Duhaime: l’Assemblée nationale a fait sa job

J’aime trop ça, je l’avoue. Prendre un texte d’opinion, et le commenter au fur et à mesure de ses paragraphes, est une façon de faire qui me passionne. Mais cette fois, je m’attaque à une grosse pointure; Mario Dumont. Il commente le fait que l’Assemblée nationale du Québec refuse au chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, l’accès aux installations des élus, ce qu’il n’est d’ailleurs pas, au demeurant. Je mets le texte, publié sur le site web du Journal de Montréal, en mauve, et mes réponses dans la couleur habituelle.

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Duhaime: l’Assemblée nationale a raté une belle occasion

Mario Dumont

Vendredi, 9 décembre 2022 05:00

Ce qu’Éric Duhaime demandait était banal. Un bureau quelque part dans l’édifice de l’Assemblée nationale et un droit d’accéder à la salle des points de presse pour s’adresser aux médias. Le seul coût pour les contribuables : l’électricité lorsqu’il aurait allumé la lumière de son bureau.

La présidente de l’Assemblée nationale a dit non. Sa décision est évidemment facile à expliquer. Elle rappelle cette évidence que l’Assemblée nationale est l’assemblée des élus, que le Parti conservateur n’a pas de députés élus. Si cette réponse simpliste s’appuie sur une logique défendable, elle échappe toute une dimension de la vie collective, de la démocratie et de la paix sociale.

Malgré la dimension “échappée” dont fait mention monsieur Dumont, il doit se rappeler que malgré les pourcentages du vote qu’il a recueillis dans les diverses élections pendant lesquelles il a été chef de l’Action démocratique du Québec (ADQ), il n’avait que lui, et lui-même, comme allié à l’Assemblée nationale, au cours de ses deux premiers mandats. Il était donc reconnu comme un député indépendant, et non pas comme un chef de parti. Et pourquoi? Parce que l’Assemblée nationale a des règles. Pour être reconnu comme groupe parlementaire, un parti doit faire élire 12 candidats, ou obtenir 20% du vote populaire, ce qu’il a obtenu en 2007 seulement, après être passé bien près en 2003.

Éric Duhaime est devenu chef du Parti conservateur du Québec dans une période de fortes tensions. J’ai déjà été sévère en lui reprochant de s’être associé avec des complotistes ridicules ou avec des individus au comportement dégradant sur les réseaux sociaux. Il a payé un prix politique pour ses erreurs.

Même si des injustices peuvent survenir, on paie habituellement le prix de ses gestes, en politique comme ailleurs. Comme on dit, “ça fait partie de la game”.

Démarche 100 % démocratique

Malgré cela, il importe de préciser aujourd’hui que sa démarche politique est bien plus grande que ce reproche. Dans un contexte de tensions sociales, de critiques vives envers le gouvernement et de manifestations menaçantes, Duhaime a fait le choix de la démocratie. Il a invité les insatisfaits de la gestion de la pandémie et les autres insatisfaits de la gestion étatique à inscrire leur dissidence dans le processus démocratique.

Il l’a fait de façon irréprochable, du début à la fin, dans le respect des règles démocratiques. Il a recruté des membres, ramassé son financement, formulé un programme, présenté des candidats, puis a offert aux électeurs les services de son équipe ; 531 000 personnes ont coché là.

Ben oui. En 1966, les libéraux de Jean Lesage ont engrangé plus de 150,000 votes de plus que l’Union nationale de Daniel Johnson père, mais ont dû se contenter de l’Opposition officielle. Parce que ce qui compte, à l’Assemblée nationale, c’est le nombre de candidats élus. Le pourcentage du vote compte auprès d’Élection Québec, qui verse un montant annuel pour chaque vote obtenu lors du dernier scrutin. Si l’on fait un calcul à partir des données de 2021, ce montant annuel était de 2,53$ par vote. Ainsi, si l’on conserve ce taux de 2,53$ par vote, le parti de monsieur Duhaime pourra mettre la main, annuellement, sur 1,342,843.04$. De quoi garnir son trésor de guerre pour la prochaine campagne, s’il n’en gaspille pas trop, bien entendu.

