Élections fédérales: Le Journal de Montréal devient pro-bloc!

Nous savons depuis longtemps que qui dit La Presse, dit Gesca, que qui dit Gesca dit Paul Desmarais, et que qui dit Paul Desmarais dit parti libéral.  Et à la lecture du quotidien de la rue Saint-Jacques, on comprend que la ligne éditoriale s’aligne vers les politiques du parti libéral.  Mais qu’en est-il du Journal de Montréal?

Si la publication-phare du groupe Québécor Média « a toujours refusé d’imposer le carcan d’une ligne de pensée éditoriale unique à son lectorat vaste et diversifié », dixit Benoît Aubin, chroniqueur en chef, et directeur des pages Opinions, force est de constater que les efforts de recrutement de nouveaux chroniqueurs ont donné des résultats, comment dire, plutôt ciblés.  Monsieur Aubin a beau rappeler la présence des Julius Grey, Nathalie Elgrably-Lévy, Geneviève Lefebvre, Joseph Facal, Marie-France Bazzo, Christopher Hall, Jean-Marc Léger et Richard Latendresse, parmi ses chroniqueurs, ce qui représente, selon lui, « une galerie de commentateurs aux vues diverses et parfois divergentes », les trois dernières recrues du JdeM campent à la même adresse.

Bernard Landry, il y a quelques semaines, et depuis le 29 septembre dernier, soit lundi de la semaine dernière, Dan Bigras et le curé Raymond Gravel, sont plutôt radicalement en faveur du bloc québécois.  Et le fait de voir arriver les deux derniers en pleine campagne électorale n’est pas, selon moi, le fruit du hasard.  Le bloc québécois propose, depuis quelques jours, des rassemblements qui ont tendance à attirer les journalistes, en général, et ceux du JdeM en particulier (rassemblements monstres, manifestations, etc.), ce qui leur donne une couverture supérieure à celle des autres partis, dont on peut lire les faits et méfaits dans de petits articles de rien du tout, sinon dans les seules pages dédiées à la campagne électorale.  D’ailleurs, quand un chef de parti fait la une du JdeM, c’est toujours pour illustrer ses déboires, alors que les nouvelles positives du chef du bloc, Gilles Duceppe, se retrouvent souvent à la une.

C’est suite à ces constatations que j’en viens à conclure que le Journal de Montréal, surtout depuis la mi-campagne, est devenu pro-bloc.

Qu’un journal s’affiche en faveur d’un parti, c’est son droit le plus légitime.  D’ailleurs, je me suis moi-même affiché, ici-même, contre le bloc.  Mais par contre, qu’on ne vienne pas me faire croire que l’on refuse d’imposer une ligne éditoriale unique au lectorat.  C’est ben beau d’avoir des chroniqueurs de tous les horizons, mais quand au-delà de la moitié de ceux-ci proviennent du même côté de la balance électorale, à savoir du PQ et du bloc, cela laisse bien peu de place à toutes les autres options.

Julie Boulet: Quelques jours de repos dans le sud… pour réfléchir

Il est plutôt rare que je sorte de la grande région de Montréal pour m’intéresser à l’actualité d’une région particulière, mais je fais aujourd’hui une petite exception.  De passage dans ma famille, en Mauricie, j’ai jeté un coup d’oeil sur la dernière livraison du quotidien Le Nouvelliste, de Trois-Rivières, et le fait de voir la ministre des transports, Julie Boulet, sur la une du journal ne fut pas vraiment une surprise pour moi.  Dans une série d’articles, dont celui-ci, signés de la plume de Louise Plante, on peut lire que la ministre commence à avoir son voyage, si je peux prendre cette expression, et qu’elle ira passer quelques jours dans le sud pour se reposer,… et réfléchir.

C’est que, voyez-vous, l’affaire de la limousine lui est rentré dans le corps assez solide.  Vrai qu’elle n’a pas fait fort elle non plus dans sa justification de la chose (à cause de la fatigue?), mais madame Boulet disait qu’elle n’avait peut-être pas encore la carapace assez dure pour affronter tous les coups bas.  Autre point qui lui a particulièrement fait mal, la sortie de la mairesse de Shawinigan, Lise Landry, qui trouve que la ministre Boulet, qui est également la représentante de la circonscription de Laviolette à l’Assemblée nationale, et seule députée libérale de la Mauricie, n’a pas fait grand chose pour aider la ville de Shawinigan à se sortir de la misère, elle qui vient de recevoir une autre tuile sur la tête avec la fermeture définitive de l’usine Belgo, propriété de la papetière AbitibiBowater, alors que l’avenir des usines locales de la société Alcan demeure toujours incertain.  La ministre a d’ailleurs profité de l’occasion pour défendre sa position en rapport avec la ville de Shawinigan.

L’un des articles de la série – il y en avait sur quatre pages – faisait aussi mention de rumeurs de remaniement ministériel à Québec (c’est bizarre qu’aucun chroniqueur parlementaire n’en ait fait mention, mais bon), et la ministre des transports mentionne que malgré le travail imposant qu’il implique, elle aime beaucoup ce ministère, et elle voudrait bien le garder.  Sur un autre texte, paradoxalement, elle disait qu’elle partait dans le sud pour se reposer, et réfléchir à son avenir.  Un point important, toutefois; dans tous les articles, aucune mention du blogue de Richard3, ce qui laisse croire que je ne sois pas suffisamment virulent dans mes critiques envers elle, ou encore que mon blogue soit si peu connu des parlementaires à Québec qu’elle y prête aucune attention, voire même qu’elle en ignore totalement l’existence.  Ceci permettra donc à votre humble serviteur de continuer à commenter ses faits d’armes en toute honnêteté.