Rapport Payette: Le monsieur n’est pas content de la réaction des radios

Il y a quelques semaines, sortait un rapport de Dominique Payette, commandé par Pauline Marois, suite à sa défaite de l’an dernier, rapport d’une étude sur les médias de la vieille capitale.  Je n’ai pas lu le rapport Payette dans son intégralité (mea culpa), mais comme un peu tout le monde, j’ai saisi certains passages qui furent publiés dans les médias.  Et à lire ceux-ci, tout porte à croire que madame Payette n’y va pas avec le dos de la main morte, comme dirait l’autre; cet article du site web du quotidien Le Soleil nous dit d’ailleurs que selon madame Payette, “Il y a un régime de peur dans la région de Québec”.

Les réactions furent nombreuses, et rapides; entre autres, l’Université Laval, où oeuvre madame Payette, s’est rapidement dissociée du rapport de sa professeure.  Et au travers de tous les avis négatifs lus et entendus au sujet de ce rapport, il y a eu quelques commentaires positifs, comme celui de Jean-François Vallée, de Saint-Philippe-de-Néri, qui fut publié ce matin sur le site web de La Presse.  Pour info, Saint-Philippe-de-Néri se trouve, à vol d’oiseau, à environ 125 kilomètres de Québec, et que dans le cadre de mon travail, quand je passe sur l’autoroute 20, à la hauteur de la sortie 456, il y a déjà belle lurette que je ne capte plus les radios de Québec, ce qui me porte à croire que ce gentil commentateur se fie sur de vieilles opinions (il dit avoir vécu dans le grand Québec pendant 38 ans), ou sur des préjugés.  À sa défense, au sujet des idées véhiculées par les gens de Québec, il nomme le fait de faire la file au Centre Vidéotron, ce qui indique peut-être que son déménagement dans le Bas-du-Fleuve est somme toute très récent.  À moins qu’il se tape quotidiennement l’écoute de ces stations de radio sur leurs sites internet respectifs, ou encore qu’il fasse l’aller-retour quotidiennement entre son domicile et la vieille capitale.

Quoi qu’il en soit, les habitués du Blogue me voient déjà venir!  Eh oui, je reproduis ici le commentaire de monsieur Vallée, tel que publié dans La Presse, et je répondrai entre les lignes (entre les paragraphes, en fait) en mettant mes propres commentaires, en réaction à ceux de monsieur Vallée.  Comme celui-ci me semble un souverainiste fini, je mettrai donc son texte en bleu, et je répondrai avec la couleur habituelle.  Allons-y!

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Madame Payette frappe dans le mille

Jean-François Vallée
Saint-Philippe-de-Néri, Québec

Madame Payette, les constats que vous dressez sur le contenu des émissions des radios de Québec touchent leur cible. Les réactions des principaux concernés les démasquent une fois de plus : elles sont dignes de voyous de ruelles rompus à l’intimidation. Ils attaquent en bande : « Allez, crient-ils, toute la gang ensemble, on lui pète la gueule ! » Une belle unité stalinienne lie les Fillion, Maurais, Dupont, Napoli, Bouchard, Ségal et Landry, qui n’ont même pas lu votre étude.

Premièrement, comment peut-il affirmer que tous ceux qu’il nomme n’ont effectivement pas lu le rapport?  Ils lui ont dit personnellement?  S’il s’accorde le droit de défendre ses couleurs, pourquoi les animateurs visés ne pourraient-ils pas défendre les leurs?  C’est là une simple manifestation de la liberté d’expression, comme d’ailleurs celles de l’Université Laval, du maire de Québec, d’Agnès Maltais, et aussi… de PKP, qui est lui-même régulièrement invité à au moins l’une de ces radios.

Le pire est que vos propos sont modérés. Le portrait s’avère en réalité encore plus sombre.

Ça, je ne pourrais dire, n’ayant pas lu le rapport moi-même.  J’accorde donc à monsieur Vallée le bénéfice du doute.

