Autoroute 30, au Centre-du-Québec: au-delà des campagnes, une vraie autoroute, SVP

Je lisais, ce matin, sur le site web du quotidien Le Nouvelliste, un article de Marilou Bourassa-Legault qui traitait de la deuxième phase de la campagne de sensibilisation sur la sécurité routière commencée l’an dernier. Sous le thème “Ton attitude change ta route”, la campagne tend à faire changer le comportement de certains automobilistes, et autres usagers de la route, dans le but de diminuer le nombre d’accidents sur ce bout d’autoroute qui, en fait, n’a d’autoroute que le nom.

Je veux dire, il faudrait d’abord s’ouvrir les yeux sur le fait que cette section de l’autoroute 30 n’est qu’une route à accès plus ou moins limité, puisque la journaliste rapporte que l’on y retrouve aussi… des tracteurs agricoles, qui normalement n’ont pas leur place sur une vraie autoroute.

Avec un débit journalier moyen annuel (DJMA) variant entre 4700 (entre la route 263 et l’ancienne centrale nucléaire Gentilly-2) et 13,400 véhicules par jour (entre l’avenue des Jasmins et l’A-55), il y aurait de quoi doubler ce chemin pour en faire une véritable autoroute, surtout entre l’A-55 et le parc industriel et portuaire de Bécancour, question d’éliminer les intersections à niveau, quitte à ramener la route à une seule voie par direction à l’est du boulevard Alphonse-Deshaies.

La sécurité sur l’A-30 à Bécancour passe par un meilleur comportement des usagers de la route, bien entendu, comme c’est le cas sur l’A-55 elle-même, que l’on a commencé à doubler entre Bécancour et l’A-20, mais aussi par une mise à jour de la route elle-même, à savoir son doublement, afin d’en faire ce qui pourra définitivement attirer de nouvelles entreprises, c’est à dire une véritable autoroute.

Autoroute de l’Énergie (A-55): Pendant que l’on construit un pont à un bout, à l’autre, il ne se passe rien!

Je dois d’abord mentionner que je suis désolé, puisque ces photos datent de presque quatre mois. Je les ai prises en juin dernier, lors de deux sorties distinctes. La première, le 1er juin dernier, m’a permis de prendre une seule photo du chantier du nouveau pont des Piles, à Shawinigan, photo sur laquelle, j’avoue, on ne voit pas grand chose. La seconde sortie date du 26 juin, et se résume à quelques photos de la future fin de l’A-55, à la hauteur de l’A-20, à Sainte-Eulalie, c’est à dire là où il ne se passe rien depuis la fonte des neiges. Voyons voir…

Comme je le mentionnais au début, ces photos datent de juin dernier, mais au moment d’écrire ce billet, soit à la mi-octobre 2024, il n’y a toujours pas de travaux sur l’A-55 entre la sortie du boulevard des Acadiens, à Bécancour (Saint-Grégoire) et l’A-20, à Sainte-Eulalie. Selon le site web du MTQ, le doublement de l’A-55 est scindé en cinq lots; les photos que j’ai prises ici montrent une partie du lot A, soit le lot le plus au sud du projet. L’autre partie, située au nord du pont d’étagement du rang des Érables, se compose d’un bassin de rétention des eaux pluviales, qui sera végétalisé. Ce lien mène vers la page du site web du MTQ dédiée au projet. L’année 2024 devait permettre la construction du lot B1, puisque le lot B a été scindé en deux parties. Le lot B1 a été lui aussi scindé en deux parties (faut croire que c’est la mode, au MTQ, de scinder des lots déjà scindés); la première comprend le raccordement de ce que vous avez vu ici avec la bretelle actuelle vers l’A-20 ouest, et l’A-955 sud, et la seconde s’étire sur environ 5 kilomètres, entre le rang des Érables, à Sainte-Eulalie, et la partie nord du 10e Rang de Saint-Wenceslas. C’est cette partie (les lots A et B1) de l’autoroute doublée qui devrait être mise en service en 2025, mais comme rien n’est encore fait sur B1, j’ai des doutes. Le lot B2, pour sa part, comprend la construction d’environ 4 kilomètres de chaussée, soit entre la partie nord du 10e Rang, et le 8e Rang de Saint-Wenceslas, un peu au nord de la sortie 153 actuelle, et sa construction doit commencer en 2025, avec une mise en service encore à fixer dans le temps.

