Il m’arrive, a l’occasion, de parler d’éducation. Et ces temps-ci, le sujet est d’actualité.
Depuis quelques jours, on entend des gens qui paniquent, suite à l’annonce de la ministre, Michelle Courchesne, au sujet d’un décret, apportant des modifications au calendrier scolaire, qui allait désormais permettre d’ouvrir les écoles pendant les week-ends; plusieurs ont peur d’avoir à envoyer leurs enfants à l’école les samedis. Ne vous inquiétez pas; on a toutes les misères du monde à avoir des profs en semaine, alors imaginez les week-ends! Le chat a fini par sortir du sac; les changements avaient pour but d’accommoder certaines écoles privées de religion juive, qui étaient dans l’illégalité, puisqu’elles consacraient trop de temps aux matières religieuses, et ce faisant, ne pouvaient pas dispenser les matières obligatoires, selon le programme scolaire du ministère de l’éducation, du loisir et du sport (MELS), de façon adéquate. Ainsi, le ministère donnait une chance à ces écoles juives de rentrer dans la légalité, en leur permettant de disposer de plus de temps. Reste à savoir si ces écoles se conformeront au programme, maintenant.
Pendant ce temps, le Journal de Montréal envoyait Sébastien Ménard en mission, afin qu’il devienne, incognito, enseignant suppléant, et directeur d’école stagiaire, dans une école secondaire, située en région. Il a rapporté des propos que l’on peut lire ici, là, et encore là. D’autres textes seront publiés tout au long de la semaine, dit-on dans le premier article. Pour l’instant, on pourrait résumer ses dires à quelques mots, à savoir que l’école, c’est le bordel! Des profs qui passent à deux cheveux de péter les plombs, des directeurs d’école qui font plein de choses, sauf le travail qu’ils devraient faire, et surtout des élèves qui n’ont de respect pour rien, ni personne. Un dernier lien, celui de la chronique de Richard Martineau, qu’il intitule “Le merdier”, et qui traite, bien sûr, des articles de son collègue Ménard, tout en mettant son grain de sel sur le système d’éducation actuel.
Je dis depuis longtemps que si l’on commençait par mettre les bons profs dans les bonnes classes, ce serait peut-être une partie de la solution; en voyant des profs carrément passionnés par la matière qu’ils enseignent, et ce dès le primaire, les enfants voudraient peut-être développer quelque chose. Mais il y a une autre partie de la solution qui doit se passer à la maison. Il faut enseigner aux enfants certains principes de base, et ce dès la naissance. Vous allez me dire qu’un enfant à peine naissant ne peut sûrement pas apprendre grand chose, et dans le sens académique du terme, vous n’aurez pas tout à fait tort. Par contre, comme disent les anglophones, “children see, children do” (les enfants ne font pas ce qu’on leur dit de faire; ils font ce qu’ils voient). Le principe de la répétition, et de l’apprentissage par l’exemple, peuvent se mettre en pratique dès le début. Imaginez que votre enfant, au moment où il apprend à marcher, laisse carrément tomber à sa troisième chute, et décide de définitivement se déplacer à quatre pattes; ce sera beau, au CÉGEP. Heureusement, ce n’est pas comme ça que ça se passe. Or, il faudrait inculquer à l’enfant le principe de la persévérance, qu’à force d’essayer, et de répéter, encore et encore, on finit par y arriver. À force de pratiquer un talent, on en vient à y exceller. D’autres principes, comme la confiance, l’estime de soi, et le respect des autres, s’apprennent aussi à la maison. Encore faut-il se donner la peine de passer du temps – de qualité – avec son enfant.
Certains prétendent, à la vue de ce qui se passe actuellement, dans les écoles, que toute une génération de jeunes a été sacrifiée par la réforme, qui mettait les “compétences” en priorités, face aux “connaissances”, réforme mise de l’avant par une autre ministre de l’éducation, à l’époque. Si ma mémoire est bonne, je crois qu’il s’agit d’une certaine… Pauline Marois.