La route Gérin: (2) De Saint-Justin à Sainte-Ursule

Pour les besoins de ce billet, disons que vous êtes parti du village de Saint-Justin, vers l’est, sur la route Gérin.  Puis, comme au volant de la DeLorean de la trilogie Back to the Future, quelques dizaines de mètres à peine passé l’intersection de la route Clément, et ce sans même avoir atteint les 88 miles à l’heure, vous vous retrouvez d’un coup, disons… en 1955, tiens!  Vous arrivez au bout de la route Gérin, et vous tournez à droite sur la route Paquin, afin de poursuivre votre chemin vers Sainte-Ursule.  Je tiens à préciser que les routes de Saint-Justin, à l’époque, ne portaient pas les mêmes noms que maintenant, mais que pour des raisons de compréhension évidentes, j’utiliserai les noms actuels.  Après la grande courbe, vers la gauche,…

…vous vous retrouvez à peu près ici, sur la ligne droite, qui suit les clôtures des terres.

Après avoir passé le petit vallon, vous arrivez près d’une pente.  À votre droite, imaginez un panneau jaune, annonçant une pente raide.

À l’époque où la route était toujours en service, ça ne devait pas être tout à fait comme ça.  Mais maintenant, le conifère semble soutenu par les restes de la clôture.  Mais bon, à part ce détail, on commence à descendre la pente…

…qui nous mène en direction de la rivière Maskinongé.  Ce n’est pas un canyon, mais la vallée est quand même profonde, à cet endroit.  Après la petite courbe vers la gauche,…

…on aperçoit le pont, tout en bas.  C’est à cet endroit que la pente est la plus abrupte.  Et une fois en bas,…

…il faut tourner de 45 degrés vers la gauche pour prendre le pont.  Je sais, ça se voyait mieux sur l’autre photo, mais bon.  Ici, nous sommes à même de remarquer la largeur du pont; c’est clair qu’il était trop étroit pour accommoder la circulation actuelle.

En sortant du pont, encore une courbe serrée, vers la droite, cette fois.  En passant, je viens de retrouver les bouts de tubes d’acier qui servaient de structure aux garde-fou.  Pas vous?  Un indice; examinez la barrière.

On voit bien la courbe, ici.  Nous sommes du côté de Sainte-Ursule, maintenant.

Et après la courbe, une pente.  Bon, il faut bien remonter au sommet de la vallée, après tout.  Et cette pente est un peu moins abrupte que l’autre, du côté de Saint-Justin.

À mesure que l’on monte, ça tourne un peu vers la gauche, en suivant la ligne des arbres.

Après la petite courbe vers la gauche, le route se redresse, tout en gardant une certaine pente ascendante.

Une fois au bout de la ligne des arbres, ça devient compliqué.  C’est que l’agriculteur qui a hérité, en quelque sorte, de l’emprise de l’ancienne route, a tout simplement décidé de labourer, et de semer le tout.  Je dois donc me fier aux cailloux, toujours présents malgré les labours répétés, pour déterminer l’alignement de la route, et ce avec plus ou moins de précision.  Disons que le sillon plus creux que les autres, droit devant, nous donne une bonne indication.  C’est aussi à partir de cet endroit que s’est écrit un autre épisode du roman-feuilleton « J’avais de belles chaussures ».  Parce que j’ai dû marcher dans la terre fraîche sur environ 300 mètres, soit jusqu’à l’actuelle route Gérin, dont l’emprise suit les poteaux électriques que l’on voit, en arrière-plan.

Ici, c’est encore moins évident, de trouver la ligne exacte de la route.  J’ai l’impression qu’elle contournait un petit talus, à droite, avant de se redresser.

Voilà, la route Gérin actuelle est à portée de vue, maintenant.  La structure, au loin, à gauche du premier poteau électrique, sur votre droite, c’est le clocher de l’église de Sainte-Ursule.  À partir de ce point,…

…la vieille route vient croiser la route Gérin actuelle, qui n’existait pas, dans le temps, et longe le cours d’eau que l’on voit, encore rempli de neige, et ce en direction de l’église.  La route ne se rendait pas jusqu’à l’église, toutefois; elle faisait intersection avec l’actuel rang des Chutes (route 348), qui s’est déjà appelé « rang de la Crête-de-Coq ».  Depuis ce point, on gardait la droite, et on entrait dans le village de Sainte-Ursule par la rue Voligny, nom hérité d’un magasin général, qui trônait à l’entrée du village.

