Les batteries de Bécancour: Oui, mais aura-t-on un vrai réseau routier?

Je regardais un reportage de Véronique Prince, de Radio-Canada, sur le développement de la ville de Bécancour; les projets d’usines reliées à ce que l’on appelle désormais la filière batteries tournent à plein régime, question de commencer la production quelque part autour de 2025. Le reportage compare Bécancour à l’ancienne ville de Gagnon, entre Baie-Comeau et Fermont; on dit que les choses ne seront pas pareilles, que Gagnon était isolée au milieu de nulle part, ce qui n’est pas le cas de Bécancour, située au coeur d’une région déjà grouillante d’activités.

Beaucoup d’aspects sont abordés, dans le reportage, mais un aspect important a été, consciemment ou non, ignoré; de quoi aura l’air le réseau routier autour du Parc industriel et portuaire de Bécancour (PIPB) dans les prochaines années? Actuellement, le PIPB est traversé par ce que l’on appelle l’autoroute 30. En fait, il s’agit d’un tronçon isolé de cette autoroute qui, à part pour son échangeur avec l’autoroute 55, n’a pas grand chose à voir avec une autoroute. Les photos de ce billet, qui date des premiers balbutiements de ce modeste blogue, sont encore tout à fait d’actualité, malgré qu’elles datent de 15 ans. Cette section de l’autoroute 30 est ce que j’appelle une super-2 de première génération, munie d’intersections à niveau.

La question qu’il faudra poser à la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, est la suivante; va-t-on favoriser les transports ferroviaires et maritimes pour l’expansion du PIPB, au détriment des transports terrestres? On sait qu’il est plus rentable, pour déplacer de grandes quantités de biens, de les mettre sur un train, ou sur un bateau, mais les travailleurs, eux? On parle, dans le reportage, de 5000 travailleurs, le ministre Pierre Fitzgibbon pousse jusqu’à 10,000. Il faudra bien que ceux-ci, et leurs familles, logent quelque part. Au début, ils iront là où les logements sont déjà existants, c’est à dire dans le grand Trois-Rivières, mais ces travailleurs se construiront des maisons, à Bécancour et dans ses alentours. Le réseau routier suffira-t-il à la tâche de permettre les déplacements de ces gens en toute sécurité? L’A-30 actuelle, avec sa configuration de super-2, n’est déjà pas sécuritaire; il faudra doubler cette section, et qui sait, peut-être la prolonger dans les deux sens, d’abord vers Nicolet, ce qui est demandé depuis près de 60 ans, puis, si le besoin s’en fait sentir, vers Gentilly.

Bref, c’est très bien de vouloir dynamiser une région en y amenant de l’industrie nouvelle. Mais pour ce faire, il faut voir à mettre tous les aspects à jour, question de rendre la région attractive non seulement pour des travailleurs qui viendront bosser, mais qui iront vivre ailleurs, mais pour ceux et celles qui voudront s’y installer, et en faire leur chez-soi. Et parmi ces aspects, il y a le réseau routier, qu’il ne faudra surtout pas négliger.

Fait en Chine… par kekun; heureusement!

Parmi tous les gens que l’on rencontre sur Twitter (@levraiRichard3), certains vont attirer votre attention plus que d’autres.  C’est le cas de Marie Plourde (@MariePlourde), vedette de la radio et de la télé que nous connaissons bien; elle parvient à accrocher mon attention, et plus souvent qu’elle le croit.  Ce mercredi, elle a mis un lien vers un texte, publié sur le site web du quotidien La Tribune, de Sherbrooke, signé Véronique Grenier, et intitulé “Fait en Chine… par kekun”.  Elle y raconte le malaise intérieur qu’elle vit lorsqu’elle achète certains trucs, que ce soit les pistolets à eau à 1,50$ du “magasin-où-toute-il-est-à-un-dollar” avec lesquels son fils “trippe sa vie”, ou du sac à main pour lequel, lorsqu’elle l’achète, elle dit “j’entends une petite musique d’ascenseur et je vois des fleu-fleurs ervoler”.  Évidemment, ce malaise tient au fait que les pauvres travailleurs de Chine, du Bangladesh, ou d’autres pays semblables, économiquement, ont des conditions beaucoup moindre que les nôtres.  Je vais tâcher d’expliquer à cette gentille jeune dame, ainsi qu’à tous ceux et celles que cela pourrait intéresser, pourquoi elle devrait se sentir beaucoup moins mal-à-l’aise, d’une part, et d’autre part se convaincre qu’elle fait effectivement une bonne chose.

