Débat des chefs: Tout le monde y sera, finalement

C’est en revenant de ma dernière livraison, à Mont-Tremblant, que j’ai appris, à la radio de Radio-Canada (CHOM « ne rentre pas », à Mont-Tremblant, dans mon camion), que la famille au complet sera présente aux débats des chefs, puisque celle du parti vert, Elizabeth May, a finalement été autorisée à y participer.

Dans le reportage, sur le sujet, diffusé lors du bulletin de 16h00, elle remerciait tous ceux qui, parmi la population, lui ont fourni un appui important, afin qu’elle ait droit à son lutrin, elle aussi, devant les caméras, les 1er et 2 octobre prochain.  Je ne sais pas si on a coupé des extraits de ses remerciements, ou encore si elle a fait un oubli majeur, mais je crois qu’elle aurait d’abord dû remercier… Jack Layton.  Voyons voir le fil des événements, d’abord.

Hier, le consortium des télédiffuseurs refusait la présence de madame May, prétextant que d’autres chefs auraient refusé de participer aux débats si elle y était.  Stephen Harper, pour appuyer son refus, a déclaré que la chef des verts n’était rien de plus que la candidate de Stéphane Dion, dans Central Nova, en Nouvelle-Écosse, et que sa présence aux débats donnerait deux représentants libéraux, ce qui désavantagerait les autres chefs.  Elizabeth May a répliqué rapidement, en soulignant le « dédain (du chef conservateur) de l’égalité des femmes, et des féministes en particulier ».  Dès le début de la soirée, Gilles Duceppe a fait savoir, par voie de communiqué, qu’il participerait aux débats, que madame May y soit ou non, et ce même si, à prime abord, il croyait que madame May était trop collée aux libéraux.  On ne pouvait s’attendre à moins; n’est-ce pas Duceppe lui-même, qui met son propre visage sur les pancartes de son parti, accompagnée du mot « Présent »?  Il ne restait donc que deux chefs opposés, soit Stephen Harper, et Jack Layton.

Au cours de la soirée d’hier, les proches de Jack Layton éloignaient déjà les journalistes de celui-ci, qui le pressaient de questions à ce sujet.  La position du chef du NPD ne cadrait pas du tout avec l’alignement de son parti, qui porte définitivement à gauche.  Il est alors probable que les conseillers de Jack Layton lui aient en quelque sorte « recommandé fortement » de laisser madame May participer aux débats des chefs.  Il a donc fait part de sa décision d’accepter Elizabeth May comme participante aux débats télévisés.  Le chef conservateur, ne voulant pas faire cavalier seul, dans cette affaire, a suivi, environ une heure plus tard, en donnant lui aussi son accord.

Tout cela fera en sorte que les libéraux auront, si l’on peut dire, deux représentants sur le plancher des débats.  Ce qui fera l’affaire de Stéphane Dion, qui entendra un « écho » à ses positions.  Je crois que les trois autres chefs, surveilleront madame May de très près.

Ceci étant dit, dans le cadre de la Bourse des chefs, j’enlève 5 points à Jack Layton, chef du NPD, pour s’être placé en position délicate, et pour avoir fait volte-face, dans cette affaire.

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3 réactions sur “Débat des chefs: Tout le monde y sera, finalement

  1. Pour la bourse des chefs, voici qui donnerait moins 10 points au NPD, La chronique de Martineau :

    http://www.canoe.com/infos/chroniques/richardmartineau/archives/2008/09/20080910-060201.html

    UN PARI PROGRESSISTE

    Parlons d’élections, maintenant. Avez-vous vu Samira Laouni, la candidate voilée du NPD dans Montréal-Bourassa?

    Cette semaine, dans La Presse, on pouvait lire un portrait sympathique de cette dame. Le hic, c’est que la journaliste qui a rédigé le papier a omis un petit détail, à savoir que madame Laouni est chargée de projets pour le Conseil islamiste canadien.

    Un organisme qui a poursuivi le magazine Maclean’s pour avoir publié un texte critique sur l’islam. Un organisme dirigé par un homme qui croit que «chaque adulte juif en Israël est une cible LÉGITIME pour les terroristes». Un organisme qui prône la ségrégation dans les hôpitaux. Voici ce qu’on peut lire sur le site Internet du CIC:

    «En cas d’urgence médicale, la musulmane doit d’abord tenter d’obtenir l’aide d’un médecin musulman de sexe féminin. Si ce n’est pas possible, elle peut tenter de voir un médecin musulman de sexe masculin. En dernier recours, la musulmane peut accepter l’aide d’un médecin non musulman, femme ou homme.» Progressiste, comme point de vue, non?

    DEUX POIDS…

    On s’inquiète de la présence d’un membre de l’Opus Dei au sein du Parti conservateur, mais on passe sous silence le fait qu’une candidate du NPD fraie avec le Congrès islamiste canadien.

    Pourquoi? Le fondamentalisme religieux serait-il plus épeurant quand il est blanc et catholique?

    Ah! Et dire qu’il y en a qui vomissent sur les Conservateurs 😉

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  2. J’aimerai bien qu’on aborde cette question lors du prochain debat des chefs.
    Comment se fait-il que dans ce beau pays du Canada ou l’on se targue
    que les droits de l’homme sont respectes, nous laissons les directions des hopitaux forcer les infirmieres a du temps supplementaire obligatoire. Ce terme me fait bien rire , car il n’y
    a pas si longtemps en Siberie, on appelait cela des travaux forces.
    Je trouve cette appellation beaucoup plus juste. Appelons un chat ;un chat.