Dans le troisième, et dernier billet de cette série, nous ferons le chemin en sens inverse, soit de Sainte-Ursule vers Saint-Justin.  C’est à suivre.

Publicité

A-20, près de Rimouski: Pas de mort, cette fois!

L’agence QMI rapporte que ce lundi matin, 8 février, un accident est survenu sur une section en super-2 de l’autoroute 20, à la hauteur de Saint-Anaclet-de-Lessard, près de Rimouski.

Dans le présent cas, c’est une voiture, conduite par une dame de 50 ans, qui est allé percuter une dépanneuse, qui venait en sens inverse.  La dame, dont le nom n’est pas cité dans l’article, était accompagnée de sa fille, âgée d’une dizaine d’années.  Après avoir été extirpées de la voiture, à l’aide des pinces de désincarcération, les deux occupantes ont été conduites au Centre hospitalier de Rimouski, afin d’être traitées pour des blessures graves.

Évidemment, on peut remercier le ciel (ou la vie, c’est selon), parce que cet accident n’a pas fait de mort.  On dira que les conditions climatiques sont en cause, dans cet accident, puisque selon le porte-parole de la Sûreté du Québec, Claude Ross, une légère neige tombait, au moment de la collision.  Celui-ci a même déclaré: “Encore une fois, c’est une triste histoire de conduite non adaptée aux conditions hivernales”.  L’article n’en dit pas plus sur les circonstances de l’accident; est-ce la dépanneuse, qui débordait légèrement de sa voie, ou plutôt la dame qui aurait fait une fausse manoeuvre?

D’un autre côté, avec un Débit journalier moyen annuel (DJMA) de 5400 véhicules, à l’ouest de la route qui conduit à Saint-Anaclet, et de 4800 à l’est de celle-ci, ce n’est pas demain, la veille du jour où l’on doublera l’A-20, à cet endroit.  Mais puisque l’on sait, maintenant, que les bandes rugueuses médianes ne règlent pas tout, il faudrait peut-être envisager d’autres solutions, comme une barrière de type Jersey, par exemple.  Bref, il faudrait trouver un moyen de faire des routes plus sécuritaires, avec les actuelles super-2.  En attendant de les doubler, bien sûr.

A-73: Un autre décès!

Le site web du canal d’information continue LCN nous apprend qu’un accident mortel est survenu, ce mardi matin, sur une section en super-2 de l’autoroute 73, à la hauteur de Sainte-Marie, en Beauce.

Selon la dépêche, ce serait le conducteur d’une camionnette, qui tirait une remorque, laquelle contenait une voiture, qui aurait perdu le contrôle de son ensemble de véhicules, et ce en traversant le pont de la rivière Chassé.  À ce moment, la remorque se serait mise en travers de la route, et aurait happé une petite voiture venant en sens inverse, la projetant sur le garde-fou.  On parle de deux occupants, dans la voiture; la conductrice fut tuée sur le coup, et la passagère fut quant à elle blessée grièvement.  La manchette se termine en mentionnant qu’une couche de glace noire couvrait la chaussée, dans les environs du pont.

Évidemment, on ne retiendra ici que le détail de la glace noire, et on le mettra sur le compte de l’hiver maudit qui commence.  Mais comme je l’ai déjà expliqué, une telle perte de contrôle, sur une vraie autoroute, n’aurait probablement provoqué qu’une sortie de route, et les deux dames, dans la petite voiture, en auraient été quittes pour une démonstration de dérapage incontrôlé, sur l’autre chaussée, les invitant à redoubler de prudence.  Mais par mesure d’économie (quoique cela reste à prouver), le MTQ a préféré ne construire qu’une seule chaussée à cet endroit, et cela a malheureusement joué un vilain tour à ces deux dames; l’une a payé de sa vie, mais l’autre, elle s’en sortira comment?