D’abord, il faut comprendre que partout, dans le monde, les gens évoluent à un certain rythme, et ce rythme n’est pas dicté par les bien-pensants de ce monde, mais par les gens eux-mêmes.

On peut, évidemment, déplorer les conditions de travail des gens dans certains pays en voie de développement, du fait que là-bas, les gens gagnent des salaires dérisoires, des enfants travaillent, etc.  Il faut seulement se rappeler que dans ces pays, l’évolution n’est pas au même point qu’ici.  Il y a 200 ans, au Québec aussi, les enfants, dès qu’ils le pouvaient, travaillaient pour aider la famille; le père, quand il ne défrichait pas une terre, quittait souvent pour “les chantiers”, et la mère se souciait d’élever de son mieux les 10, 12, voire 15 enfants, parfois plus.  Quand les américains ont ouvert les premières usines chez-nous, si l’on se fie aux paramètres d’aujourd’hui, ceux-ci nous exploitaient; nous étions du “cheap labor”, de la main-d’oeuvre à bas prix.  Puis nous sommes passés d’employés à employeurs; nous avons construit nos propres usines, et embauché nos voisins.  Maintenant que nous sommes un peuple plus avancé, nous déportons la fabrication vers des endroits où l’évolution est, encore aujourd’hui, à des étapes qui, pour nous, sont carrément dépassées.

Et vous savez quoi?  L’évolution, ça marche!

Du haut de mes 50 ans, j’ai le modeste avantage d’avoir vu passer beaucoup d’eau sous les ponts.  Quand j’étais petit, les trucs de moindre importance étaient “Made in Japan”.  Puis avec le temps, ce fut “Made in Taiwan”, et maintenant, c’est “Made in China”, et “Made in India”, alors que nous voyons de plus en plus de “Made in Bengladesh” sur les vêtements et chaussures.  Le Japon de mon enfance fabriquait des babioles sans valeur, et des voitures qui n’étaient rien de plus que des boîtes de conserve sur roues; maintenant, cela fait au moins deux décennies que les voitures japonaises se comparent avantageusement aux meilleures dans le monde.  Taiwan, en moins de 40 ans, est devenue la Mecque de l’informatique!  Et nous avons tous connaissance de la croissance fulgurante de la Chine et de l’Inde, et des biens de plus en plus évolués qui proviennent de ces pays.  La Corée du Sud était un pays trop pauvre pour nous vendre des trucs, il y a un demi-siècle, mais maintenant, les voitures issues de ce pays rivalisent avec les meilleures japonaises; certaines d’entre-elles portent même les marques bien américaines de Chevrolet,… et de Buick!

Les pays pauvres d’aujourd’hui seront les pays riches de demain, à condition qu’on leur laisse le temps d’évoluer!

Je n’ai pas connu cette époque, mais mes frères et soeurs plus âgés se souviennent du temps où l’on pouvait “acheter des petits chinois”, à l’école, un peu comme l’organisme Vision mondiale parraine des enfants, dans les pays pauvres.  Maintenant, ce sont les chinois qui peuvent nous acheter!  Plusieurs grandes dettes des gouvernements de ce monde sont dues à la Chine!

Par contre, si l’on intervient à un mauvais moment dans ce processus d’évolution, nous ne faisons que le retarder!  Prenons cet exemple d’une usine, il y a quelques années, c’était au Bengladesh, je crois, qui fournissait des produits à Walmart.  Des bien-pensants ont fait des pressions sur la multinationale américaine, pour qu’elle cesse d’exploiter des enfants, et dans le cas de ladite usine, des jeunes filles.  Walmart a fini par rompre ce contrat d’approvisionnement, ce qui entraîna la fermeture de l’usine.  Résultat; les jeunes filles qui y travaillaient se retrouvèrent sans emploi, et si quelques-unes réussirent à se placer chez des artisans locaux, à des salaires beaucoup moindres que ceux gagnés à l’usine, la plupart se retrouvèrent sans autre choix que de se prostituer pour rapporter de l’argent à la maison!  Belle évolution, n’est-ce pas?

