Ma première réplique à Madeleine Pilote-Côté

J’aime bien, vous le savez, répliquer à un texte paragraphe par paragraphe.  Comme cela fait un sacré bout que je n’ai pas commis l’exercice, l’idée de le faire m’est venue aussitôt que j’ai lu le texte de la dernière recrue du Journal de Montréal, Madeleine Pilote-Côté.

Diplômée de l’école nationale de l’humour, elle s’était inscrite à un concours intitulé “Les novices”, qui visait à faire connaître aux lectorat du Journal de Montréal de nouveaux chroniqueurs d’opinion.  Et comme elle a remporté le concours, on voit de ses textes, à l’occasion, dans les pages d’opinion du quotidien montréalais.

Sa dernière colonne, parue dans l’édition papier de ce matin, m’a sauté aux yeux.  Bien entendu, je ne peux pas lui reprocher d’avoir une opinion. Au contraire; nous devrions tous, autant que nous sommes, suivre suffisamment l’actualité pour être capable d’avoir sa propre idée sur des sujets qui nous intéressent.  Par contre, et j’espère que ce sera le cas pour madame Pilote-Côté, le fait d’exprimer une opinion inclut aussi le fait que l’on doive s’attendre à ce que d’autres personnes aient une opinion contraire.

Allons-y donc! Le texte de Madeleine Pilote-Côté sera en couleur, alors que mes répliques seront en noir.

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L’homme blanc: d’un océan à l’autre

Présentement, au Canada, tous les premiers ministres des provinces sont des hommes blancs de plus de 45 ans. Allô la diversité.

C’est la victoire de Dennis King, mardi passé à l’Île-du-Prince-Édouard, et celle de Jason Kenney la semaine d’avant en Alberta qui ont tué mon espoir de voir mon pays représenté par une pluralité de visages. Dix provinces canadiennes, 10 premiers ministres baby-boomers blancs.

Évidemment, madame Pilote-Côté fait ce constat alors qu’il n’y a pas si longtemps, pas moins de 5 femmes occupaient simultanément la fonction de premier ministre de diverses provinces du Canada.

Pourquoi est-ce que je prends ces élections pour faire l’objet de ma chronique d’aujourd’hui ? C’est parce que je ne me sens pas représentée par ces dirigeants politiques. Quand je marche dans la rue, je vois un Canada coloré, féminin, masculin, homo, noir, métis… Pourquoi ne vois-je pas cette diversité sur la scène politique ? Je veux me voir, je veux nous voir, je veux être représentée par des gens qui sont à l’image de ce qu’est mon pays dans toute son hétérogénéité.

Mais les canadiens sont représentés par des gens qui sont à l’image de ce qu’est le Canada dans toute son hétérogénéité!  Pour l’heure, les premiers ministres des provinces sont tous des hommes blancs parce que ça s’adonne comme ça pour l’instant, mais lors des prochains scrutins, qui sait de quoi le portrait aura l’air.  Comme je l’écrivais plus tôt, il fut une époque pas si lointaine où 5 femmes étaient premières ministres; en effet, entre le 11 février 2013 et le 24 janvier 2014, Kathleen Wynne (première lesbienne déclarée, de surcroit) était en poste en Ontario, Christy Clark en Colombie-Britannique, Kathy Dunderdale en Terre-Neuve-et-Labrador, et Alison Redford en Alberta, sans oublier Pauline Marois au Québec, dirigeaient les destinées de leur province respective.

Diversité, où te caches-tu ?

Il y a à peine trois décennies, personne n’aurait souligné cet état de fait. Nous vivions alors dans une société où non seulement les femmes, mais aussi les minorités étaient sous-représentées. Aucune mesure n’était instaurée pour corriger le tir.

Dites-moi, madame Pilote-Côté, quel genre de mesure pourrait-on mettre en place pour obliger les gens à voter pour ceux – ou celles – qu’ils ne veulent pas voir en poste?

Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus à trouver que cela doit changer. À ressentir une « écœurantite », un « ça va faire ». À savoir que ces déclinaisons de Blancs qui nous sont proposées ne sont pas représentatives de la large palette des identités qui forment notre nation. Combien de temps allons-nous laisser les choses aller ? Surtout quand on sait qu’à ce rythme, c’est dans 106 ans que nous atteindrons la parité.

