« Chaînons manquants » de l’A-40; les terrains appartiennent déjà au MTQ!

Depuis bientôt dix ans que je tiens ce blogue, il m’est arrivé régulièrement de parler de ce que j’appelle les “chaînons manquants” de l’autoroute 40, mais pour ceux qui ne savent toujours pas, précisons qu’il s’agit de deux sections prévues sur les plans de l’A-40, mais non encore construites; l’une au nord de la ville de Trois-Rivières (on fait actuellement passer l’A-40 sur l’ancienne A-755), l’autre à l’ouest de la ville de Québec (sur une section de l’A-440).

Or, depuis que je suis allé faire une recherche à la MRC locale, et que le technicien – qui m’a très bien servi – m’a informé de l’existence du site Infolot, du Ministère de l’énergie et des ressources naturelles (MERN), je m’amuse à tenter de voir les lots de terrains près des autoroutes du Québec, question de savoir si les terrains ont déjà été acquis par le Ministère des transports (MTQ) dans le but d’améliorer, ou de prolonger, une autoroute.  Or, si certaines acquisitions ne surprennent pas, comme le corridor de l’A-35 vers les USA, certaines sont rassurantes, par exemple les corridors de nos fameux chaînons manquants de l’A-40.

Du côté de Gatineau, le corridor Deschênes (lien entre l’ON-416 et l’A-50) et celui au nord de Gatineau (depuis l’actuelle A-50 vers l’ouest), à l’exception des terrains appartenant à la Commission de le capitale-nationale, sont propriété du MTQ.  Au Saguenay, le corridor de l’A-70 est propriété du MTQ depuis sa fin vers l’est jusqu’au chemin Saint-Anicet, aux portes de l’ancienne ville de La Baie.

Pour revenir à nos chaînons manquants, puisque l’on sait maintenant que le MTQ possède les corridors, on peut conclure que la non-construction de ces sections d’autoroute est due à des décisions politiques.  À Trois-Rivières, les entrées et sorties de l’agglomération deviennent de plus en plus compliquées, compte tenu du nombre de véhicules sur la route. Il en est de même à Québec.

Bon, on me dira que cela n’a rien à voir avec les bouchons de Montréal, mais c’est maintenant qu’il faut intervenir, justement pour éviter que la situation devienne comme celle de la métropole.  Et dans les deux cas, les travaux pourraient se faire, à part pour les extrémités, sans déranger la circulation.  En fait, on retire la circulation de transit pour la faire passer sur les nouveaux tronçons, ce qui libérera de l’espace pour ceux et celles qui doivent emprunter ces routes actuellement surchargées.

On peut toujours rêver que le ministre Laurent Lessard va s’enlever les deux pieds de la même bottine, et aller de l’avant avec ces deux projets.  Mais cela demeurera du rêve!

3 réactions sur “« Chaînons manquants » de l’A-40; les terrains appartiennent déjà au MTQ!

  1. Il est vrai que le tronçon de l’autoroute 40 non construit pour contourner le centre-ville de Trois-Rivières serai extrêmement essentiel de compléter ce tronçon entre l’échangeur de l’autoroute 55 jusqu’au viaduc de la rue Courteau, là où devait se faire l’autoroute vers Québec pour désengorger matin et soir l’autoroute 55 entre les échangeurs 186 et 182 vers le pont Laviolette.

    Dans les années 70, l’ancien maire de Trois-Rivières, Gilles Beaudoin aimait mieux qu’une autoroute soit construite à proximité du centre-ville de Trois-Rivières et c’est ce qui est arrivé lorsque l’autoroute 755 a été construite et dont le gouvernement de l’époque a fait exproprié une partie des quartiers Ste-Marguerite et du Carmel et une partie de la cour de triage du CP qui appartient actuellement depuis vingt ans aux Chemins de Fer Québec-Gatineau Inc,une filiale de la compagnie Genesee & Wyoming Canada détenue par la maison mère Genesee & Wyoming à Darien, CT aux États-Unis.

