La campagne du bloc québécois: Trop drôle!

Il y a des jours où l’on regarde les nouvelles, comme ça, sans trop prendre le temps de les lire en profondeur.  Puis un titre attire l’attention, et on s’y attarde un peu plus.  Dans mon cas, ce fut la nouvelle, sur le bloc québécois, publiée à 17h29, sur le site Canoë, signée par Michel Hébert, du Journal de Québec, et intitulée « Les conservateurs québécois sont « à genoux » devant Harper« .

Évidemment, le chef Gilles Duceppe a, de nouveau, sorti l’épouvantail d’un gouvernement conservateur majoritaire, en bon marxiste-léniniste qu’il est, parce que, comme on le sait, il est de plus en plus à court d’arguments, dans cette campagne.  Mais ce qui a retenu plus particulièrement mon attention, ce sont les deux derniers paragraphes de l’article.

L’avant-dernier dit « «Pour nous, c’est le Québec d’abord, le Québec debout, et je préfère de beaucoup des députés dans l’opposition que des députés à genoux au pouvoir», a-t-il insisté devant une poignée de militants de l’est de Montréal. »  À la lecture de ce passage, je me suis dit que l’organisation de la campagne de Duceppe commence à faillir à sa tâche, s’il n’y avait qu’une poignée de militants, sur les lieux.

Mais le dernier m’a littéralement fait pouffer de rire.  Le voici: « Le chef du Bloc s’est ensuite rendu à Laval, en appui à ses candidats rassemblés pour l’occasion dans une ferme vouée à la réinsertion sociale des jeunes. Il a invité les quelque deux militants présents à travailler fort et, surtout, à «ouvrir les bras» à ceux qui seraient tentés, pour une raison ou pour une autre, de voter pour un autre parti. »  J’espère pour lui que le journaliste a fait une faute de rédaction, parce que deux militants, ce n’est vraiment pas beaucoup!

S’il y avait si peu de militants, lors des arrêts de campagne de Gilles Duceppe, cela lui rappellera sûrement les campagnes électorales de son époque marxiste-léniniste.  Serait-il en train de se rendre compte que son parti actuel est devenu, aux yeux des gens, aussi nécessaire qu’un mal de dents?

MISE À JOUR – 15 SEPTEMBRE, À 16H10

Le même article était dans le Journal de Montréal de ce matin.  Effectivement, Gilles Duceppe, et ses candidats, étaient réunis dans une ferme, mais il y avait DEUX CENT militants présents.  Pfiouuu!

Réforme du processus électoral: Pourquoi chaque citoyen n’aurait-il pas son propre député, tant qu’à y être?

Un article du Journal de Montréal, signé Jean-Michel Nahas, m’a bien fait sourire, ce matin.  Sous le titre « Réforme du processus électoral: Une nouvelle case à cocher?« , le journaliste rapporte que les représentants de trois organismes de militants pour la démocratie (dont, curieusement, seulement deux sont nommés dans le texte) ont mis plus d’une heure et demie à tenter de clarifier les bases de leur réforme aux représentants des médias.  Imaginez à la population, maintenant!  Leur concept proposerait un double vote, dont « Le premier vote va à la personne de votre choix et le second au parti de votre choix« , selon Louise Paquet, du Collectif féminisme et démocratie.  Le permier vote irait directement au candidat, dans chacune des 77 circonscriptions que compterait leur version de la carte électorale, alors que le deuxième vote serait comptabilisé à travers le Québec, pour élire 50 autres députés, par le biais d’une répartition.  Tant qu’à y être, pourquoi les québécois ne devraient-ils pas avoir chacun son propre député?  Connerie pour connerie, vous savez,…