La meilleure façon de représenter une population donnée est encore de mettre sa face sur un poteau.  Je prendrai l’exemple ici de ma députée fédérale, Ruth Ellen Brosseau.  Elle a fait davantage parler d’elle, lors de sa première candidature, en 2011, à cause du voyage qu’elle a fait à Las Vegas, en pleine campagne électorale, et par son ignorance totale de sa circonscription (elle a avoué l’avoir trouvé via Google Maps!) que par son expérience politique, qui était alors nulle.

Une fois sa victoire confirmée, elle a eu une formation accélérée auprès de son parti politique, le NPD.  Ensuite, elle est allée voir son vis-à-vis provincial de l’époque, Jean-Paul Diamond, et lui a demandé les bons vieux “trucs du métier”, ce qu’il s’est fait un plaisir de lui donner.  En fait, cela se résumait en une phrase; “sois partout!”  Elle mit en pratique les conseils qu’elle a reçus, et lors de la campagne suivante, elle a battu son plus proche adversaire par plus de 8900 votes (de majorité!), alors que plus de la moitié des députés sortants du NPD, élus comme elle lors de la célèbre “vague orange”, ont carrément mordu la poussière.

Le programme de son parti est diamétralement opposé à ce que je recherche en politique fédérale, mais si je me retrouve en situation où je dois “voter l’homme”, comme on disait autrefois (c’est-à-dire voter pour la personne avant le parti), c’est clair qu’elle aura mon appui, car à titre de députée, elle fait une sacrée bonne job. Reste à savoir si son chef, Jagmeet Singh, saura faire remonter la pente à son parti; selon les derniers sondages, il semble qu’on soit loin de la terre promise!

J’ose espérer que si la tendance se maintient, ma génération propulsera aux postes de pouvoir les citoyens sous-représentés : femmes, personnes racisées, handicapées, trans et tous les autres. Et là, on pourra dire qu’on s’est prévalus de gouvernements majoritairement représentatifs.

Il y a une chose qu’il ne faut jamais oublier; les électeurs votent pour un programme avant de voter pour la diversité. Si une femme – ou une personne disons différente – présente un programme dont les électeurs ne veulent pas, elle ne gagnera pas! Point! C’est ainsi que Rita Johnson a mordu la poussière en Colombie-Britannique, en 1991, et que Kim Campbell a fait de même en 1993, sur la scène fédérale. La première femme à vraiment gagner ses élections – à titre de première ministre – fut Catherine Callback, à l’Ïle-du-Prince-Édouard, en janvier 1993.

Suite à la défaite de Hillary Clinton, face à Donald Trump, chez nos voisins du Sud, en 2016, d’aucuns se demandaient si madame Clinton avait perdu parce qu’elle était une femme.  La réponse est non.  Elle n’a pas perdu parce qu’elle est une femme; elle a perdu parce qu’elle est Hillary Clinton.  Elle a fait sa marque en tant que secrétaire d’état pendant le premier mandat de Barack Obama, et son passé a parlé pour elle.

De retour chez nous, l’une des époques les plus effervescentes, en politique, fut après l’échec de l’Accord du lac Meech; c’est à cette époque que les québécois sont passés à deux cheveux de se donner un pays bien à eux.  À ce moment-là, on aurait pu présenter une perruche pour le PQ qu’elle se serait fait élire!  J’exagère à peine!  Si vous voulez être représentée par un – ou une – personne sous-représentée, c’est simple; votez pour cette personne, et encouragez vos voisins à faire de même.  Voilà!

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Manifestations étudiantes: On continue à faire ce qui ne marche pas!