Et là, on ne parle même pas des lots C (du 8e Rang de Saint-Wenceslas au sud de la route 226, à Saint-Célestin, sur environ 7 km), D (de part et d’autre de la route 226, incluant l’échangeur, à Saint-Célestin, sur environ 3 km) et E (du nord de la route 226 à Saint-Célestin, au boulevard des Acadiens, à Bécancour (Saint-Grégoire), sur environ 7 km), qui sont encore sur la planche à dessins.

Je sens que le tout va être quelque peu retardé, question de faire correspondre l’ouverture des tronçons A et B1 – et la traditionnelle coupe du ruban – avec la prochaine campagne électorale, prévue pour octobre 2026. Mais ça, c’est de la spéculation; seul le temps nous le dira. Pendant que nous sommes dans la spéculation, je prévois que le lot E, qui comprend les intersections à niveau avec les chemins Prince, Forest et Thibodeau, à Bécancour, soit la section la plus dangereuse de l’actuelle A-55, elle sera doublée en tout dernier lieu, comme c’est actuellement le cas avec l’autoroute Claude-Béchard (A-85), dans la région du Bas-Saint-Laurent, où la section qui comprend la fameuse courbe du kilomètre 54 est aménagée à la toute fin du projet.

Enfin, souhaitons que le projet de l’A-55 soit complété avant que je meure de vieillesse.

Système électoral au Québec: Est-il si disparate que ça?

Depuis le début de cette campagne électorale – voire bien avant, on parle des disparités du système électoral en vigueur au Québec, à savoir le scrutin uninominal majoritaire à un tour. On dit de ce système qu’il fonctionne bien lorsque deux partis s’affrontent, mais que plus il y a de partis, plus les disparités sont apparentes.

Cela est vrai lorsque l’on compare le nombre de sièges obtenu par chaque parti comparé au nombre de votes obtenu par ces mêmes partis à la grandeur de la province. Mais en faisant cela, on compare des pommes avec des oranges. Par exemple, on dit que la Coalition avenir Québec (CAQ), avec moins de 40% des votes, pourrait remporter quelque 80% des sièges. Par contre, les quatre autres principaux partis impliqués risquent de se retrouver avec des résultats bien différents. L’agrégateur du site Qc125.com prédit* que le parti libéral (PLQ) pourrait obtenir 20 sièges, Québec solidaire (QS) 10, le parti québécois (PQ) 3, et aucun pour le parti conservateur du Québec (PCQ), alors que le pourcentage des votes, pour ces quatre partis, se situe entre 14 et 16%.

Il faut comprendre que les élections, au Québec, sont basées sur la circonscription, et non pas sur la province au complet. Le système fait son travail dans chaque circonscription, et le lieutenant-gouverneur offre au parti qui remporte le plus de circonscriptions – et non pas à celui qui remporte le plus de votes – de former le gouvernement. Aussi, lorsque l’on parle d’élections générales, cela veut tout simplement dire que toutes les circonscriptions sont en élection en même temps.

En fait, chaque système électoral a ses disparités. Le système dit proportionnel, par exemple, ne tient compte que du nombre de votes au total, et fait fi de la représentation régionale, alors qu’un mélange de ces deux systèmes – le proportionnel et le système actuel – devient un monstre de complications. D’ailleurs, je crois que c’est en Colombie-Britannique, si ma mémoire est bonne, que l’on a rejeté, par référendum, une refonte du système électoral intégrant des éléments du système proportionnel. Par deux fois.

Le système uninominal majoritaire à un tour est loin d’être parfait, mais il a l’avantage d’être le plus simple; le décompte se fait somme toute assez rapidement, et l’on peut savoir, en général quelques heures à peine après la fermeture des bureaux de vote, quel parti formera le gouvernement, et quels individus représenteront leur circonscription.

* Au moment d’écrire ces lignes; les prévisions sont continuellement remises à jour.

Annonces du ministre Bonnardel: Des promesses, des promesses…

Depuis l’annonce, par la ministre Sonia Lebel, du projet de loi 66, qui remplacera, dit-on, le défunt projet de loi 61, on dirait que le ministre des transports, François Bonnardel, est parti en tournée provinciale pour annoncer plein de projets, attendus depuis des décennies, projets qui seront lancés « dès 2022 », selon le site web du MTQ. À condition, bien sûr, que le projet de loi 66 soit adopté.

