Vous n’en croirez probablement pas vos yeux, mais bon, je vous raconte.
En ce mardi (17 février), ma journée de travail s’est terminée tôt, et à 14h00, j’étais déjà de retour chez moi. J’avais un projet, parmi tant d’autres; celui de me fabriquer des meubles de rangement, et je voulais profiter du temps des fêtes, pour ce faire. Or, comme premièrement, nous en sommes à la mi-février, et que tout ce que j’avais fait à date se résumait à quelques esquisses, et que deuxièmement, il faisait très beau, cet après-midi, j’ai décidé d’en profiter pour fabriquer un premier module, qui prendra place sous ma table de travail. J’ai débuté vers les 15h00, le temps d’installer dehors l’outillage nécessaire, puis vers les 18h30, me voilà avec un beau module de rangement complété, et solide. Je commence donc à ramasser mes outils lorsque le malheur est arrivé.
Ce malheur, il a pris la forme d’une jeune femme, fort jolie, au demeurant, qui entre chez moi, comme ça, profitant du fait que la porte était ouverte pour s’infiltrer. Il n’a fallu que quelques secondes pour se rendre compte qu’elle était complètement saoule. Comme je n’ai pas voulu être trop méchant, je la laisse un peu parler, alors que je termine de ramasser les principal de mes outils. Les retailles de bois attendront bien. La voilà donc affalée sur mon fauteuil d’ordinateur (la machine qui me permet de vous écrire cette belle lecture est installée dans mon salon), avec une grosse bière, qu’elle venait de se faire « fronter » au dépanneur. J’essaie de causer un peu avec elle, pendant que je me demandais bien de quelle façon j’allais m’en débarrasser. Elle me dit son prénom – que je donnerai pas ici pour des raisons évidentes, mais appelons-la Valérie – et son âge (beaucoup plus jeune que moi). Elle me raconte ensuite qu’elle a recommencé à boire depuis 4 jours (de suite?) puis, m’étant assis sur le sofa, elle me demande si elle pouvait s’asseoir à côté de moi, ce que je lui permit de faire.
Je vous le jure, tout y est passé; la déclaration d’amour, la demande en mariage, et même plus encore. Mais je vous le jure aussi, j’ai fait preuve de beaucoup de retenue, ce qui semblait déplaire à la belle, par moments; voyez-vous, c’est définitivement contre mes principes de profiter de l’état d’ébriété d’une femme, pour assouvir quelques instincts que ce soit. À travers tout cela, Valérie m’explique qu’elle vit chez sa soeur jumelle, à deux rues de chez moi – prénommons sa soeur Vanessa, tiens. Puis, dans un sursaut de lucidité, elle me demande si elle peut téléphoner à sa soeur, justement, afin de la prévenir qu’elle est toujours en vie. Elle appelle donc Vanessa, et laisse un message sur sa boîte vocale, avec mon numéro de téléphone. Une heure et demie plus tard, Vanessa rappelle. Les deux soeurs jasent un peu, et je comprends, au fil de leur conversation, que Vanessa va venir la rejoindre ici. C’est environ une demi-heure plus tard que la soeur jumelle de Valérie débarque, avec son copain. Nouvelle conversation, au cours de laquelle Valérie raconte absolument n’importe quoi à sa soeur, dont, entre autres, que je suis son nouveau copain, qu’elle m’a rencontré au bar, etc. Puis voilà que Vanessa me demande si j’aurais 5$ à lui prêter, afin qu’elle puisse aller, à son tour, acheter de la bière au dépanneur, la bouteille de sa soeur étant maintenant vide. C’est pas des blagues; même en termes de consommation, elles sont vraiment jumelles!
Je propose que l’on aille au dépanneur tous les quatre, mais Valérie ne semble pas d’accord; elle tient à rester chez moi. Après beaucoup d’insistance, surtout de ma part, nous voilà donc tous les quatre en direction du dépanneur. Voilà enfin une première étape de franchie; tout ce beau monde est hors de chez-moi! Une fois au dépanneur, comme Valérie est complètement beurrée, elle attend dehors, avec le copain de Vanessa, pendant qu’elle et moi entrons à l’intérieur. C’est là que j’ai demandé à Vanessa si elle était en état de tenir une vraie conversation, d’abord, et ensuite, je la met au parfum de l’histoire; je ne suis pas le copain de sa soeur, je ne la connais pas, je ne veux pas la connaître, etc. Dieu merci, elle semble bien comprendre la situation. Étant quand même bon joueur, je leur achète deux autres bouteilles de bière, et les aide à reconduire Valérie chez Vanessa. Une fois le troupeau réuni sous le toit de Vanessa, je les salue bien poliment, et tire ma révérence. Fin de l’aventure; près de 23h00. Belle heure, pour faire la lessive, et tenter de souper!
