A-50, en 2010: (7) Ça avance, au-dessus de la Rouge

Lors de ce voyage-éclair, le long des divers chantiers de l’autoroute 50, j’ai terminé ma prise de photos au chantier du pont qui franchira la rivière Rouge, à la hauteur de Grenville-sur-la-Rouge, plus précisément à Calumet.  Mais je suis passé bien près, au yeux d’une personne, à tout le moins, de commettre un crime, à ce moment-là.  Je m’explique.

Comme j’étais déjà allé prendre des photos, l’an passé, au bout de la partie quasi-complétée de l’A-50, sur la rive est de la Rouge, je cherchais un nouveau site, pour prendre des images d’un point de vue différent.  Tout juste au nord du viaduc, qui surplombe la future autoroute, sur le chemin Kilmar, il y a une voie de service, qui fut aménagée pour raccorder la partie du chemin Welden qui passe au nord de l’A-50.  J’ai pris ce chemin, qui mène au site de l’entreprise Nouveau monde, qui organise des expéditions de groupes dans les tumultueux rapides de la rivière Rouge.  Tout près du bout de la route, je vois un petit chemin de gravier, qui a tout l’air d’une route d’accès à un chantier.  Je stationne la bagnole, et entreprend de suivre ce chemin à pied, quand un camion est arrivé.

Comme j’étais encore sur le chemin public, je m’arrête de marcher, et le camion s’arrête à ma hauteur.  L’homme, au volant, s’adresse à moi, avec un accent anglais à couper au couteau, pendant que la femme, assise à droite, que je présume être sa conjointe, me regarde avec des yeux affolés, répétant sans cesse « C’est chez nous! »  À la voir, elle devait croire que j’allais commettre un vol, ou quelque chose du genre.  Le type me confirme que ce chemin mène à leur résidence; je m’excuse aussitôt, et lui demande s’il y a un autre accès, pour voir le chantier du pont.  Il m’a répondu gentiment que c’était toujours possible de passer directement sur l’A-50, quand des travailleurs sont sur le chantier, mais que je pourrais aussi m’adresser aux gens de Nouveau monde, qu’il y a des sentiers qui me permettraient de me rendre assez près.

Comme la journée avançait, j’ai choisi la solution la plus rapide, soit celle de l’A-50.  Pardonnez mon manque de zèle; la prochaine fois que j’irai dans le coin, je rencontrerai les gens de Nouveau monde, afin de voir si je pourrai accéder aux sentiers qui mènent près du chantier.  Quoi qu’il en soit, j’ai pu prendre ces quelques photos.

Je me suis rendu au haut d’un promontoire, sur lequel passe une ligne électrique, qui fut entre autres aménagée pour le chantier.  On voit d’ailleurs cette ligne électrique à droite, sur la photo, qui montre une vue d’ensemble du chantier, avec ses deux immenses grues, et les piliers qui achèvent de rejoindre leur hauteur finale.

Sur celle-ci, à gauche, on aperçoit des ouvriers qui s’affairent à l’armature de l’un des piliers, alors qu’à droite, vous avez une idée du nombre de marches que ces travailleurs doivent franchir, pour se rendre d’un site à l’autre, sur la rive ouest de la Rouge.

Ici, la culée est, ainsi que des bases, munies d’ancrages, auxquels seront assemblées les poutres du tablier du pont.

Vous imaginez, à la hauteur où se trouvaient les ouvriers que l’on a vus, tantôt, lorsqu’une « envie » leur prend; c’est pourquoi on a installé une roulotte de chantier à même le pilier, ainsi qu’une toilette de chantier, à l’extérieur de la roulotte.

Grâce au zoom, je suis allé chercher la culée, ainsi que l’approche de l’A-50, sur la rive ouest de la rivière Rouge.  Le bloc, composé de 8 plaques, que l’on voit au-dessus de la route, c’est le contrepoids de la grue de la rive ouest.

Comme ces photos datent de la mi-mai, environ, il est tout à fait possible que les travaux aient avancé, depuis ce temps.  Mais à la lumière de ce que j’ai vu, il semble que ce pont ne sera pas terminé avant l’an prochain, et c’est probablement la raison pour laquelle cette partie de l’A-50, qui s’étend de sa fin actuelle, au chemin Scotch, jusqu’à Fassett, ne sera ouverte qu’au cours de l’année 2011.  Ce sera aussi le cas du tronçon allant de Fassett à Notre-Dame-de-Bonsecours, au nord de Montebello.  Quant au dernier tronçon, qui reliera Notre-Dame-de-Bonsecours et l’autre fin actuelle, à Lochaber, au nord de Thurso, il devrait laisser ses premiers véhicules en 2012, seulement.

