Racisme: Entre principes et réalité

Avec la mort tragique de George Floyd, à Minneapolis, d’aucuns s’entendent pour dire qu’il faut éradiquer le racisme.  Évidemment, on ne peut pas être contre la vertu.  Par contre, il faudra se rendre à quelques évidences.

On va se dire les vraies affaires; éradiquer le racisme, c’est comme éradiquer la pauvreté.  C’est faisable en théorie, mais la réalité est très différente de la théorie.  On peut toujours poser des gestes, en tant que gouvernement, en tant que organisation, dans le but d’éliminer le racisme.  Mais, comme pour l’alcool au volant, par exemple, il restera toujours des cas isolés, des “irréductibles” qui échapperont aux bonnes pratiques que la très grande majorité des gens appliquent déjà.

D’un autre côté, il faut faire bien attention à ne pas se retrouver dans la situation inverse, à savoir que des Noirs, ou des gens d’autres minorités visibles, pourraient commettre des crimes, sachant que les policiers n’oseront pas procéder à des arrestations musclées, craignant d’être qualifiés de racistes.  Les policiers doivent combattre le crime, qu’il soit commis par qui que ce soit.

Les policiers sont formés pour les interventions à faire, et ces interventions sont pratiquées, de temps à autres, par les agents, lors de séances d’entraînement.  On peut donc dire qu’il est plutôt rare qu’un policier agisse de façon improvisée; il agit plutôt en fonction de ce qu’il a appris, et pratiqué.  Le principe de base, dans la formation des policiers, est qu’ils doivent agir avec la force nécessaire.  Et le mot-clé, dans cette dernière phrase, est “nécessaire”.  C’est donc dire que si le prévenu ne pose aucune résistance, l’interception va fort probablement se dérouler de façon assez relaxe.  Par contre, si le prévenu résiste à son interception, de quelque manière que ce soit, le policier aura, comme perception, que le prévenu en ajoute une coche, et se donnera le droit d’en ajouter aussi une coche.  Et c’est comme ça que la situation escaladera, allant parfois jusqu’à la mort, plus souvent qu’autrement celle du prévenu.

Dans le cas de George Floyd, la vidéo captée par le commerce en face de celui d’où origine la plainte montre que monsieur Floyd a résisté à au moins trois reprises, à savoir lorsque l’agent a sommé monsieur Floyd de descendre de son véhicule, lors que les agents lui ont passé les menottes, et finalement lorsque les agents ont voulu le faire monter dans leur véhicule.  Les agents, constatant que monsieur Floyd en a ajouté plusieurs coches, en ont, à leur tour, ajouté plusieurs, allant jusqu’à l’immobiliser au sol avec un genou à la gorge.  Est-ce que les policiers ont bien fait?  Bien sûr que non!  À preuve, George Floyd est mort.  Devaient-ils intervenir?  Bien sûr que oui, une plainte a été adressée au 911.  Le cas de George Floyd, comme tous les cas d’intervention, est une question de dosage des moyens utilisés.  Dans ce dernier cas, par contre, la dose a été dépassée.

La question que je me pose est la suivante; pourquoi les prévenus ne suivent pas la règle numéro un des “bandits à cravate”?  Avez-vous déjà entendu parler d’un bandit à cravate qui serait mort parce qu’un policier l’a immobilisé en lui mettant un genou dans le cou?  Avez-vous déjà entendu parler d’un bandit à cravate qui serait mort dans un poste de police parce qu’il a trop été “brassé” en détention, ou en interrogatoire?  Avez-vous déjà entendu parler d’un bandit à cravate qui ait été criblé de balles parce qu’il a intervenu dans l’arrestation d’une autre personne?  La réponse est probablement “non” dans les trois cas.  Pourquoi?  Parce que les bandits à cravate ne résistent pas à leur arrestation.  Je vais le réécrire, pour être bien certain que vous puissiez lire comme il faut.