    C’est à cause de l’ancien maire et du gouvernement de l’époque que l’autoroute ne s’est pas prolongée plus à l’est vers Québec en contournant le centre-ville de Trois-Rivières. De plus, je suis allé visiter Infolot en ligne et j’ai remarqué que l’on voient très bien les terrains du MTQ où l’autoroute devait être prolongée vers le Cap près des intersections des boulevards des Chenaux, Parent et Côte Rosemont. Mais une partie des terrains qui devait servir à la construction de l’autoroute a été malheureusement acquise par la ville de Trois-Rivières à des fins commerciales et c’est ce qui est arrivé, un nouveau centre commercial est en construction à l’angle des boulevards des Chenaux et Parent dont un IGA, un Dollarama et un Mc Donald’s sera construit.

    Pour l’autre tronçon non construit de l’autoroute 40 à Québec, se serai extrêmement essentiel de le compléter entre St-Augustin-de-Desmaures à l’échangeur des autoroutes 573,73 et 40 près des Galeries de la Capitale dont ce tronçon de l’autoroute devait desservir l’aéroport international Jean-Lesage.

    En terminant, j’espère qu’un jour si il n’est pas trop tard, que le Ministre des Transports arrêtera de dormir au gaz et qu’il réalisera une fois pour toute, les deux tronçons manquant de l’autoroute 40.

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  2. Ah, merci de m’avoir appris l’existence du site Infolot, M. Richard3! Ça faisait un bon bout de temps que je cherchais le moyen de connaître les emplacements exacts des terrains qui sont possédés par le Ministère des Transports en vue de prolonger certaines autoroutes planifiées depuis longtemps.

    Ces terrains sont souvent remplis de plantes comestibles rares et difficiles à implanter en culture, comme l’ail des bois, le gingembre sauvage, le concombre sauvage, le carcajou (ou raifort sauvage), l’aralie chassepareille, de vrais trésors de nos forêts!

    Ces ressources sont considérées comme vulnérables à la cueillette et par conséquent, on ne peut pas en prélever des talles complètes, les amener en culture dans des forêts plus « sûres » et les multiplier, sauf en très petites quantités.

    Il y a trois ans, j’ai fait partie d’un comité spécial dans Lanaudière qui a réussi à amener une précision à la loi sur la préservation des plantes sauvages à parties comestibles vulnérables à la cueillette: désormais, on peut déplacer une talle au complet si elle est menacée de se faire massacrer par un gros projet de développement… comme une autoroute!

    Juste pour vous donner un exemple, il a environ dix ans, lorsque le prolongement de la 50 a commencé dans l’Outaouais, il y avait la plus grosse talle d’ail des bois connue du Québec qui était en plein sur le chemin! Elle était extrêmement dense et longue d’environ un km et demi! Il a été interdit à des spécialistes en transplantation d’ail des bois de sauver cette talle, mais il a été permis au MTQ de la détruire… À quelles aberrations nous mènent nos lois et règlements, parfois!

    Donc, en sachant maintenant, grâce à Infolot, où passeront exactement les futures autoroutes, nous pourrons constituer des équipes de repérage et aller faire l’inventaire des belles talles de comestibles forestiers qui pourraient être éradiquées. Nous pourrons exercer une veille sur les chantiers qui se décideront au fur et à mesure dans les prochaines années et aller sauver les talles juste avant que débutent les travaux, avec des permis. et tout le tralala bureaucratique bien en ordre.

    Aux États-Unis, il y a déjà des experts en cueillettes de comestibles sauvages, tout le long des Appalaches, qui s’occupent de prélever ces trésors de la forêt dans les corridors prévus pour les prolongements d’autoroutes planifiées depuis parfois plus de quarante ans, mais qui tardent à être construites. Ce sont les « Foragers » et ils appellent ces corridors de cueillette des « autoroutes fantômes ».

    Ce n’est pas un hasard s’il y a souvent de très belles talles de PFNL (Produits Forestiers Non Ligneux) en travers des autoroutes fantômes: celles-ci ont souvent été planifiées de façon à emprunter les passages migratoires fauniques les plus importants, dans lesquels les Amérindiens ont longtemps circulé eux aussi, implantant tout du long de ces parcours des ressources alimentaires… Pensons à la 175 entre Québec et Saguenay, par exemple.

    Déjà, je suis certain que sur le tracé prévu pour l’autoroute 30 entre Sorel et Bécancour, dans certains boisés, il y aura beaucoup de beaux PFNL à sauver et à transplanter dans ce qu’on commence à appeler des « fermes forestières ». Il y a là des terres qui ont été habitées pendant des siècles par les Abénaquis, des experts quand il s’agissait de « jardiner les forêts »…

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