La théorie de la “circulation induite”; rien d’autre qu’une théorie

On l’a vu à maintes reprises, dernièrement; dès qu’il est question d’un projet routier, les environnementalistes nous sortent continuellement la théorie de la “circulation induite”, selon laquelle l’ajout d’une nouvelle voie de circulation attirera de nouveaux usagers qui, à terme, ramèneront la situation à la case départ, à savoir des bouchons de circulation.

Évidemment, ces chers amis environnementalistes ne précisent pas que les gens se retrouvent dans les banlieues non pas à cause de l’ajout d’un nouveau pont, ou d’une nouvelle autoroute, mais plutôt à cause du prix des propriétés dans la ville-centre qui, au fil des ans, est carrément devenu inabordable. Ainsi, quiconque voudra quitter le statut de locataire devra s’expatrier, souvent à des dizaines de kilomètres de son lieu de travail.

Il faudrait expliquer que la théorie de la circulation induite ne s’applique pas qu’à la circulation; elle s’applique à tout.

On se souvient tous du prolongement de la ligne orange, du métro de Montréal, vers Laval; quelle excellente idée cela devait être, pour les gens de Laval, qui allaient enfin pouvoir se diriger au travail sans leur voiture. Ce fut effectivement excellent pour eux, mais beaucoup moins pour les gens de Montréal-Nord qui, du quai de leurs stations, regardent désormais passer des rames de métro remplies à capacité.

Imaginons que le réseau de la santé, lui aussi rempli à capacité, soit dans l’obligation de construire un nouvel hôpital. Verra-t-on nos amis écolo s’insurger contre la nouvelle construction? Bien sûr que non; ils diront que l’ajout d’un nouveau centre hospitalier viendra prêter main forte au réseau qui est au bord de l’éclatement. Pourtant, le nouvel établissement recevra des patients qui, à terme, le rempliront lui aussi, remettant le réseau dans la même situation qu’avant.

Tout cela pour démontrer que la théorie de la circulation induite, si chère aux environnementalistes, n’est rien de plus… qu’une théorie. Dans les faits, autant le réseau de la santé que le réseau routier sont régis par des lois naturelles, soit celles de l’offre et de la demande. Or, dans l’un ou l’autre des deux réseaux, l’offre n’a jamais suivi la demande, ce qui fait que celle-ci est toujours plus forte que l’offre. Les gouvernements, qui sont responsables de l’offre, invoquent toutes sortes de raisons pour se justifier, mais au final, on se retrouve, encore une fois, avec la théorie de Bastiat, “Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas”.

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Réponse à Marie-Claude Lortie: Pas besoin d’une charte pour ça!

Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, je vous invite à lire un texte de Marie-Claude Lortie, publié sur La Presse+, et intitulé “Purement dément”.  Dans ce texte, elle aborde une question qui soulève à quel point certaines civilisations peuvent avoir des façons de faire tout simplement horribles, et si je suis d’accord sur le fond, je ne le suis pas sur la forme.  Je m’explique.

Son texte prend racine sur une question qu’elle a posé au directeur de l’école polyvalente Henri-Bourassa, à Montréal-Nord, Jean-François Bouchard, au sujet des crimes d’honneur.  En fait, elle a demandé, en rapport avec la célèbre affaire Shafia, où 4 personnes (dont l’une des filles de la famille qui a fréquenté ladite école, pendant une période relativement courte) sont mortes dans ce qui semble être ce qu’on appelle un crime d’honneur, s’il y avait d’autres cas semblables, maintenant, ce à quoi le directeur a répondu oui.  Elle parle ensuite de façons de faire, qui ont cours dans certaines familles, dont entre autres la demande d’émission de “certificats de virginité” faites auprès de médecins.

Évidemment, elle se dit tout à fait contre de telles pratiques, et mentionne que les directives du Collège des médecins à ses membres sont claires, à ce sujet, à savoir que de tels certificats ne doivent pas être émis, et ce peu importe qui en fait la demande.  Je précise que je suis d’accord avec madame Lortie sur ce point.  Là où je m’objecte, c’est le lien qu’elle fait entre le choix de société de bannir une telle pratique, et l’adoption de la Charte des valeurs québécoises, lien qu’elle fait subtilement dans la toute dernière portion de son article.

