La route 2 – (6) De Montmagny à La Pocatière

Lors de notre dernière pause (en juillet 2011, quand même!), nous étions à l’entrée de Montmagny.

À l’approche du secteur urbanisé, je soupçonne un axe différent de la route 132 actuelle; selon ce que je vois par l’entremise de Google Maps, à la hauteur de l’avenue Jacques-Pozé, la route 132 actuelle a probablement formé un axe avec la rue Saint-Jean-Baptiste Ouest.  De nos jours, il faut prendre Jacques-Pozé, et Saint-Jean-Baptiste Ouest sera la première à votre gauche.  Par contre, malgré cet alignement, si je me fie à des notes historiques, sur le site web de la ville de Montmagny, le boulevard Taché fait partie du paysage de Montmagny depuis bien avant 1950, ce qui porte à croire que finalement, la route 2 était la même que la route 132 actuelle.

Environ 850 mètres passé l’avenue Jacques-Pozé, nous arrivons à l’intersection du chemin des Poirier (route 228), puis, un demi-kilomètre plus loin, celle de l’avenue Sainte-Brigitte, qui marque le “point zéro” de la ville de Montmagny; c’est à ce point que les rues (axes parallèles au fleuve), et les avenues (axes perpendiculaires au fleuve) changent de nom, les “est” devenant “ouest”, et les “nord” devenant “sud”, ou vice-versa, selon la direction dans laquelle on circule.  C’est à 1,2 kilomètres de là que l’on arrive au pont de la rivière du Sud.  Par la suite, nous traversons un secteur urbanisé, qui s’étend sur 1,3 kilomètres, soit jusqu’à l’avenue Couture, puis on revient à la route campagnarde.

Moins d’un kilomètre passé l’avenue Couture, la rue du Régiment, qui s’étend sur environ 700 mètres, à droite, semble être un ancien axe de la route 2, mais comme les images de Google Earth sont moins précises, depuis le centre-ville de Montmagny, il devient impossible de définir si les changements d’axe routier datent d’avant, ou d’après 1950.  300 mètres après la jonction est de la rue du Régiment, on verra à gauche le chemin d’accès à l’aéroport régional de Montmagny.  C’est à peu près à cette hauteur que le boulevard Taché Est devient le chemin des Pionniers Ouest, signe que l’on change de municipalité, l’est de l’une devenant forcément l’ouest de la suivante, quand on descend le fleuve.  À 2,6 kilomètres de là, la route Bellavance, à droite, relie le chemin des Pionniers au chemin Bellevue Ouest, par delà l’autoroute 20.  Tout de suite après, le chemin du Vieux-Quai, à droite aussi, semble une correction d’axe de la route 2, sur presque un kilomètre.  Sur un peu plus d’un kilomètre, par la suite, les maisons, à gauche, sont limitrophes au fleuve, puis, après un ancien quai gouvernemental, nous verrons à droite la rue du Manoir Ouest, qui est tout simplement l’ancienne rue principale de Cap-Saint-Ignace.  À noter que la rue du Manoir, et le chemin des Pionniers, sont parallèles, à environ 100 mètres l’un de l’autre.

À 800 mètres de la jonction, on croise la route du Petit-Cap, point zéro de l’axe est-ouest, qui permet de rejoindre, outre l’autoroute 20, le hameau de Cap-Saint-Ignace-Station, à deux kilomètres de là, en passant par le chemin Vincelotte.  Un peu moins de 800 mètres plus loin, la route du Souvenir donne un autre accès vers le sud, celui-là en plein coeur du hameau de Cap-Saint-Ignace-Station, puis, 150 mètres après, on se rattache à la route 132 actuelle.  Après les dernières maisons, on roule environ deux kilomètres, sur le chemin des Pionniers Est, puis on se retrouve à nouveau à longer le fleuve, sur 7,5 kilomètres, en passant par l’Anse-à-Gilles, pour arriver au chemin de la Petite-Gaspésie, probablement une correction d’axe; ce chemin fait environ 500 mètres de long, alors que la route 132 actuelle en fait 400!  Vous imaginez donc sûrement les courbes prononcées que cette correction a permis de rectifier.  Après cela, l’occupation du territoire devient graduellement plus dense, puis à moins de 900 mètres, à droite, le boulevard Nilus-Leclerc (route 285) permet de se rendre au village de l’Islet (2,4 km), puis à l’autoroute 20 (4 km).  À un peu plus de 500 mètres de cette intersection, on se retrouve devant l’église, à deux clochers, de l’Islet-sur-Mer.  Sur un autre kilomètre, au cours duquel on croisera le point zéro de l’axe est-ouest de l’Islet-sur-Mer à la hauteur de la rue Notre-Dame, face au Musée maritime, on suivra encore le fleuve, sauf pour une pointe, entre les rues Ouellet et Boucher, puis on sortira du secteur urbanisé, toujours le long du fleuve.