UN BANDIT À CRAVATE NE RÉSISTE PAS À SON ARRESTATION.

Les bandits à cravate laissent leurs avocats se tracasser des modalités concernant leurs méfaits, et curieusement, ils s’en tirent presque toujours.  Alors si vous avez l’intention de devenir un prévenu (je ne le souhaite pas, mais si c’est ce que vous voulez, je ne peux rien y faire), et que je peux vous donner un conseil (bon, je sais, un conseil, c’est fait pour être donné, pas pour être reçu; je vous le donne, et vous en faites ce que vous voulez!), c’est de laisser les policiers faire leur job.  À un moment donné, lors de l’intervention, un policier va vous lire vos droits; au cours de cette lecture, il mentionnera le droit à l’avocat.  Vous l’écoutez, et lorsqu’il aura terminé, il vous demandera si vous avez bien compris la déclaration qu’il vient de lire; vous répondez “Oui, j’ai compris, et je veux me prévaloir des services de l’avocat”.  Une fois au poste, le policier vous donnera l’accès à un bureau, avec un téléphone, et vous mettra en contact avec ledit avocat.  Puis le policier sortira, afin que vous puissiez discuter tout seul avec l’avocat.  Laissez l’avocat se tracasser avec les trucs légaux, et vous, relaxez!

Réponse à Marie-Claude Lortie: Pas besoin d’une charte pour ça!

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, je vous invite à lire un texte de Marie-Claude Lortie, publié sur La Presse+, et intitulé “Purement dément”.  Dans ce texte, elle aborde une question qui soulève à quel point certaines civilisations peuvent avoir des façons de faire tout simplement horribles, et si je suis d’accord sur le fond, je ne le suis pas sur la forme.  Je m’explique.

Son texte prend racine sur une question qu’elle a posé au directeur de l’école polyvalente Henri-Bourassa, à Montréal-Nord, Jean-François Bouchard, au sujet des crimes d’honneur.  En fait, elle a demandé, en rapport avec la célèbre affaire Shafia, où 4 personnes (dont l’une des filles de la famille qui a fréquenté ladite école, pendant une période relativement courte) sont mortes dans ce qui semble être ce qu’on appelle un crime d’honneur, s’il y avait d’autres cas semblables, maintenant, ce à quoi le directeur a répondu oui.  Elle parle ensuite de façons de faire, qui ont cours dans certaines familles, dont entre autres la demande d’émission de “certificats de virginité” faites auprès de médecins.

Évidemment, elle se dit tout à fait contre de telles pratiques, et mentionne que les directives du Collège des médecins à ses membres sont claires, à ce sujet, à savoir que de tels certificats ne doivent pas être émis, et ce peu importe qui en fait la demande.  Je précise que je suis d’accord avec madame Lortie sur ce point.  Là où je m’objecte, c’est le lien qu’elle fait entre le choix de société de bannir une telle pratique, et l’adoption de la Charte des valeurs québécoises, lien qu’elle fait subtilement dans la toute dernière portion de son article.

L’adoption de la Charte des valeurs québécoises, le cas échéant, n’apportera rien de neuf en ce qui concerne les pratiques archaïques de certains peuples vivant désormais au Québec.  La charte ne vise que des questions esthétiques, comme le port du voile, ou du crucifix, chez les fonctionnaires, et les travailleurs des milieux public et para-public, ainsi que certains accommodements, principalement en milieu de travail.  Elle ne touche en rien les us et coutumes des québécois, autant ceux d’hier que ceux d’aujourd’hui.

Ce qu’il faut, pour mettre fin à des pratiques comme celles des demandes de certificats de virginité, c’est une loi qui condamnera au criminel un médecin qui répondra par l’affirmative à une telle demande.  Ainsi, appuyé par ce type de loi, n’importe quel médecin pourra répondre, en regardant droit dans les yeux la personne qui en fera la demande, qu’une telle pratique est illégale.  Une telle loi pourrait être assortie d’un ajout, aux deux chartes des droits actuelles, spécifiant que personne n’a droit de décision sur le corps d’autrui, sauf dans des cas bien spécifiques.