Je crois que je vais faire une recherche, afin de dénicher les adresses de courriel de tous les députés québécois, tous partis confondus, ainsi que celles de la ministre des transports, Julie Boulet, et de son ministre délégué, Norman MacMillan, afin que vous puissiez leur faire parvenir vos doléances, vos commentaires, et vos pressions, afin qu’ils cessent de blâmer la météo, l’alcool, la vitesse, et plein d’autres facteurs, pour expliquer le nombre de victimes, sur les routes de type « super-2 », et qu’ils se décident à agir, afin de compléter la deuxième chaussée de ces routes meurtrières.

A-55, à Saint-Célestin: Rien de nouveau sous le soleil…

Le site web de Radio-Canada rapporte un autre accident mortel sur l’autoroute 55, à Saint-Célestin.  Survenu vers 3 heures, ce mercredi matin, il impliquait une camionnette, dont le conducteur aurait dévié de sa voie pour entrer en collision frontale avec un camion-remorque venant en sens inverse.  Sous la force de l’impact, les deux véhicules ont pris feu; le conducteur du camion-remorque a pu quitter son véhicule à temps, mais celui de la camionnette a eu moins de chance, et a péri, dans le brasier.  Au moment de la dernière mise à jour de l’article, à 15h57, la Sûreté du Québec (SQ) n’était pas en mesure de dire si le conducteur de la camionnette était un homme, ou une femme.  L’article mentionne aussi qu’il s’agit du septième accident à survenir à cet endroit, depuis 2006, et spécifie que le ministère des transports (MTQ) « étudie d’ailleurs la possibilité d’élargir l’autoroute d’une voie dans chaque direction pour diminuer le risque d’accident« .

L’étude ne devrait pourtant pas être compliquée; les autoroutes ont été conçues avec deux chaussées séparées, et des intersections étagées, afin de rouler à des vitesses plus élevées, sans risquer de subir, entre autres, ce type de collision frontale, qui a fait une nouvelle victime, ce mercredi matin.  Or, l’autoroute 55, à Saint-Célestin, n’a qu’une seule chaussée, et celle-ci a deux voies, soit une seule par direction, avec aucune séparation, entre les voies, ainsi que des intersections à niveau.  Autrement dit, elle n’a d’autoroute que le nom!  Je rêve du jour où les familles des victimes d’accidents subis sur des autoroutes à une seule chaussée organiseront un recours collectif contre le MTQ, pour avoir construit des autoroutes non-sécuritaires.  Évidemment, il n’y a pas un juge, dans tout le Québec, qui autorisera un tel recours, et encore moins un qui condamnera le MTQ à doubler, dans un délai précis, et plus court que long, ses pseudo-autoroutes à une seule chaussée.  Mais on a le droit de rêver.

Alors c’est vachement triste pour les proches de la victime de ce nouvel accident, et je leur offre mes sympathies les plus sincères.  Mais il reste qu’un accident comme celui-ci va se noyer dans les statistiques du MTQ, comme tous les autres.  Une fois encore, rien de nouveau sous le soleil…

Transport en commun: À Montréal-Est, c’est la STM! Sinon,…

Dans le passé, j’avais osé faire des liens entre les syndicats et la mafia, en ce qui concerne certaines de leurs façons de faire, entre autres dans ce billet, où il est question des chauffeurs de la Société de transport de Montréal (STM).  Eh bien, force est de constater que nous n’avions pas encore tout vu; je viens de constater, une fois de plus, que la « méthode forte » est toujours en force (c’est le cas de le dire!), et les passagers d’une navette, à Montréal-Est, l’ont appris à leurs dépens.