C’est clair que si l’on examine ce qui se fait ailleurs avec les paramètres de ce qui se fait chez nous, certaines situations nous apparaîtront carrément odieuses.  Mais il faut garder à l’esprit que l’évolution des peuples, dans le monde, se fera d’elle-même, à mesure que ces peuples passeront d’une étape à une autre, toujours en s’améliorant, comme nous l’avons fait ici-même, depuis plus de 200 ans.  Avec les technologies de l’information que nous connaissons maintenant, cette évolution des peuples ne va que s’accélérer.  Nous le voyons avec la Chine, et l’Inde, qui avancent beaucoup plus rapidement que nous ne l’avons fait, dans le temps.  Bref, nous nous rapprochons du jour où tous les pays du monde pourront se parler, d’égal à égal, et où le mot “exploitation” sera remplacé, dans tout son sens, par le mot “échange”.

Changements climatiques: Le « spin » se poursuit de plus belle!

Il me semble que cela fait trop longtemps que je n’ai pas cassé du sucre sur le dos des “enviro-nonos”!  Ou des “environnementeurs”.  Enfin, prenez le terme que vous voulez.

Autrefois, dans les débuts du Blogue, je me faisais un plaisir de démolir les arguments sérieux (…sans farce!) de la jolie Virginie Roy, qui commentait les affaires environnementales sur le site Canoe.ca, mais sa dernière tentative, sur les ondes de TVA, un reportage sur le décès d’Huguette Proulx, personnalité féminine importante au Québec pendant plusieurs décennies, semble avoir reléguée ce jeune espoir des médias aux oubliettes.  Il faut mentionner que c’était loin de l’environnement, d’une part, et d’autre part, c’était aussi la première fois, de mon vivant, qu’une reporter se fasse remettre à l’ordre “live” par un lecteur de nouvelles.  Et elle n’avait pourtant pas parlé de “Kim Jong-Deux”!  Peut-être que maintenant, la pauvre fait flipper des boulettes de viande, dans un McDonald’s près de chez-vous!  Mais je m’éloigne du sujet.

Je disais que depuis le départ de Virginie Roy des ondes québécoises, je n’avais pas fait grand vagues dans le domaine de l’environnement.  Or, c’est un reportage de TVA Nouvelles qui allait m’en donner l’occasion en or!  Dans ce joli reportage, de Danny Côté, on voit les images d’une joute de hockey en plein air, à laquelle participait des artistes, et des experts en environnement – en tous cas au moins un – qui semblaient prendre plaisir d’une rare fois où l’on peut jouer dehors à une température idéale, le tout coïncidant bien sûr avec la tenue du troisième Sommet de l’hiver, à Québec.

Il faut y voir ce pauvre Biz, de Loco Locass, raconter qu’il a dû se priver de s’entraîner “pour être bon, pour vous-autres, mais il a plu.”  Nous avons ensuite droit aux propos de Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David-Suzuki, nous dire que dans les dix dernières années, il y a eu plus de périodes de redoux, en hiver, et que ce qui l’inquiète, ce sont les tendances au réchauffement des hivers.  On y voit aussi un autre “expert auto-proclamé”, Karl Tremblay, des Cowboys fringuants, mentionner qu’il “faut faire quelque chose pour continuer d’avoir un climat égal”.  Je serais curieux de lui demander ce que les gouvernements pourraient faire pour que le bon peuple puisse continuer à jouir d’un “climat égal”.

Mais d’abord, c’est quoi, un “climat égal”?

Faudrait rappeler à Karl Tremblay que le bon vieux dicton “Après la pluie, le beau temps” n’est pas tout à fait une création récente.  Bref, un climat égal, c’est seulement dans sa tête!  Les épisodes de pluie en janvier, ou d’hiver sans neige, existent depuis que le monde est monde!  À preuve, cet entrefilet, tiré de l’hebdomadaire “Le Havre”, qui montre des images hivernales, sous le titre “Les hivers sans neige ne datent pas d’hier”.  Aussi, les historiens pourraient reconfirmer que les premiers écrits, au sujet d’une “tempête de glace”, chez nous, remontent aux notes de voyages… de Jacques Cartier!  Il n’y avait pourtant ni voitures, ni usines, à cette époque!

Donc, ce reportage de Danny Côté, qui semble convaincue des propos qu’elle avance, est une contribution de plus au “spin” médiatique, qui avance que les changements climatiques sont la faute de “ces ignobles humains pollueurs”, et que ceux-ci devraient cesser de respirer, afin de redonner du souffle à notre pauvre planète.  J’exagère… à peine!  D’ailleurs, cette dame, à qui on a mis un micro sous le nez, et qui dit que “les gens devraient faire attention, avec les véhicules, la pollution, et cetera”, prouve bien que la propagande a laissé des traces dans le cerveau des crétins finis que nous sommes, et que tôt ou tard, nous devrons payer pour tout le mal qu’on a fait!