Il faut comprendre que l’élection est basée sur la circonscription, et non pas sur le pourcentage du vote pour toute la province; le candidat élu est celui qui obtient le plus de votes, et les autres perdent. Même s’ils n’ont que quelques votes de moins que le gagnant. Le parti qui fait élire le plus de ses candidats est invité à former le gouvernement. À moins qu’une coalition formée de plusieurs partis se présente au lieutenant-gouverneur pour revendiquer le pouvoir. Cela s’est fait il y a très longtemps – je crois que la dernière fois, c’était en 1886.

Fait tout aussi important, il a accepté le résultat électoral bien que crève-cœur sans jamais jouer la carte des «élections volées» et des «résultats truqués» à la façon Donald Trump. Lorsque des pressions dans la frange extrémiste de son mouvement l’ont encouragé à crier aux élections volées, il leur a tenu tête, répétant que le vote s’était tenu dans les règles.

Une attitude aussi responsable représente en soi une contribution démocratique notable. Constatez ce que les folies de Trump ont causé comme dommage aux institutions américaines.

Aussi notable cette contribution puisse-t-elle être, le parti d’Éric Duhaime n’a fait élire personne. Et c’est ça, le nerf de la guerre.

Un plate NON

Si nous pensons qu’Éric Duhaime a joué la carte de la démocratie de façon saine et exemplaire, il faudrait que les constitutions démocratiques lui retournent l’ascenseur.

Si nous croyons qu’il a canalisé vers les voies démocratiques un mouvement qui cherchait sa voie, il serait utile de prouver à ceux qui l’ont suivi qu’ils ont eu raison. 

Il faudrait prouver qu’ils ont tort à ceux qui sont prompts à croire que tout est arrangé et que le «système» travaille contre eux.

L’Assemblée nationale et sa présidente ont raté cette occasion. Ce non était la solution simple, mais une erreur.

Certains disent avoir peur de créer un précédent qui ouvre la porte à trop de cas. Autant de votes et aucun siège, cela n’était jamais arrivé dans l’histoire des élections au Québec.

Les “constitutions démocratiques”, dans le cas présent, se résument à presque 1,35 millions de dollars en contribution publique pour chaque année d’ici le prochain scrutin, ce qui est loin d’être négligeable pour un parti qui n’a fait élire aucun de ses candidats. Et ce sont ces sommes qui prouveront à ceux qui l’ont suivi qu’ils ont eu raison. Quant aux choses qui ne sont jamais arrivées dans l’histoire des élections au Québec, il y en a pratiquement à chaque scrutin général. Par contre, si l’on ouvre la porte aux revendications du PCQ, d’autres voudront obtenir les mêmes bénéfices. Et à ce moment-là, où devra-t-on fixer la ligne? Pourra-t-on déroger s’il manque quelques dizaines de votes pour obtenir le minimum requis? Ou serait-ce quelques centaines? À ce prix-là, autant accorder un bureau à l’Assemblée nationale à chaque parti dûment enregistré auprès d’Élections Québec. S’il faut respecter le vote de ceux et celles qui se sont donné la peine de voter, il faudra allouer des installations similaires – et du personnel – pour représenter les 56,316 personnes qui ont annulé leur vote. Bref, on peut aller très loin, dans cette voie.

À un moment donné, il faut savoir reconnaître une victoire, et assumer une défaite. Éric Duhaime a perdu, il l’a fait honorablement, et maintenant, il doit l’assumer. D’ici au prochain scrutin, il pourra toujours marauder certains députés insatisfaits de leur sort, comme il a su le faire avec Claire Samson, dans le temps. S’il obtient du succès, il obtiendra les mêmes avantages qu’il avait avant les élections, mais cette fois, avec un butin de guerre plus élevé que jamais.

Crise fédérale: Il faut agir. Maintenant!

Nous en sommes au 15e jour de la crise ferroviaire autochtone fédérale qui paralyse les transports ferroviaires d’un bout à l’autre du pays. D’abord, les autorités n’ont pas réagi, puis les blocages se sont multiplié au point que, tel que prévu par plusieurs, ce n’est plus vraiment une cause autochtone qui motive tout ce brouhaha, mais un peu n’importe quoi.  On se ramasse une gang, on s’en va à un point donné (une rue, un passage à niveau, qu’importe…), on accroche des pancartes, dont une ou deux où l’on peut lire “Wet’suwet’en”, et on fout le bordel.