Bien sûr, il faudra trouver une formule qui n’entrave pas les libertés actuelles des personnes, et qui respecte tout le monde.  Et pour cela, les gouvernements ont de très nombreux juristes à leur service.

Financement des partis politiques: Comment prendre les citoyens pour des cruches!

La commission Charbonneau, qui tente d’élucider les allégations de corruption, et de collusion, dans le domaine de la construction, et qui tentera aussi d’éclaircir les liens entre cette industrie et le financement des partis politiques, nous en met plein la vue, depuis quelques semaines.  D’abord Lino Zambito, qui a fait la pluie et le beau temps, dans les municipalités de la couronne nord de Montréal, et qui a retourné sa veste, depuis le temps, et maintenant Gilles Surprenant, celui qui fut surnommé “monsieur TPS” qui, tout repentant, se disait heureux d’être débarrassé de tout cet argent sale qu’il devait écouler dans des activités que nous qualifierons ici de “non-publiques”, comme de gager des sommes faramineuses au Casino de Montréal, par exemple.

Qu’un tel exercice survienne, pourquoi pas?  Le secteur de la construction est tellement laissé à lui-même, depuis des décennies, que le fait de procéder à un “grand ménage” – ne serait-ce qu’en apparence – ramènera la plupart des protagonistes de ce secteur vers de meilleures pratiques.  C’est d’ailleurs déjà commencé!  Par contre, que le parti au pouvoir tente de nous donner l’impression qu’il a un plan pour rendre le financement des partis politiques “propre, propre, propre”, et ce par une simple mesure administrative, ou tout au plus une nouvelle loi, relève, à mes yeux, d’un superbe lancement de poudre aux yeux.

D’abord, il faut rappeler que puisque la nature humaine demeure la même depuis la nuit des temps, la tentation de succomber à “une passe vite” sera toujours présente.  Bref, que chacun a son prix, et que les incorruptibles sont plutôt rares.  Donc, il faut comprendre que la lutte à la corruption, c’est comme la vaisselle; c’est toujours à recommencer!  En ce sens, la création de l’Unité permanente anti-corruption (UPAC), par le gouvernement précédent, fut un pas dans la bonne direction.  Il faudra toutefois lui donner les moyens nécessaires pour qu’elle puisse continuer son oeuvre à travers le temps.

Ensuite, il faut aussi comprendre qu’il n’y a pas seulement les personnes impliquées directement dans le processus d’appel d’offres, qui puissent être tentées par des revenus supplémentaires, et par une prise de pouvoir, plus ou moins occulte.  C’est René Lévesque qui disait que “le pouvoir, c’est comme la boisson; ce n’est pas tout le monde qui porte ça!”  Les organisateurs de partis politiques, et par extension les élus, sont aussi des êtres humains, et peu importe l’endroit où l’on se situe, dans la machine politique, tout le monde sait que le nerf de la guerre, en politique comme ailleurs, c’est l’argent.  Après tout, le rapport Moisan, commandé par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), suite au scandale des commandites, recommandait que certains dons corporatifs soient acceptés, ainsi que le rehaussement du retour d’impôt sur les dons, limité actuellement à 75% du don, jusqu’à concurrence de 300$.  Or, de voir le Parti québécois (PQ), ou la Coalition Avenir Québec (CAQ) faire la promotion d’une contribution maximale de 100 dollars par parti par année ne fait que tenter de calmer le public, et n’y arrivera même pas, à terme.  Autrement dit, s’il faut 50 prête-nom pour refiler 50,000$ à un parti, dans l’état actuel des choses, il en faudra juste 500, avec une limite à 100$.  Or, si l’on peut s’étonner de voir une personne de la classe moyenne ou moindre donner 1000$ par année à un parti, ou à plusieurs, un don de 100$ passera tout à fait inaperçu; on prendra donc carrément la liste des employés de la firme!  Bref, avec la promotion de ce concept, on prend les citoyens pour des cruches!