À environ 4 kilomètres de là, plus ou moins à l’endroit où le chemin des Pionniers Est change de nom, pour devenir l’avenue de Gaspé Ouest, nous arrivons au chemin du Moulin, qui prend vers la gauche, et qui croisera à nouveau l’avenue de Gaspé Ouest (route 132) 600 mètres plus loin, tout juste avant le pont de la rivière Trois-Saumons.  Sur cette distance, le chemin du Moulin consiste probablement à un ancien alignement de la route 2, parce que l’intersection semble avoir été réaménagée, et le pont passablement récent.  Avant cela, j’imagine fort bien que l’intersection actuelle en était plutôt une en forme de Y, avec à droite le chemin du Moulin, et à gauche, le pont de la route 2.  Nous entrons à Saint-Jean-Port-Joli.

On poursuit notre chemin sur 6,3 kilomètres avant d’arriver à deux petits changements d’axe de la route 2, à savoir la rue des Artisans, à droite, puis, moins de 300 mètres plus loin, à gauche, la rue de l’Ermitage.  À 250 mètres de là, à droite, le chemin du Roy Ouest, parcourait environ 300 mètres avant de se raccorder à la route de l’Église, aussi la route 26 (route 204).  Le chemin du Roy Est, pour sa part, se raccorde à la route de l’Église à environ 40 mètres au nord; il est probable que le tout fut aménagé pour permettre un meilleur angle d’intersection avec la route 26 qui, probablement à la sortie du village, était en gravier.  Donc, le chemin du Roy Est parcourt 250 mètres avant de se terminer à l’avenue de Gaspé, juste en face de l’église.  Comme le point zéro de l’avenue de Gaspé est à cet endroit précis, je suis porté à croire que le chemin du Roy Est fut le même axe que la route de l’Église actuelle.  La densité d’occupation se maintient, le long de l’avenue de Gaspé Est, sur environ un kilomètre, jusqu’à la rue des Anciens-Canadiens, puis les maisons se dispersent peu à peu.

Après 5,6 kilomètres de la rue des Anciens-Canadiens, on croise la route Elgin, qui marque un changement de nom; la route 2, qui était l’avenue de Gaspé Est, devient la route de la Seigneurie.  Environ 6,5 kilomètres plus loin, nous arrivons devant l’église du petit village de Saint-Roch-des-Aulnaies, puis, à moins de 200 mètres, l’intersection de la route de l’Église, seule véritable jonction importante du village.  À 2,6 kilomètres de là, on atteint le village des Aulnaies, probablement le siège de l’ancienne seigneurie.  Puis, à plus ou moins 500 mètres, la route 2 a été bouleversée par la passage de l’autoroute 20, qu’elle croise à ce niveau; il faudra parcourir presque un kilomètre complet avant que la route de la Seigneurie retrouve son calme, et son axe de 1950.  Après 5 autres kilomètres, la route Jeffrey, qui conduit au petit hameau de Pointe-Rouge, marque un autre changement de municipalité; nous entrons à La Pocatière.

La route 2 – (4) Le chemin du Roy, de Donnacona à Québec

Dans le dernier billet, nous sortions du secteur Les Écureuils, à Donnacona, et après avoir retrouvé la route 138 actuelle, nous avions rejoint un ancien alignement, celui de la rue du Ruisseau, en direction de Neuville.

