Bali: Le Canada tient une position intelligente

Selon une manchette de la Presse canadienne, le Canada, par la voix de son ministre de l’environnement, John Baird, a décidé de maintenir une position plus intelligente que celle prise par les libéraux fédéraux lors des négociations de l’accord de Kyoto. En effet, il a déclaré que le Canada n’allait pas signer d’accord de limitation d’émission de gaz à effet de serre (GeS) si les USA n’en faisaient pas partie.

Selon le ministre, ce serait peut-être plus noble, mais pas très intelligent, si le Canada s’imposait un plafond des émissions de GeS, qui imposerait à son tour aux entreprises des investissements très importants, réduisant d’autant leurs marges de profit, alors que nos voisins du Sud refuseraient de se soumettre à de telles obligations. Cela équivaudrait, dans notre économie nord-américaine, à se mettre soi-même des bâtons dans les roues, alors que la concurrence entre les deux pays, à l’image de la concurrence mondiale, est très forte. Évidemment, les environnementalistes ne voient que le côté noble de la médaille, quand ils disent à qui veut les entendre qu’il faut se doter d’urgence de plafonds d’émissions de GeS, mais choisissent délibérément de ne pas regarder l’autre côté de la médaille, soit la possibilité de milliers de pertes d’emplois. C’est parce que les entreprises multinationales qui auront à choisir quelles usines fermer, advenant une restructuration, n’hésiteront pas à fermer les usines canadiennes d’abord, puisque les usines américaines ne seraient pas soumises à de tels plafonds d’émissions. Dans ce geste, il ne faut pas conclure que les entreprises multinationales prennent plaisir à polluer, mais plutôt qu’elles veulent, à l’image de monsieur et madame Tout-le-monde, obtenir plus de leurs efforts.

C’est ce genre de position de fermeté qui manque, au Québec. La gouvernance « par les sondages », que l’on connaît depuis les années Bourassa, amène l’adoption de politiques qui tentent de faire plaisir à tout le monde et à son père en même temps, ce qui donne comme résultat… que personne n’est content! Mais malheureusement, aucun parti politique sérieux n’est prêt à faire preuve d’une telle fermeté. D’abord, l’actuel gouvernement libéral de Jean Charest est minoritaire, et il n’a montré aucun signe de fermeté, malgré ses engagement électoraux en ce sens, pendant ses quatre années de gouvernement majoritaire. Si l’on ajoute la performance pour le moins discutable de l’opposition officielle de l’ADQ de Mario Dumont, et la frustration latente de l’autre groupe d’opposition, composé de Pauline 1ère et de son PQ, je me demande bien pour qui je vais voter aux prochaines élections, tellement aucun parti n’est digne de confiance.

Si ce n’était pas des multiples obligations – dont financières – découlant de la loi électorale en vigueur chez nous, je serais bien tenté de me présenter moi-même. Le travail le plus ardu serait toutefois de trouver 124 autres personnes – une par circonscription – qui pensent dans le même sens que moi. Parce qu’il est là, le problème; pour gueuler contre les politiciens actuels, pratiquement tout le monde est au rendez-vous, mais quand vient le temps de demander aux gens ce qu’ils sont prêts à faire pour que ça change, c’est drôle, mais je me sens bien seul, tout à coup…

MISE À JOUR – 11 DÉCEMBRE, 00:25

Un texte de Virginie Roy, sur le site Canoë, explique que le Canada va dans la direction que je propose, soit celle de l’adaptation aux changements climatiques. Je me sens un peu moins seul, finalement.

MISE À JOUR – 12 DÉCEMBRE, 23:30

Le secrétaine général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appuyé le Canada dans sa position d’assouplir les objectifs de réduction des émissions de GeS, en marge de la réunion de Bali. C’est bizarre, parce que lorsque le Journal de Montréal traitait l’information disant que le Canada n’allait pas signer une entente dans laquelle les principaux pollueurs, dont les USA, ne s’impliqueraient pas, dans le sens que le Canada ne prenait pas la bonne décision, et maintenant que le Canada reçoit l’appui de Ban Ki-moon, le site Canoë met plutôt un article de l’Associated Press, qui traite la nouvelle avec beaucoup plus de neutralité envers le Canada, qu’un papier du JdeM.

