une soixantaine d’étudiants, cette fois dans les locaux de la Conférence des recteurs et des principaux d’universités du Québec (CREPUQ), au cours de laquelle l’escouade tactique du SPVM a dû intervenir, parce que cette occupation a aussi tourné au vinaigre.

Deux des quatre martyrs, dont Guillaume Vézina, étudiant en science politique à l’UQAM et secrétaire à l’information de l’ASSÉ, ainsi que Vanessa Clavelle, une élue de l’Association des étudiants en sciences humaines de l’UQAM, ont été accusés d’introduction par effraction, de complot, de méfait, et de prise de possession d’un lieu par la force.  Comble de la persécution, ils furent libérés sous promesse de comparaître.  Les deux autres doivent, à leur tour, comparaître en Cour le 26 juillet prochain.

Gabriel Nadeau-Dubois s’est fait très clair, lors du point de presse.  “Il faudrait être très naïf pour ne pas voir le lien clair entre cette vague d’arrestations en été et le début dans quelques semaines d’une mobilisation que nous souhaitons historique contre la hausse des frais de scolarité”, a-t-il déclaré.  Quant à l’avocate des étudiants, Véronique Robert, elle n’y va pas avec le dos de la main morte non plus; qu’ils soient reconnus coupables ou non, elle croit que “quelques écarts de conduite pendant une manifestation ne justifient pas que l’escouade GAMMA enquête de manière continue sur des jeunes parce qu’ils sont militants”.  J’aurais apprécié avoir l’opinion de la dame, blessée dans l’occupation des bureaux du ministre Bachand, mais les médias ne nous l’ont pas rapportée.  Dommage.

Quant au porte-parole du SPVM, le sergent Ian Lafrenière, il se fait également très clair, quand il dit que “Les gens que nous avons arrêtés, c’est parce qu’ils ont commis des actes criminels, pas parce qu’ils ont tenu une réunion. Et oui, il va y avoir d’autres arrestations. Ceux qui font des crimes, nous allons les arrêter”, tout en précisant que des policiers avaient été rudoyés lors des occupations étudiantes et que sept agents ont été blessés lors d’une manifestation soulignant la Fête des travailleurs le 1er mai.

En ce qui a trait à la population, je m’avance à dire… qu’elle aussi en a assez.  Assez des étudiants qui dépensent leurs prêts et bourses en bagnoles, en ameublement, en équipement électronique qui n’a rien à voir avec leurs études, ou encore en interminables beuveries.  Assez de les voir se plaindre constamment alors qu’eux se crèvent le cul au travail, pour payer – plus que tous les autres nord-américains – des impôts qui se transforment en prêts et bourses.  Assez de les voir contester la hausse des frais de scolarité, frais qui sont nettement insuffisants pour combler les besoins des universités, alors que ce sont ces mêmes étudiants qui, une fois diplômés, profiteront de tous les subterfuges pour ne pas – ou si peu – payer d’impôts.

Bref, le peuple aussi en a ASSÉ!

(1) Bon, selon madame Véronique Robert, j’aurais tout mélangé; elle ne dépose pas la plainte de la Commission des droits de la personne, ce n’est pas son domaine!  Son commentaire explique qu’elle se limite à la défense des quatre martyrs.  Pourtant, elle a fait des commentaires au sujet du projet GAMMA; c’est probablement ce qui m’a amené à croire qu’elle prenait en charge toute l’opération.  Je fais donc ici mes plus plates excuses à maître Robert, pour l’avoir entraînée dans une affaire qui ne la concerne pas.

Salmigondis d’un samedi pluvieux…

Que faire de mieux, par un samedi d’automne pluvieux, que de « Lire les 248 nouvelles » sur le site de Canoë, lien officiel de l’étanchéité des salles de nouvelles de TVA, de LCN et du Journal de Montréal. Voyons voir ce qu’on y trouve…

D’abord, incendie majeur dans un tunnel autoroutier de Los Angeles. L’article dit que ce tunnel est normalement réservé aux camions lourds. En lisant ceci, je me suis demandé à quel moment notre bon gouvernement Charest annoncera, lui aussi, l’ouverture d’infrastructures réservées aux camions, d’autant plus qu’un sondage, cette semaine, disait que plus de 80% des répondants voulaient voir disparaître les camions lourds des voies rapides pendant les heures de pointe. Comme si les camionneurs attendaient l’heure de pointe pour se « garrocher » dans le trafic.