La vérité, c’est que les radios de droite à Québec enveniment vraiment le climat social de Québec. J’y ai vécu 38 ans, assez pour constater que les boycotter est inutile : leur fiel s’immisce dans tous les endroits publics, colore toutes les conversations. Il suffit d’écouter les passagers de l’autobus ou la station syntonisée par le chauffeur, de magasiner à Place Laurier ou de faire la file au Centre Vidéotron pour reconnaître les raisonnements spécieux et fallacieux entendus à la radio et recrachés tels quels, sans filtre. Petit à petit, l’incivilité, l’anti-féminisme, l’homophobie et le climato-scepticisme s’immiscent dans les esprits et teintent les propos.

Réglons une chose tout de suite, si vous le voulez bien; qui est ce monsieur Jean-François Vallée pour prétendre détenir ce qu’il appelle “la vérité”?  Ce qu’il raconte ici, et tout au long de son texte dopinion, n’est que sa propre interprétation de la situation.  Ensuite, pour prétendre que “les raisonnements spécieux et fallacieux entendus à la radio” soient effectivement “recrachés tel quels, sans filtre”, il faut bien entendu avoir écouté “les radios de droite à Québec” soi-même, ce que monsieur Vallée ne nous prouve en aucune façon.  Finalement, si l’incivilité, l’anti-féminisme, et l’homophobie sont des idées dont les frontières sont habituellement bien définies, j’aimerais bien savoir ce que le climato-scepticisme vient faire là-dedans, et ce pour la simple et bonne raison que les théories sur les changements climatiques ne sont encore que des théories, et que rien n’a été prouvé hors de tout doute raisonnable.  Comme on le dit souvent, si c’était vrai, ça se saurait!

La vérité, c’est qu’il n’existe aucun contre-discours crédible sur les ondes de Québec : les droitistes forment un troupeau uni qui monopolise les micros.

Il n’en tient qu’à monsieur Vallée de créer ce contre-discours!  Il n’a qu’à faire comme les autres, c’est à dire demander une licence, et ouvrir une station de radio qui émettra sa propre opinion.

La vérité, c’est qu’aucun indépendantiste ou « gauchiste » n’a passé le test d’embauche dans ces trois radios depuis des décennies, alors qu’au moins 50 % des gens de Québec partagent ces idées. Sylvain Bouchard peut donc dormir tranquille, il ne perdra jamais sa job.

Heureux d’apprendre “qu’au moins 50% des gens de Québec partagent ces idées” indépendantistes ou gauchistes; c’est probablement pour cela que la région de Québec est la seule au Canada où les conservateurs ont fait des gains appréciables lors des élections fédérales du 19 octobre dernier, et que le Bloc québécois, comme le Nouveau parti démocratique (NPD), d’ailleurs, n’y ont fait élire personne!

La vérité, c’est qu’à Québec, les clones d’Elvis Gratton ont pris le contrôle du crachoir et envoient paître systématiquement tous ceux qui ne pensent pas comme eux.

Encore une fois, si monsieur Vallée veut prendre “le contrôle du crachoir”, il sait quoi faire!

La vérité, c’est que ces animateurs sont les émules et les descendants de grand-papa André Arthur, qui a patiemment semé son style empoisonné non seulement à Québec, mais aussi à Saguenay (Myriam Ségal), Montmagny et Rivière-du-Loup (Daniel Saint-Pierre), où il tient chronique.

Il reste que les auditeurs, qu’ils soient à Québec, à Saguenay, à Montmagny, à Rivière-du-Loup ou ailleurs, ont le libre arbitre; s’ils ne sont pas contents de ce qu’ils entendent, ils peuvent toujours changer de station, s’abonner à la radio satellite, écouter des disques compacts, bref, les options sont nombreuses!

La vérité, c’est que ces animateurs connaissent très bien le poids des mots et les font servir à leurs fins. Connotés négativement : « syndiqué », « séparatiste », « péquiste », « québécois », « francophone », « gauchiste », « intellectuel » et « environnementaliste ». Leurs préférés : « environnementeur » ou « enverdeur ».