Ceci est le résultat d’avoir élu ce que Trudeau-le-père appelait des “pleutres”, c’est-à-dire des êtres sans colonne vertébrale, à la tête du pays.  Le pleutre-en-chef étant, bien malheureusement, Trudeau-le-fils.  Le paternel doit se retourner dans sa tombe, d’ailleurs; lui qui n’a pas hésité à faire voter la Loi des mesures de guerre, à la demande du Québec, et de la ville de Montréal, pour “casser” le Front de libération du Québec (FLQ), en octobre 1970, mobilisant l’armée dans les rues de Montréal, faisant suite à son célèbre “…just watch me!”.  Dans le cas de Trudeau-le-fils, on watche, on watche, on watche,… mais il ne se passe rien.

Évidemment, d’aucuns font remarquer qu’une intervention, policière ou militaire, risque de créer une nouvelle “crise d’Oka”, où une intervention policière, en 1990, s’est soldée par la mort d’un membre de la Sûreté du Québec (SQ), le caporal Marcel Lemay, 31 ans.

La chose à faire, c’est d’abord d’y aller de façon calculée.  D’abord en envoyant un émissaire du gouvernement auprès des chefs héréditaires de Wet’suwet’en, pour ouvrir un dialogue.  Il faudra bien faire comprendre à ces chefs que la blague a assez duré, et qu’il y aura des conséquences à refuser de laisser le pays fonctionner.  En cas de non-réponse, ou de refus, l’armée va ouvrir les voies, et démantèlera les barricades, c’est à dire qu’elle va établir la sécurité des lieux en premier, avec tout ce que cela comporte.  Et s’il y a des morts, il faudra vivre avec.

Ensuite, il faudra une refonte totale de la Loi sur les indiens, à commencer par son nom.  Une refonte qui permettra aux peuples des Premières nations de faire pas mal tout ce qu’ils veulent sur leur territoire, mais leur interdira toute entrave dans les corridors de services, que ce soit routes (autres que municipales), voies ferrées, pipelines, etc., et ce sous peine de perdre tous leurs droits, y compris celui du territoire.  Une loi-cadre, qui établira les pouvoirs de chacun, et les sanctions en cas de non-respect.  Il faut faire en sorte que la nouvelle loi soit une entente entre deux peuples, et que chacun de ceux-ci y trouve son profit, mais sache également quelles sont ses obligations.  Ainsi, la balle sera dans leur camp.

Certains me trouveront plutôt radical de vouloir passer tout de suite à l’armée.  Je leur répond qu’à cause du laxisme dont le gouvernement fédéral a fait preuve jusqu’à maintenant, il faut escamoter ce que j’appellerais les “étapes intermédiaires”; il faut montrer que quelqu’un, quelque part, a mis le poing sur la table.  Dans le présent cas, il ne reste plus que la gouverneure générale, Julie Payette, mais bon, ça ira pour cette fois.  Il ne faut pas oublier non plus qu’il y a l’étape de l’émissaire, avant d’envoyer les militaires.  Bien sûr, il faut un individu qui a suffisamment d’étoffe pour pouvoir regarder ces chefs héréditaires dans les yeux sans broncher.  “Lasagne”, ou le soldat Patrick Cloutier, n’étant plus disponibles, je pense, plus sérieusement, à un homme de la trempe de Lucien Bouchard, par exemple.  Je suis convaincu qu’il y a, quelque part dans le Canada, une personne de cette envergure.

Une chose est sûre; Justin Trudeau est disqualifié d’office.

3e lien Québec-Lévis: Vous oubliez un détail ou deux, madame Hachey!

Je viens de lire une chronique d’Isabelle Hachey, sur le site web de La Presse, intitulé “L’éléphant dans la pièce”.  Quoique bien instructif, particulièrement au sujet de la Katy Freeway (Interstate-10), un monstre de 26 voies qui traverse Houston, au Texas, ce texte de madame Hachey ne prouve rien en ce qui concerne le 3e lien Québec-Lévis, dont la dernière annonce du ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, nous permet désormais de savoir qu’il prendra la forme d’un tunnel.