Parlant d’infrastructures, que dire de cette nouvelle concernant un viaduc complètement rénové, puis démoli de toute urgence, en Estrie. Quand on dit que personne n’a rien vu, on ne peut en avoir de meilleure preuve. C’est d’ailleurs pour cela que même si à la base, la commission Johnson sur l’effondrement du viaduc de la Concorde, à Laval, était un exercice futile, puisque le rapport final, fruit de semaines de témoignages d’experts et de plus de 5 millions$ en frais de toutes sortes, dira que la conception de ce viaduc, réalisé selon un concept que l’on n’utilise plus depuis un quart de siècle, et l’entretien de celui-ci (quelle découverte!) étaient déficients, ce que tout le monde savait déjà, je soutiens que la seule déclaration de Pierre-Marc Johnson à partir de laquelle l’affaire des 135 structures a pris son envol valait bien les 245$ de l’heure payées au bonhomme. Jamais Roger Nicolet, pour ne nommer que celui-là, n’aurait fait une telle sortie publique.

En continuant à reculer dans le temps, on peut lire que l’ancien ministre des finances libéral, Michel Audet, réclame des dommages aux animateurs de l’émission L’avocat et le diable, à TQS, à raison de 100,000$. Il reproche à Stéphane Gendron et à Richard Desmarais d’avoir ri de lui et d’avoir porté atteinte « intentionnellement à sa réputation, sa dignité et son honneur ». Je ferai remarquer à monsieur Audet que le simple fait de se porter candidat à un poste politique amènera des gens à rire de soi, et à dire toutes sortes de trucs pas toujours élogieux sur soi. Quiconque se présente aux élections s’embarque lui-même dans l’engrenage de la notoriété publique, et doit vivre avec les conséquences que cela implique. Je lui souhaite tout de même bonne chance dans ses démarches.

J’aime bien Michel Vastel, même si je suis pas toujours en accord avec ses écrits. Par contre, j’approuve celui-ci, dans lequel il propose que l’on se décide enfin de faire comme tout le monde, et que l’on confie à l’entreprise privée l’entretien des infrastructures, suite à l’annonce d’une somme de 30 milliards$ sur cinq ans pour la réhabilitation des infrastructures québécoises. Il a commis également cet autre article, dans lequel il questionne l’empressement du gouvernement Charest d’ouvrir la Charte des droits pour subordonner la liberté de religion à l’égalité des femmes et des hommes.

Un autre que j’aime bien aussi est Jean-Jacques Samson, du Journal de Québec. Il parle cette fois, dans une colonne intitulée « Les garde-fous », des lois adoptées au fil des ans pour rassurer les gens sur les comportement des fonctionnaires et des élus. Dans les faits, ces lois servent beaucoup plus à tenter d’engranger des votes lors d’une prochaine élection.

Bon, voilà, j’en ai suffisamment dit pour l’instant. J’aurais pu revenir sur l’incident de Marguerite Blais, mais… ah, pis tiens, pendant qu’on y est. Je trouve toute cette affaire tellement stupide. Du cassage de sucre sur le dos de gens qui travaillent ensemble bien tranquillement. C’est à croire qu’il ne se passait rien qui vaille à Rimouski. Bref, quand on écoute l’extrait audio de l’incident, on pourrait croire une bande d’invités à Tout le monde en parle, au moment où les invités en sont à leur deuxième coupe de vin. Et on veut nous amener à croire en de l’infantilisation de personnes âgées. Faudrait pas charrier, quand même…

Bon, là, c’est vrai, j’en ai assez dit. Bon week-end.