Réponse à Marie-Claude Lortie: Pas besoin d’une charte pour ça!

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, je vous invite à lire un texte de Marie-Claude Lortie, publié sur La Presse+, et intitulé “Purement dément”.  Dans ce texte, elle aborde une question qui soulève à quel point certaines civilisations peuvent avoir des façons de faire tout simplement horribles, et si je suis d’accord sur le fond, je ne le suis pas sur la forme.  Je m’explique.

Son texte prend racine sur une question qu’elle a posé au directeur de l’école polyvalente Henri-Bourassa, à Montréal-Nord, Jean-François Bouchard, au sujet des crimes d’honneur.  En fait, elle a demandé, en rapport avec la célèbre affaire Shafia, où 4 personnes (dont l’une des filles de la famille qui a fréquenté ladite école, pendant une période relativement courte) sont mortes dans ce qui semble être ce qu’on appelle un crime d’honneur, s’il y avait d’autres cas semblables, maintenant, ce à quoi le directeur a répondu oui.  Elle parle ensuite de façons de faire, qui ont cours dans certaines familles, dont entre autres la demande d’émission de “certificats de virginité” faites auprès de médecins.

Évidemment, elle se dit tout à fait contre de telles pratiques, et mentionne que les directives du Collège des médecins à ses membres sont claires, à ce sujet, à savoir que de tels certificats ne doivent pas être émis, et ce peu importe qui en fait la demande.  Je précise que je suis d’accord avec madame Lortie sur ce point.  Là où je m’objecte, c’est le lien qu’elle fait entre le choix de société de bannir une telle pratique, et l’adoption de la Charte des valeurs québécoises, lien qu’elle fait subtilement dans la toute dernière portion de son article.

L’adoption de la Charte des valeurs québécoises, le cas échéant, n’apportera rien de neuf en ce qui concerne les pratiques archaïques de certains peuples vivant désormais au Québec.  La charte ne vise que des questions esthétiques, comme le port du voile, ou du crucifix, chez les fonctionnaires, et les travailleurs des milieux public et para-public, ainsi que certains accommodements, principalement en milieu de travail.  Elle ne touche en rien les us et coutumes des québécois, autant ceux d’hier que ceux d’aujourd’hui.

Ce qu’il faut, pour mettre fin à des pratiques comme celles des demandes de certificats de virginité, c’est une loi qui condamnera au criminel un médecin qui répondra par l’affirmative à une telle demande.  Ainsi, appuyé par ce type de loi, n’importe quel médecin pourra répondre, en regardant droit dans les yeux la personne qui en fera la demande, qu’une telle pratique est illégale.  Une telle loi pourrait être assortie d’un ajout, aux deux chartes des droits actuelles, spécifiant que personne n’a droit de décision sur le corps d’autrui, sauf dans des cas bien spécifiques.

Bien sûr, il faudra trouver une formule qui n’entrave pas les libertés actuelles des personnes, et qui respecte tout le monde.  Et pour cela, les gouvernements ont de très nombreux juristes à leur service.

Découragement…

J’arrive d’un échange sur Twitter (@levraiRichard3), et je fus pris d’une vision horrible!

J’imagine que j’ai quitté le Québec, pour un temps (disons a la fin des années 1960, ou au début des années 1970, au moment où le Québec était en pleine effervescence), et que là, aujourd’hui, j’y reviens.  L’image que j’ai est celle du gars qui part, avec son épouse, pour un week-end en amoureux, et qui a osé faire confiance à ses enfants – ados – pour garder la propriété en bonne condition, puis qui revient, le dimanche soir, pour constater que ses enfants ont invité tous leurs amis (et que ceux-ci ont invité les leurs, et ainsi de suite…), pour un party interminable.