Il ne prouve rien parce que l’augmentation du nombre de véhicules aurait sans doute lieu, qu’il y ait nouveau lien ou pas. Le problème, c’est que nos bons gouvernements ne planifient pas le nombre de voies disponibles sur le réseau routier en fonction de la potentielle augmentation du volume de la circulation, mais plutôt en fonction des belles annonces qui, espèrent-ils, se traduiront par des votes en leur faveur dans les urnes, aux prochaines élections. À preuve, le pont Samuel-de-Champlain, inauguré en grandes pompes cette semaine; malgré sa “bénédiction” par un chef Mohawk, il n’améliorera pas la circulation entre Montréal et sa rive-sud. Pourquoi? Parce qu’à l’instar de l’ancien pont Champlain, inauguré en 1962, et qui sera définitivement condamné ce lundi, le nouveau pont fut construit avec trois voies par direction, alors qu’il en aurait fallu au moins cinq.  Parce que la population, entre autres, a définitivement augmenté, des deux côtés du fleuve, depuis 57 ans.

Même le gouvernement actuel, dont le parti en est à sa première expérience au pouvoir, s’est fait prendre à ce même petit jeu, en promettant un tunnel au lieu d’un pont, ainsi qu’une autre infrastructure, un pont à haubans, pour rejoindre l’île d’Orléans, en remplacement du vieux pont suspendu.  Juste ça, c’est au moins un demi-milliard de dollars jeté par-dessus bord! Il aurait été mieux de construire un seul pont pour relier l’île, y mettre un échangeur, et poursuivre vers la rive-sud, quitte à y aller en tunnel, quoique j’aurais préféré un autre pont, question de permettre une deuxième option pour le transport des matières dangereuses.

Et ça, c’est l’autre détail oublié par madame Hachey; le camionnage.

À Montréal, il se perd quelque chose comme deux milliards – peut-être même davantage –  par année, à travers l’économie, juste dans les bouchons de circulation, via les retards qu’ils provoquent. Le 3e lien Québec-Lévis sert principalement à éloigner le jour où la grande région de Québec deviendra aussi congestionnée que celle de Montréal, parce que l’économie verte a beau promouvoir les commerces de proximité, il n’en demeure pas moins que ceux-ci ne reçoivent toujours pas leurs marchandises par téléportation! Et ce n’est pas demain la veille du jour où cela va se produire. L’économie a besoin de routes. De plus, prenez les voitures électriques, si prisées par nos amis verdoyants; elles devront toujours bien rouler quelque part!  Bref, il faudra toujours des routes. Et comme la population augmente, la demande de routes aussi.

Ce n’est pas tout le monde qui veut – ou qui peut – se payer un appartement, ou un condo, dans la vieille capitale; je lisais dernièrement qu’un terrain, à Québec, pour une construction résidentielle, pouvait se détailler jusqu’à 175,000$, ce qui est carrément inabordable pour les familles de la classe moyenne. Un tel coût poussera définitivement ceux-ci vers les banlieues, que ce soit Donnacona, ou Beaumont, où le prix des terrains résidentiels se situe plutôt dans les 60,000 à 75,000$; l’économie représente presque tout le coût de la maison! Or, en bagnole, sans trafic, Google Maps donne un trajet qui se réalise, dans les deux cas, en 36 minutes. Quand on clique sur l’icône des transports en commun, encore une fois dans les deux cas, il n’y a rien! Niet! Comme dans “zéro, pis une barre”! Google indique:

“Désolé, nous n’avons pas pu calculer l’itinéraire en transports en commun entre « Québec » et « Donnacona » .”

Idem pour Beaumont, by the way!

Peut-être existe-t-il du transport en commun, entre ces villes et Québec, mais Google Maps, manifestement, n’est pas au courant.  De toute façon, s’il y avait eu une véritable demande de transport en commun entre les deux rives du fleuve, le vénérable pont de Québec aurait très bien pu servir de voie privilégiée pour établir des lignes de train de banlieue.