Le but avoué de ces groupes de pression est, bien entendu, de faire élire des représentants dont personne ne veut, sauf eux.  Ils n’ont pas compris que leur solution ne fera rien d’autre que de diminuer encore le taux de participation aux élections.  Déjà que la formule actuelle, archi-simple, laisse plus de 30% des citoyens inscrits sur la liste électorale totalement indifférents, au point de ne pas sortir de chez eux pour aller voter, imaginez maintenant un système où vous pouvez voter pour deux formation différentes.  Ce serait à coup sûr la fin des gouvernements majoritaires au Québec.  De plus, dans leur stratégie, ils oublient que les supporteurs des « vieux partis » voteront aussi deux fois, ce qui ne changera pas grand chose aux résultats, en bout de ligne, sauf en ce qui a trait au budget du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), qui lui, risque de grimper en flèche, compte tenu du doublement du processus.  Ceux qui ont déjà travaillé dans un bureau électoral (dont votre humble serviteur) en savent quelque chose; le personnel électoral est, en très grande majorité, des gens qui font cela pour passer le temps.  Il y en a toujours quelques-uns qui sont « pas vites sur la switch ».  Imaginez les soirées interminables de double-comptage des bulletins de vote.

Pourtant, le parti québécois, qui est arrivé à la fin des années 1960, a réussi à prendre le pouvoir en 1976, avec le système actuel.  L’action démocratique est passée bien près de former le gouvernement, lors de la dernière élection générale, et ce moins de 25 ans après sa fondation.  À mes yeux, le problème ne se situe pas dans le système de scrutin, mais plutôt dans le sérieux des programmes des tiers-partis.  Québec suicidaire,… euhhh, je veux dire Québec solidaire, et le parti vert, n’ont qu’à se donner un programme complet, suffisamment sérieux, et les gens leur feront confiance.  Si c’est ce qu’ils désirent, bien entendu.  Ce n’est pas en transformant le bulletin de vote en rapport d’impôt que les électeurs seront davantage tentés d’aller voter, mais en leur donnant un sentiment d’appartenance envers la chose politique, le sentiment qu’ils peuvent changer quelque chose.

Bref, c’est en simplifiant les choses, pas en les compliquant, que les électeurs se sentiront davantage impliqués.

Clôture hors de prix: Merci aux manifestants!

La Presse canadienne publie un court article dans lequel elle rapporte que la clôture installée autour du complexe hôtelier de Montebello l’été dernier, en rapport avec la tenue de la rencontre au sommet entre Stephen Harper, George W. Bush et Felipe Calderon, aurait coûté 875,000$, soit environ quatre fois la valeur marchande d’une telle clôture.

Mais pourquoi les lieux, où se tiennent de telles rencontres, doivent-ils nécessairement se transformer en de véritables forteresses?  La réponse est pourtant très simple; les manifestants ont fait preuve de beaucoup de violence depuis les dernières années, et il devient donc impératif de ne prendre aucune chance quant à la sécurité des participants lors de ces rencontres.  Personnellement, si j’étais responsable des mesures de sécurité, je facturerais les organisations qui ont tenu des manifestations.  C’est vrai; celles-ci ont prouvé qu’on ne peut plus leur faire confiance lors de tels événements; elles évoquent qu’elles sont elles-mêmes infiltrées par des « fauteurs de troubles » pour se disculper de tout le grabuge qui se tient dès qu’une réunion de dirigeants politiques est annoncée.  Si ces organisations n’avaient pas commencé à s’attaquer aux forces de l’ordre en troublant violemment les réunions par le passé, nous n’en serions pas là.

La meilleure façon de faire avancer ses points face aux dirigeants politiques n’a jamais été de les empêcher de tenir leurs réunions, mais bien de se présenter face à eux lors d’élections.  Si le PQ a remporté les élections générales de 1976, ce n’est pas parce que Jacques Lanctôt a servi du pâté chinois à James Richard Cross, ou encore que certains de ses complices ont abattu le ministre Pierre Laporte, en 1970, mais bien parce que René Lévesque a passé des années à convaincre suffisamment de gens pour faire élire un gouvernement majoritaire à Québec.  Aussi, à mes yeux, des manifestations violentes n’auront jamais leur place lors d’événements comme des rencontres au sommet, et devraient systématiquement être réprimées, ainsi que leurs organisateurs traduits en justice.

Alors si vous trouvez que la clôture a coûté trop cher, vous n’avez qu’à dire merci aux manifestants.

