Pont des Piles: Une autre preuve de l’expertise du MTQ

Le 3 février dernier, en soirée, le pont des Piles, reliant l’autoroute 55 et la route 155, au dessus de la rivière Saint-Maurice, à Shawinigan, fut complètement fermé par le ministère des transports du Québec (MTQ), par mesure de sécurité. Il semble que le tablier du pont, que l’on surveille presque depuis sa construction, en 1978, ait démontré des signes de dégradation plus rapidement, et plus sévèrement, que ce qui avait été anticipé.

Selon les résultats obtenus de tests de charge réalisés en 2021, d’une part, et d’autre part, de la centaine de capteurs installés sur la structure depuis longtemps, le MTQ dit ne pas avoir eu le choix de fermer le pont à toute circulation jusqu’à ce que l’on corrige la situation, ce qui, espère-t-on au ministère, devrait être complété avant la fin de l’année 2022. La décision de reconstruire le pont fut déjà prise il y a quelques années; le nouveau pont, qui est à l’étape de la conception, devrait être prêt pour 2025.

Le MTQ devrait saisir l’opportunité qui se présente devant lui, sur un plateau d’argent, et construire un pont à quatre voies divisées. D’abord, parce que la circulation, dans l’axe Trois-Rivières – La Tuque – Lac-Saint-Jean, ne devrait pas diminuer au fil des ans. De plus, avec ses 11,600 véhicules par jour, dont 14% de véhicules lourds, il a déjà atteint la barre psychologique des 10,000 véhicules par jour, seuil au dessus duquel on envisage la construction d’une autoroute en bonne et due forme. Un tel ajout permettrait de prolonger l’autoroute 55, peu importe la direction qu’on lui donnerait, soit vers La Tuque, ou vers… Saint-Tite.

En effet, lors du festival western, qui se tient annuellement au début de septembre, la circulation est littéralement impossible entre l’A-55 et la petite ville de quelque 4000 habitants, et la situation est pareille sur les autres accès à Saint-Tite. Alors imaginez ce qui se produira si les travaux du pont des Piles ne sont pas complétés à la fin de l’été.

Il appartient maintenant au ministre, François Bonnardel, de prendre la bonne décision, dans ce dossier.

Fonctionnaire véreux: Le SPGQ doit défendre ça?

Hier, le Journal de Montréal a publié des articles concernant un fonctionnaire du MTQ, un nommé Pierre Baillargeon.  Le brillant fonctionnaire a fait parler de lui en 2003, alors qu’une enquête avait révélé qu’il s’était permis, lors d’expropriations effectuées à la fin des années 1990, de falsifier l’évaluation de la propriété d’un complice, et ce afin de faire main basse sur plus de 200,000$.  Ben mieux que ça; il demande que le MTQ lui assigne un avocat, par-dessus le marché!

Résumons les faits.  À la fin des années 1990, le MTQ veut reconstruire la route 155 à divers endroits entre Grandes-Piles et La Tuque.  À certains de ces endroits, il faut exproprier des terrains, vacants comme bâtis, pour réaligner la route.  Dans le secteur de Grande-Anse, l’un des expropriés, François Chagnon, obtient beaucoup plus que la valeur de sa propriété.  Dans son évaluation, le fonctionnaire, Pierre Baillargeon, a octroyé la somme de 285,000$ à monsieur Chagnon, alors que sa propriété n’étant évaluée qu’à 59,900$.  Les autres expropriés n’ont obtenu que l’équivalent de l’évaluation de leur propriété, ce qui a mis la puce à l’oreille de Roger Bordeleau, l’un des expropriés, qui a décidé de révéler le pot aux roses.

Une enquête est alors ouverte au MTQ, et met au jour les manigances de Baillargeon, qui a intentionnellement gonflé l’évaluation de Chagnon, au détriment des autres expropriés.  Le MTQ entreprend de congédier Baillargeon, en plus de le poursuivre pour la différence entre la somme versée à Chagnon et la valeur réelle de sa propriété, soit la somme de 229,100$.  Le syndicat représentant Baillargeon, le Syndicat des professionnels et des professionnelles du gouvernement du Québec (SPGQ), se lance dans une guérilla judiciaire dans le but de défendre son membre.

Pendant ce temps, l’escouade des crimes économiques de la Sûreté du Québec (SQ) permet de porter des accusations contre Baillargeon et Chagnon.  Leur procès s’est ouvert le 16 janvier 2007, et s’est conclu le 22 février dernier par la déclaration de culpabilité des deux hommes.  Baillargeon, 61 ans, est condamné à six mois fermes de prison, et a quitté le Palais de justice de Shawinigan avec les menottes aux poignets.  Quant à Chagnon, 81 ans, le juge a cru bon de lui permettre de purger ses 9 mois de prison dans la communauté.

Mais ça, ce n’est rien; Baillargeon a été congédié du MTQ, mais a déposé trois griefs contre son ex-employeur, dont un pour contester son congédiement, et les deux autres pour paiement de temps supplémentaire.  Imaginez-vous que Baillargeon était affecté au bureau du MTQ de Drummondville, et que lors de la fermeture de celui-ci, en 1998, il a dû poursuivre son travail au bureau de Trois-Rivières.  Voilà qu’il réclame son temps de déplacement, de chez-lui, à Drummondville, à son nouveau bureau de Trois-Rivières, comme étant du temps supplémentaire!  Il demande aussi qu’un avocat du MTQ lui soit affecté.  Veut-il le soudoyer, lui aussi?

Après, on se demande pourquoi la population perd confiance en l’appareil gouvernemental.  Même que Sylvie Goupil, du SPGQ, a déclaré que le syndicat devra peut-être réexaminer le dossier à la suite de la condamnation au criminel.  Ça ne lui aurait pas tenté de reconsidérer la défense du membre avant que le SPGQ n’entraîne le gouvernement dans une dépense, en frais légaux, qui sera sûrement supérieure à tout ce que le MTQ ne pourra jamais réclamer en dédommagement dans cette affaire.  Mais non!  So-so-so-solidarité oblige, les contribuables devront oublier les plus de 200,000$ empochés par les deux complices, en plus de débourser tous les frais juridiques que l’affaire aura entraîné.

Je présume que c’est pour cela que le MTQ avait décidé de vendre les terrains non-utilisés de l’emprise de l’A-955?