Les pensions alimentaires perçues par le gouvernement: Vous l’avez voulu, vous l’avez eu!

La Presse canadienne publiait un article, ce dimanche, dans lequel la Coalition pour l’arrêt du détournement des pensions alimentaires pour enfants dénonçait que des sommes, atteignant 46,5 millions$, étaient détournées des pensions alimentaires perçues par le gouvernement québécois et demeuraient dans les coffres de l’état. Ainsi, Québec priverait les enfants de 46,5 millions de dollars, selon la coalition.

Est-ce que quelqu’un se souvient, il y a de cela quelques années, que des mères, en très grande majorité, se plaignaient que leur ex était trop irresponsable pour payer de lui-même sa pension alimentaire, et demandaient que le gouvernement du Québec perçoivent lesdites pensions à la source afin de ne pas les priver d’un revenu qui leur est dû? Ces femmes – bon, il y avait peut-être quelques hommes – ont finalement obtenu gain de cause, et c’est le gouvernement québécois qui retient à la source des payeurs les pensions alimentaires destinées aux enfants. Aujourd’hui, ces mêmes personnes se plaignent que le gouvernement retient certaines sommes. Mesdames, vous avez demandé au gouvernement de s’en mêler, eh bien il s’en mêle. Comme dit la chanson, « Tu l’as voulu, tu l’as eu »! Il ne vous reste plus qu’à comprendre que dans la vie, il n’y a rien de gratuit, surtout si ça passe par les mains d’un gouvernement, et en particulier celles du gouvernement de notre société distincte. Cette administration, tantôt libérale, tantôt péquiste, taxe les citoyens sur tout et n’importe quoi. À quoi vous attendiez-vous, mesdames, quand vous avez entraîné le gouvernement dans cette histoire?

Aujourd’hui, les mères prestataires de l’aide sociale se plaignent que le gouvernement ne leur remet que 100$ sur les 400$ prélevés mensuellement sur les revenus du père pourvoyeur. Si les règles de l’aide sociale permettent un revenu de 100$, le gouvernement vous donnera 100$, c’est tout! Si les mères veulent recevoir l’intégralité du montant prévu dans le jugement de divorce, elles devront le percevoir elles-mêmes, c’est à dire éliminer les intermédiaires entre le père pourvoyeur et la mère collectrice. C’est comme ça dans tous les domaines; plus il y a d’intermédiaires, plus les coûts sont élevés. Et quand l’un des intermédiaires est le gouvernement lui-même, c’est évident qu’il va appliquer toute la réglementation existante avant de verser le montant final à la personne destinataire. L’autre solution qui reste est d’abandonner l’aide sociale et d’aller travailler. Par contre, cette solution en entraînera une autre, à savoir que le père risque de demander une diminution de la pension qu’il verse.

Évidemment, les membres de la coalition, comme c’est l’habitude pour tous les regroupements dits communautaires qui font du lobbying auprès du gouvernement, ont probablement tenté de se victimiser davantage afin d’obtenir le beurre, l’argent du beurre, et le beau jeune laitier avec! Mais le gouvernement a été plus brillant, et a lu dans leur petit jeu. Aussi, il y en aura plein qui se plaindront que c’est inacceptable, que le gouvernement exploite encore les pauvres mères abandonnées, et plein d’autres rengaines de la sorte. Sauf que l’on commence à en avoir l’habitude. Pour ma part, ces pleurnichages ne m’atteignent plus. Comme je l’ai déjà dit, il faudra arrêter de voir le gouvernement comme un puits sans fond, rempli de dollars, dans lequel on peut boire à satiété sans jamais être malade. Il faudra un jour ou l’autre prendre chacun ses responsabilités et aller soi-même au front pour combler ses propres besoins. J’espère seulement que les « pauvres mères sans défense » se rendent maintenant compte du danger qu’elles ont couru en allant mêler le gouvernement à leurs affaires de pensions alimentaires, qui doivent en théorie servir à subvenir aux besoins de leurs enfants, mais qui se transforment trop souvent en systèmes de cinéma-maison ou en séances de magasinage dans des boutiques à la mode.