Route 175: Nouvelles photos… page 4!

Nous quittions à peine le tout nouvel échangeur des routes 169 et 175, dans notre dernier billet.  Dans celui-ci, nous continuerons notre escapade à travers la Réserve faunique des Laurentides.

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Nous sommes cette fois à peu près au milieu de la Réserve faunique, autrefois appelé le Parc des Laurentides, et nous arrivons à une institution qui est là, ma foi, depuis une éternité.  Il s’agit de l’Étape, seul relais digne de mention, où l’on trouve autant de quoi se ravitailler le corps que le réservoir de sa voiture.  Le site de l’Étape est plus ou moins exploité depuis le XIXe siècle; selon ce que l’on trouve sur Wikipédia, Québec est reliée au Lac-Saint-Jean depuis aussi loin que 1676, d’abord via Le chemin des Jésuites, qui permettait de faire le trajet en trois jours, en passant par le lac Saint-Charles, la vallée de la rivière Jacques-Cartier, jusqu’au lac Jacques-Cartier (au bord duquel se retrouve l’Étape), la rivière Pikauba, la rivière aux Écorces et la rivière Metabetchouan.  D’après la section “J’ai la mémoire qui tourne” du site web de la chaîne télé Historia, on retrouvait des abris distants de 12 à 20 kilomètres les uns des autres, et c’est en 1869 que l’on établissait un premier relais digne de mention à l’Étape, lequel consistait en une cabane en bois, et un four à pain.  Le projet de construire un chemin un peu plus carrossable prendra racine dès 1863, mais il faudra attendre ce chemin jusqu’en 1881; il sera appelé La route de Québec, et permettra de relier Québec et Hébertville, au Lac-Saint-Jean, en 40 heures.  L’embranchement vers Chicoutimi sera construit l’année suivante.  Le site de l’Étape se verra augmenté d’un poste de protection des forêts en 1942.

C’est en 1944 que les premiers arpenteurs travaillent sur l’emplacement de la route 175 actuelle, laquelle sera inaugurée en 1948.  Sur une carte routière de 1950, la route connue sous le vocable de boulevard Talbot, en hommage au ministre de la voirie du temps, Antonio Talbot, sera la route 54, entre Québec et le site de l’échangeur que l’on a vu dans le billet précédent; la route vers Alma et le Lac-Saint-Jean sera la route 54A, et la section vers Chicoutimi sera la 54B.  C’est aussi au début des années 1950 que le gouvernement fait construire un premier complexe hôtelier, qui fut démoli en 1973 pour faire place à des installations plus modernes.  À l’époque, comme “le Parc” était à accès limité, il fallait s’arrêter aux barrières, situées aux limites de celui-ci; ces barrières furent éliminées en 1977.  Le 5 septembre 2003, le bâtiment principal de l’Étape est complètement détruit par un incendie; la décision sera prise en 2005 de le démolir et de construire les installations actuelles, qui seront complétées l’année suivante.  Le 12 décembre 2007, ce fut au tour de la station-service d’être dévastée par un incendie.  On retrouve désormais à l’Étape un restaurant franchisé, Le Coq Rôti express, ainsi qu’un dépanneur et une station d’essence sous la bannière Esso.

La poursuite de ce périple se déroule par ici.

STM: Un plan coûteux, que nous paierons tous!

À lire l‘article de Jean-Louis Fortin, de l’agence QMI, et publié sur le site Argent, la Société de transport de Montréal (STM) a beaucoup d’ambition, pour la prochaine décennie.  Évidemment, cette belle ambition a un prix; 12 milliards$!

Le président de la STM, Michel Labrecque, a présenté son plan stratégique, pour les dix prochaines années, devant un parterre de gens d’affaires du grand Montréal, ce jeudi (2 décembre).  Avant d’élaborer les projets de la STM, il faut préciser que les nouvelles voitures de métro (2,4 G$), commandées à Bombardier-Alstom, le système d’information en temps réel iBus (200 M$), et la rénovation des stations (500 M$) sont déjà financés, et ne font pas partie du plan. N’empêche que les projets ne manquent pas; on parle de mettre en fonction, dès 2013, un service rapide de bus sur le boulevard Pie-IX.  En 2016, la ligne bleue serait prolongée de 3 stations vers l’est, alors qu’un tramway s’étendrait sur 12,5 kilomètres, entre le quartier Côte-des-Neiges et le centre-ville.  Deux ans plus tard, soit en 2018, un autre service rapide de bus, cette fois sur Henri-Bourassa, verrait le jour, alors que l’année suivante, ce serait au tour de la ligne orange d’être prolongée, jusqu’au quartier Bois-Franc, dans l’arrondissement Saint-Laurent.  Quant au parc d’autobus, il passerait de 1680 unités, qu’il est actuellement, à 2114, en l’an 2020, dont 400 véhicules articulés.