La solution est toute autre, et passe par un changement de mentalité.

Au lieu de mettre le fardeau de la preuve sur les donateurs, pourquoi ne pas la mettre sur les partis?  Une nouvelle loi sur le financement des partis politiques devrait autoriser tous les dons, autant en provenance d’entreprise que de particuliers, mais – parce qu’il y a un “mais” – chaque don devra être déclaré!  Bref, aucun don anonyme, quel que soit le montant, aussi minime soit-il!  Comme tous les dons devront être déclarés, il sera facile d’en suivre la trace, et si une entreprise est favorisée par un gouvernement, on pourra savoir son niveau de contribution au parti.  Et ce sera au parti de s’expliquer!  D’un autre côté, si les entreprises – et leurs administrateurs – se rendent compte que leurs dons ne les favorisent pas suffisamment à leur goût, ils donneront, comment dire, de façon plus raisonnable, plus réfléchie!

Parallèlement à cela, il suffira de modifier quelque peu les règles d’attribution des contrats, suite aux appels d’offres, afin de tenir compte des mauvaises expériences passées (problèmes de fabrication, de conception, négligence dans l’exécution du travail, etc.), le tout dans le but d’obtenir le meilleur rapport qualité-prix possible, et éviter que des entreprises qui “botchent la job” se retrouvent toujours avec le contrat, parce qu’étant le plus bas soumissionnaire.  De plus, les appels d’offres ne devraient pas se limiter aux entreprises de certains territoires donnés, et être ouverts à toute l’Amérique du Nord (Canada et USA), voire au monde entier pour les projets de plus grande envergure, le tout afin d’amener une saine concurrence à s’installer, et ainsi permettre une réduction des coûts.

Si les principes commerciaux qui se sont avérés partout dans le monde libre permettent aux consommateurs d’obtenir de meilleurs produits à moindre coût, ils devraient également s’appliquer aux projets gouvernementaux, en transport comme ailleurs.  Encore une fois, ouverture et transparence apporteront de meilleurs résultats que de tout faire derrière des portes closes.

Matricule 728: Toujours la même question; pourquoi résister?

Comme un peu tout le monde, j’ai jeté un oeil sur les images d’un reportage de la Société Radio-Canada (SRC), hier, concernant une intervention de l’agent Stéphanie Trudeau, du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), mieux connue sous l’appellation “matricule 728”, et ce depuis certaines interventions, lors des manifestations des étudiants, le printemps dernier, interventions que l’on pourrait qualifier de musclées, si l’on se fie aux commentaires qui ont passé dans les médias sociaux.

Évidemment, la SRC mettra bien les images qu’elle veut, dans son reportage, question que sa nouvelle passe bien, et fasse réagir.  Par contre, quel que soit le dossier, et dans celui-ci comme dans tous les autres, il nous manquera toujours les images des premières minutes de l’intervention, celles avant que les policiers utilisent la force.  Et c’est encore le cas ici.  Pas que madame Trudeau soit de tout repos; ses propos, enregistrés à son insu, semble-t-il, montrent qu’elle a “du caractère autant que sa bière”, comme disait une vieille pub de Molson.  Le problème est que lorsque l’on ne voit que les séquences où les policiers utilisent la force, cela laisse l’impression, à ceux et celles qui visionnent le reportage, que l’utilisation de cette force est la pratique courante, ce qui est loin d’être le cas.  Personnellement, j’ai eu affaire avec des policiers, à plusieurs reprises, et la norme fut que le tout se déroulait sans aucun contact physique, minimalement, à défaut de cordialité.