L’adoption de la Charte des valeurs québécoises, le cas échéant, n’apportera rien de neuf en ce qui concerne les pratiques archaïques de certains peuples vivant désormais au Québec.  La charte ne vise que des questions esthétiques, comme le port du voile, ou du crucifix, chez les fonctionnaires, et les travailleurs des milieux public et para-public, ainsi que certains accommodements, principalement en milieu de travail.  Elle ne touche en rien les us et coutumes des québécois, autant ceux d’hier que ceux d’aujourd’hui.

Ce qu’il faut, pour mettre fin à des pratiques comme celles des demandes de certificats de virginité, c’est une loi qui condamnera au criminel un médecin qui répondra par l’affirmative à une telle demande.  Ainsi, appuyé par ce type de loi, n’importe quel médecin pourra répondre, en regardant droit dans les yeux la personne qui en fera la demande, qu’une telle pratique est illégale.  Une telle loi pourrait être assortie d’un ajout, aux deux chartes des droits actuelles, spécifiant que personne n’a droit de décision sur le corps d’autrui, sauf dans des cas bien spécifiques.

Bien sûr, il faudra trouver une formule qui n’entrave pas les libertés actuelles des personnes, et qui respecte tout le monde.  Et pour cela, les gouvernements ont de très nombreux juristes à leur service.

A-25 (2011): La visite de l’oeuvre

Samedi dernier, le 14 mai, la compagnie Concession A25 avait convié le public à une visite de l’oeuvre, à moins d’une semaine de son ouverture à la circulation.  Malgré le temps maussade, ce sont environ 5000 personnes, selon le site web du consortium, qui ont défié le mauvais temps, afin de passer à l’histoire.  Après tout, l’ouverture d’un tel pont ne s’était pas vue depuis de nombreuses années!

Il y avait beaucoup de monde, samedi dernier, lors de l’ouverture au public du pont de l’A-25.

J’arrive à la hauteur de la première paire de tours, qui supportent les haubans.

L’un des principaux joints de dilatation de l’ouvrage.  Il est suggéré de ne pas échapper sa menue monnaie dans les ouvertures du joint,…

…car elle risque de se retrouver directement dans les eaux de la rivière des Prairies!

Qui dit ouverture au public dit bien sûr plein de trucs, dont les structures gonflables, que l’on voit en arrière-plan, et les traditionnels amuseurs publics, pour les enfants,…

…alors que les amuseurs publics pour les adultes faisaient aussi partie de la fête.  La Sûreté du Québec (SQ) avait un kiosque, sur place, pour distribuer de l’information.

Ici, un camion de la compagnie Miller Paving, le membre du consortium qui veillera à l’entretien, et aux réparations, sur l’ensemble du projet.

Lors de la présentation des invités d’honneur, sur la scène, du côté de Laval, on a demandé aux gens présents de fermer leurs parapluie, pour quelques secondes, le temps que ce photographe, tout en haut de la tour, croque sur le vif un portrait de la scène, et des gens présents, pour la postérité.  On peut voir la photo prise sur le site du consortium, au www.a25.com, parmi les photos prises lors de l’événement portes ouvertes.

Pour ceux qui ne croyaient pas qu’un photographe puisse se hisser au sommet de l’une des tours à haubans du pont, voici la preuve qui vous confondra.  Si vous avez l’impression que la photo est un peu floue, il ne s’agit pas d’une impression; il faisait froid, il pleuvait, j’étais avec le zoom, et je n’avais pas apporté mon trépied.

Évidemment, comme dans tout événement d’importance, les notables y vont de leurs discours.  Nous assistons à l’allocution du maire de Laval, Gilles Vaillancourt.  Il était fier de dire que sur une liste de demandes qu’il avait déposée en 1984, il y avait deux priorités incontournables; le métro, et le pont dans l’est.  Il aura fallu quelque chose comme 27 ans, mais quand on regarde le pont, l’attente en a valu la peine!  Les discours furent suivis d’un spectacle de Marie-Ève Janvier et de Jean-François Breault.