Plusieurs de ces projets sont attendus depuis des lunes; l’élargissement de l’A-30, entre l’A-10 et l’A-20, doublement de l’A-50 entre L’Ange-Gardien et Mirabel, la 117 à quatre voies divisées entre Labelle et Rivière-Rouge, et tout dernièrement, le prolongement de l’A-25 à Sainte-Julienne, et la voie de contournement de Saint-Lin-Laurentides, sont promis de campagne électorale en campagne électorale. Évidemment, les études multiples (avant-projet, évaluation environnementale, j’en passe, et des meilleures), puis les études sur les études, ont déjà grévé les budgets du MTQ depuis longtemps. Et là, le ministre Bonnardel, toujours accompagné de députés et ministres de la place, nous fait une série de belles annonces. Vous savez quoi? J’ai bien peur que tout cela ne soit, encore une fois, qu’une suite de voeux pieux.

D’ici à 2022, bien de l’eau aura coulé sous les ponts. Il faudra d’abord se débarrasser de ce maudit virus; nous sommes en pleine deuxième vague, et on dirait que le meilleur est à venir, comme disaient les pubs des regrettés Nordiques de Québec. Ensuite, il y a les autres ministères, qui quémanderont de l’argent, beaucoup d’argent, pour accomplir leurs missions; la santé, et l’éducation, entre autres, auront aussi des dépenses pharaoniques à effectuer, et ce juste pour assurer les services à la population.

Bref, je sais que je me répète, mais je croirai à ces belles promesses le jour où je roulerai sur ces nouvelles routes. Ou à tout le moins, quand je verrai la machinerie à l’oeuvre.

Réforme du mode de scrutin: Il y aura toujours des mécontents

Ce matin, je tombe sur un article de La Presse, signé Fanny Lévesque, et intitulé  “Réforme du mode de scrutin: pas de «prime au vainqueur», dit LeBel”.  On y raconte que dans la nouvelle loi qu’entend proposer la ministre de la Justice et des Institutions démocratiques, Sonia LeBel, l’attribution de 45 sièges aux régions, sur les 125 de l’Assemblée nationale, selon un calcul compensatoire, ne serait pas assez proportionnel, et favoriserait les grands partis.

C’est du moins ce que prétend le Mouvement Démocratie Nouvelle, le premier groupe à s’adresser, mercredi, à la Commission des institutions.  Louis Massicotte, professeur à la retraite, et spécialiste des modes de scrutin, abonde dans le même sens, toujours selon l’article.

Auprès des puristes de la démocratie, je m’excuse d’être bête, mais voici la vérité toute crue; notre système de scrutin actuel est, et de loin, le meilleur, démocratiquement parlant.  Et voici pourquoi.

D’abord, nos campagnes électorales doivent rester courtes; à 35 jours, plus ou moins, on a déjà hâte que ça se termine.  Alors imaginez si nous avions deux tours, comme en France, ou encore un système interminable de primaires, comme chez nos voisins du Sud, qui entraînent des campagnes électorales quasi-permanentes. Avec un système à un seul tour, ça demeure court.

Ensuite, ça doit rester simple; un électeur, un bulletin, un vote, et c’est tout.  Croyez-le ou non, le système actuel en est un directement proportionnel, mais à l’échelle de la circonscription; la personne qui recueille le plus de votes gagne. Point. Le problème, c’est que les tenants de la proportionnelle voudraient que le système soit proportionnel, mais à l’échelle de la province.  Avec un tel système, on évacue la personne, et on élit des partis. Les députés sont nommés, à partir de listes, comme cela se fait dans certains pays d’Europe. On se retrouve avec des bulletins de vote qui ressemblent à des anciennes cartes routières, tellement ils sont énormes, et ce au grand bonheur des imprimeurs.

Partout où il y a des systèmes dits proportionnels, le scrutin se situe quelque part entre les deux extrêmes; on garde des limites territoriales, donc des représentants locaux, puis on ajoute des listes de personnes qui sont nommées à la proportionnalité du vote global, et ce dans une proportion, et selon des règles, uniques à chaque système.  Il devient donc presque impossible d’élire un gouvernement majoritaire, qui a les coudées franches pour faire avancer la nation.  On se retrouve avec des coalitions plus ou moins solides, qui se font et se défont pour un oui ou pour un non, et avec lesquelles il faut six mois de débats pour acheter une boîte de crayons.

Pour revenir à l’article, on y mentionne finalement que Québec solidaire propose pas moins de 45% de femmes, sous peine d’amendes!  Pourquoi pas un pourcentage de pauvres, tant qu’à faire? Ou encore un nombre maximum d’avocats?  Un minimum de jeunes, de vieux, d’handicapés, d’itinérants?

On ne s’en sortira jamais!  Et il y aura toujours des mécontents.