Circulation à Montréal: Soyons patients!

Si vous ne l’avez pas encore appris, je vais vous en apprendre une bonne; le pont Honoré-Mercier, qui relie l’île de Montréal et la réserve indienne de Kahnawake, sur la rive sud (plus précisément celui qu’on appelle officiellement “le pont amont”, sur lequel la circulation va de Montréal à Kahnawake, et qui date des années 1930), est désormais fermé à toute circulation, puisque des rapports d’inspection disent que des plaques de gousset (environ une dizaine) seraient tellement corrodées que le pont risquerait de s’effondrer.  Un document du MTQ présente, en photos, le problème, et la solution à apporter.  Il s’agit, en fait, du document qui fut présenté aux journalistes, lors du point de presse du 15 juin dernier.  Rappelons que la décision de fermer le pont amont fut prise mardi dernier (14 juin) en après-midi, et la fermeture fut effective dans les minutes qui ont suivi.  Les réparations se feront au cours de l’été, et la situation sera rétablie, espère-t-on, à temps pour la rentrée de l’automne prochain.

Le MTQ, il faut le reconnaître, a pris la décision probablement la plus pratique, dans les circonstances, à savoir d’inverser la circulation sur le pont aval, selon l’heure de la journée, en fonction de la circulation.  Ainsi, du lundi au vendredi, de 01h00 à midi, la circulation est autorisée sur deux voies en direction de Montréal, alors que de 13hoo à minuit, on permet la circulation en direction de Kahnawake, également sur les deux voies.  On se garde une heure (de minuit à 01h00, et de midi à 13h00) pour procéder aux changements de signalisation, aux déplacements de cônes orange, etc.  Les week-ends (du samedi à 01h00 au dimanche soir, à minuit), on ouvrira une voie dans chaque direction, toujours sur le pont aval.

Toutefois, la situation s’envenime quand on circule dans le sens contraire de la circulation de pointe, puisque deux voies sont retranchées, entre l’île de Montréal et la rive-sud.  Cela occasionne d’énormes bouchons, puisque les utilisateurs habituels du pont Mercier doivent faire le détour par le pont Champlain, ce qui amène certains utilisateurs de ce pont à envisager d’autres solutions, ce qui, en bout de ligne, congestionne toutes les traversées.  Dans cet article de Jean-Marc Gilbert, du quotidien gratuit 24 heures, on parle de l’exaspération des camionneurs, qui se retrouvent, encore une fois, victimes de l’immobilisme des gouvernements des quarante dernières années.  Par exemple, hier, je livrais dans la région de Québec, et je devais revenir par l’A-20, ayant des livraisons à Victoriaville et à Drummondville.  Ce fut pare-chocs à pare-chocs depuis la hauteur de Sainte-Julie, un peu avant la sortie 102, et ce jusqu’au tunnel L.-H.-Lafontaine!  Il m’a fallu une heure et quart pour parcourir ces quelques 15 kilomètres!

La situation actuelle est le résultat de 35 ans de gouvernements sans colonne vertébrale, qui préfèrent “pelleter par en avant” que de régler les problèmes.  Si vous ne savez pas ce que veut dire l’expression “pelleter par en avant”, imaginez que vous devez pelleter votre trottoir, plutôt long, et que vous pelletez la neige devant vous.  Vous voyez mieux, maintenant?  Nos gouvernements préfèrent “gérer” les problèmes, que les régler.  Résultat; nous sommes perpétuellement dans la merde!

J’en ai souvent parlé, mais je vais le redire; la solution, pour les ponts, c’est de les refaire de la bonne façon, à savoir 1) pour qu’ils durent longtemps (horizon de 100 ans), et 2) pour qu’ils améliorent la fluidité de la circulation (lire: Plus de voies!).

Comme c’est un sujet récurrent (on ne parle que des ponts, dans l’actualité), j’y reviendrai sûrement!

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Une réaction sur “Circulation à Montréal: Soyons patients!

  1. Peut-être est-ce une surabondance de PATIENCE, de la part des usagers de la route, qui a rendu possible (lire: politiquement tolérable) les choix gouvernementaux auxquels vous faites référence. On a vilipendé l’usage de l’automobile en zone urbaine, on a érigé en religion le transport en commun, on a brandi les affres de l’étalement urbain et de la destruction du territoire agricole, on a minimisé les conséquences de la congestion routière en limitant les calculs aux transports commerciaux, faisant fi des pertes de temps des citoyens se rendant à quelque destination que ce soit (pas seulement le travail), etc. Dans les circonstances, il ne faut pas se surprendre de l’état actuel des choses. A mon avis, les gouvernements ont tout simplement suivi le courant (d’opinion populaire). Maintenant que les problèmes, surtout dans la région de Montréal, atteignent un seuil intolérable, on sent un certain mouvement inverse. Cependant, les objections que je mentionnais précédemment ne sont pas miraculeusement disparues: il faudra les aborder pleinement et trouver des réponses crédibles, y compris en offrant des comparaisons avec d’autres pays, de préférence parmi ceux qui jouissent d’une solide réputation au sein de la population québécoise, ceci afin d’éviter les écueuils inhérents au populisme grossier (par exemple de la part de ceux qui brandissent des exemples de villes américaines totalement dépendantes de l’automobile, et dont les centres sont désertés. Au bout du compte, il faudra pouvoir présenter une vision intelligente, capable de faire la distinction entre les avantages inhérents au transport en commun (TEC) pour les trajets au centre-ville et dans les quartiers densément peuplés, et par ailleurs la nécessité de liens routiers adéquats pour permettre le transport efficient des marchandises ainsi que les déplacements individuels servant à la prestation de services, sans oublier la myriade de déplacements personnels à l’intérieur des zones peu denses ou encore des nouveaux secteurs industriels qui par définition sont très étendus et se prêtent mal à une desserte efficace par les TEC.

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