Mais les “politiques environnementales plus vigoureuses”, que les scientifiques entendent convaincre les gouvernements d’adopter, consistent en quoi, au juste?  Peut-être que Karl Tremblay voudrait que le gouvernement remplace le “thermostat” climatique québécois, question d’obtenir à nouveau un “climat égal”, sait-on jamais!  À mes yeux, demander à nos gouvernements d’adopter de telles politiques reviendrait à la même chose que si le lobby des transports demandait à ces mêmes gouvernements d’interdire les tempêtes de neige, parce que celles-ci retardent les livraisons.  Ces “scientifiques en culotte courte” devraient comprendre, une fois pour toutes, qu’il y a certains domaines, dans la vie, où même les gouvernements les plus puissants ne peuvent absolument rien, et le climat fait partie de ces domaines.

Je l’ai déjà dit, dans le passé, mais je vais le répéter, juste au cas où l’un de ces “pseudo-experts” tomberaient accidentellement sur ce billet.  Il ne faut pas tenter d’adapter la planète à l’humain; il faut que l’humain s’adapte à la planète.  Les changements climatiques ont toujours existé, et existeront toujours, et ce malgré les beaux – et coûteux – efforts exigés à la population.  La planète s’est toujours arrangée par elle-même, pour se débarrasser de ses surplus (les dinosaures?), et depuis la nuit des temps, à travers les famines, et les événements climatiques, fait une sacrée bonne job d’auto-régulation (cette phrase peut sembler cruelle, à première vue, mais c’est malheureusement ce qui se produit; les peuples les mieux préparés s’en sortent mieux que les autres).  Et je ne crois pas que Biz, et/ou Karl Tremblay, malgré toute leur bonne volonté, ne réussissent à changer tout ça.

Aéroport Mirabel: Analyse d’une mauvaise décision

Il y a de cela plus de 3 ans, j’écrivais un billet sur l’aéroport de MIrabel (officiellement Montréal-Mirabel), qui tombait (et continue de tomber) en décrépitude.  Depuis quelques mois, beaucoup de visiteurs ont afflué vers cette page, alors qu’un article (d’abord, puis plusieurs ensuite) traitant de l’opposition à la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Nantes, en France, comprenait un lien vers mon billet sur Mirabel, montrant ainsi un exemple de méga-structure inutilisée.  Il faut d’abord comprendre pourquoi Mirabel a été abandonné, et ce afin d’éviter à la région de Nantes de subir les mêmes décisions que celles prises par les autorités responsables des aéroports du grand Montréal.

Il faut d’abord spécifier que la gestion, l’exploitation, et le développement des installations des principaux aéroports montréalais, de responsabilité fédérale, a été confiée à une société à but non-lucratif, créée en 1992, Aéroports de Montréal (ADM), dans le cadre d’un bail foncier de 60 ans, et ce dans la foulée d’un transfert de responsabilités, suite à un changement de mandat de Transports Canada.  Ainsi, depuis la création d’ADM, c’est cet organisme qui a la charge des deux principaux aéroports de Montréal, soit Pierre-Elliott-Trudeau (PET, anciennement Montréal-Dorval) et MIrabel.  Aussi, après des années de tergiversations, d’abord auprès de Transports Canada, puis d’ADM ensuite, cette dernière a finalement choisi, en 1997, de concentrer tout le trafic passager sur PET, ne laissant à Mirabel que le fret, et certaines installations industrielles.  L’application de cette décision s’est étendue sur plusieurs années, puisque le dernier vol de passagers à décoller de Mirabel fut le vol TS-710 d’Air Transat, vers Paris, le 31 octobre 2004.

Et ces années de tergiversations, elles auront profité à qui?  À Toronto!  L’aéroport Toronto-Pearson fonctionne maintenant avec deux terminaux, alors que le petit aéroport Billy Bishop (autrefois Toronto City Center Airport), en-face du centre-ville, aéroport déficitaire depuis sa construction, dans les années 1930, est devenu rentable en 2010, et roule à pleine capacité; presque exclusivement opéré par Porter Airlines, celui-ci était, en 2011, le 9e aéroport au Canada, et le 3e en Ontario, en termes de trafic passagers, et le 14e au Canada au niveau du nombre de mouvements d’appareils.

