Je vais vous raconter une anecdote, concernant mes alignements, tant politique que économique. Elle s’est produite quelque part, à l’automne de 2005.
J’étais dans un restaurant, et comme presque à chaque fois que je vais seul, dans un restaurant, j’en profite pour jeter un oeil dans le journal, et dans 99% des cas, il s’agit du Journal de Montréal. Pourquoi celui-là? Probablement parce que c’est le seul quotidien que l’on retrouve, dans la très grande majorité des restos du Montréal métropolitain. Évidemment, lorsque je peux mettre la main sur le National Post, ou le Globe and Mail, ou au pire, The Gazette, La Presse ou Le Devoir, je ne passe pas à côté de l’occasion pour m’en délecter, mais cette fois-là, c’était le Journal de Montréal. À la page habituelle des chroniqueurs, je vois un nom qui m’est alors totalement inconnu, et l’on indique qu’il s’agit d’une chronique économique. Je prends donc le temps de lire.
Les deux bras m’en tombent!
Je dois préciser, ici, que dans ma jeunesse, j’ai été membre en règle du parti québécois, et du parti progressiste-conservateur (ah, le beau risque!), j’ai été membre élu d’un exécutif syndical, et j’ai aussi eu, pendant plusieurs années, des tendances progressistes. Mais depuis quelques années, mes alignements politique et économique avaient radicalement changé; en fait, le vent a tourné à partir du moment où je me suis posé une – pour ne pas dire LA – question existentielle, pour quiconque s’intéresse un tant-soit-peu à la chose politique, à savoir « C’est ben beau, tout ça, mais QUI VA PAYER? »
J’en étais où, déjà? Ah oui, je disais que les bras m’en ont tombé.
Pour la première fois, dans un journal que l’on pourrait qualifier de « populaire », si on le compare à d’autres qui visent une clientèle, comment dire, plus « distinguée », je lisais une chronique dont l’auteure – puisqu’il s’agit d’une femme – avait une pensée qui rejoignait la mienne en tous points. « Enfin, quelqu’un qui pense comme moi! », me suis-je dit. J’ai regardé le nom de cette personne. Il s’agissait de Nathalie Elgrably.
D’une semaine à l’autre, à force de la lire, je me disais qu’il y avait quelque chose de « pas normal ». C’est vrai, quoi; comment un simple citoyen comme moi pouvait-il se retrouver, politiquement, mais surtout économiquement, dans les écrits d’une véritable économiste? J’ai voulu en avoir le coeur net; je lui ai envoyé un courriel. À ma plus grande surprise, elle m’a répondu! S’en est suivi un échange de courriels, dans lesquels j’exprimais mes commentaires sur ses chroniques, je posais des questions sur divers sujets, et j’obtenais toujours des réponses, aussi élaborées que faciles à comprendre (même pour un type comme moi, à qui l’on a pratiquement « donné » les maths de secondaire 5, ayant terminé l’année scolaire à 48%), ainsi que d’excellentes références, sur lesquelles je base toujours ma pensée économique, aujourd’hui. Puis, à la suite de la publication, aux éditions Logiques, au printemps de 2006, de son essai intitulé « La face cachée des politiques publiques », j’ai même tenté de la rencontrer, afin de lui faire dédicacer mon exemplaire de l’ouvrage, ce que j’ai réussi, à la faveur d’un débat, dont elle était participante, et auquel j’ai assisté, dans une boîte chic de la rue Saint-Denis, à Montréal.
Je lis encore ses chroniques, qui sont toujours intéressantes. Et si certaines d’entre-elles ne m’atteignent pas particulièrement, de par le sujet traité, d’autres m’intéressent davantage. Mais celle d’aujourd’hui, intitulée « Lexique économique pour 2009« , m’a autant frappé que la toute première de ses chronique que j’ai lu. Encore une fois, elle reprend, peut-être pas mot pour mot, mais dans l’essentiel de la pensée maîtresse, mes prédictions au sujet de la situation économique, pour les mois – et les années – à venir. Et quand elle parle d’un armageddon financier, chez nos voisins du Sud, pour 2009-2010, elle voit exactement la même chose que moi, dans sa boule de cristal.
Faut-il s’en surprendre? Après tout, ma pensée économique s’est développée à partir de références que Nathalie Elgrably m’a gracieusement fourni. Gracieusement comme dans gratuit.
Bonne lecture.
Amen! Je suis en Hyperinflation (1000%) d’accord avec les propos de Mme. Elgrably.
J’aime particulièrement le passage savoureux quand Mme. Elgrably dit que malgré l’anti-américanisme primaire, les tatas vont vouloir imiter les méchants amis-requins ( lu sur un forum…)et demander au gouvernement d’injecter de l’argent. Voici une excellente caricature du Devoir de ce matin: http://www.ledevoir.com/2009/01/09/226385.html?fe=5830&fp=394594&fr=126289
Très à propos n’est-ce pas?
Dans l’ancien programme du MEQ, quand j’ai fini mon secondaire en 1990, j’avais vu les effets d’imprimer de l’argent. J’avais été abasourdi de lire que pour acheter un pain, dans l’Allemagne d’avant guerre,il fallait une brouette pleine de mark allemand.
En terminant, je me considère très chanceux cette année, car je fini de payer ma voiture vers la mi-avril et toutes mes payes seront claires. Je vais donc économiser et, jouer au vautour pour surveiller les reprises de finances. C’est chien, mais comme le dit le proverbe, le malheur des uns fait le bonheur des autres!
Merci encore pour tes très bons billets Richard!
J’aimeJ’aime