Je me suis embarqué dans un beau projet, en me portant acquéreur de ce véhicule, que j’appelle désormais la blogue-mobile. Je l’ai acheté pour m’amuser, et ce dans tous les sens du terme. Évidemment, j’avais une bonne idée du genre de « projet » ce tout-terrain allait représenter; il date de 1987, son compteur indique 276,000 kilomètres, et a été remisé dehors pendant 11 mois, avant que je ne l’achète. Je me doutais que certains travaux seraient nécessaires. Aussi, il y a quelques jours, après avoir réglé les principales urgences, du côté mécanique, j’ai consulté un ami, maniaque de bagnoles, lui aussi, afin de faire réparer les planchers, qui montraient des signes évidents de corrosion. Au début, ça semblait pas trop compliqué, mais une fois qu’il a eu retiré les tapis de la bête, il fut, comment dire, sous le choc.
Ça, c’est l’endroit où se trouvait le siège du conducteur. Même ce que l’on appelle communément « la bosse », au centre du plancher, est attaquée sérieusement.
Le plancher arrière se termine à cet endroit, et la petite cloison supporte la banquette arrière.
Vous vous demandez ce que ressentait Fred Caillou, dans sa bagnole? Le plancher était attaqué jusque sous le pédalier. La poutre de renfort, pour sa part, est encore très solide, et ne présente qu’un peu de rouille de surface. La Jeep Cherokee repose sur un châssis de type monocoque renforcé. Un châssis monocoque normal n’a pas de telles poutres, situées de chaque côté du véhicule.
Du côté passager, ce n’est guère mieux. Les trous béants sont nombreux.
À l’avant, du côté passager, on voit sous le véhicule à plusieurs endroits. Tous ces trous expliquent bien pourquoi le sous-tapis, qui sert surtout à l’insonorisation du véhicule, était complètement détrempé.
À l’arrière, côté conducteur, le plancher, ou plutôt le non-plancher, une fois nettoyé. Il ne reste vraiment plus grand chose.
La nouvelle tôle, du côté conducteur, a demandé beaucoup de travail, à cause, entre autres, de la proéminence de la bosse, dans laquelle loge la boîte de transfert.
Toujours du côté conducteur, on voit bien les points de soudure, où la tôle est fixée à la poutre de renfort.
Le plancher arrière a maintenant bien meilleure figure.
Du côté passager, la réparation fut plus facile, compte tenu que la bosse ne présente pas d’irrégularité. Encore une fois, les points de soudure relient le plancher à la poutre de renfort.
À l’arrière, côté passager, le plancher est aussi tout neuf.
Une fois les soudures complétées, un scellant fut appliqué sur celles-ci, afin d’éviter toute infiltration d’eau. Ici, côté conducteur, à l’arrière.
Même endroit, mais vu d’un angle différent.
Côté passager, toujours à l’arrière.
Côté passager, à l’avant.
C’est vraiment du côté du conducteur que la bosse centrale montrait les plus sérieux dommages.
L’opération planchers fut complétée par l’application de trois couches d’apprêt époxyde catalysé. Ici, le plancher avant, côté passager, a maintenant fière allure.
Question d’éviter un retour de la rouille, l’apprêt fut appliqué jusque sur le dessus de la bosse.
À l’arrière, cette fois. Heureux de ne plus voir le plancher du garage, de l’intérieur de la blogue-mobile.
Toujours à l’arrière, côté conducteur, cette fois.
Une fois l’apprêt appliqué, la proéminence du plancher, du côté conducteur, saute aux yeux.
Les couches d’apprêt s’arrêtent au niveau du levier de la boîte de transfert, presque sur le dessus de la bosse.
Plus de danger de freiner avec mes souliers, maintenant.
Vu de l’arrière de la blogue-mobile, on remarque bien le logement de la boîte de transfert, qui fut presque complètement reconstruit.
Il reste certaines réparations mécaniques à faire; après le remplacement de la pompe de servo-direction, voilà que la boîte d’engrenages de la direction laisse fuir du liquide à son tour. Je crois que je vais la remplacer, et reconstruire l’ancienne, à temps perdu. Une telle reconstruction consiste au remplacement de tous les joints d’étanchéité, que l’on peut acheter en trousse dans les magasins de pièces d’autos. Lors d’une recherche, sur internet, j’ai pu constater que la même boîte d’engrenages est également utilisée sur des modèles Pontiac, et Cadillac, entres autres. C’est que cette Jeep date des derniers jours de la corporation American Motors (AMC), et à l’époque, les véhicules AMC étaient construits, comment dire, avec les pièces qui étaient en spécial cette semaine-là. Malgré que certains éléments soient d’origine AMC, comme le moteur à six cylindres en ligne de 4 litres, la direction de la blogue-mobile est signée GM, le circuit d’allumage est de fabrication Ford, alors que la boîte manuelle est d’origine Peugeot. En fait, si vous avez toujours rêvé de conduire un véhicule construit avec « ce qui traîne à la cour à scrap », dépêchez-vous d’acheter un véhicule de fabrication AMC, pendant qu’il en reste encore.