Je me demande si, à la limite, le fait qu’une personne entre chez soi de cette façon pourrait s’apparenter à une invasion de domicile. En tous les cas, une chose est sûre; ma porte est désormais verrouillée, et le restera! Et si l’une ou l’autre des deux soeurs jumelles rappliquent, je vais faire le 9-1-1, au lieu d’être gentil! Déjà que je suis célibataire depuis plus de 7 ans, un épisode comme celui-là vient de me rendre définitivement « sauvage » pour encore un sacré bout de temps.
Ayoye! Dieu merci, je verouille ma porte depuis un bon moment et je répète souvent à mes parents cette recommandation.
Une affaire un peu semblable est arrivé à Sherbrooke, il y a un mois ou 2 environ. Un gars ivre entre chez quelqu’un (ou plutôt quelqu’une) qui connait pas. Il se couche carrément sur le canapé pour dormir et la fille a appellé la police pour le faire sorir.
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Salut Richard,
Je ne crois pas que l’on puisse qualifier cet acte d’invasion de domicile, car le vol n’était pas le mobile de cet acte. On ne peut même pas qualifier le geste de la jeune dame comme introduction par infraction étant donné que la porte était déverrouillée. La meilleure façon que l’on pourrait qualifier cette « aventure » serait, selon moi, d’atteinte à la vie privée. Je ne crois pas, selon ton récit, que ton intégrité en fût atteinte à un niveau élevé. Malgré le fait que ça a duré plusieurs heures et que ce n’était pas prévu à ton programme.
Étant donné l’état de la jeune protagoniste,on peut juste dire que tu t’es fais « déranger » dans tes projets de la journée. Toujours selon moi, il n’y avait aucune once de mauvaise intention de la part de la charmante « emmerdeuse ».
Passes une bonne fin de semaine Richard et ne lâches pas l’entraînement pour ta marche. La cause est tellement bonne. Félicitations!
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@ Nighthawk:
Je dois dire que j’ai écrit ce billet « à chaud », tout juste au moment où je me suis libéré de la jeune protagoniste, pour utiliser ton terme. J’étais « crinqué » comme un ressort, et j’en ai eu pour une journée et demi avant de relaxer un peu. Maintenant que je suis remis de mes émotions, et que je regarde l’ensemble de cet incident, je rejoins aussi ton opinion. Par contre, puisque rien n’arrive pour rien, cette expérience me permet désormais de comprendre ce que vivent les victimes de véritables invasions de domicile, du genre commises par plusieurs individus armés.
@ Stéphane Dumas:
La longueur de l’affaire, en temps, est probablement due à une partie de mon éducation, d’une part, à savoir qu’il ne faut pas frapper une femme, l’engueuler, etc., et d’autre part à mes diverses expériences avec des gens en état d’ébriété avancée, à savoir que cela ne donne rien de positif de les contrarier. Au contraire! Par contre, s’il s’était agi d’un homme, la durée de l’ensemble de l’aventure aurait probablement pu se calculer en minutes, plutôt qu’en heures; elle se serait sûrement résumée à quelque chose du genre « Envoye, man, tu décrisses! », avec le geste soutenant la parole, si nécessaire.
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Hé bien !!!!
caline, y t’en arrive toi pour vrai mon ami,lollll
faitun ti bout que j’avais pas ri de meme, je te vois le sourire,mdr
lache pas
Guylaine xx
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Quelle drôle d’histoire!
Est-ce que je peux te dire que même si c’était une femme, elle serait sortie de chez moi assez vite! Pas besoin de la frapper, mais elle aurait eu assez peur qu’elle serait probablement sortie par elle-même. Je ne suis pas d’un naturel violent, mais pour ce qui est de l’intégrité de ma demeure, c’est quelque chose de sacré. Je n’aurais certainement pas perdu cinq heure de ma vie à parlementer avec elle.
Je garde toujours la porte verrouillée, même quand je suis chez moi; on évite les ennuis de cette façon.
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