La question que je pose souvent, dans le cas d’une intervention policière, est la suivante; pourquoi résister?  Lorsque l’agent demande de s’identifier, on s’identifie, et la discussion s’engage.  Mais si l’on réagit avec une question, ou que l’on proteste contre le simple fait de s’identifier, il arrive que le policier en remette, question de justifier son travail, et c’est là que les troubles commencent, et que l’escalade des moyens se met en marche.  Le principe est pourtant simple; le policier est payé, avec vos impôts, pour veiller à l’application des lois.  Donc, quand un policier intervient, il fait tout simplement le travail pour lequel vous le payez!  Dans le cas présent, l’agent Trudeau a constaté un individu, en l’occurrence Rudy Orchietti, avec une bière à la main, sur la voie publique, à savoir le trottoir.  Le comportement que monsieur Orchietti aurait dû adopter est de s’identifier; à ce moment, l’agent lui aurait probablement signifié qu’il est interdit de consommer de l’alcool sur la voie publique, ce à quoi le citoyen aurait pu tout simplement réagir par un « M’ouais, j’aurais dû laisser ma bière dans la maison! »  L’agent aurait pu alors l’avertir, tout simplement, ou au pire, lui remettre un constat d’infraction, que le type aurait eu tout à loisir de contester devant la cour.

Mais à voir le reportage de la SRC, ce n’est manifestement pas ce qui s’est produit; Rudy Orchietti a résisté, et il a eu le malheur de tomber sur “Matricule 728”.

Dans cette affaire, il est clair que madame Trudeau n’y est pas allé “avec le dos de la main morte”, comme dirait l’autre.  Elle en a mis beaucoup plus que ce que le client demande.  Par contre, était-il nécessaire que monsieur Orchietti se rebute à la simple demande de s’identifier?  Si le citoyen était vraiment calme, et n’avait opposé aucune résistance, tant verbale que physique, il aurait été surprenant que l’agent Trudeau, même avec son caractère bouillant, ne passe à une intervention physique.  Car un individu qui veut démontrer sa domination, policier ou non. ne frappe pas sur quelqu’un qui répond à ses demandes par un “oui”!

À la base, le policier représente l’autorité; se dépêcher à le contrarier dès sa première demande, c’est courir après le trouble!  Plusieurs individus l’ont constaté, et souvent à leurs dépens.  Si Dany Villanueva s’était identifié, au lieu de résister à son interception, à l’été de 2008, son frère Fredy serait probablement encore de ce monde.  Si les étudiants avaient été mieux organisés, et plus conciliants, envers les policiers, il y aurait probablement eu beaucoup moins d’interventions musclées, le printemps dernier.  Des dizaines de citoyens sont interpellés, à chaque jour, et on n’entend à peu près jamais parler d’utilisation d’une force plus grande que nécessaire, de la part des policiers.

Ici, la question n’est pas de savoir ce que doit être le comportement exemplaire du policier, mais bien d’éviter les problèmes.  Car à peu près personne, sur cette planète, n’a un comportement exemplaire; certains ont un seuil de tolérance plus élevé que d’autres, que ce soit d’un côté ou de l’autre de la balance.  Si un individu a le droit d’avoir l’air bête, parce que sa journée est merdique, pourquoi le policier devrait-il être au-dessus de tout cela?  Il est un être humain, lui aussi, avec ses forces et ses faiblesses; on a beau lui fournir un entraînement particulier, le policier ne sera jamais une machine, qui réagit toujours de la même façon aux situations qui se présentent à lui.  Autre point; puisque le seuil de tolérance varie, d’un individu à l’autre, il est donc possible que monsieur Orchietti se croyait dans son droit, alors que la policière croyait le contraire.

Ceci étant dit, je répète que l’agent Stéphanie Trudeau est allé trop loin, dans le cas qui nous concerne.  Mais faut-il rappeler que Rudy Orchietti n’a probablement pas été exemplaire, lui non plus.  Il aura la possibilité de contester toute l’affaire, et Dieu merci, ce n’est définitivement pas moi qui va rendre la décision finale.