Autrement dit, qu’on ne vienne pas essayer de me faire brailler avec le concept de “circulation induite”; c’est un concept aussi vague que celui des “retombées économiques”, et ce même si la très grande majorité des festivals, à travers la belle province, dit baser son existence sur cette théorie.  Isabelle Hachey a beau amener trois métaphores pour tenter d’expliquer l’inutilité du 3e lien Québec-Lévis, elle ne me convainc pas du tout.  Au contraire, je lui répondrai par une seule; ce n’est pas parce que l’on rapetisse la conduite d’eau que les gens, au bout de celle-ci, auront moins soif.

Moi, voter pour Rambo Gauthier? JAMAIS!

C’était un secret de Polichinelle, et cela s’est finalement confirmé au début de cette semaine; tel que mentionné sur le site web de la SRC, Bernard “Rambo” Gauthier se présente en politique, ramassant la chefferie de l’ancien Parti des sans-partis, et créant une nouvelle entité, Citoyens au pouvoir.  En fait, sur le site du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), la formation s’appelle “Sans parti – Citoyens consultants”, mais on imagine fort bien que les dirigeants du parti feront en sorte que tout cela s’aligne sur l’appellation “Citoyens au pouvoir” dans les prochaines semaines.

En fait, ce parti représente… on ne sait trop quoi pour l’instant; son co-porte-parole (formule empruntée à Québec solidaire), Frank Malenfant, mentionne que «Nous ne sommes pas un parti de gauche ou de droite, indépendantiste ou fédéraliste», définition utilisée aux débuts de la Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault.

Moi, j’y vois autre chose!

On semble vouloir profiter de ce que certains appellent l’effet Donald Trump, c’est à dire de se déclarer contre l’establishment en place.  Dans ce sens, Rambo Gauthier se pointe devant les médias en échappant un sacre de temps en temps, pour se montrer proche du peuple.  Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il travaille toujours – sauf erreur – pour la FTQ-Construction, organisation qui représente elle-même, pour une part qui est loin d’être négligeable, l’establishment en question.  Voyez-vous, la FTQ est l’une des centrales syndicales les plus puissantes au Québec, avec des centaines de milliers de membres, dont une bonne partie dans la fonction publique.  En plus, de par le Fonds de solidarité, et sa participation dans de nombreuses entreprises, la FTQ est aussi l’un des plus gros employeurs de la province.  Donc, en plus d’être boss et syndicat, faudrait que la FTQ prenne le pouvoir politique?

Si cela arrivait, le Québec se retrouverait au rang de la Corée du Nord!  Parce que n’oubliez pas que Bernard Gauthier n’a pas hérité du surnom de Rambo en raison de la ressemblance de sa coupe de cheveux avec le personnage interprété par Sylvester Stallone!  Gauthier est connu, et reconnu, pour ses méthodes disons convaincantes, l’intimidation et le harcèlement faisant partie de son arsenal de base.  Avec ce type au pouvoir, le Québec aurait son Kim Jong-Un bien à lui!  Bref, si ce scénario d’apocalypse se produisait, bien des péquistes s’ennuieraient… de Jean Charest!

Alors si vous me demandez mon vote pour Rambo Gauthier, ma réponse tient en un mot; JAMAIS!

Grèce: Un bel exemple pour le Québec

Cela fait des lunes que d’aucuns – dont votre humble serviteur – disent que le Québec s’en va dans un mur, mais il était toutefois difficile d’illustrer, par un exemple ou autrement, à quoi cette situation pouvait bien ressembler; si certaines faillites commerciales sont plus retentissantes que d’autres, on nous rappellera toutefois que lorsqu’il s’agit de gouvernements, ce n’est pas pareil.

Mais depuis quelques semaines, une superbe image nous vient à la rescousse.  Ce qui se passe en Grèce démontre maintenant mieux que jamais ce à quoi pourrait ressembler le mur vers lequel le Québec se dirige.  Bien sûr, tout n’est pas identique, mais les éléments de base y sont; des emprunts lourds, une dette énorme, des intérêts qui coûtent les yeux de la tête, tout cela jumelé à des décisions administratives et budgétaires qui laissent parfois songeurs.

Évidemment, pour la gauche, la Grèce est la victime du système bancaire!  Dans un article en anglais dont un ami m’a envoyé un lien, on lit que tout a commencé lors de la crise des subprimes, en 2008, alors que le texte se termine en encourageant tous les grecs à aller aux urnes pour rejeter la proposition lors du référendum, à la suite duquel les électeurs ont dit « OxI » (non) à hauteur de 61,31%.  Dans les faits, le problème grec existe depuis des décennies.  Sauf que maintenant, les grecs viennent de frapper le mur!