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A-50, en 2010: (1) Un tronçon oublié à Luskville?

Nous l’avons remarqué à plusieurs reprises, depuis le temps que nous jetons un oeil sur les travaux autoroutiers, certains projets ont été mis de l’avant, il y a plusieurs années, et ont été abandonnés en plan.  Ici, je vous invite à regarder ce que je crois être un tronçon oublié de l’autoroute 50.  Il est situé au nord-ouest de Gatineau, entre Luskville et Heyworth, deux anciennes municipalités regroupées dans l’actuelle municipalité de Pontiac.

Une vue aérienne du tronçon à deux chaussées séparées.  Comme toutes les vues aériennes de ce billet, elle provient de la version gratuite du logiciel Google Earth.

Depuis l’intersection du boulevard des Allumettières et du chemin Eardley, dans le secteur Aylmer de la ville de Gatineau, vous devrez parcourir 14,5 kilomètres pour atteindre ce tronçon de route à deux chaussées séparées, et à quatre voies, qui fait plus ou moins 4 kilomètres et demie de longueur.  Afin de prendre les photos, je suis allé à l’ouest de cette section de la route 148, et j’ai photographié en revenant vers l’est.

Ici, c’est le « deux-dans-un » situé à l’ouest, à l’endroit où commence les deux chaussées, quand on vient de l’ouest.  Il y a quelques commerces, dans ce coin.  Si les photos semblent sombres, c’est qu’elles ont été prises vers 6h00 du matin, et nous étions à la mi-mai.

Quelques mètres plus loin, l’intersection du chemin du Village, qui fait une boucle, et qui croise à nouveau la route 148, à environ 1,2 kilomètres de là.

Ça, c’est la vue aérienne du « deux-dans-un » à l’est.  Vu d’en-haut, ça ne semble pas trop prononcé, mais quand on vient de l’ouest, il y a une courbe vers la gauche juste avant de tourner vers la droite, et de retomber sur une seule chaussée.  Quand on regarde le même endroit depuis « le plancher des vaches », par contre,…

…on se rend compte que la courbe vers la gauche semble indiquer une orientation de la route, de par son rayon, alors que l’on tombe ensuite sur une seule chaussée, en tournant vers la droite.  Mais ce qui semble le plus m’indiquer qu’il s’agissait, à l’origine, d’un tronçon de l’A-50, c’est ce qu’il y a plus loin.

Sur cette autre vue aérienne, j’ai marqué en bleu pâle la trajectoire possible de l’A-50, vers l’est, en se fiant à la courbe vers la gauche.  Le plus intéressant, par contre, se trouve dans le cercle jaune; la courbe que l’on y voit est affichée à une vitesse recommandée de seulement 35 km/h.

Il me semble que si l’on avait fait ce tronçon à deux chaussées dans le seul but de rendre la route 148 plus sécuritaire, on l’aurait allongé jusqu’à cette courbe; celle-ci est à juste un peu plus d’un kilomètre de la fin des deux chaussées séparées.  C’est d’ailleurs la seule courbe où l’on indique une vitesse recommandée, et ce entre le tronçon à deux chaussées et la ville de Gatineau.  C’est pourquoi je crois sincèrement que ce tronçon devait aller rejoindre la grande courbe, au nord de l’échangeur du boulevard de La Vérendrye, dans le secteur Gatineau, et ce en longeant le parc de la Gatineau par le sud, pour ensuite le traverser au nord du lac Pink, puis passer au sud de Chelsea, et traverser la rivière Gatineau, au nord de la centrale des Rapides-Farmer.

En fait, il y avait tout un réseau autoroutier de prévu, dans et autour de Gatineau, mais comme pour tout le reste du Québec, cette région est en retard, dans le développement de son réseau.  Et avec les écolos qui sévissent de plus en plus, ce n’est pas demain, la veille du jour où Gatineau aura un réseau routier supérieur à la hauteur de son potentiel de développement.

Dany Villanueva: Un bon petit garçon, vraiment?

Lorsque j’ai commenté l’affaire Villanueva, en août 2008, je mentionnais les frasques judiciaires de Dany Villanueva, dans mon exposé qui visait à savoir s’il pouvait avoir une part de responsabilité dans la mort de son frère, Fredy, tombé sous les balles d’un agent du SPVM, lors d’une opération policière qui a mal tourné.  À l’époque, je me suis fait traiter de n’importe quoi, dont de raciste, mais cela faisait partie de l’affaire; celle-ci a toujours été une affaire excessivement émotive.

