Affaire Marc Bellemare: Ça lui prend quoi, au juste, la Cour internationale de La Haye?

Autre rebondissement, dans l’affaire Marc Bellemare; Le Devoir de ce samedi rapporte que l’avocat de Québec “craint avoir affaire à une clique”, et relate, en entrevue au journaliste Antoine Robitaille, une série de liens entre les personnes impliquées dans la commission Bastarache, y compris le commissaire lui-même, et le parti libéral de Jean Charest.

On ne peut nier que des avocats, et d’autres professionnels, puissent avoir des liens avec les libéraux, ou encore aient donné au parti.  Mais de là à parler d’une clique, il y a un pas que je suis vraiment pas prêt à franchir.  Des gens peuvent agir de façon impartiale, et ce même s’ils ont contribué financièrement à un parti politique; s’il fallait virer tous les juges qui ont déjà donné à un parti politique, au cours de leur vie, la magistrature serait réduite à peau de chagrin!  Évidemment, pour un parti comme Québec solidaire, il est plus difficile d’obtenir un gros financement populaire quand son membership est principalement composé d’assistés sociaux, de réactionnaires, et autres casseurs (le docteur Amir Khadir étant d’ailleurs lui-même un excellent “frondeur de godasses”).  N’allez pas croire que le parti québécois ne reçoit pas un sou de la part de professionnels, dont des juges et des avocats.

Tout cela pour dire que Marc Bellemare, encore une fois, fait la fine gueule devant une autre tribune, celle-là mise en place spécialement pour qu’il puisse s’exprimer, et enfin lâcher le morceau; après le DGEQ, voilà que la commission Bastarache serait “paquetée”, elle aussi, selon lui.  Que faudra-t-il donc à cet avocat, qui se plaît à faire la une des journaux, et à voir sa face dans la télé, pour qu’il puisse enfin raconter toutes les atrocités qu’il dit connaître, et/ou avoir été témoin, la Cour internationale de La Haye?  À moins qu’il ne juge que celle-ci soit également infestée d’individus proches du gouvernement Charest.  Ou du parti libéral.

Plus cette histoire avance, plus j’ai l’impression que la montagne ne va accoucher que d’une souris.  Plus toute cette affaire ne ressemble, finalement, qu’à une grosse vengeance de Marc Bellemare, envers un premier ministre qui ne lui a pas laissé carte blanche, dans l’accomplissement de son agenda personnel, à l’époque où l’avocat était ministre de la Justice.  Il s’agira donc, encore une fois, de millions de dollars de fonds publics, qui seront gaspillés pour une histoire d’effets de manches.  Mais au Québec, de tels gaspillages sont Business as usual.

MISE À JOUR – 8 juin 2010, 15h20

À la fin de la période d’inscription des personnes, ou des organismes, désirant obtenir le statut d’intervenant ou de participant, à la commission Bastarache, soit ce lundi 7 juin, à 17h00, Marc Bellemare ne s’était toujours pas inscrit.

Les taxes punitives sur les cigarettes amènent les enfants à fumer

Pour faire un peu changement des histoires de Jean Charest, de Marc Bellemare, et de Raymond Bachand, voici un sujet qui nous touche un peu plus directement.  Habituellement, je vous donne des liens vers des articles du webzine Le Québécois Libre, lors de sa sortie, le 15 du mois, mais cette fois, j’ai pris le texte en anglais, dans l’édition numéro 277, du webzine, publié le 15 avril dernier, et je l’ai traduit.  C’est un texte de Bradley Doucet, éditeur anglophone du QL, qui nous parle de la réaction de certains médias au sujet de la recrudescence de la contrebande de tabac, et des effets pervers que nos gouvernements n’ont probablement pas calculé, avant de hausser considérablement le prix des cigarettes, par le biais de taxes punitives.  Évidemment, comme l’article original est en anglais, tous les liens, dans le texte, mènent vers des trucs écrits dans la langue de Shakespeare.  Le texte original se trouve par ici.

Bonne lecture.

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Les taxes punitives sur les cigarettes incitent les enfants à fumer

Par Bradley Doucet*

En tant que libertarien, je m’oppose à ce que le gouvernement vienne mettre son nez dans le fonctionnement serein de l’économie de marché.  Je crois que c’est tout aussi imprudent, de manière pratique, que moralement malsain, d’interférer dans des « actes capitalistes entre adultes consentants », pour reprendre la phrase de Robert Nozick, ou encore de les empêcher.  C’est malsain parce qu’il s’agit d’une démonstration de force contre d’honnêtes citoyens en les empêchant, disons, d’acheter et de vendre des cigarettes à un prix qui leur semble correct, ou encore de taxer un échange volontaire avec l’intention de décourager l’usage du tabac.  C’est imprudent parce que cela produit toujours, immanquablement, des conséquences imprévues.