Les véhicules Jeep conçus après 1987 possédaient beaucoup plus de pièces Chrysler, parce que cette compagnie a acheté AMC – et Jeep – cette année-là. Par contre, les éléments de l’époque furent quand même utilisés pendant plusieurs années; selon Wikipédia, le système d’injection RENIX (fabriqué conjointement par Renault et Bendix), du moteur de 4 litres, ne fut remplacé qu’en 1991, par une version modifiée par Chrysler, et ce n’est qu’en 2000 que l’allumage Ford fut mis de côté, en faveur d’un allumage d’origine Chrysler sans distributeur, doté de bobines d’allumage individuelles pour chacun des six cylindres.
Le projet se poursuit donc, au fur et à mesure du temps – et du budget – disponibles.
Superbe travail de carroserie 🙂 Penses-tu dépasser le kilométrage fait par une Plymouth Fury 1963 qui a longtemps été conduit par M. Vaillancourt appellé aussi « Joe le taxi » et qui est dans un musée à Pohénégamook?
http://www.jeanbrouillard.com/sections.php?submit=chapters§ion=4&subsections=1&chapter=11
Une « batch » de liens sur la « culture automobile » 😉 pour la Cherokee XJ et son moteur
http://en.wikipedia.org/wiki/Jeep_Cherokee_%28XJ%29
http://en.wikipedia.org/wiki/AMC_Straight_6_engine#4.0
http://www.allpar.com/mopar/40.html
et un brin sur AMC
http://www.allpar.com/mopar/amc-engines.html
http://www.allpar.com/cars/adopted/nash.html
http://en.wikipedia.org/wiki/American_Motors
http://www.javelinamx.com/JavHome/
http://www.arcticboy.com/
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Merci, Stéphane, pour les « batches »…
En fait, cela me surprendrait beaucoup de dépasser le kilométrage de « Joe le taxi »; il manque la bagatelle de 2,333,259 kilomètres à la blogue-mobile. Mis à part le prix de l’essence, qui ralentira quelque peu mes ardeurs, l’autre problème, c’est qu’un jour ou l’autre, poussé par mon goût du changement, l’envie va sûrement me prendre d’avoir une « blogue-mobile II », si je puis dire. Par contre, si jamais mon Cherokee me lâche, ça ne sera définitivement pas à cause des planchers! Il reste des trucs à fignoler, au niveau de la carrosserie, mais dès le départ, mon but n’était pas d’en faire un véhicule de collection. Je veux plutôt en faire une machine suffisamment solide pour aller explorer les coins perdus, les emprises de routes abandonnées, etc.
Ce Jeep Cherokee est mon troisième véhicule de fabrication AMC; j’ai également possédé une AMC Eagle 1984 familiale, et… une Pacer! C’était en juin 1988, je venais de démolir ma Monte Carlo 1981, et il me fallait une bagnole rapidement, parce que j’habitais à la campagne, et j’avais une vingtaine de kilomètres à faire pour me rendre au travail. J’ai donc eu l’opportunité d’acquérir une rutilante Pacer 1978 familiale, équipée d’un moteur six cylindres de 258 pouces cube (4,2 litres), l’ancêtre du 4 litres de la blogue-mobile, et d’une boîte manuelle à 4 rapports. Ma Eagle était aussi dotée de ce vénérable engin, mais d’une transmission automatique. Si j’ai conservé ma Eagle pendant environ deux ans, à titre de second véhicule, ma Pacer ne m’a duré que trois mois, parce que je l’ai démolie, elle aussi, en septembre de la même année. Ce fut un été destructeur, et cela fait déjà 20 ans! Que de souvenirs…
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Aïe… et mon vieux tacot qui n’en finit pas de rouiller! T’as l’air très habile avec les véhicules, c’est du beau boulot que tu fais en redonnant un peu de luxe à ce valeureux Cherokee!
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Je te remercie, mon cher LBII, mais je dois rendre à César ce qui lui appartient; les planchers, ce n’est pas moi qui les ai faits.
Je « bizoune » un peu la mécanique, mais pour les planchers, je suis allé voir un de mes amis, qui a le talent, et l’équipement, pour faire un travail de qualité. J’habite dans un tout petit demi sous-sol, et je manque d’espace de rangement, alors tu imagines, où je pourrais bien mettre une soudeuse? C’est un type que j’ai connu l’an dernier, par l’entremise d’un ami commun, à l’occasion d’un déménagement, et il arrive que l’on prenne une « p’tite frette » ensemble, à l’occasion. J’étais monté chez lui, avec la blogue-mobile, afin d’avoir une idée du coût d’une telle réparation, et comme je lui ai dit qu’il s’agit de mon deuxième véhicule, il m’a offert de lui laisser, afin qu’il puisse le faire dès maintenant, ce que je n’allais sûrement pas refuser.
Comparativement à l’évaluation originale, l’opération a coûté presque du simple au double, tellement les planchers étaient en état de décrépitude avancé. On aurait dit un viaduc québécois! Mais avec le travail de moine qu’il a effectué, cela valait bien le prix, et je suis fier du résultat.
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