C’est que la ville de Montréal-Est, face au service déficient de la STM, contre lequel plusieurs citoyens se sont plaints, et ce depuis un bon bout de temps, a décidé de mettre en place un service de navette, gratuit, entre la ville et la station de métro Honoré-Beaugrand.  Pour ce faire, Montréal-Est a donc fourni gratuitement son autobus, qui sert principalement lors de sorties organisées, et un chauffeur, aux citoyens qui demandaient l’aide de la ville.  Une première tentative avait été mise en place l’automne dernier, mais la STM s’y était opposée, et la ville de Montréal-Est avait fait marche arrière.  Devant les plaintes constantes des citoyens, qui doivent se contenter de regarder passer des autobus déjà remplis à capacité, la ville a donc effectué une nouvelle tentative cette année.  Or, le 7 octobre dernier, alors que l’autobus de la ville (plusieurs villes, ou arrondissements, possèdent aussi un ou des autobus, dont Anjou) circulait en direction de la station de métro, il a subi un « assaut », pour reprendre les termes du directeur général de Montréal-Est, Louis Lemay.  On a forcé le véhicule à s’arrêter, et tous les passagers en ont été expulsés.  Le chauffeur a été bousculé, et menacé de représailles, puis l’autobus a finalement été vandalisé, de façon à ce qu’il ne puisse plus reprendre la route.  Les vandales, une trentaine d’hommes et de femmes, ont dégonflé les pneus du véhicule, ont apposé des autocollants du SCFP (Syndicat canadien de la fonction publique, centrale qui représente les chauffeurs de la STM) dans le pare-brise, et interdit que l’autobus reprenne la route.  Je me demande de quel droit des vandales peuvent émettre une interdiction, mais c’est ce que rapporte l’article de Serge Labrosse, du Journal de Montréal, article repris par le site Canoë.  Évidemment, le directeur général de Montréal-Est ne mâche pas ses mots, et déclare que « Ces gens-là ont mis la sécurité de nos citoyens en danger« .  De son côté, le président du syndicat des chauffeurs d’autobus de la STM, local 1983 du SCFP, Claude Benoît, a commencé par tout nier, puis a finalement lâché le morceau, lorsque Labrosse lui a parlé d’une journaliste de l’hebdomadaire L’Avenir de l’Est, avec qui il aurait jasé.

Ces événements prouvent, aussi clairement que le nez au milieu du visage, que plus un syndicat est fort (lire: riche en argent et en pouvoir), plus il s’impose, que ce soit face à la partie patronale, comme dans une négociation de convention collective, entre autres, ou même, tel qu’on le constate dans le présent cas, face à des citoyens payeurs de taxes, et à une administration municipale avec laquelle il n’a rien à faire.  Remarquez bien que cette fois, la STM allait dans le même sens que le syndicat de ses chauffeurs, mais en prenant des moyens différents; elle a mis en demeure la ville de Montréal-Est de mettre fin à son service de navette, alléguant que « tout transport en commun dans l’agglomération de Montréal lui est exclusif et que Montréal-Est n’a pas le permis requis« , tout en demandant, parallèlement, à la Commission des Transports du Québec (CTQ), de forcer l’interruption de ce service.  Or, un porte-parole de la CTQ, Guy Mailhot, a informé le Journal de Montréal que la commission n’interviendra pas dans cette affaire.  Il a mentionné que « Ce genre de transport ne requiert pas de permis et l’opération (de la navette) ne relève pas de la Commission« .

Nous sommes donc à même de constater les conséquences d’un monopole syndicalo-étatique sur la société dans laquelle il opère; des citoyens qui se regroupent, appuyés par leur ville, pour s’offrir une alternative au service pourri de la STM se font menacer de poursuites, et se font attaquer en plein jour.  Quelle sera la prochaine étape; interdire le covoiturage?  Voilà une preuve de plus que les organismes publics, et les syndicats, qui opèrent en monopole, ne veulent rien savoir de la concurrence, ni même, à la limite, de la complémentarité; les gens qui transitaient par la navette allaient prendre le métro, et payaient leur droit de passage, ce qui n’enlevait donc absolument rien à la STM!  Ceux qui croient que les terroristes parlent l’arabe, et plantent des avions dans des gratte-ciel peuvent maintenant voir la vérité en face; il en existe aussi des québécois de souche, qui vident et vandalisent des autobus en plein jour!