J’ai lu certains textes écrits par des personnalités connues pour leur côté vert, et j’ai moi-même ajouté à mon vocabulaire les mots “environnementeur” et “enverdeur”, tellement leurs propos étaient souvent tirés par les cheveux!  Encore une fois, on sent que l’auteur de ce texte associe l’environnement à la gauche, ce qui est loin d’être absolu!

Connotés positivement : « travailleur non syndiqué », « fédéraliste », « libéral », « canadien », « anglophone », « conservateur », « militaire », « caquiste » et « pétrole ».

De la façon dont je lis cette phrase, et la précédente aussi, il semble que monsieur Vallée connote lui aussi ces mots, mais de façon diamétralement opposée.  C’est son choix, si tel est le cas.

La vérité, c’est que ces radios sont, sur le plan politique, le bras médiatique des partis fédéralistes de droite. En 2014, c’était le Parti libéral du Québec. En 2015, le Parti conservateur du Canada. Leurs idées sont louangées et leurs élus acclamés, jouissant du privilège d’entrevues mielleuses, complaisantes.

D’abord, il est aussi vrai de dire que le Parti libéral du Québec est de droite que de dire que le drapeau du Québec est noir, avec des flammes orange!  Ensuite, il faut savoir que dans les médias, ça se passe comme ça; les propriétaires (ou les syndicats, dans le cas de Radio-Canada) ont une opinion, et la poussent.  S’il y avait une radio dont le propriétaire est un péquiste fini, à Québec, il est très probable qu’Agnès Maltais – qui se dissocie elle aussi du rapport Payette – y tiendrait une chronique hebdomadaire, à défaut d’être quotidienne.  Pour information, mentionnons que PKP est régulièrement invité en entrevue à la radio québécoise dite de droite.

La vérité, c’est qu’il ne s’agit pas de radios d’opinions, mais de radios à une seule opinion, mur à mur.

Les radios d’opinions sont là pour être mises au défi; il n’en tient qu’à monsieur Vallée, ou à quiconque, de défier les animateurs, que ce soit au téléphone, ou sur la page Facebook de la station.  Là encore, les options sont nombreuses.

En fait, ils logent à l’enseigne des libertariens. Mais ça, ils ne l’avoueront jamais.

Là-dessus, je dirai que pour sa part, monsieur Vallée n’avouera jamais qu’il n’a aucune idée de ce qu’est réellement un libertarien.  Je ferai donc oeuvre de pédagogie, en espérant qu’il lise ceci.  Un libertarien, en une phrase, est un type qui frustre à la fois les conservateurs et les libéraux, en se déclarant en faveur de la libre circulation des armes à feu, afin de permettre aux couples gais de défendre leurs plants de marijuana!  Pour aller un peu plus profondément, je recommande ce billet, que j’ai écrit il y a de cela plus de 5 ans, et qui aide à bien situer sa position politique.  Le petit quiz qu’on y trouve n’a pas la prétention d’être parfait, loin de là, mais il permet de se faire une idée rapidement.

La vérité, enfin, c’est que ces radios sont si anglomanes et francophobes qu’on jurerait qu’elles se sentent investies de la mission de formater les Québécois en vue de leur assimilation dans l’Amérique anglophone. Tout ce qui est québécois leur est étranger, leur pue au nez. Ils dénigrent, voire haïssent tout ce qui se crée en français. À l’opposé, leur esprit critique disparaît devant tout ce qui vient de l’Amérique anglophone, dont ils embrassent et étreignent la culture.