La plus évidente des conséquences d’une intervention gouvernementale dans l’économie est un ralentissement de la croissance économique.  Avec les taxes punitives sur les cigarettes, il y a une autre conséquence, plus inattendue, mais tout à fait prévisible, qui a fait à nouveau la manchette dans ce grand et curieux pays qu’est le nôtre; les cigarettes de contrebande.  Le prix artificiellement gonflé des cigarettes légales et surtaxées, à 50$ ou 55$ pour la cartouche de 200, a créé une demande pour des cigarettes moins chères, disponibles sur le marché noir.  Et avec un prix de vente d’environ 15$ la cartouche, depuis la caisse arrière d’une camionnette près de chez vous, ces blondes ont un prix suffisamment attirant pour intéresser les mineurs.

Protéger les enfants

La réaction des grands médias était tout aussi prévisible – et manifestement superficielle.  Le Toronto Star mentionnait, en éditorial, que la recrudescence des cigarettes de contrebande se « préparait à ruiner de jeunes vies », et soutenait l’appel des regroupements de promotion de la santé à exiger que l’on « donne un grand coup ».  Le service de nouvelles de la CBC a pratiquement répété intégralement l’appel pour un renforcement des lois, tout comme l’a fait Carly Weeks, dans le Globe and Mail.

Il y a de bons arguments pour empêcher les enfants, et les adolescents, de s’engager dans certaines activités.  Leur corps et leurs esprits ne sont pas encore tout à fait développés, et toute forme de drogue peut interférer dans ce développement, en plus des effets nocifs auxquels font face les adultes.  Mais les enfants, et les adolescents, ne perçoivent généralement pas à quel point leurs gestes pourront les affecter dans l’avenir.  C’est pourquoi il est bon que les adultes puissent limiter leurs choix, de façon à leur donner graduellement de plus en plus de liberté, et ce jusqu’à ce qu’ils deviennent des adultes responsables.

La part de ce contrôle de l’éducation des enfants qui devrait être prise en charge par l’état, évidemment, est une toute autre histoire.  Idéalement, les parents devraient être ceux qui déterminent combien de liberté ils accordent à leurs descendants. Par contre, je suis d’accord avec l’opinion générale, qui soutient que les cigarettes ne devraient pas être vendues aux enfants et aux adolescents.  Nous ne pourrons jamais éliminer totalement l’usage de la cigarette chez les jeunes, mais nous pouvons toutefois éviter de leur faciliter la tâche.  C’est pourquoi nous devons faire cesser la circulation des cigarettes de contrebande.  Sauf que « donner un grand coup » n’est pas la bonne façon d’y parvenir.

Infantiliser les adultes

Si nous ne sommes même pas en mesure de garder les drogues illégales hors de nos prisons, nous nous racontons des blagues si nous croyons que la répression constitue la solution pour enrayer la contrebande de cigarettes.  Si nous étouffons une réserve autochtone ici, un importateur illégal en passera davantage par les ports.  Si nous surveillons les ports de plus près, quelqu’un d’autre fera du fric en passant ses produits à la frontière.  Il n’y a qu’une seule façon de vraiment enrayer le problème; c’est de cesser de prélever des taxes punitives.  C’est de cette façon que la contrebande fut stoppée au milieu des années 1990, et c’est la seule façon qui la fera cesser maintenant.

Mais si les prix baissent, les jeunes ne seront-ils pas attirés vers la cigarette?  La chose importante à retenir, c’est qu’en rendant les produits de contrebande moins disponibles, les lois restreignant la vente de produits du tabac aux mineurs deviendront plus efficaces.  Après tout, les propriétaires de dépanneurs seront plus facilement découragés, par le danger d’écoper de fortes amendes, que les trafiquants le seront par les minces probabilités de se faire épingler par la police.