Voilà que l’on apprend, ce matin, que Dany Villanueva a été intercepté par les patrouilleurs du Service de police de Repentigny, avec des amis, à bord de sa voiture, à l’angle du boulevard Céline-Dion et de la rue Notre-Dame, à Charlemagne.  En plus d’être en bris de probation, il a échoué le test de l’ivressomètre, et avait sur lui une petite quantité de cannabis.  Sa mère n’a pas fini d’avoir des faiblesses, la pauvre.  Mais mettons les choses au clair.  Il semble plutôt évident que de deux choses l’une; soit qu’elle a oublié d’enseigner quelques principes élémentaires à ce fils en particulier, ou encore que Dany s’est totalement foutu de sa mère, et n’en fait qu’à sa tête.  Comme il semble que feu son frère, et ses soeurs, n’ont jamais fait les manchettes judiciaires, je tends vers la deuxième option.  Parmi ces principes élémentaires, il y a celui de se tenir peinard, lorsque l’on est en probation, afin d’éviter de se mettre dans de sales draps, et d’empirer sa situation.

Or, ses dernières frasques tendent à démontrer que le pauvre Dany n’en fait qu’à sa tête.  Lui et ses potes devront passer par le Palais de justice de Joliette, ce matin, pour bris de probation.

Itinérance: À quel moment doit-on baisser les bras?

Le titre de mon billet peut sembler défaitiste, je l’admet volontiers.  Mais à mes yeux, il s’agit de la même chose que l’est l’acharnement thérapeutique, par exemple, pour un malade en phase terminale.  Pourquoi je vous parle de ceci?  Parce qu’un article, je devrais plutôt dire deux articles (premier, deuxième), publiés sur le site Canoë, sont venus me chercher.

Saviez-vous que Mont-Saint-Hilaire avait un itinérant?  J’avoue que je n’en avais aucune idée.

L’existence même de Daniel Auclair, décédé le 6 décembre dernier, à l’âge de 53 ans, ne m’aurait jamais effleuré l’esprit, n’eut été des articles de Serge Labrosse, du Journal de Montréal, publiés sur le site Canoë, ce samedi matin.  Selon les propos recueillis auprès de Francis, 25 ans, fils de Daniel Auclair, ce dernier avait tout; à 30 ans, sa maison était payée, il avait de l’argent, bref, tout allait bien, si l’on exclut la présence de la drogue; déjà « poteux » à l’adolescence, il a fini par tomber dans la cocaïne, et le crack.  La suite fut rapide; vers l’âge de 40 ans, et malgré une désintox, sa femme a demandé – et obtenu – le divorce, et le jeu compulsif s’est finalement chargé d’évaporer ses dernières ressources.  Puis, toujours selon ce que rapporte l’article, il a fait le choix de « partir sur le trip de vivre comme un Indien, dehors« , pour reprendre les propos de Francis.

Bref, de l’aide fut proposée à Daniel Auclair, mais il l’a toujours rejetée.  Il préférait fouiller dans les poubelles que d’accepter l’offre d’un bon repas.  Il a toujours voulu s’arranger tout seul.  Il a finalement été trouvé mort par Lyne, une amie intime, dans le sous-bois près du viaduc ferroviaire qui enjambe la route 116, à l’entrée de Mont-Saint-Hilaire; depuis le début de l’hiver, il y aurait planté une tente, où il dormait, après avoir passé quelques semaines à dormir dans des abribus et sur des bancs de parc.  Entêtement volontaire?  Maladie mentale?  Toujours selon Francis, il était probablement dépressif, et la drogue aurait entraîné la schizophrénie.  Un cocktail bien triste, qui mène inévitablement à une fin de vie atroce.

De là ma question; à quel moment doit-on baisser les bras?

Tout le monde sait que l’on a « désinstitutionnalisé » les « moins pires » patients – la quasi-totalité de ceux-ci – des hôpitaux psychiatriques, mais au nom de la dignité humaine, faudra-t-il les « réinstitutionnaliser », question de ne pas les voir mourir dans un banc de neige?  À partir de quel moment devrait-on interner une personne, dans le but d’assurer sa propre sécurité, davantage que celle des autres?  Combien de fois avez-vous entendu une femme, victime de cruauté, et/ou de violence conjugale, demander quand allait-on la laisser « enfin vivre sa vie comme elle l’entend », jusqu’au jour où elle découvre, par elle-même, que sa vie est bel et bien devenue l’enfer que décrivaient – et constataient désespérément – ses proches depuis si longtemps?  Quand doit-on retirer de force une personne d’un enfer dans lequel celle-ci ne se rend même pas compte qu’elle se trouve?  Et la question ultime; qui doit prendre la décision?

Une chose est certaine; il est impossible d’aider une personne qui n’a pas besoin d’aide.