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  3. Bonjour, Caroline, et bienvenue dans mon blogue.

    Il y a plusieurs facteurs, en fait, qui font que le personnel infirmier est surchargé de travail.

    On peut dire que la relève est moins présente qu’avant, qu’il y a moins de nouvelles infirmières qui entrent dans le domaine, et ce parce qu’elles ne sont pas aveugles, et constatent bien que le système ne fonctionne pas, que le personnel est à bout de souffle, et donc choisissent d’autres domaines d’apprentissage.

    On peut dire que la gestion est déficiente, depuis plusieurs années, en ce sens que l’on a proposé une mise à la retraite que trop de personnes ont choisi, lors du virage ambulatoire, alors que la relève n’était pas en place.

    Et si vous êtes vous-même dans le domaine hospitalier, Caroline, vous pouvez certainement ajouter d’autres facteurs à ceux-ci.

    Mais il y a un problème de base, dans tout cela, et ce problème est d’abord politique. Et vous avez raison de vouloir amener ce sujet aux débats des chefs, même si la santé est plutôt de juridiction provinciale.

    Le problème se situe au niveau de l’universalité des soins.

    L’idée de base, soit celle de fournir des services de qualité à chacun, sans égard à ses revenus, était excellente. Avec un tel système, on pouvait dire « si le riche peut se faire soigner, tout le monde peut se faire soigner ». Mais dans les faits, on l’applique comment? Au début, on a mis en place des budgets qui permettaient de faire fonctionner le système, mais ces budgets ont été coupés, au fil du temps, pendant que les bénéfices accordés au personnel, par le biais de leurs conventions collectives, étaient majorés. Ajoutons à cela le phénomène de vieillissement de la population, et nous en viendrons rapidement à la conclusion que l’état actuel du système de santé est le résultat d’un tas de facteurs qui, pris individuellement, auraient pu se régler. Sauf que cela ne s’est pas fait, au moment où cela aurait dû être fait. On se retrouve aujourd’hui avec un système à bout de souffle, à court de personnel, et qui ne répond plus aux demandes.

    Il aurait fallu, à un certain moment donné, laisser entrer du sang neuf, dans le système, ce que plusieurs commissions d’enquête ont recommandées aux différents gouvernements, et ce depuis de nombreuses années. Ce sang neuf, ce sont des fonds privés. Mais les gouvernements ont toujours refusé l’apport du privé dans le domaine de la santé, au nom de l’universalité des soins. Comme si les deux mondes ne pouvaient être compatibles. Si l’on avait ouvert la porte au privé, d’une certaine façon, cela aurait pu soulager d’autant le système public. Les deux systèmes, le privé et le public, auraient pu fonctionner de concert, afin de permettre au gouvernement de se consacrer à l’essentiel. Mais au lieu de faire cela, on a préféré ne rien changer au système public. Ainsi, celui-ci s’est détérioré, tant et si bien que si, au début, le principe était de dire « si le riche peut se faire soigner, tout le monde peut se faire soigner », force est de constater qu’au fil des années, et des coupures, le principe est devenu « si moi, je dois attendre, tout le monde va attendre ».

    Le système actuel a tout simplement « le défaut de ses qualités », comme disait Lucien Bouchard. Le fait de gérer en fonction d’un budget fait que l’on n’est pas constamment à la recherche de profits. Par contre, le fait de ne pas rechercher les profits amène les gestionnaires à se « laisser aller », puisqu’ils n’ont pas de concurrence. Aussi, ils laissent des situations s’envenimer, comme la gestion du personnel infirmier. Au lieu de recourir à des agences privées, pour obtenir du personnel supplémentaire, ils préfèrent forcer leur personnel à faire des « double shifts », et ce jusqu’à épuisement total, dans lequel cas la personne se retrouve en arrêt de travail, et doit être remplacée par… une autre personne en « double shift ». Cela devient un cercle vicieux.

    On peut comparer les deux systèmes ainsi; un hôpital public est géré avec un budget, et lorsque le budget est « défoncé », on remet les opérations sur le budget de l’année suivante. En termes de services, on peut appeler cela une « liste d’attente ». Dans un hôpital privé, où l’on rechercherait à faire du profit sur chaque intervention, croyez-vous qu’on laisserait des patients sur des listes d’attente? Ils risqueraient d’aller ailleurs, ce qui entraînerait une perte de profit. On ferait donc tout ce qu’il faut pour opérer, y compris avoir du personnel frais et dispos, en quantité suffisante. Les contrôles seraient aussi gérés de façon différente; dans le système public, on tente de « balayer sous le tapis » les problèmes (éclosions de virus, erreurs médicales, etc.), jusqu’au moment où ils sortent dans les médias, et à ce moment-là, on se lance la balle, entre les gestionnaires, les responsables, les politiciens, etc. Dans le système privé, la personne qui commettrait une erreur, ou se comporterait de façon à contaminer les lieux, serait immédiatement rencontrée par la direction, et congédiée manu militari en cas de récidive. Le privé ne risquerait pas de perdre sa réputation suite à des erreurs, et prendrait des mesures, afin que cela ne se reproduise plus.

    En fait, il faudrait le meilleur des deux mondes. Je reviendrai avec un billet, sur le sujet.

    Merci de votre participation, Caroline, et n’hésitez pas à revenir.

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