Pour passer du rêve à la réalité, ce plan aura besoin, comme je le disais au début, d’un financement de 12 G$, qui proviendra, selon monsieur Labrecque, majoritairement du gouvernement du Québec (8,7 G$).  C’est à dire de la poche des automobilistes, entre autres; ceux-ci paient déjà 30$ par véhicule de promenade immatriculé annuellement, en plus de 3 cents le litre d’essence (eh oui, le grand Gérald Tremblay est parvenu à convaincre Québec de purger 1,5 cents de plus!), à chaque fois qu’ils ravitaillent.  Le gouvernement fédéral fournirait quelque 835 M$, provenant probablement de la taxe d’accise sur l’essence, qui est maintenant retournée, en partie, aux municipalités, alors que le reste, soit environ 2,2 G$, proviendrait de la ville de Montréal, qui budgète déjà, pour l’année 2011, de purger à nouveau les automobilistes, cette fois à hauteur de 45$ par bagnole!

Alors voilà.  Si les automobilistes ont l’impression de se faire presser comme des citrons, lorsqu’il est question de financement du transport en commun, ils peuvent se rassurer; ce n’est pas du tout une impression!

WVCS: (2) Des kilomètres qui font mal

Dans cette série:

(1) Une expérience inoubliable(2) Des kilomètres qui font mal(3) Après la douleur, la victoire!(4) Des remerciements particuliers

Évidemment, lorsque l’on s’entraîne comme il le faut, 60 kilomètres en deux jours, sans être facile, est une épreuve qui se fait plutôt bien.  Mais quand on a la mauvaise habitude de tout remettre à plus tard, y compris l’entraînement, il vient un moment où l’on en paie le prix fort.

Et dans mon cas, ce moment arrivait après les 15 premiers kilomètres.  C’était au moment où l’on arrivait au « Pit-Stop #2 », le puits de ravitaillement plus complet, où on pouvait aussi prendre le dîner.  En passant, ces dîners étaient bien équilibrés, et plutôt appétissants.  C’était après le lunch, donc, que les choses se compliquaient, pour moi, et ce pour la simple et bonne raison que j’avais négligé mon entraînement.  Les derniers kilomètres étaient beaucoup plus ardus, les ampoules faisaient leur apparition, et les douleurs aux pieds se faisaient plus intenses.

Lors du parcours du samedi, Paul m’accompagné jusqu’à la fin, alors que je n’ai pas fait appel à l’équipe médicale avant la fin du parcours.  Je me disais que si je retirais mes chaussures, je ne serais peut-être plus capable de les remettre.  Paul a été d’une patience exemplaire; lui qui s’était pourtant très bien entraîné, il a mis de côté son rythme de marche pour m’attendre, et ce malgré que mes pauses, dans les puits de ravitaillement, furent de plus en plus longues.  Je suis allé consulter l’équipe médicale lors de notre arrivée au campement, et on a bien pris soin de mes ampoules.  À part les douleurs aux pieds, le reste allait plutôt bien.

Ce fut différent lors du parcours du dimanche.  Il y avait beaucoup plus de pentes ascendantes, et là, il était clair que de par ma lenteur, je nuisais aux efforts de Paul.  Au moment du lunch, je lui dis que je vais aller consulter l’équipe médicale, pour mes ampoules.  Il me répondit qu’il aimerait plutôt continuer sans moi, afin qu’il puisse reprendre son rythme de marche, parce qu’il y avait beaucoup d’attente, à la tente médicale.  Je lui dis alors de jeter un oeil à mes trucs, le temps que j’aille m’informer.  Mais à ce moment-là, j’ai eu une chance de pendu!  En fait, je me suis présenté au mauvais endroit; il y avait deux tentes médicales, dont une qui se concentrait sur les ampoules, mais je me suis présenté à l’autre tente.  Je demande à la dame si j’étais au bon endroit pour les ampoules, ce à quoi elle me répondit que non, mais qu’elle en faisait quelques-unes « on-the-side », parce qu’il y avait une heure d’attente, à l’autre tente.  Elle a donc traité mes ampoules sur-le-champ, puis je suis allé retrouver Paul, en lui racontant tout cela.  Il me dit alors qu’il va faire « le vide, puis le plein », et qu’il sera prêt à repartir.  De mon côté, je n’ai fait que le plein, et je suis parti… sans lui.

Évidemment, Paul m’a rejoint moins d’un kilomètre plus loin.  Nous nous sommes souhaités bonne chance, et je l’ai laissé aller.