J’ai eu, via Facebook, une petite discussion sur les manifestations étudiantes, suite à un lien que j’ai mis sur ma page, lien qui mène à un article de Philippe David, du site Contrepoids.  Puis, cet après-midi, en ouvrant mon ordinateur, je tombe sur un titre; “Un policier atteint par une flèche dans une manifestation”.  Ce titre mène vers un article de La Presse, signé Philippe Teisceira-Lessard.  Mais sur la page Google Actualités, qui sert de page d’ouverture à mon fureteur web, il y a toujours un début de texte, qui accompagne le titre.  Ainsi, on pouvait lire textuellement “Un policier montréalais aurait été atteint par une flèche lors de la manifestation nocturne de vendredi soir dernier, selon les autorités. Le projectile «aurait facilement pu faire perdre un oeil» à l’agent visé s’il lui avait atteint le visage, a indiqué le sergent …”.  Le premier flash qui m’est venu en tête, suite à la lecture de ce bout de texte, était un truc du genre “Heureusement, le policier l’a plutôt reçu dans le cul, ce qui n’a finalement blessé que son orgueil, et une partie de son équipement”.

Trêve de plaisanterie, cela nous permet de constater que l’on ne recule pas, dans ces manifestations; après être passés des cailloux aux pavés, puis aux boules de billard, nous voila maintenant rendus aux flèches.  Quelle sera la prochaine étape?  Les javelots olympiques, ou les carabines .22?

Depuis le temps que l’on nous dit que des “fauteurs de troubles” se mêlent aux manifestations “pacifiques”, et que les pauvres organisateurs ne peuvent avoir aucun contrôle sur ça, on en vient à ne plus croire ces derniers, et à plutôt penser que ces malheureux organisateurs encouragent de tels comportements, devant lesquels toute réplique de la police devient bien sûr une bavure.  Pour ma part, j’en viens à croire qu’au fond, les fédérations étudiantes aiment bien ce genre d’affrontements dans lesquels le moindre dommage collatéral devient rapidement un cas flagrant de violence policière, avec la complicité évidente des médias, qui ne demandent pas mieux que de meubler leurs “slow news days” avec un peu de brasse-camarade.  D’autant plus que jamais personne – pas même les compagnies d’assurance – ne pensera à poursuivre une fédération étudiante pour rembourser les dommages causés par leurs manifestations soi-disant pacifiques.

Si les dirigeants de ces fédérations avaient un tant-soit-peu de “jarnigouenne”, ils se seraient rapidement rendus à l’évidence, à savoir que tant d’efforts ne mènent finalement qu’à bien peu de résultats – on l’a vu en 2012, et que manifestement, il faudrait une autre stratégie qui touchera davantage le gouvernement, et ce sans causer – et sans se causer eux-mêmes – des tas de problèmes.  Preuve qu’il leur en reste encore beaucoup à apprendre, et qu’ils ne devraient pas se mettre à boycotter leurs cours (seraient-ils à ce point influencés par leurs profs hyper-vendus au syndicalisme?), ils ne semblent pas rendus à cette étape, qui m’apparaît pourtant des plus évidentes.  Au contraire, pour paraphraser Mario Dumont, on continue de faire ce qui ne marche pas, à savoir de causer du trouble, et de comptabiliser les bavures de policiers qui, tout aussi humains que les étudiants, finissent par perdre patience.

Il faudra toutefois en finir, une fois pour toutes, avec ces manifestations pour rien, et qui ne mènent nulle part. Et la solution ne passe pas par la violence, mais plutôt, encore une fois, par la responsabilisation individuelle.  Je suis convaincu qu’il existe, dans chaque CÉGEP et dans chaque université, une réglementation qui stipule qu’après un nombre déterminé d’absences non-motivées à un cours, et/ou à une session, on accole la note “échec”, et le cours, et/ou la session, doit faire l’objet d’une reprise.  Il suffit simplement de clarifier ledit règlement, afin qu’il soit nettement défini qu’un boycott – ou un grève – de ses cours n’est pas un motif d’absence reconnu, et le tour est joué!  Tu veux faire la grève, mon jeune?  Pas de troubles; on se reverra à la prochaine session!  That’s it!  Et pas de remboursement de frais de scolarité!  L’étudiant se retrouve ainsi devant un choix; soit qu’il suive aveuglément sa fédération, et qu’il paye en double pour une – ou plusieurs – session, soit qu’il prenne ses propres responsabilités individuelles, et qu’il laisse sa fédération à ses enfantillages.

Une fois de plus, c’est en mettant l’individu seul face à ses responsabilités que l’on arrivera à régler ce qui semble devenir une nouvelle tradition étudiante, soit celle de passer sa session du printemps à écoeurer un peuple qui en a déjà ras-le-cul d’un hiver qui n’en finit plus de finir.