Tout juste derrière le portique de signalisation, les deux autres portiques supportent l’équipement de détection des véhicules, qui servira à « collecter le péage », en quelque sorte, ou à tout le moins, à recueillir les informations relatives au péage.  Sous le portique, juste au-dessus de la voiture de la SQ, ce sont les détecteurs de transpondeurs, qui liront la puce électronique incorporée dans le transpondeur, lors du passage.  Il y a aussi des projecteurs, et des caméras, pour photographier la plaque d’immatriculation des véhicules non-munis d’un transpondeur.

Quant à ces bidules, installés sur l’une des tours à haubans, sur le coup, je n’avais aucune idée de leur utilité.  Mais en y regardant à deux fois, ils sont situés à plus ou moins 2,3 mètres de la surface de roulement du pont.  Peut-être servent-ils, finalement, à détecter les véhicules qui mesurent plus de 230 centimètres de hauteur, pour lesquels le tarif du passage est établi selon le nombre d’essieux.

En roulant sur le pont, depuis Laval, vous profiterez d’une superbe vue sur les édifices de Montréal-Nord.  Enfin, si votre véhicule est suffisamment haut pour voir par-dessus le parapet, bien sûr.

Évidemment, plus on approche, meilleure sera la vue.  Il est à noter que ces barrières furent ajoutées à titre d’éléments de sécurité, pour l’ouverture au public; elles seront retirées avant l’ouverture à la circulation.  En passant, le pont est doté d’une passerelle multifonctionnelle, pour les piétons et les cyclistes, du côté aval du pont.

Sur le nouveau pont de l’A-25, on ne blague pas avec les grilles d’égout pluvial; celles-ci sont boulonnées en place!

C’est sur cette autre image de la foule, qui assistait, à ce moment-là, au début du spectacle, que je termine ce bloc de photos.

Curieusement, les kiosques d’information, les trucs pour les enfants, et tout ça, étaient sur le pont comme tel, tout comme la scène, mais plus précisément du côté de Laval.  Du côté de Montréal, rien du tout!  Il faut spécifier, ici, qu’à l’origine du projet actuel, soit au début des années 2000, la ville de Montréal ne voulait pas du pont, et de ce tronçon de l’autoroute 25.  Aussi, c’est un peu un pied-de-nez que le maire de Laval a fait aux montréalais, malgré que ceux-ci vont aussi en profiter.

Ne reste plus qu’à « compter les dodos », avant l’ouverture à la circulation!

Affaire Villanueva: Sur quoi enquête-t-on, au juste?

C’est aujourd’hui que débutait l’enquête publique du coroner sur les événements entourant la mort de Fredy Villanueva, survenue le 9 août dernier, à Montréal-Nord.  Une dépêche du réseau LCN, reprise par le site Canoë, raconte que d’autres témoins se désistent de l’enquête, et refusent de témoigner devant le coroner ad hoc, le juge Robert Sansfaçon.  C’est notamment le cas des deux jeunes qui furent blessés, lors des événements.

La dépêche raconte ensuite que l’avocat de la famille Villanueva, Me Gunar Dubé, s’étend sur le sujet de la même façon que l’ont fait les groupes intéressés, qui se sont tous désistés par la suite, à savoir que le fin mot de l’affaire ne pourra être connu que si l’on prend le temps d’analyser les rapports entre les forces policières et les minorités visibles.  Il dit également que compte tenu du désistement de tous les groupes intéressés, l’enquête manque maintenant de crédibilité.