Bali: Le Canada tient une position intelligente

Selon une manchette de la Presse canadienne, le Canada, par la voix de son ministre de l’environnement, John Baird, a décidé de maintenir une position plus intelligente que celle prise par les libéraux fédéraux lors des négociations de l’accord de Kyoto. En effet, il a déclaré que le Canada n’allait pas signer d’accord de limitation d’émission de gaz à effet de serre (GeS) si les USA n’en faisaient pas partie.

Selon le ministre, ce serait peut-être plus noble, mais pas très intelligent, si le Canada s’imposait un plafond des émissions de GeS, qui imposerait à son tour aux entreprises des investissements très importants, réduisant d’autant leurs marges de profit, alors que nos voisins du Sud refuseraient de se soumettre à de telles obligations. Cela équivaudrait, dans notre économie nord-américaine, à se mettre soi-même des bâtons dans les roues, alors que la concurrence entre les deux pays, à l’image de la concurrence mondiale, est très forte. Évidemment, les environnementalistes ne voient que le côté noble de la médaille, quand ils disent à qui veut les entendre qu’il faut se doter d’urgence de plafonds d’émissions de GeS, mais choisissent délibérément de ne pas regarder l’autre côté de la médaille, soit la possibilité de milliers de pertes d’emplois. C’est parce que les entreprises multinationales qui auront à choisir quelles usines fermer, advenant une restructuration, n’hésiteront pas à fermer les usines canadiennes d’abord, puisque les usines américaines ne seraient pas soumises à de tels plafonds d’émissions. Dans ce geste, il ne faut pas conclure que les entreprises multinationales prennent plaisir à polluer, mais plutôt qu’elles veulent, à l’image de monsieur et madame Tout-le-monde, obtenir plus de leurs efforts.

C’est ce genre de position de fermeté qui manque, au Québec. La gouvernance « par les sondages », que l’on connaît depuis les années Bourassa, amène l’adoption de politiques qui tentent de faire plaisir à tout le monde et à son père en même temps, ce qui donne comme résultat… que personne n’est content! Mais malheureusement, aucun parti politique sérieux n’est prêt à faire preuve d’une telle fermeté. D’abord, l’actuel gouvernement libéral de Jean Charest est minoritaire, et il n’a montré aucun signe de fermeté, malgré ses engagement électoraux en ce sens, pendant ses quatre années de gouvernement majoritaire. Si l’on ajoute la performance pour le moins discutable de l’opposition officielle de l’ADQ de Mario Dumont, et la frustration latente de l’autre groupe d’opposition, composé de Pauline 1ère et de son PQ, je me demande bien pour qui je vais voter aux prochaines élections, tellement aucun parti n’est digne de confiance.

Si ce n’était pas des multiples obligations – dont financières – découlant de la loi électorale en vigueur chez nous, je serais bien tenté de me présenter moi-même. Le travail le plus ardu serait toutefois de trouver 124 autres personnes – une par circonscription – qui pensent dans le même sens que moi. Parce qu’il est là, le problème; pour gueuler contre les politiciens actuels, pratiquement tout le monde est au rendez-vous, mais quand vient le temps de demander aux gens ce qu’ils sont prêts à faire pour que ça change, c’est drôle, mais je me sens bien seul, tout à coup…

MISE À JOUR – 11 DÉCEMBRE, 00:25

Un texte de Virginie Roy, sur le site Canoë, explique que le Canada va dans la direction que je propose, soit celle de l’adaptation aux changements climatiques. Je me sens un peu moins seul, finalement.

MISE À JOUR – 12 DÉCEMBRE, 23:30

Le secrétaine général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appuyé le Canada dans sa position d’assouplir les objectifs de réduction des émissions de GeS, en marge de la réunion de Bali. C’est bizarre, parce que lorsque le Journal de Montréal traitait l’information disant que le Canada n’allait pas signer une entente dans laquelle les principaux pollueurs, dont les USA, ne s’impliqueraient pas, dans le sens que le Canada ne prenait pas la bonne décision, et maintenant que le Canada reçoit l’appui de Ban Ki-moon, le site Canoë met plutôt un article de l’Associated Press, qui traite la nouvelle avec beaucoup plus de neutralité envers le Canada, qu’un papier du JdeM.