Par contre, un autre ancien alignement, celui-là beaucoup plus long, mais qui date probablement de bien avant 1950, n’est visible qu’à partir du haut des airs.  À environ un demi-kilomètre de la traversée de la voie ferrée du Canadien National (CN), remarquez un site, le long de la route 2 (route 138), où l’on peut voir derrière une maison, un bâtiment avec la toiture orange.  Regardez les arbres, sur le terrain voisin, puis reliez-les avec une ouverture, parmi les arbres d’un lot boisé, un demi-kilomètre plus à l’est.  À partir de ce point, l’alignement devient beaucoup plus clair; il vient longer le fleuve, sur plus de 2,7 kilomètres, avant de se raccorder à la rue Vauquelin.  Curieusement, la rue Vauquelin suit, elle aussi, le littoral du fleuve, puis vient longer la route 2 (route 138), dans le village de Neuville.  La lecture de l’histoire de Neuville, sur le site web de la ville, permet de comprendre qu’il s’agit de l’alignement de l’ancien chemin de fer de la Great Northern Railway, qui fut en opération de 1908 à 1919.  Eh ben non, ce n’était pas la route 2.  Dommage.  L’actuelle voie du CN, quant à elle, passe au nord du village.  Mais avouez que c’est quand même curieux qu’il reste des vestiges d’un chemin de fer qui a cessé ses activités il y a plus de 90 ans!

Revenons à la route 2, si vous le voulez bien.  Donc, après la jonction de la route 365, et la rue du Ruisseau, on parcourt deux kilomètres et des poussières pour arriver aux premières rues du village proprement dit.  Il est probable que la route 2, en 1950 suive la rue des Érables, à gauche, à l’intersection en pointe, puisque la route 138 actuelle semble passer à travers le village, sans trop tenir compte de l’alignement des autres rues.  D’ailleurs, la route Gravel, qui croise l’autoroute 40, et sur laquelle on a construit un échangeur, ne se termine pas à la route 138, mais bien à la rue des Érables.  Les deux chemins sont plus ou moins parallèles, jamais à plus de 150 mètres l’une de l’autre, la route 138 au sud, longeant le fleuve par moments, alors que la rue des Érables est plus au nord, en-haut du talus.  La route du Quai, à moins de 600 mètres de l’église, sera la dernière rue qui croisera la route 138, alors que d’autres, dont la route Gravel, se rattacheront à la rue des Érables.  Les deux axes se rejoignent à près de 3 kilomètres de l’église, empruntant à nouveau de même alignement.

En direction de Saint-Augustin, un ancien alignement est fermé à la circulation, tout juste après la rue Loriot, mais on le voit très bien, à partir de Google Earth; merci à eux, pour cette photo en très haute résolution, sur laquelle on peut voir plein de détails tout à fait clairement, et ce à aussi peu que 350 pieds d’altitude.  On peut même voir, sur cet ancien alignement, une balançoire, et des tables à pique-nique!  Des entrées privées permettent de relier la route 138 aux maisons, situées à une centaine de mètres de celle-ci.  À environ 800 mètres de la rue Loriot, une rue permet enfin de rejoindre cet alignement, tout simplement appelé Chemin du Roy.  Ne reste plus qu’à savoir si cet alignement date d’avant, ou d’après 1950.  J’ai l’impression que cette année-là, la route 2 utilisait déjà l’alignement actuel, du moins par endroits.  Quoi qu’il en soit, nous allons le suivre, du mieux que l’on peut.  Après environ 600 mètres, une intersection en pointe, qui ramène vers la route 138.  Continuons à droite.  À 1,2 kilomètres plus loin, une autre intersection, cette fois avec la route Girard.  Prenons encore à droite, et après 2 kilomètres et demi, nous nous rapprochons du fleuve, à la faveur d’une autre intersection, cette fois avec la rue Moisan.  De là, le chemin du Roy nous mène à voir de jolies propriétés, et des lots boisés, puis à nouveau, des terres agricoles.  Après un autre 2,5 kilomètres, autre intersection en pointe; la route Racette nous permet de rejoindre la route 138.  Que ferons, cette fois?  Eh oui, encore à droite.