Je ne suis pas d’accord avec le constat de maître Dubé.  D’abord, l’enquête doit faire la lumière sur les circonstances de la mort de Fredy Villanueva, et non pas sur les circonstances de la vie à Montréal-Nord depuis plus de vingt ans.  Les rapports de force entre les policiers et les minorités visibles peuvent très bien être analysés lors d’une commission d’enquête, qui ratissera beaucoup plus large.  Que quiconque travaillant à l’enquête actuelle me corrige si je suis dans le champ, mais cette enquête, du juge Sansfaçon, doit déterminer, en gros, si la décision, de ne pas accuser les deux policiers impliqués dans l’affaire Villanueva, puisse être revue, à la lumière de nouveaux éléments de preuve, qui auraient pu échapper aux enquêteurs, lors de la première enquête du coroner.  Cela peut comprendre les rapports entre les policiers impliqués lors des événements et les personnes présentes, mais n’a rien à voir avec les rapports entre les policiers et les gens appartenant à des minorités visibles, dans la vie de tous les jours.  Il s’agit de deux choses tout à fait différentes, qui peuvent être évaluées lors de deux enquêtes tout aussi différentes.

De plus, que l’on me corrige si je me trompe, mais je crois que d’autres enquêtes – ou commissions d’enquête – ont déjà étudiées ces relations, dans le passé.  Si c’est le cas, il faudra vérifier si les recommandations, faites à l’époque, ont été appliquées, et le cas échéant, dans quelle mesure elles ont été efficaces.  Et cela non plus n’a rien à voir avec l’affaire Villanueva; il s’agit d’un domaine beaucoup plus large, qui demandera des moyens tout à fait différents.

Je terminerai en mentionnant que s’il y a des organismes qui ont perdu de la crédibilité, dans toute cette affaire, ce sont surtout ceux qui se sont montrés intéressés, et qui se sont désistés ensuite.  Je pense entre autres à la Ligue des Noirs du Québec, dont diverses prises de position, dans le passé, ont été vivement contestées, et ce même par des noirs.

Manif du COBP: Une trentaine d’arrestations, encore une fois

À chaque année, depuis 1997, le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP) organise une manifestation, que l’on pourrait très bien aborder comme étant leur propre PPP, ou « Party de provocation des policiers ».  C’est vrai; à chaque fois que le COBP organise sa manif du 15 mars, des manifestants provoquent les policiers, et des arrestations ont lieu.  Cette année, on parle d’une trentaine, selon cette dépêche de la Presse canadienne, et reprise par le site Canoë.

C’est pareil à chaque fois.  On dit publiquement que l’on veut que ça se passe calmement, dans l’ordre, mais la situation déborde régulièrement, et plusieurs arrestations ont lieu.  Dans un article publié vendredi, dans La Presse, on écrit que « Le COPB reproche notamment au président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, de défendre le travail des policiers impliqués dans les événements de Montréal-Nord. Il critique aussi le fait qu’il ait déclaré, dans une entrevue au Journal de Montréal, que la répression faisait partie des tâches des policiers. »  Il faudrait peut-être rappeler, aux dirigeants du COBP, que la principale tâche des policiers consiste au maintien de l’ordre, et de la sécurité publique.  Or, les policiers n’ont d’autre choix que d’user de répression, quand vient le temps d’intercepter des individus qui troublent l’ordre et la sécurité publique.  Sinon, comment vont-ils faire?  Leur offrir une partie de dés?

Il est clair que le COBP n’évolue pas, dans sa façon de faire, et ce depuis 1997.  Il faudra, un jour ou l’autre, que le collectif se rende à l’évidence, et laisse les policiers faire leur travail.  Parce que s’il continue à organiser des manifestations qui n’ont pour seul but que de provoquer les policiers présents, un bon jour, ceux-ci appliqueront la méthode forte, et arrêtera tout le monde, en utilisant la force nécessaire.  D’ici-là, je suis tenté de rebaptiser ce collectif; je vais l’appeler « Collectif en faveur de la provocation policière » (CFPP).

MISE À JOUR – 16 mars 2009, à 16h35.

À la lumière des journaux de ce matin, ce n’est pas une trentaine, mais plutôt au-delà de 200 arrestations, qui ont eu lieu, suite à la manifestation des provocateurs des policiers.  Au point que certains organismes communautaires, qui viennent en aide aux marginalisés, commencent à en avoir ras-le-ponpon.