Vous savez (je souhaite que ce ne vous soit jamais arrivé, en fait), quand même avant d’entrer, vous sentez des effluves bizarres, mélanges d’alcool et de vomi, et que vous avez peur d’ouvrir la porte.  Une fois celle-ci ouverte (et même pas verrouillée), vous vous retrouvez devant un spectacle d’une désolation incroyable; des verres cassés partout dans le salon, des bouteilles de bière, et d’autres alcools, à moitié renversées sur la moquette, toutes les surfaces de la cuisine remplies de vaisselle qui traine, avec plein de restes de nourriture, que les mouches ont évidemment envahi, et dans leur chambre respective, vos enfants, complètement givrés, qui cuvent leur cuite.  Vous n’osez pas vous rendre à la piscine, de peur d’y découvrir un cadavre!  Vous voyez le genre?  Puis, au milieu de ce constat d’une tristesse inouïe, vous faites une découverte effrayante; parmi les cartons de pizza, vous voyez la carte de crédit platine, que vous conserviez que pour les cas d’urgence, et que vous aviez soigneusement caché!  Bref, vous avez juste le goût de mourir!

C’est à cela que ressemble le Québec, aujourd’hui!

Des hôpitaux où les gens entrent pour soigner une blessure, et où ils meurent après avoir attrapé une infection nosocomiale.  Où les médecins, et les infirmières, se courent comme des diables dans l’eau bénite, mais que la salle d’attente des urgences demeure remplie au-delà de sa capacité.  Où au beau milieu d’une chirurgie, un amas de poussière tombe dans la plaie ouverte d’un patient.

Des écoles qui tombent en ruines, où les élèves les plus studieux sont constamment dérangés par d’autres, dont les capacités réduites empêchent de suivre le cours normalement.  Où les élèves dans la moyenne se retrouvent avec un prof qui, ayant obtenu ce groupe grâce à son ancienneté, et non grâce à ses compétences, n’en sait pas beaucoup plus long qu’eux, ce qui les poussera à sécher ce cours, et éventuellement à décrocher.  Où une nouvelle prof, pourtant passionnée par sa matière, va elle aussi abandonner son job, parce que dépourvue de l’ancienneté qui lui donnerait un groupe, elle sera condamnée à la suppléance.  Où un sombre type se tient, près de la cour de récréation, et offre de la drogue aux élèves.

Des routes rapiécées, qui donnent l’impression d’être sur un champ de bataille, et où les nids-de-poule sont si gros que votre véhicule vous coûtera des milliers de dollars en réparations supplémentaires.  Où de nombreux véhicules sont arrêtés, après avoir éclaté un pneu, ou une roue, sur l’un de ces nids-de-poule, et qui retardent une circulation qui déjà, ne bougeait pas très vite.  Où les cônes orange se comptent désormais par milliers, mais les travailleurs ne se comptent pas, absents qu’ils sont parce que le ministre a cessé les activités, en attendant de reprendre le contrôle des coûts du chantier.  Où le tunnel, dans lequel on s’apprête à entrer, laisse violemment tomber l’une de ses poutres de soutènement.

Devant un tel spectacle, au lieu de mettre en place des mesures d’urgence, dans le but de ramener la situation vers la normale, on voit plutôt les dirigeants nous annoncer que tout va très bien, qu’ils sont tout à fait en contrôle de la situation.  On voit une opposition officielle s’offusquer de la gestion médiocre de nos dirigeants, mais du même souffle s’emploie à nous endormir avec, encore et toujours, le rêve lointain de la souveraineté, rêve que l’on nous promet comme le remède à tous les maux, et que le peuple a déjà refusé par deux fois.

Pire encore, ces deux partis, qui se sont échangés le pouvoir depuis maintenant plus de 40 ans, ont dépensé la marge de crédit jusqu’au dernier cent, et nous demande encore de les soutenir dans leurs plans coûteux, dont nous attendons toujours les premiers effets positifs.

À l’image du gars qui revient chez lui, et qui voit sa maison dévastée par le party de ses enfants, quand je regarde le Québec, moi aussi, j’ai juste envie de mourir.

Et vous?