Si la personne se sent bien, dans sa situation, que peut-on faire, dans le but de lui démontrer que ladite situation est sans issue?  Malheureusement, il y a bien peu à faire.  Si l’on tente de sortir de force la personne de sa situation précaire, on risque de la voir prendre diverses échappatoires afin d’y retourner, un peu comme un enfant, à qui on interdit de manger en-dehors des repas, attendra que tout le monde soit couché pour aller au frigo.  C’est évidemment triste à dire, comme ça, mais a-t-on vraiment le choix de les laisser vivre leur vie?  Même si l’on sait pertinemment que ça va finir mal?

Bonne réflexion.  J’attends vos commentaires.

Combien de temps passez-vous avec vos enfants?

« Je serais curieuse que les gens prennent un moment juste pour calculer combien de temps ils ont pris à chercher et acheter leurs cadeaux, par rapport au temps qu’ils passent avec leurs proches.  Je ne dis pas qu’il ne faut pas acheter de cadeaux. C’est aussi ça, Noël. Mais on se met un stress énorme à trouver LE cadeau. Mais, finalement, ce qui est important pour les enfants, c’est le temps passé ensemble, le plaisir. »

Ces paroles sont celles d’Isabelle Gaston, médecin-urgentologue à l’Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme.  Peut-être que son nom ne vous dit rien, comme ça, mais c’est celle qui a perdu ses deux enfants, Anne-Sophie, 3 ans, et Olivier, 5 ans, présumément assassinés par son ex-conjoint, le cardiologue Guy Turcotte.  Elle s’apprête à vivre son premier Noël sans ses enfants.  Marc Pigeon, du Journal de Montréal, a écrit une série d’articles (premier, deuxième, troisième) sur la réalité que vit cette femme, depuis le drame de Piedmont, qui a secoué tout le Québec, en février dernier.

Je ne vais pas faire l’apologie de cette dame, ni tenter de me faire l’avocat de son ex, ici.  Si je prends cet exemple, c’est seulement pour vous poser la question suivante; combien de temps passez-vous avec vos enfants?

Si vous croyez que cette question ne vous concerne pas, tout simplement parce que vous n’avez pas d’enfants, vous pouvez vous la poser en remplaçant « vos enfants » par « votre conjoint », « vos parents », ou tout simplement « vos proches ».  Nous avons tous, quelque part, des gens qui tiennent à nous, à ce que nous sommes, et trop souvent, dans notre monde où tout va trop vite, nous ne prenons pas toujours le temps d’être là, d’être présents, et de partager des moments de qualité avec ces gens qui nous aiment, et que nous aimons.  Moi le premier, je ne visite pas assez souvent ma mère, qui aura bientôt 81 ans, ni les autres membres de ma famille.

Le temps des fêtes nous apporte une occasion rêvée de nous rapprocher de ces gens qui ont fait – et souvent font toujours – de nous ce que nous sommes, au quotidien comme dans les grandes occasions.  Mais il ne faut pas se limiter au temps des fêtes, ni non plus à quelques personnes.  Madame Gaston parle, dans l’un des articles, de « donner au suivant », d’offrir du temps à d’autres, à ses voisins, même s’ils sont parfois encore des inconnus.  Cela peut se traduire de bien des façons; déneiger les marches de l’escalier de son voisin, pendant qu’on est dehors, aider à installer les décorations de Noël, ou ne serait-ce que de tenir la porte à une personne qui a les bras chargés.  Bref, prendre le temps de faire un petit quelque chose, qui ne nous enlève rien, et qui fait plaisir.

Et pour revenir aux enfants, pour ceux qui ont la joie d’en avoir, je rejoins les mots de madame Gaston.  À quoi cela sert de passer des jours – ou des semaines – à leur acheter un cadeau énorme, et hors de prix, si l’on ne prend pas le temps de s’amuser avec eux, avec… la boîte du cadeau?  Les enfants demandent bien peu de choses, mais raffolent du temps que vous passez avec eux.  Si vous avez des enfants, dites-moi, êtes-vous capables de les regarder dans les yeux, quand vous leurs dites que vous n’avez pas le temps?  Pourquoi ais-je moi-même droit à d’énormes sourires venant d’enfants – qui me sont totalement étrangers – à qui je n’offre qu’un simple regard?

Évidemment, certains diront que ce n’est pas la quantité qui compte, mais la qualité des moments passés ensemble qui sont importants.  Je veux bien le croire, mais encore faudrait-il qu’il y en ait, de ces moments, non?  Pour établir une complicité, avec vos enfants, vous devez être en mesure d’échanger, avec eux, et pour cela, vous devez être présents, et passer du temps, avec eux.  Pourquoi ne pas en faire une priorité?