Réforme du mode de scrutin: Le ministre semble dire non

Une dépêche de la Presse canadienne indique que le ministre responsable de la réforme des institutions démocratiques, Benoît Pelletier, semble dire que les conditions ne sont pas réunies pour un passage à un mode de scrutin proportionnel, et ce suite à l’échec de telles tentatives de réformes en Ontario et en Colombie-Britannique.

Évidemment, une telle décision risque de mettre Françoise David et Amir Khadir en beau maudit.  Parce que vous l’aurez deviné, les principaux partisans du mode de scrutin proportionnel sont les tiers partis, comme Québec suicidaire… euhhh, Québec solidaire, qui aimerait bien avoir des députés à l’Assemblée nationale, mais qui ne sont pas prêts à faire les efforts, et surtout d’avoir la patience qu’a eu Mario Dumont, avec son Action démocratique.  Il a dû patienter plus de vingt ans avant d’obtenir une députation digne de ce nom, à tout le moins en nombre, parce que la dernière année nous a démontré qu’en termes d’expérience, rien n’est encore gagné.

Si les dirigeants de tiers partis semble enthousiastes devant un mode de scrutin proportionnel, cela ne semble pas être le cas de la population en général.  Les exemples de la Colombie-Britannique et de l’Ontario montrent que la population n’est pas nécessairement en faveur du changement du mode de scrutin.  En Colombie-Britannique, lors du référendum du 17 mai 2005, qui concordait avec les élections générales, là-bas, il fallait atteindre deux objectifs à hauteur de 60%, soit le nombre de votes total en faveur du changement, ainsi que le nombre de circonscriptions qui voterait « oui » au changement à 50% plus un, soit 48 circonscriptions sur un total de 79.  Si les résultats ont démontré que le « oui » l’a emporté dans 77 circonscriptions sur 79, le nombre de votes total n’a atteint que 57,69%.  L’objectif a été raté de peu, mais n’a tout de même pas été atteint.  En Ontario, l’histoire a été bien différente.  Le référendum a eu lieu, comme en Colombie-Britannique, en même temps que les élections générales, soit le 10 octobre 2007, donc il y a à peine 3 mois.  Là-bas, pas de chichis; une question, et le résultat est à 50% plus un.  Et le résultat a été douloureux pour les partisans de la proportionnelle mixte.  L’Ontario a voté pour conserver le mode actuel dans une proportion de 63,1%!  Ainsi donc, la population ne veut pas vraiment de changement dans le système électoral actuel.  Déjà qu’au Québec, nous sommes maintenant aux prises avec deux gouvernements minoritaires, une telle réforme électorale nous obligerait à composer avec des gouvernements minoritaires ad nauseam.

En plus, la prochaine réforme de la carte électorale risque de faire des mécontents dans plusieurs régions du Québec, comme en Gaspésie, en Abitibi et au Saguenay–Lac-Saint-Jean, où le nombre de circonscriptions risque de diminuer.  Car voyez-vous, le Québec a décidé, il y a de cela plusieurs années, que le nombre de députés serait fixé à 125, et que la représentation proportionnelle se ferait en modifiant la carte électorale, afin de diviser la province en 125 circonscriptions à peu près égales, quant à leur nombre d’électeurs.  Par exemple, l’actuelle circonscription de Masson, au nord du grand Montréal, qui comprend une partie des villes de Repentigny et de Terrebonne, ainsi que les villes de Charlemagne et de Mascouche, compte 58,459 électeurs, alors que la circonscription de Matane, dans le Bas-du-fleuve, n’a que 27,919 électeurs.  Il existe aussi des circonscriptions qui sont là pour le simple fait de faire plaisir aux gens de la place.  Prenez la circonscription des Îles-de-la-Madeleine, qui ne comprend que 10,586 électeurs, qui existe parce que les madelinots veuleut avoir leur propre député.  Ou encore la cicronscription de D’Arcy-McGee, à l’ouest de l’autoroute Décarie, qui non-officiellement, mais dans les faits, permet aux Juifs montréalais d’avoir un député juif.