Éducation: On continue de niveler par le bas!

Une de mes amies Facebook (et amie dans la vraie vie, aussi!  Oui oui, j’en ai!) m’a partagé une lettre ouverte, publiée sur le site web de La Presse, en disant “J’ai hâte de connaître ton opinion!”  La lettre est écrite par Stéphane Lévesque, qui se présente comme un enseignant de français au secondaire, ce qui lui donne l’avantage de voir le système d’éducation de l’intérieur.  Il intitule sa lettre “Le diplôme d’études secondaire n’est plus”.

Dans sa missive, il explique que depuis la réforme de l’éducation (j’ajoute ici qu’il s’agit d’une autre grande réalisation de Pauline Marois!), les élèves de 1ère année du secondaire ne peuvent plus “couler” leur année, parce que l’on considérait désormais les deux premières années du secondaire comme un cycle, et que l’évaluation se ferait globalement, pour ces deux années, à la fin du cycle.  La chose avait choqué, dit-il, mais on avait rassuré les profs en leur disant qu’il faudrait aux élèves 28 unités sur 36, en 2e secondaire, pour passer en 3e.  Sauf que sa commission scolaire – qu’il ne nomme pas – vient de décider de continuer d’évaluer les élèves à la fin de la 2e année du secondaire, comptant les deux premières années comme un cycle, mais d’abaisser le nombre d’unités requises, pour passer à la 3e année, de 28 à 18, sur 36.  Ce qui revient à dire que le jeune qui coule tout son secondaire 1, et la moitié de ses cours en secondaire 2, passera quand même au secondaire 3.  Le tout fait en sorte que les élèves seront de moins en moins qualifiés, à mesure qu’ils atteindront les dernières années du secondaire.  L’auteur de la lettre conclut qu’en 2017, le diplôme d’études secondaires n’aura plus de diplôme que le nom, et que celui-ci ne sera plus qu’un permis de travail.  Il dit également que ce faisant, on a pelleté une bonne partie du problème du décrochage scolaire sous le tapis.

Cela revient à ce que je concluais dans plusieurs billets, depuis nombre d’années, à savoir que lorsque se produisent des problèmes, dans les écoles, on se fout royalement des enfants, et on va au plus court, avec la bénédiction des syndicats, bien sûr.  Mais avant de lancer tout le fiel à la commission scolaire – que Stéphane Lévesque prend bien soin de ne pas nommer, je vais demander à ce professeur de français au secondaire quels sont les efforts qu’il fait, personnellement, pour que la matière soit intéressante – à défaut d’être excitante – pour ses élèves.  Évidemment, on me dira que ce n’est pas une mince tâche de rendre la grammaire française excitante, mais comme le disait Johanne Girard, qui enseignait en 5e année du primaire, dans l’ouest de l’île de Montréal, lorsqu’elle a accordé une entrevue à Sébastien Ménard, du Journal de Montréal, entrevue que j’ai rapporté dans ce billet, il faudrait à tout le moins que les profs aient le goût de rentrer à l’ouvrage, le matin!

Dans une usine de broche à foin, on peut avoir l’air bête, en se pointant au travail; il n’y a que la machine sur laquelle on travaille qui va s’en rendre compte.  Dans une école, surtout au primaire et au secondaire, l’humeur que l’on affiche en entrant dans une classe peut changer l’atmosphère de celle-ci du tout au tout!  Quand on entre avec une bonne humeur qui se voit, et se sent, c’est difficile pour un jeune de persister à avoir l’air bête.  Bien entendu, Stéphane Lévesque ne nous indique pas s’il entre dans sa classe avec un sourire communicatif, on encore s’il arrive avec l’air d’un accident qui s’en va quelque part pour arriver!  Pour avoir longtemps côtoyé des gens syndiqués, et non-syndiqués, dans des situations comparables, je peux vous dire par expérience que les gens syndiqués sont toujours plus difficiles à faire sourire que les autres; je ne sais pas si c’est à cause du “combat” à poursuivre, ou d’une autre raison, mais il reste que l’humeur que l’on affiche, en tant que prof, fait partie de l’ensemble des éléments qui vont assurer le succès – ou l’échec – d’un élève, d’une classe, et d’une école.

