Depuis dimanche dernier, il n’y a qu’une seule nouvelle qui retient l’attention, et sur laquelle on revient continuellement, dans cette campagne électorale, et c’est la suivante; Pierre-Karl Péladeau débarque au Parti québécois!
Les “vrais” souverainistes, ceux qui attendent toujours le grand soir, voient en PKP l’arrivée de l’enfant prodige, celui qui convaincra tous les autres qu’ils sont dans le droit chemin. Les autres ont des réactions assez partagées, allant d’un bienfait pour la nation à un scepticisme bien senti.
Pour ma part, je ne suis pas certain que ce soit une bonne nouvelle. Je m’explique.
Un type comme PKP ne vient pas en politique pour faire une “passe de cash”, nous en sommes tous convaincus; il a brassé beaucoup plus d’argent dans le secteur privé qu’il n’en brassera jamais au gouvernement, s’il est élu. Que peut-il donc venir chercher en politique, alors? Le premier mot qui me vient en tête est: pouvoir. Le pouvoir de diriger le Québec, qu’il soit province ou pays, à sa façon. Et quand je dis “à sa façon”, c’est à la sienne, point! Parlez-en aux gens du Journal de Montréal, ceux qui ont passé quelques deux ans et demi en lock-out! Bref, c’est un type qui est habitué à “être le boss”.
Bien entendu, je ne peux pas prédire l’avenir, ni les comportements de PKP, que ce soit à court, à moyen, ou à long terme. Aussi, à partir de ce point, je ne peux que faire de l’extrapolation, de la prévisualisation. De la fabulation, diront peut-être certains! Soit! Mais imaginons que PKP, et Pauline, et le PQ, remportent la victoire. Que pourrait-il se produire?
D’abord, Pauline restera-t-elle en poste bien longtemps? D’aucuns disent que PKP n’est sûrement pas venu en politique pour devenir un “back-bencher”; il sera donc du Conseil des ministres (il a d’ailleurs déjà participé à une, ou plusieurs séances, par le passé), et probablement l’un des membres les plus influents de celui-ci. De là, il n’aura qu’à faire jouer ses relations avec certains députés et ministres pour que les Jean-François Lisée de ce monde voient leur chance de prendre les commandes du PQ s’amenuiser rapidement! Viendront ensuite quelques démissions fracassantes (business as usual), dont peut-être même celle de Pauline, à la faveur d’un couronnement de PKP à la tête du PQ, et par la bande, au siège de premier ministre désigné.
La suite des choses pourrait se dérouler rapidement. D’abord, PKP pourrait nommer des ministres parmi ses proches; des gens dévoués, mais fidèles au boss. Viendront ensuite les discussions avec le fédéral, qui tourneraient au vinaigre en moins de deux, puis, pendant que nous y sommes, une déclaration unilatérale d’indépendance du Québec. PKP aurait alors le champ libre pour faire ce qu’il veut; contrôle des médias, et du message politique, refonte des lois en fonction de ses volontés, etc. Bref, il aurait le pouvoir! Même qu’il pourrait très bien profiter de son magnétisme naturel pour mettre en place une dictature, puisque de toute façon, les gens n’aiment pas “les maudites élections”!
Évidemment, tout ceci n’est que spéculation. Mais connaissant les antécédents de PKP, êtes-vous totalement convaincu que tout cela n’arrivera pas? Pouvez-vous garantir que la démocratie est assurée? Vraiment?
En deux mots, l’arrivée de PKP au PQ est-elle vraiment une bonne nouvelle?