Ce jeudi (15 juillet), sur le site web Canoë, deux articles, dont celui-ci, de la chaîne Argent, qui rapporte une nouvelle “ronde” de gros salaires, à la Société de transport de Montréal (STM), obtenus grâce à une accumulation d’heures supplémentaires.
Voici quelques exemples, rapportés dans l’article:
– Commis divisionnaires (s’occupent de la répartition des véhicules), salaire annuel moyen: 71,000$. Plus de 16 d’entre-eux sont allés chercher au-delà de 130,000$, l’an dernier.
– Employés d’entretien, salaire annuel moyen: moins de 60,000$. 37 d’entre-eux ont fait entre 120,000 et 139,000$.
– Chauffeurs d’autobus, salaire annuel moyen: 58,000$. Parmi ceux-ci, 44 ont touché jusqu’à 133,000$.
La STM prétend qu’il est moins cher de donner “de l’overtime” que d’embaucher du nouveau personnel; c’est ainsi que 7% de la masse salariale, au sein de l’organisme, est versée pour du travail en heures supplémentaires. Pourtant, plusieurs personnes, oeuvrant au privé, me disent régulièrement que dans les entreprises où ils travaillent, quand vient le temps de couper les coûts, la première chose que l’on coupe, ce sont… les heures supplémentaires! Quelqu’un pourrait-il m’expliquer?
La directrice principale aux affaires publiques de la STM, Odile Paradis, soutient pourtant que “Bon an, mal an, on fait l’analyse et soyez assuré qu’on gère ça avec beaucoup de rigueur, parce que c’est quand même les deniers publics”. J’imagine d’ici la rigueur, avec laquelle la STM doit gérer le surtemps, surtout quand une bande de syndiqués, que l’on a pas pu joindre, se sont fait “passer devant” par une personne ayant moins d’ancienneté qu’eux; ils réclament à l’employeur, par voie de grief, le montant payé en surtemps à la personne qui a effectivement travaillé. Par exemple, une personne effectue 6 heures supplémentaires, disons à 30$ de l’heure, pour un total de 180$. Si 5 salariés, plus anciens que celui qui a travaillé, n’ont pas été rejoints par l’employeur, ces cinq salariés réclameront chacun 180$, ce qui coûtera donc 900$ à l’employeur. Ce genre de clause existe de la très grande majorité des conventions collectives, et se retrouve donc probablement dans celles – car il y en a plusieurs – des employés de la STM. Bien sûr, cela n’arrive pas à chaque fois qu’il y a surtemps, mais se produit régulièrement, partout où la pratique des heures supplémentaires existe, en milieu syndiqué. Vous devinez, maintenant, pourquoi on coupe toujours le surtemps, quand vient le temps de rationaliser, dans les entreprises privées?
Mais les montréalais ont les moyens de payer, n’est-ce pas? Le problème, c’est que je ne suis pas montréalais, et que je paie quand même, comme tous ceux qui font le plein de leurs véhicules, ou qui immatriculent leur voiture, dans le grand Montréal.