Bien sûr, le fait d’abaisser les exigences pour passer d’un niveau à un autre n’encourage en rien la réussite, au contraire!  Elle encouragera le jeune à privilégier le moindre effort, parce que de toute façon, il va passer quand même.  Cela devient plus difficile pour le prof de motiver ses troupes.  Celui-ci doit donc trouver un moyen pour stimuler ses élèves, les sortir de leur bulle, et les amener à montrer ce dont ils sont capables.  L’auteur de la lettre mentionne que la décision origine des gestionnaires de sa commission scolaire, mais il n’indique pas si les conditions qu’il constate sont présentes seulement dans la sienne, ou s’il en est de même à travers tout le Québec.  Le cas échéant, l’amour de la langue française – pour s’en tenir à cette matière – ne sera qu’un peu plus théorique, et le fait de bien la parler, et de bien l’écrire, tiendra davantage du discours identitaire que de l’objectif de réussite en éducation.

Dommage.

Enveloppes brunes: Ça se passe aussi… à l’hôpital!

Canoë rapporte que, selon un article paru dans le quotidien anglophone The Gazette, certains patients utilisent le même principe que celui des entrepreneurs corrompus, dans le but d’attendre moins longtemps pour une chirurgie, ou encore pour s’assurer que son médecin sera là, lors de l’accouchement.

Dans son article intitulé “Soudoyer son médecin, une pratique courante?”, l’agence QMI indique que cette pratique aurait été constatée dans trois hôpitaux montréalais, soit l’Hôpital général juif, le Royal Victoria et l’Hôpital de Lachine.  Évidemment, tout le gratin de la pratique médicale rivalise de superlatifs pour qualifier cette façon de faire; “préoccupant”, dira l’avocat Paul Brunet, président du Conseil pour la protection des malades.  Le docteur Gaétan Barrette, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, plaidera pour sa part que “c’est inexcusable, c’est condamnable”, admettant que cette pratique est ni plus ni moins qu’un pot-de-vin.

Mais dans les faits, qu’en est-il?

Personne ne peut demeurer insensible devant la maladie d’un proche.  Alors c’est certain que devant la situation que nous impose notre bon système de santé soviétisé, certains tenteront des approches, disons “différentes”, pour soulager leurs angoisses, et s’assurer que les traitements requis seront prodigués, et le seront sans délais; pour les uns, ce sera d’aller subir une intervention chirurgicale à l’étranger, et pour d’autres, ce sera de refiler une enveloppe brune à son toubib!  Mais au-delà du geste lui-même, cela démontre quoi, au juste?  Cela démontre surtout que notre système de santé n’est tout simplement pas efficace!  Que la méthode tant vantée par les grandes centrales syndicales n’est rien d’autre qu’un lamentable échec!  Et que “le profit sur la maladie”, ce clip de 8 secondes qu’aime bien utiliser Québec solidaire (il y a longtemps que je ne les ai pas surnommés Québec suicidaire, mais je vais tenter de me retenir!), est bel et bien présent, même dans notre système de mort latente!

Alors au lieu de nous irriter les oreilles avec notre sacro-saint système “unique au monde” (tellement unique que tout ce qui s’en rapprochait a été complètement démantelé, au profit de systèmes plus efficaces), les centrales syndicales devraient s’asseoir avec des représentants du gouvernement, des médecins, et des promoteurs privés, afin de travailler à concevoir une nouvelle approche des soins de santé qui soit plus économique, mais surtout, surtout, plus efficace.  Notre système actuel devait empêcher que les plus riches puissent se faire soigner plus rapidement que les autres; 40 ans plus tard, voila que l’on se retrouve avec le même problème, mais avec, en boni, la plus grosse facture d’impôts en Amérique du Nord.  Faudrait pas attendre qu’un despote s’en mêle!

Raffinerie Shell à Montréal-Est: C’est la fin des haricots!

La nouvelle est tombée, aujourd’hui; les négociations qui avaient repris, entre la pétrolière Shell et le raffineur Delek US, se sont terminées sans que les parties ne parviennent à un accord, autre que celui d’arrêter de négocier.