Il y a une différence entre “formater les Québécois en vue de leur assimilation dans l’Amérique anglophone” et s’ouvrir à autre chose que l’exclusivement québécois 100% pure laine vierge!  L’attitude du gouvernement du Québec, depuis les années péquistes de René Lévesque, est de tenter d’assimiler les anglophones, ce qui n’est pas mieux, avouons-le!  Je crois sincèrement qu’il y a de la place pour la culture anglophone, que l’on peut écouter de la musique en anglais, par exemple, et ce sans pour autant renier notre langue et notre culture propres.  Aussi, le fait d’inonder le Québec de produits culturels 100% francophones n’ajoute pas de qualité à la production de cette culture.  On se retrouve ainsi coupés du monde extérieur, dans un bouillon de médiocrité, duquel sort parfois un produit d’exception qui sera malheureusement ignoré, parce que trop dilué.

Bref, pour renchérir sur le propos de Madame Payette, les animateurs de ces radios sont profondément aliénés, et irrémédiablement colonisés.

Ceci ne représente qu’une opinion personnelle, face à laquelle je laisse les personnes visées se défendre elles-mêmes.

Et même ceux qui voudraient les ignorer doivent subir quotidiennement cet affligeant spectacle.

Idem ici.  Comme je le disais plus tôt, de nombreuses options s’offrent à ceux et celles qui ne veulent pas entendre ce discours.

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Victimes: Quand tout est de la faute du parti libéral,…

Depuis quelques jours, on entend quelques concerts de “victimes” du parti libéral du Québec, quoique les deux cas dont je ferai mention ici sont très éloignés l’un de l’autre.

D’abord, dans la sphère artistique, la “pauvre” Julie Snyder qui, à cause des libéraux, évidemment, perd l’accès aux crédits d’impôt accordés aux producteurs indépendants.  À l’entendre, lors de son point de presse, qui avait toutes les caractéristiques d’une production bien ficelée, y compris quelques larmes, son entreprise, Productions J, a eu droit à ces crédits depuis sa fondation, à la fin des années 1990, et ce droit fut coupé par le gouvernement actuel.  Elle se dit victime de son statut conjugal, parce qu’elle est la conjointe, et bientôt l’épouse, du chef de l’Opposition officielle, et actionnaire de contrôle de Québécor, principal client des Productions J, Pierre-Karl Péladeau.

Par contre, quand on gratte un peu le vernis, on se rend compte que le programme actuel de crédits d’impôt aux producteurs indépendants fut mis en place par le gouvernement péquiste de Bernard Landry, qui soit dit en passant, fut battu par les libéraux de Jean Charest en 2003, et que lors de son court séjour aux affaires, la première ministre Pauiline Marois a fait modifier le programme afin que l’entreprise de madame Snyder y ait droit.  C’est donc dire que depuis le temps de Bernard Landry jusqu’à l’intervention de madame Marois, Productions J n’avait pas droit à ces crédits d’impôt, et a quand même fait d’excellentes affaires, ce que Julie Snyder s’est bien gardé de mentionner.  La question se pose donc; pourquoi ce qui a très bien fonctionné pendant une dizaine d’années ne fonctionnerait tout simplement plus maintenant?

Le fond de l’affaire est simple; Productions J fait des émissions télé en grande majorité pour un seul et unique diffuseur, à savoir le réseau TVA, propriété de Québécor.  Comme la grande majorité du matériel produit par la firme de madame Snyder est diffusée par la firme de son conjoint, cela démontre qu’elle n’est pas aussi indépendante qu’elle veut bien nous le faire croire.  De plus, cela fait deux jours que l’application LaPresse+ publie des textes qui confirment que la boîte de la pauvre Julie n’est pas très indépendante.  Tout cela pour dire qu’en bout de ligne, quand un producteur, et son principal client, qui accessoirement forment un couple dans la vie, ont les moyens d’acheter toutes les autres boîtes de production, et de les revendre à crédit, ladite boîte de production a-t-elle vraiment besoin de l’argent des contribuables pour faire son travail?