Avec ce référendum, le premier ministre Alexis Tsipras a pris un dangereux pari; il a voulu se donner plus de fermeté en disant que son peuple était derrière lui pour rejeter la proposition de ses créanciers.  Du coup, ces derniers ont durci leur position, et le lundi 13 juillet dernier, la Grèce a dû accepter – à contre-coeur – un plan de redressement encore plus sévère que celui rejeté lors du référendum.  Tsipras se retrouve donc dans une situation fort embarrassante; il ne peut pas respecter les promesses sur lesquelles les électeurs lui ont donné le pouvoir en janvier dernier.  Des dissensions ouvertes, tant au sein de la coalition au pouvoir que dans son propre parti, ont mis en danger l’approbation, par le parlement grec, dudit accord, approbation nécessaire pour permettre au gouvernement de recevoir l’aide financière de quelque 83 milliards d’euros comprise dans ce troisième plan de secours.  Cette approbation fut finalement acquise grâce au vote favorable de plusieurs députés de l’opposition.

Au fond, ce qui arrive aux grecs correspond exactement à ce qui arrive à ceux qui dépensent davantage que ne le permet leurs revenus; les créanciers saisissent les biens, et se remboursent.  Sauf que comme il s’agit d’un gouvernement, on ne saisit pas les biens comme tel, mais on émet des conditions qui reviennent au même; privatisations de sociétés d’état, réformes des retraites, mise à l’ordre des finances du pays, mesures d’austérité (des vraies, pas comme celles du Québec), bref, le gouvernement grec n’est plus maître chez lui.

On viendra nous dire que les différences entre la Grèce et le Québec rendent la situation bien peu semblable.  Voyons voir.

D’abord, la gestion budgétaire du gouvernement.  Là-dessus, les différences sont bien peu nombreuses; les conditions de travail et de retraite des fonctionnaires grecs, par exemple, qui furent signées par le gouvernement, étaient au-dessus des moyens du peuple, comme c’est le cas chez nous.  Et comme chez nous aussi, le gouvernement a favorisé l’augmentation des revenus – entre autres via l’emprunt – plutôt que la réduction des dépenses pour tenter de boucler son budget.  Il paraît qu’en Grèce, le budget est déficitaire une fois sur deux depuis la Seconde guerre mondiale.  Évidemment, quand on se fie continuellement sur l’endettement pour payer ses fonctionnaires et ses retraités, un jour ou l’autre, on atteint la fin des haricots.  Au Québec, on s’est rendu compte de la situation, et on a voté la loi 3, visant à reprendre le contrôle des régimes de retraite des fonctionnaires municipaux.  Cette loi fait toujours des mécontents – les policiers s’habillent toujours comme des clowns, mais on nous dit que les résultats seront concluants, chose que seul le temps saura nous confirmer.

Ensuite, la gouvernance en général.  Le parti d’Alexis Tsipras, Syriza (extrême-gauche), fut élu sur un discours prétextant que le remboursement de la dette n’est pas une urgence, et que les mesures d’austérité mises en place par l’ancien gouvernement – et avérées inefficaces parce que mal appliquées – ne sont pas nécessaires.  Un discours semblable à ce que prétendent ici Québec solidaire et le Parti québécois.  Or, nous savons tous ce qui nous attend lorsque nous ne remboursons par nos dettes à temps.  Et il en va de même pour les gouvernements.  Heureusement pour nous, des aides sont disponibles; comme Québec se porte garant des dettes municipales, Ottawa se porte garant des dettes des provinces.  Et puisque contrairement à la France, et aux USA, ne serait-ce que temporairement, le Canada n’a jamais perdu sa cote de crédit AAA, le Québec, malgré qu’il soit porteur de l’une des cotes les plus basses des provinces canadiennes, parvient toujours à emprunter à des taux d’intérêt acceptables.

Il reste que le Québec devrait prendre acte de ce qui se produit présentement en Grèce afin de prendre les mesures nécessaires pour éviter de se retrouver dans une pareille situation.