C’était la meilleure chose à faire, dans les circonstances.  D’abord, parce qu’il y avait encore plusieurs pentes ascendantes, et que le rythme de Paul était beaucoup plus rapide que le mien, dans les pentes.  Ensuite, parce que j’ai déjà vécu l’expérience de la course automobile, et que lorsque l’on ne peut pas soutenir le rythme des meneurs, il faut se ranger, hors de la ligne de course (communément appelée « la groove »), et les laisser passer.  À partir du moment où l’on ne peut plus suivre les meneurs, il faut se concentrer sur l’objectif de terminer l’épreuve.  Comprenez-moi bien; le Week-end pour vaincre le cancer du sein n’est pas une course contre la montre, et encore moins une compétition où il faut terminer parmi les premiers.  En ce qui me concerne, ce fut surtout une épreuve face à moi-même.  Face à toutes ces fois où j’ai dit que j’allais faire quelque chose, et que des circonstances, sérieuses ou futiles, ont fait que je n’ai pas accompli ce que je devais faire.  Face à toutes ces occasions ratées de me prouver que je suis quelqu’un de bien.  Face à tous les rendez-vous manqués, parce que j’avais fait des excuses, au lieu de faire des efforts.  Face à ma campagne de levée de fonds, où j’ai eu de l’aide de dernière minute.  Face à mon entraînement, où je n’ai pas fait ce qu’il fallait.  Face à ma préparation générale, qui fut une autre oeuvre d’improvisation.

Cette fois, j’étais face à moi-même, et face à ces douze derniers kilomètres, qui allaient être très difficiles.

Le long de la côte Sainte-Catherine, ça montait, en pente douce, mais ça montait quand même.  Ça doit bien faire un bon kilomètre et demi, que l’on monte.  Puis il faut tourner à gauche, sur la rue Decelles.  Là, en moins de 400 mètres, on a redescendu tout ce que l’on a monté.  Puis on tourne à droite sur Van Horne, et on doit monter.  Encore.  Là, ça commence à faire vachement mal!  La dose de courage que j’ai eu, devant l’immense bannière de l’Hôpital général juif, il y a moins d’un kilomètre, semble déjà épuisée.  Et la rage commence à prendre place.  Je commence à en avoir ras-le-cul.  Je n’aurais qu’à lever la main pour qu’une minivan m’embarque, et m’emmène jusqu’au prochain puits de ravitaillement, mais je ne le fais pas.  Pas cette fois; je me suis engagé, et je vais le faire.  Mais ça fait mal.

Le pire moment survient à l’angle des rues Bernard et Clark.  On doit tourner… à droite!  Non, mais ça ne se peut pas! Le stade est dans l’autre direction!  À ce moment-là, un membre de l’équipe de soutien (ceux qui portent les maillots jaunes) explique à une dame que oui, si l’on passe tout droit, et que l’on monte Saint-Laurent, ce sera plus court, mais on risque, par contre, le rater un puits de ravitaillement, le dernier de l’épreuve.  J’ai décidé de suivre le tracé, et de faire la distance.  Après tout, je me suis engagé, et je dois le faire.  Le parcours descendait un kilomètre, jusqu’au boulevard Saint-Joseph, puis remontait sur Saint-Laurent, avec en prime le dernier puits de ravitaillement.  Contrairement au samedi, les pauses étaient plus courtes, aux puits; je voulais en finir!  Et ça faisait mal!

J’ai changé mon short, et j’ai enfilé le maillot bleu, que l’on m’a remis lors de mon inscription.  Une fois à la maison, je m’apercevrai que j’ai oublié plein de choses, dans ce « sanctuaire », mais sur le moment, j’ai des kilomètres à marcher, encore.  L’écriteau indique 3,1 kilomètres, mais j’ai l’impression qu’il en reste beaucoup plus que cela, tant ils semblent infranchissables.  Cette fois, je laisse passer les marcheurs par groupes entiers.  J’ai l’impression que je n’y arriverai jamais!  En passant sous le viaduc Van Horne, je suis au bord des larmes.  Je suis maintenant convaincu que je vais entrer le dernier dans le stade Uniprix, tellement je laisse passer de marcheurs.  Puis on tourne à gauche sur Beaubien pour reprendre la rue Clark.  À ce moment, un type, qui habite probablement là, me demande combien j’ai marché de kilomètres, jusqu’à maintenant.  Je lui réponds quelque chose comme 58 et demi.  Il lance un « Ohhhhh » d’étonnement; peut-être qu’il comprend pourquoi j’ai l’air aussi exténué.  Mais allez savoir pourquoi, ce type m’a donné une poussée d’énergie.  Un peu plus loin, je suis à sec; je n’ai pas ravitaillé, au dernier puits, je me suis contenté de me changer.  Je m’arrête à un dépanneur, et m’achète une bouteille de Gatorade.  Le type du dépanneur me félicite pour l’effort; une autre poussée d’adrénaline!

Me voilà de retour dehors pour en finir, parce qu’entre les poussées d’encouragement, ça fait toujours mal!

Note: Vous pourrez commenter à la fin du 4e billet.  Merci.