Avez-vous entendu parler de la dernière nouvelle, au sujet de la Grande Bibliothèque, à Montréal?
En fait, il s’agit d’une reprise. Selon un article de Marc Gendron, du Journal de Montréal, et repris par le site Canoë, trois lamelles de verre, parmi les quelques 6200 qui ornent le bâtiment de la Grande Bibliothèque (GB), ont éclaté sous l’effet de la chaleur. La porte-parole de la GB, Claire-Hélène Lengellé, a spécifié qu’une seule lamelle a éclaté suite à un changement de température, alors que les deux autres se sont brisées en recevant les débris de la première. Depuis l’ouverture de la GB, en avril 2005, ce sont environ une douzaine de ces lamelles qui ont éclaté, projetant à chaque fois des éclats de verre au sol.
La porte-parole de la GB dit même que c’est tout à fait normal, et que selon les fournisseurs, moins de la moitié de 1% des lamelles devraient éclater ainsi au cours des 10 premières années suivant leur installation, parce que c’est dans la nature du matériau utilisé. Si l’on fait le calcul, la moitié de 1% de 6200, ça devrait donner 31 lamelles. Or, depuis l’ouverture, on compte une douzaine de lamelles éclatées. Donc, 31 moins 12, ça égale 19. Prenons cela différemment; moins de 31, c’est tout au plus 30 lamelles qui devraient se briser normalement en dix ans. À date, en un peu plus de trois ans (40 mois, dans les faits, soit exactement le tiers du délai de 120 mois), on en est rendus à 12, alors que l’on devrait n’en être qu’à 10. Est-ce à dire que le matériau est d’une « petite nature », puisque moins résistant que prévu?
On va encore me dire que je suis de mauvaise foi, mais si je trouve l’in-gné-gneur qui a eu la brillante idée de faire l’extérieur d’un bâtiment en lamelles de verre trempé, au coût de 3 millions$, dans une ville comme Montréal, où le climat et les vibrations s’occupent de les faire tomber allègrement, et qui a convaincu tous les décideurs que si des lamelles allaient se briser, cela serait sans danger pour les gens qui passent en-dessous, puisque le périmètre de sécurité n’a été mis en place qu’en juillet dernier, je vais m’efforcer de lui descendre mon pied au cul moi-même!
Ce grand projet a été ouvert deux ans après que les libéraux de Jean Charest aient pris le pouvoir, mais fut certainement concocté – et approuvé – par les bien-pensants du parti québécois. Évidemment, un tel bâtiment projette une très belle image, sur une photo, ou une carte postale, mais si on s’y tient trop près, on risque de recevoir des éclats de cette image dessus! Nous savons tous que pour le parti de Pauline 1ère, l’image est très importante. Même si tout tombe en ruines derrière la façade, l’image doit être impeccable. Nous le voyons à tous les jours, par exemple dès que nous prenons la route, que derrière l’image, toute la société tombe en lambeaux.
En fait, la société québécoise me fait penser au logo de la compagnie d’autobus La Québécoise. Vous avez sûrement déjà vu ces superbes autocars, de différentes couleurs, avec sur chaque côté, le logo et le nom de la compagnie, La Québécoise. Le logo montre le visage d’une femme, portrait type que ce que l’on décrit comme la québécoise modèle; jeune, jolie, les cheveux au vent,…et les deux yeux fermés ben durs! Les québécois, on se fout que des lamelles de verre nous tombent sur la tête, que des viaducs nous tombent sur la tête, que de la poussière nous tombe dans une plaie ouverte, en plein milieu d’une intervention chirurgicale, ce n’est pas grave, tant que l’image est sauve!
Et dire que ça se présente aux élections! On est pas sortis de l’auberge!