D’aucuns ont décrié le budget déposé par le nouveau ministre des Finances, Nicolas Marceau, et ce pour toutes sortes de raisons. Je ne referai pas le tour de tout ce qui a été dit, mais moi aussi, je crois que ce budget ne passe pas le test. Aussi, la réaction normale d’un député qui s’oppose à ce budget sera de voter contre celui-ci, au moment du vote.
Mais il semble que les libéraux ne suivront pas cette voie.
Pourtant, depuis le dépôt de ce budget, nombre de députés libéraux ont dénoncé plusieurs mesures contenues dans celui-ci, et ce sur de nombreuses tribunes, et en particulier dans des hebdomadaires régionaux. Alors s’il est si mauvais, pourquoi le laisser passer?
Les députés de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont annoncé, avant même le dépôt du budget, qu’ils allaient tous voter contre. Françoise David a aussi annoncé que les deux députés de Québec solidaire (QS) allaient voter contre ce budget, quoique pour des raisons différentes. Ces deux groupes ont donc pris de vitesse les libéraux, leur laissant la patate chaude – et l’odieux de la situation – de renverser le gouvernement minoritaire du parti québécois (PQ), élu depuis moins de 100 jours. L’autre point, c’est que le parti libéral du Québec (PLQ) est dirigé par un chef intérimaire, en attendant l’élection du prochain chef officiel, qui devrait avoir lieu quelque part en mars prochain, et qu’il est toujours risqué de se présenter en élections générales avec un chef intérimaire.
Par contre, les députés devront porter un autre odieux, soit celui de dire une chose, et de faire son contraire. Car peu importe la méthode utilisée, que ce soit de sortir du Salon bleu au moment du vote, ou de carrément s’asseoir sur ses mains pour s’abstenir de voter, cela reflète un manque de conviction profond, et une peur de perdre son job de député. Pourtant, si le budget ne mérite pas que l’on vote pour, on doit voter contre. Ça va sous le sens!
Il reste donc, aux députés du PLQ, le choix entre la conviction de rejeter un budget qui ne passe pas le test, quitte à se retrouver en élections sans chef élu, et en campagne électorale en pleine période des fêtes, ou l’hypocrisie de ne pas risquer son siège pour un vote d’une grande importance.
Le vote sur le budget devrait en principe avoir lieu demain, le vendredi 30 novembre, et ce sans que les crédits ne soient déposés. Raison de plus pour voter contre. Je surveillerai le tout depuis le petit écran. Avouez qu’une deuxième campagne électorale en moins de quatre mois, ça ferait de l’animation, autour de la dinde!