Donc, que ce soit pour le rejet de la proportionnelle mixte, ou encore pour la perte de circonscriptions, il risque d’y avoir beaucoup de mécontents envers le ministre Pelletier.

Des souverainistes délaissent le PQ

Sur le site de Canoë, on peut lire cet entrefilet, gracieuseté de LCN, le spécialiste des nouvelles en trois lignes, qui annonce que deux nouvelles entités politiques, à savoir le Parti indépendantiste, officiellement reconnu par le Directeur général des élections du Québec la semaine dernière, et l’Union démocratique pour l’indépendance du Québec, qui sera légalement constitué bientôt. Ce dernier parti a été présenté lors d’une activité organisée par le Rassemblement pour l’indépendance du Québec.

Évidemment, il ne s’agit pour l’instant que de groupuscules, mais la tendance démontre bien que Pauline 1ère, et les autres vieux bonzes du PQ, n’ont plus la cote auprès de tous les souverainistes. Il faut par contre mentionner que de tous temps, il y a toujours eu des petits groupes qui se sont détachés des péquistes pour tenter leur chance par eux-mêmes, avec les résultats que l’on connaît; deux ou trois candidats en tout, aucune présence significative dans la campagne,… Bref, si on vivait la politique de ma jeunesse, on pourrait même dire que ces candidats marginaux, les « câille », comme on les appelait à l’époque, « perdraient leur dépôt ».

Ce n’est pas comme le SPQ-libre, qui fait sa petite affaire tout en profitant des ressources du PQ, hein, Marc Laviolette?

Cela m’amène à réfléchir sur notre système électoral. Pourquoi les partis devraient se faire rembourser leurs frais par le gouvernement? D’abord, seuls les partis reconnus ont droit à un tel remboursement, et de plus, il est proportionnel aux votes reçus lors du dernier scrutin. Ainsi, les partis qui ont des moyens organisationnels et financiers se font rembourser plein de fric, alors qu’un parti qui émerge n’a droit à rien! Et on dit faire cela pour donner des chances égales à tous? Faites-moi rire…

Pourquoi le gouvernement, d’abord, met-il l’argent des contribuables dans les mains des partis? Il me semble que les trois principaux partis ont des « machines » électorales qui leur permettent d’organiser des activités diverses, comme des soupers à 500$ le couvert, par exemple, ce que les tiers partis ne peuvent même pas penser à faire, faute de ressources, autant humaines que financières. Imaginez maintenant que ces activités partisanes des gros partis sont payées… avec vos impôts! Incroyable, mais malheureusement vrai.

La question que je me pose, c’est pourquoi financer des partis qui ont les moyens de le faire par eux-mêmes? Le gouvernement devrait se contenter de vérifier l’identité des électeurs par rapport à la liste électorale, et s’en tenir à payer le personnel soumis à la neutralité. Point. Les activités partisanes devraient être laissées aux partis eux-mêmes. On fixe une limite selon la liste électorale pour les dépenses, genre un dollar par électeur inscrit, arrondi au millier de dollar suivant, et c’est tout. Cela donnerait par exemple, je prends un nombre comme ça, s’il y a 5,182,076 électeurs sur la liste, la limite de dépenses électorales est fixée à 5,183,000 $ par parti. That’s it! Les levées de fonds seraient laissée entre les mains des partis, qui pourraient s’organiser à leur guise, mais le gouvernement ne rembourserait rien. Même si le parti a 30 millions$ dans ses coffres, il ne pourrait pas dépasser la limite d’un dollar par électeur. De cette façon, les partis qui ont des idées et de l’organisation pourraient subvenir à leurs besoins par eux-mêmes, et les groupuscules insignifiants,… eh ben ça ne changera rien pour eux, puisqu’ils n’ont présentement droit à rien! Par contre, les deniers publics pourraient servir à autre chose.

Et vous, quel est votre point de vue, là-dessus?