Depuis la fermeture du trafic passagers, en 2004, hormis les activités de fret, le site de l’aéroport de MIrabel regroupe quand même plusieurs activités.  Une base d’entretien d’aéronefs, où l’on s’occupe entre autres des F-18 américains, qui sont arrêtés par un fil de fer, en travers de la piste, comme sur un porte-avions.  L’usine Bell Helicopter, située tout près, vient y tester ses machines, entre autres avec des manoeuvres à reculons.  La firme Hélibellule y a aménagé une aérogare pour hélicoptères, évaluée à 5 millions de dollars  L’organisation iCar opère, directement sur le tarmac, une piste de karting, ainsi qu’une autre, plus grande, qui sert tantôt de site de présentation à la presse de nouveaux véhicules, tantôt de piste d’essais, où l’on pratique des manoeuvres d’urgence avec un peu de tout, même des ambulances.  L’avionneur Bombardier, qui pratique aussi des manoeuvres d’urgence, cette fois avec les avions qui sortent de sa chaîne de montage.  Le tout sans tour de contrôle, puisque tout le trafic est planifié depuis PET!

Donc, à part les pistes, et quelques installations industrielles, le site de Mirabel ressemble à une ville-fantôme; de nombreux bâtiments du parc industriel sont toujours à louer, et l’aérogare est totalement désert.  Depuis mon billet de septembre 2009, ADM a revampé l’édifice administratif, et tente désespérément d’en louer les espaces à bureaux.

Pendant ce temps, à PET, tout ne va pas nécessairement comme prévu.  Le plan d’ADM, étalé sur 25 ou 30 ans, prévoyait des investissements de plus d’un milliard de dollars sur les installations aéroportuaires même, alors que les gouvernements devaient s’occuper de ceux couvrant les infrastructures entourant le site.  La navette ferroviaire, qui devait relier le centre-ville à l’aérogare, se fait toujours attendre.  Les travaux de reconfiguration de l’échangeur A-20/A-520, communément appelé le “rond-point Dorval”, entrepris en 2009, ou 2010, sont gelés depuis plus de deux ans.  Avant tous ces investissements, PET était enclavé parmi des quartiers résidentiels, et le parc industriel de Pointe-Claire; après tous ces milliards, il le sera toujours.  Et le jour où l’espace physique manquera, où l’on se rendra compte qu’il y a des limites à “agrandir par en-dedans”, il faudra tout recommencer, avec de nouveaux milliards, ailleurs.  Mais que restera-t-il de Mirabel, à ce moment-là?

Déjà, les infrastructures inutilisées souffrent d’un manque d’entretien flagrant, façon polie de dire que tout tombe en ruines.  Si l’on se fie au fait que cet aéroport a été construit au même moment, et plus ou moins avec les mêmes matériaux, et les mêmes firmes d’ingénieurs, que les infrastructures routières qui tombent aussi en ruines avant la fin de leur vie utile, tout porte donc à croire que le jour où l’on se tournera vers Mirabel, il faudra tout raser, et reconstruire à neuf.  Si l’on avait décidé, en 1997, de tout concentrer à MIrabel, les voyageurs profiteraient de superbes installations, dont les mises à jour auraient coûté sensiblement le même prix que celles de PET, et qui auraient pu prendre de l’expansion, compte tenu de tout le terrain disponible, et ce malgré que l’usine de Bombardier ait été construite sur les espaces prévus pour cette expansion.

Mais malheureusement, ce n’est pas dans ce sens que les dirigeants d’ADM sont allés, il y a plus de 15 ans.  Et leur décision coûtera cher, et plus particulièrement aux contribuables canadiens.

Donc, que faire, pour le trafic aérien de Nantes?  D’abord, il faut commencer par déterminer combien de temps l’aéroport actuel peut continuer à offrir un service digne de mention.  Dans un second temps, il faut planifier la suite; s’il faut un nouvel aéroport, on doit s’assurer de démanteler l’ancien site aussitôt que le nouveau sera pleinement opérationnel, question d’éviter les retours en arrière qui ont causé, à terme, la mort de Mirabel.

Le Canada aux urnes 2011: Merci à Muguette Paillé pour services rendus!