Nous roulons sur moins de deux kilomètres lorsque se pointe une autre intersection; gardons la gauche, cette fois, et montons la pente.  Tout en haut, nous arrivons à un virage à 90 degrés, puis à une intersection; à gauche, la route Tessier, à droite, le rang de la Butte.  Prenons à droite.  Au bout du chemin, tournez à droite, sur la rue de l’Hêtrière, puis au bout, à gauche sur la rue Saint-Félix.  Après la rue Marguerite-de-Rouvray, vous quittez Saint-Augustin-de-Desmaures pour entrer sur le territoire de la ville de Québec, plus précisément à Cap-Rouge.  Chemin faisant, vous verrez apparaître un ouvrage impressionnant; le pont ferroviaire de Cap-Rouge.  Propriété du Canadien National, les gens de la place, et du grand Québec, en général, l’appellent « le Tracel », déformation du mot anglais « trestle », qui signifie un pont s’appuyant sur plusieurs portiques, celui-ci totalisant un kilomètre de long.  Après le pont Galarneau, qui traverse la rivière du Cap-Rouge, un virage à gauche vous amènera à passer sous le Tracel, et à monter la côte de Cap-Rouge.  Au haut de la côte, après être passé sous un autre viaduc ferroviaire, vous roulez maintenant sur le « chemin Sainte-Foy », puisque nous entrons dans l’ancienne ville du même nom.  Après l’intersection du boulevard du Versant nord, et du chemin des Quatre-Bourgeois, vous entrerez dans un secteur où il y a des immeubles en hauteur.  Ne soyez pas surpris si, après ces immeubles, vous vous retrouvez sur l’avenue McCartney; cela n’a probablement rien à voir avec la visite de Sir Paul du même nom, lors des fêtes du 400e de la ville de Québec.  La circulation est déviée sur cette avenue, sur une distance d’environ 800 mètres, et vous revenez sur le chemin Sainte-Foy.  Par contre, si vous tenez à suivre le chemin Sainte-Foy, voici ce qu’il faut faire.  Après la rue Alain, prenez la rue Gingras, à gauche, puis tournez tout de suite à droite.  Vous serez à nouveau sur le chemin Sainte-Foy.  Après avoir traversé le boulevard Pie-XII, vous tournerez à droite, sur l’avenue du Château, puis à gauche, pour reprendre le chemin Sainte-Foy.

Par la suite, vous traverserez les autoroutes Duplessis (A-540), et Henri-IV (A-73), puis, à l’angle de la route de l’Église, vous pourrez vous arrêter sur le site de la Visitation, où une église, incendiée en 1977, fut transformée en parc, dans lequel on peut assister à des concerts en plein air, alors que l’ancien clocher laisse place à un observatoire.  Viendra ensuite l’intersection de l’autoroute Robert-Bourassa (A-740), dont les voies rapides passent dans un tunnel, sous le chemin Sainte-Foy, et le chemin des Quatre-Bourgeois.  Un demi-kilomètre plus loin, ces deux axes parallèles se rejoignent, et le chemin Sainte-Foy passe à quatre voies jusqu’à l’avenue Myrand, à quelque 850 mètres de là, revenant alors à sa configuration à deux voies, mais on revient à quatre voies à partir de l’intersection des avenues Holland, et Saint-Sacrement.  À ce niveau, grands édifices et commerces se succèdent.  Nous sommes dans l’arrondissement La Cité, et roulons vers le centre-ville de Québec.  À partir de l’avenue de Salaberry, le nom de la route 2 passe à rue Saint-Jean, et après l’avenue Turnbull, devient à sens unique; nous sommes dans la haute-ville.  Vient ensuite l’avenue Dufferin-Montmorency (route 175), puis la rue d’Youville, où arrivait la côte d’Abraham, soit l’ancienne route 2C.  La route 2 entrait ensuite dans le Vieux-Québec par la porte Saint-Jean, puis descendait la côte de la Fabrique, prenait la rue Sainte-Famille à droite, puis tournait à gauche sur la rue Buade, à gauche encore sur la rue Port-Dauphin, et à droite, pour descendre la côte de la Montagne, jusqu’à la rue Dalhousie.  Tout cela en moins de 1400 mètres.  Ensuite, elle suivait Dalhousie à droite, jusqu’à la rue du Marché-Champlain, puis sur le boulevard Champlain, et finalement à gauche, sur la rue des Traversiers, pour une petite croisière sur le fleuve, qui nous conduira… au prochain billet.