Circulation à Montréal: Soyons patients!

Si vous ne l’avez pas encore appris, je vais vous en apprendre une bonne; le pont Honoré-Mercier, qui relie l’île de Montréal et la réserve indienne de Kahnawake, sur la rive sud (plus précisément celui qu’on appelle officiellement “le pont amont”, sur lequel la circulation va de Montréal à Kahnawake, et qui date des années 1930), est désormais fermé à toute circulation, puisque des rapports d’inspection disent que des plaques de gousset (environ une dizaine) seraient tellement corrodées que le pont risquerait de s’effondrer.  Un document du MTQ présente, en photos, le problème, et la solution à apporter.  Il s’agit, en fait, du document qui fut présenté aux journalistes, lors du point de presse du 15 juin dernier.  Rappelons que la décision de fermer le pont amont fut prise mardi dernier (14 juin) en après-midi, et la fermeture fut effective dans les minutes qui ont suivi.  Les réparations se feront au cours de l’été, et la situation sera rétablie, espère-t-on, à temps pour la rentrée de l’automne prochain.

Le MTQ, il faut le reconnaître, a pris la décision probablement la plus pratique, dans les circonstances, à savoir d’inverser la circulation sur le pont aval, selon l’heure de la journée, en fonction de la circulation.  Ainsi, du lundi au vendredi, de 01h00 à midi, la circulation est autorisée sur deux voies en direction de Montréal, alors que de 13hoo à minuit, on permet la circulation en direction de Kahnawake, également sur les deux voies.  On se garde une heure (de minuit à 01h00, et de midi à 13h00) pour procéder aux changements de signalisation, aux déplacements de cônes orange, etc.  Les week-ends (du samedi à 01h00 au dimanche soir, à minuit), on ouvrira une voie dans chaque direction, toujours sur le pont aval.

Toutefois, la situation s’envenime quand on circule dans le sens contraire de la circulation de pointe, puisque deux voies sont retranchées, entre l’île de Montréal et la rive-sud.  Cela occasionne d’énormes bouchons, puisque les utilisateurs habituels du pont Mercier doivent faire le détour par le pont Champlain, ce qui amène certains utilisateurs de ce pont à envisager d’autres solutions, ce qui, en bout de ligne, congestionne toutes les traversées.  Dans cet article de Jean-Marc Gilbert, du quotidien gratuit 24 heures, on parle de l’exaspération des camionneurs, qui se retrouvent, encore une fois, victimes de l’immobilisme des gouvernements des quarante dernières années.  Par exemple, hier, je livrais dans la région de Québec, et je devais revenir par l’A-20, ayant des livraisons à Victoriaville et à Drummondville.  Ce fut pare-chocs à pare-chocs depuis la hauteur de Sainte-Julie, un peu avant la sortie 102, et ce jusqu’au tunnel L.-H.-Lafontaine!  Il m’a fallu une heure et quart pour parcourir ces quelques 15 kilomètres!

La situation actuelle est le résultat de 35 ans de gouvernements sans colonne vertébrale, qui préfèrent “pelleter par en avant” que de régler les problèmes.  Si vous ne savez pas ce que veut dire l’expression “pelleter par en avant”, imaginez que vous devez pelleter votre trottoir, plutôt long, et que vous pelletez la neige devant vous.  Vous voyez mieux, maintenant?  Nos gouvernements préfèrent “gérer” les problèmes, que les régler.  Résultat; nous sommes perpétuellement dans la merde!

J’en ai souvent parlé, mais je vais le redire; la solution, pour les ponts, c’est de les refaire de la bonne façon, à savoir 1) pour qu’ils durent longtemps (horizon de 100 ans), et 2) pour qu’ils améliorent la fluidité de la circulation (lire: Plus de voies!).

Comme c’est un sujet récurrent (on ne parle que des ponts, dans l’actualité), j’y reviendrai sûrement!