L’autre victime, maintenant, est dans le domaine judiciaire.  Il s’agit de la toute nouvelle bâtonnière du Québec, Lu Chan Khuong, qui vient d’être suspendue par le Barreau du Québec, et qui va contester sa suspension.  Madame Khuong est aux prises avec une affaire de vol à l’étalage dans un magasin de Laval.  L’affaire découle d’événements survenus l’an dernier, dont voici les grandes lignes; madame se rend dans un magasin Simons du Carrefour Laval, semble-t-il pour acheter des vêtements.  Or, la dame dit avoir déjà en sa possession deux paires de jeans achetées dans un Simons de Québec au moment où elle se rend au magasin de Laval.  Il y aurait eu confusion, par la suite, du fait qu’elle ait essayé de nombreux morceaux, mais toujours est-il que madame Khuong fut rejointe dans le stationnement du centre d’achats, et fut prévenue que la police était en route.

Dans ce cas, je crois bien sincèrement que Lu Chan Khuong fut l’artisane de son propre malheur.  D’abord, qu’est-ce qu’elle avait à traîner avec elle des vêtements achetés ailleurs au moment d’entrer dans un magasin?  Elle pouvait les laisser dans sa bagnole, comme tout le monde!  Ensuite, lorsqu’elle fut prévenue, dans le stationnement, que la police était en route, pourquoi n’a-t-elle pas offert d’aller démêler l’imbroglio – si imbroglio il y a vraiment eu – sur place, et d’éclaircir la situation sur le champ?  Bref, tout cela n’est pas très convaincant.  De plus, le dossier a été décriminalisé, sur conseil de son avocat, de sorte que madame ne soit pas éventuellement éclaboussée dans les médias.

Elle déclare, dans un communiqué, que “Cette résolution (à savoir la résolution du CA du Barreau la suspendant jusqu’à nouvel ordre) est déraisonnable, sans compter que le conseil n’a aucun pouvoir d’agir. L’incident est le résultat d’une distraction malheureuse qui n’a mené à aucune accusation ni condamnation. J’ai été élue lors d’une élection à laquelle étaient conviés récemment les 25 500 avocates et avocats membres du Barreau. J’ai obtenu 63 % des votes le 22 mai dernier, un appui historique et je compte bien respecter ce résultat démocratique.”  Ma question: Si les 25,500 avocates et avocats membres du Barreau avaient été mis au courant de l’affaire avant de procéder au vote, auraient-ils accordé un appui historique totalisant 63% des votes à Lu Chan Khuong?

Vous allez me demander où est le lien entre l’affaire de la bâtonnière du Barreau du Québec et le parti libéral.  Et je vais vous le donner en mille.  Lu Chan Khuong s’appellerait, si nous étions dans le régime matrimonial d’avant 1982, madame Marc Bellemare!  Vous vous souvenez, le type qui a témoigné devant la commission Bastarache, l’ancien ministre de la justice, sous Jean Charest?  Eh ben oui, il y a des gens, sur les médias sociaux, qui trouvent le moyen de dire que tout cela est une vengeance des libéraux contre le couple composé de Marc Bellemare et de Lu Chan Khuong.

Ben cou’donc… le monde est petit!  Comme je le spécifie dans mon profil, je ne suis membre d’aucun parti, et je ne suis donc pas là pour défendre les libéraux, ni les autres.  Mais force est de constater que quand quelque chose ne tourne pas rond, selon certains, c’est toujours la faute aux libéraux!

Bibliothèque d’outils à Montréal; espérons que les gouvernements ne s’en mêleront pas!

Cet avant-midi, en furetant sur le web, je suis tombé sur ce papier de Simon Dessureault, du quotidien gratuit 24h Montréal, qui mentionne qu’une première bibliothèque d’outils verra le jour à Montréal, plus précisément dans le quartier Villeray, d’ici le printemps.