Selon un article d’Olivier Bourque, de la chaîne Argent, les deux parties se sont retrouvées devant une trop grande divergence pour poursuivre les négociations.  Le président et chef de la direction de Delek US, Uzi Yemin, a mentionné que “Malheureusement, après des efforts considérables pour s’entendre sur un grand nombre de questions complexes, les deux parties ont décidé de ne pas poursuivre les négociations au sujet de la raffinerie de Montréal-Est”.  Pendant ce temps, le vice-président, portefeuille secteur aval de Shell, Richard Oblath, a aussi fait une déclaration.   “Ainsi prend fin un processus que nous avons mené pendant plus d’une année afin de trouver un acheteur pour la raffinerie de Montréal-Est. Au cours de cette période, plus de 100 entreprises ont été contactées au sujet de cet élément d’actif, mais aucune n’a envisagé un avenir acceptable pour l’établissement en tant que raffinerie”, a-t-il mentionné, ajoutant que “Nous devons maintenant diriger notre attention sur la transformation sécuritaire de la raffinerie en terminal et sur l’approvisionnement adéquat en carburant de nos clients au Québec, dans les provinces de l’Atlantique et dans l’est de l’Ontario”.

Je m’attarderai surtout sur les déclarations de Jean-Claude Rocheleau, président du Syndicat des employés de la raffinerie Shell de Montréal-Est.  Selon lui, l’employeur aurait tout orchestré, depuis le début.  Voyez par vous-mêmes; “Avec l’annonce de la fin des discussions pour la vente de la raffinerie, c’est la fin d’une mise en scène douteuse que Shell a commencé en 2009. C’est a ce moment qu’elle a cessé d’entretenir les équipements”, dit-il d’abord, ajoutant ensuite que l’organisation syndicale se dit “extrêmement déçue d’en arriver à cette fermeture inutile d’une raffinerie rentable et disposant d’un solide marché”.  Si le président syndical parle d’une raffinerie rentable, pourquoi alors Shell a-t-elle laissée entendre, en commission parlementaire, que Delek US ne semblait pas avoir les reins suffisamment solides pour supporter une révision, nécessaire à la mise à jour des installations, au coût de 600 millions$?  Il faudrait peut-être rappeler à monsieur Rocheleau que la raffinerie a 76 ans, et que tôt ou tard – plus tôt que tard, en fait, une telle révision sera définitivement nécessaire, d’une part, et d’autre part, que Shell a déjà vendue une raffinerie, aux USA, à la firme Flying J, qui lui a fait faillite “dans la face”, moins de deux ans plus tard.  De son côté, Delek US ne voulait pas acheter une raffinerie fermée, et aurait offert 150 millions$ pour la raffinerie, et d’autres actifs de Shell, toujours selon l’article de la chaîne Argent.

Je me pose une question; et si le fait de la présence d’un syndicat qui tire un peu trop les ficelles, jumelé à celui des normes du travail au Québec, qui sont beaucoup plus “pro-syndicales” que partout ailleurs en Amérique du Nord, avait joué dans la balance, pour amener Delek US à ne pas aller plus loin, dans les négociations?  Il ne faut pas oublier que le principal poste de dépenses d’opération, dans la totalité des entreprises de la taille de la raffinerie de Montréal-Est, est celui des salaires.  Sauf erreur, Delek US n’opère présentement aucune installation au Canada, et ce autant dans le raffinage que dans la distribution au détail.  Peut-être que les coûts plus élevés de la main-d’oeuvre, au Québec, l’ont amenée à demander des sacrifices que Shell n’a pas voulue accorder.

Bref, ce fut une autre histoire de déchirage de chemise sur la place publique, qui s’est soldée, comme d’habitude, par un échec lamentable.  Comme le disait Pierre-Luc Jean, du blogue Pour un monde à droite, “Morale de l’histoire ? Les gauchistes, syndicalistes et tous les autres groupes du genre sont prêt à laisser leurs principes environnementaux quand c’est le temps de garder leur emplois ou de faire un show pour se faire réélire, même les écologistes en voulant que le Québec prenne en charge la raffinerie.