La campagne électorale fédérale tournait en rond depuis le début.  Les libéraux, les néo-démocrates et les bloquistes avaient beau faire plein d’effets de manches avec leur histoire d’outrage au Parlement, rien ne bougeait.  Au contraire; le premier ministre sortant profitait de ce tir groupé de l’opposition pour capitaliser sur la nécessité d’élire un gouvernement conservateur majoritaire, afin de combattre cette “coalition broche-à-foin”!  Même le débat anglophone a conforté Stephen Harper en tête des sondages!  Mais le soir du débat en français, tout allait basculer!

Lors du passage de l’Écho de Maskinongé dans sa paisible demeure de Sainte-Angèle-de-Prémont, Muguette Paillé était sur le point d’effectuer une autre entrevue, cette fois en direct à la caméra. Photo, © L’Écho de Maskinongé

Une dame de Sainte-Angèle-de-Prémont (mais c’est où, ça, Sainte-Angèle-de-Prémont?), en Mauricie (ah bon, merci!), Muguette Paillé, 53 ans, allait devenir la bouée de sauvetage tant espérée par tous les partis, afin de relancer cette campagne plus morte que le sous-sol du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges au grand complet!  Et elle l’a fait gratuitement (heureusement qu’elle n’a pas eu à payer; elle est sur ses dernières semaines de chômage!), en étant sélectionnée, parmi des milliers, à poser, directement à la télévision, sa question, qui était la suivante:

Le taux de chômage est très élevé en Mauricie, les emplois sont précaires et il est difficile pour une personne comme moi, âgée de 53 ans, de se trouver du travail. J’aimerais savoir ce que vous comptez faire pour la création d’emploi au Québec, particulièrement en Mauricie, et pour aider les personnes de plus de 50 ans à se trouver un boulot permanent.

Les chefs des formations politiques, et particulièrement Michael Ignatieff, du parti libéral, ont littéralement sauté sur madame Paillé, comme la misère s’attaque au pauvre monde!  Iggy a même téléphoné à la dame, au lendemain du débat, probablement pour la remercier d’avoir donné un nouveau souffle à sa campagne, qui jusque là prenait des airs de berceuse.  Mais mine de rien, la question de madame Paillé a également fait réagir la population; je ne crois pas que le fait que le thème de l’économie et de l’emploi, sur une base nationale, ait fait un bond de presque 3 points en un seul jour, au détriment de la santé, soit étranger à la question de Muguette Paillé.  Voyez par vous-même ce graphique, issu du sondage national quotidien CTV/Globe/Nanos.

Pour ceux qui comprennent que dalle à la langue de Shakespeare, on pourrait traduire la question par « Quelle est votre préoccupation NATIONALE la plus importante? »  Les répondants peuvent choisir entre l’environnement (ligne verte), l’éducation (ligne jaune), l’emploi et l’économie (ligne rouge), la santé (ligne bleue), ou les taxes et impôts élevés (ligne orangée).  Ce graphique fait partie de toute une collection de données, renouvelée à chaque jour, dont une tendance nationale d’appui aux partis, en figure principale.

J’aime bien la méthodologie de ce sondage; au lieu de faire un sondage quotidien de 1000 personnes, ce qui coûterait très cher, CTV et Globe ont confié à la firme de sondages Nanos le mandat de faire un sondage de 400 répondants à chaque jour, et on compile les résultats des trois derniers jours, ce qui donne un échantillonnage de 1200 répondants.  Le quatrième jour, on additionne les 400 nouveaux répondants, et on retranche les 400 plus anciens, puis on répète cette opération à chaque jour de la campagne.   Avec cette méthode, on obtient un résultat dont la marge d’erreur est de ±2,8%, 19 fois sur 20.

Pour revenir à madame Paillé, cet article du site web de l’hebdomadaire local L’Écho de Maskinongé nous dit que la dame peine à répondre à toutes les demandes d’entrevues, en provenance des médias nationaux.  Si cette activité permet une visibilité inattendue à sa municipalité, je ne vois malheureusement pas de quelle façon on pourra créer de l’emploi à Sainte-Angèle-de-Prémont; à part une usine de traitement de la viande de veau, qui emploie 70 personnes, les seuls employeurs locaux sont les commerces de la place!  Une ancienne épicerie, devenue dépanneur, une station-service, et quelques garages de débosselage, ne peuvent suffire à eux seuls à faire rouler une population de quelque 700 âmes.

Sans école primaire, ni caisse populaire, Saint-Angèle-de-Prémont est voué à une extinction, à court ou à moyen terme, à moins que la jeunesse de la place veuille bien y retourner, afin de s’y installer à demeure, et de réaliser des projets créateurs d’emplois.