S’il s’agit bel et bien d’une coopérative à but non-lucratif, je dis bravo!  C’est vrai que les arguments des citoyens impliqués dans le projet sont intéressants; quand on vit en ville, à quoi bon posséder des outils qui ne serviront qu’une fois ou deux par année, qui prendront de l’espace et accumuleront de la poussière, alors qu’on peut les louer seulement quand on en a besoin.  Ainsi, la coopérative louera à ses membres des outils allant de la simple clé à molette jusqu’au marteau-piqueur, en passant par divers équipements de cuisine, de jardinage, et électroniques.

Par contre, si la ville – ou une autre instance gouvernementale – s’en mêle, cela deviendra de la concurrence déloyale, comme ce fut le cas pour les désormais célèbres Bixi qui, en plus de tuer littéralement le commerce de location de vélos, particulièrement au centre-ville de Montréal, se sont vus passer directement sous le giron municipal, la ville reprenant la faillite de l’organisme.  La concurrence directe d’une bibliothèque d’outils s’appelle Lou-Tec, Hewitt, Joe-Loue-Tout, et autres Simplex de ce monde, et si certains de ces commerces sont des multinationales, spécialisées dans le gros outillage industriel, d’autres sont constituées de petites entreprises locales, regroupées sous une bannière commune.  Sans oublier de nombreux commerces indépendants qui font aussi dans la location d’outils divers.

Donc, en définitive, si la future bibliothèque d’outils de Montréal est une vraie coopérative, à but non-lucratif, montée par des citoyens, et non par une instance gouvernementale qui cherche à se faire du capital politique sur le dos des contribuables, et des petits commerçants, j’appuie l’initiative.

Ontario: Les électeurs ont choisi les libéraux!

Les électeurs de l’Ontario votent le jeudi!  Et ce jeudi, ils ont reporté au pouvoir les libéraux de Kathleen Wynne, qui pour sa part obtiendra un premier mandat de la population comme première ministre, elle qui avait succédé au premier ministre démissionnaire Dalton McGuinty en cours de mandat.  De plus, il semble pratiquement acquis que ce quatrième gouvernement libéral consécutif sera majoritaire.

Malgré quelques scandales qui collaient à la peau des libéraux – pensons à celui des centrales à gaz, dont les travaux, déjà avancés, furent arrêtés, ce qui coûta pas moins d’un milliard$ à la province, il semble que les électeurs ontariens donnent une chance à madame Wynne.  Les progressistes-conservateurs de Tim Hudak subissent des pertes, mais devraient demeurer à l’Opposition officielle.  Le NPD de l’Ontario s’aligne, pour sa part, vers un statu-quo.  À 22h30, les chiffres du site web d’Elections Ontario sont de 58 sièges pour les libéraux, 28 pour les progressistes-conservateurs, et de 21 pour le NPD.  Les 17 autres partis n’ont aucun siège, et aucun candidat indépendant non plus.

Bien entendu, les chiffres risquent de changer, puisque certains comtés sont très chaudement disputés dans des luttes à deux, ou à trois candidats, et les résultats officiels seront connus dans quelques jours.  Mais l’on peut s’attendre à une suite des choses dans la continuité en Ontario.

Le 4 septembre 2012, c’est jour d’élections, au Québec!

Eh ben oui, nous y sommes!

C’est aujourd’hui, 4 septembre 2012, que les électeurs de partout, à travers la province, vont décider des gens qui les représenteront à l’Assemblée nationale du Québec.  Malgré les bons coups, et les gaffes, de tous les partis politiques, les positions ont peu bougé, depuis le début de la campagne électorale, le 1er août dernier.  La lutte sera à trois; le Parti québécois (PQ) a su garder quelques points d’avance, dans la grande majorité des sondages, alors que dans le rétroviseur, la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ), celui-là au pouvoir depuis 9 ans, s’échangeaient les positions.  Par contre, les sondages donnent toujours des chiffres qui comprennent une répartition proportionnelle des indécis, dont le nombre demeure élevé, d’une part, et d’autre part, la différence entre les partis demeure plus ou moins à l’intérieur des marges d’erreur des sondages.  Bref, tout peut arriver, et chaque vote compte; il s’agit qu’un des trois partis ne parvienne pas à “faire sortir le vote”, et la tendance peut changer du tout au tout.

On s’attend à ce que le taux de participation soit supérieur au faible 57,43% du dernier scrutin, soit celui du 8 décembre 2008.  À la dissolution de l’Assemblée nationale, le PLQ de Jean Charest détenait le pouvoir, comptant 64 députés, alors que le PQ de Pauline Marois formait l’Opposition officielle, avec 47.  Il est à noter qu’il faut avoir fait élire 63 députés pour obtenir la majorité des 125 sièges à l’Assemblée nationale, et qu’un parti doit avoir 12 députés en poste pour obtenir la reconnaissance officielle.  Ainsi, les députés des autres partis étaient décrits comme indépendants; la CAQ de François Legault (non-élu) en comptait 9, Option nationale (ON) et Québec solidaire (QS) en comptaient chacun un, en les personnes de Jean-Martin Aussant, et Amir Khadir, respectivement, alors que deux autres députés, Pierre Curzi et Lisette Lapointe,  n’avaient aucune affiliation politique.  Finalement, la circonscription de Bourassa-Sauvé était vacante.

En ce qui concerne le vote comme tel, comme je ne suis membre d’aucun parti, je ne tenterai pas d’influencer votre vote en faveur de l’un ou l’autre des 20 partis officiellement enregistrés auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), dont 18 présenteront au moins un candidat.  Si l’on ajoute tous les candidats indépendants, et “sans désignation”, ce n’est pas moins de 892 candidats qui s’affronteront aujourd’hui, un record!  Par contre, s’il y a un tuyau que je puisse vous donner, c’est le suivant; si vous ne savez pas trop quel parti est le meilleur – ou le moins pire – pour diriger la province, faites comme les vieux faisaient dans le bon vieux temps, c’est à dire de voter “l’homme”, avant de voter le parti.  Vous savez, si vous avez un bon député, dans votre patelin, qu’il fait un excellent boulot, il continuera de bien travailler même s’il se retrouve dans l’opposition.  C’est même souvent mieux d’avoir un excellent député dans l’opposition qu’un laquais de service au pouvoir!  Comme plus de 16% des électeurs, je me suis prévalu du vote par anticipation, et j’ai voté l’homme!  Évidemment, si votre député est une femme,… enfin, vous avez compris le principe!

Je voudrais compléter ce billet non pas par une prédiction, puisque tout peut arriver, mais plutôt par un merci bien sincère à tous ceux et celles qui vont travailler, lors de ce scrutin général.  En fait, je leur dis merci, mais surtout bon courage, car ces gens en auront bien besoin!  D’une part, la plage d’ouverture des bureaux de scrutin s’étale de 9h30 à 20h00, soit sur une période de dix heures et demie, et qu’à part un petite pause rapide, pour besoins naturels, de temps en temps, ils doivent être sur place en tout temps, afin que l’électeur qui se présente n’ait à attendre le moins possible.  Ajoutez à cela la préparation du bureau de vote, qui prend environ une demi-heure, et la fermeture de celui-ci, qui comprend le décompte des votes, et diverses procédures de manutention des bulletins (par exemple, les bulletins de chaque candidat doivent être placées dans des enveloppes spécifiques, les bulletins rejetés dans une autre, etc.), et cela fait une bonne journée.  Et comme plusieurs bureaux de vote sont souvent regroupés dans un seul édifice, on ne peut quitter les lieux qu’au moment où chaque bureau est bien fermé, et il y a toujours au moins une table de retardataires!  Tout cela mis ensemble, on se retrouve facilement avec une journée de travail de plus de 12 heures.

Je vous encourage donc à exercer votre devoir de citoyen, ne serait-ce que pour que le salaire de tout le personnel du DGEQ ne soit pas gaspillé!  Sans compter que, comme disait la chanson du groupe Vilain pingouin, “(…) j’ai compris que le droit de voter, c’est aussi le droit de chialer!”