Mais pour commencer, pourquoi taxons-nous tant les cigarettes?  C’est vrai que fumer n’est pas bon pour la santé d’un individu, mais c’est l’affaire dudit individu seulement.  Oui, la fumée secondaire est harassante, et (peut-être) nocive pour les autres, mais nous sommes tous libres de nous associer, ou pas, avec des fumeurs, ainsi que d’encourager les établissements qui leur permettent de fumer – ou devrait-on dire qui leur permettait, avant que l’interdiction de fumer dans les bars, et les restaurants, devienne à la mode.  Oui, le fait de fumer peut faire augmenter vos coûts de santé, mais il peut également les diminuer, parce que vous mourrez plus jeune – et en tous cas, il s’agit d’un bon argument contre un système de santé universel.  (Voir l’article d’Adam Allouba, ailleurs dans le QL.)

La vérité, c’est qu’il n’y a jamais eu de véritable justification pour tenter d’amener des adultes avertis à cesser de fumer en levant des taxes punitives sur les cigarettes.  Maintenant que nous constatons que les efforts pour réduire l’usage du tabac chez les adultes amènent les enfants à fumer, reviendrons-nous à la raison?  Si nous ne le faisons pas pour respecter le droit des adultes de vivre leur vie comme ils l’entendent, peut-être le ferons-nous… pour les enfants.

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* Bradley Doucet est un auteur, qui vit à Montréal.  Il a étudié la philosophie et l’économie, et complète présentement une nouvelle, sur la poursuite du bonheur.  Il est également l’éditeur anglophone du QL.

L’affaire Marc Bellemare: Un autre Benoît Labonté?

Comme le dit Antoine Robitaille, avec le titre de son article dans Le Devoir, Marc Bellemare a lancé sa bombe.  Cela fait des semaines que les lèvres lui tremblent, lui qui n’en finissait plus de retenir ses allégations, à propos de Jean Charest, et des libéraux, avec lesquels il fut ministre de la justice, pour un court séjour, soit de 2003 à 2004.  On se souviendra d’ailleurs de sa démission fracassante.

Loin de moi l’idée de blanchir qui que ce soit, autant d’un côté que de l’autre, dans cette affaire.  Mais celle-ci me fait drôlement penser à une autre affaire, dans laquelle un politicien municipal influent disait détenir des informations privilégiées sur des échanges d’enveloppes brunes.  Vous vous souvenez de la dernière campagne électorale municipale, à Montréal, n’est-ce pas?  Ce cher Benoît Labonté, qui était au courant de tant de choses, a fini par se faire prendre à son propre piège, et a finalement dû reconnaître qu’il avait lui-même reçu des enveloppes brunes.

Or, plus je regarde aller l’affaire entourant les propos de Marc Bellemare, plus je vois des ressemblances avec celle de Benoît Labonté.  Celui-ci choisissait ses tribunes, Bellemare aussi; il ne veut pas s’avancer devant le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), disant que celui-ci, au moment où il fut contacté, “agissait comme un homme de main du premier ministre”, rien de moins.  Imaginez Maurice « Mom » Boucher, en train de choisir quelle cour devra entendre son procès; ça ne fait pas de sens.  Alors pourquoi Marc Bellemare aurait-il le pouvoir de choisir l’endroit où il ira raconter les détails de ce qu’il sait?  Si c’est au DGEQ à enquêter sur les cas de financement politique illégal, Bellemare doit témoigner devant le DGEQ, point.  Labonté aimait bien les journalistes, Bellemare aussi; à date, selon l’article de Robitaille, l’ancien ministre de la justice a accordé des entrevues à Radio-Canada, et à TVA, en plus d’avoir “rencontré de façon fortuite (…) hier matin dans le train Québec-Montréal” un représentant du Devoir, à qui il a également parlé.  Ce quotidien, qui se dit libre de pensée, rencontre-t-il souvent les gens qui font sa une de façon fortuite?  Ce simple détail est suffisant pour soulever des doutes, dans mon esprit.

Quand Marc Bellemare fut recruté par Jean Charest, en vue des élections générales de 2003, il voulait un fauteuil de ministre, au minimum, et avait un agenda bien personnel.  Comme celui-ci ne concordait pas tout à fait avec celui du premier ministre, Marc Bellemare a claqué la porte avec grand fracas.  Selon moi, l’ancien ministre se rend bien compte que pour faire changer les choses dans le sens qu’il souhaitait, il aurait dû prendre son mal en patience, et demeurer au gouvernement.  Or, de la façon dont il s’y est pris pour en sortir, il était définitivement exclu que Bellemare y retourne; peut-être a-t-il parlé à Jean Charest, et s’est-il rendu compte que la porte lui était désormais fermée.  Maintenant qu’il constate qu’il est dans un cul-de-sac, il veut mettre ses anciens commettants dans des eaux troubles.  Et toujours selon moi, il risque de se faire prendre à son propre piège.  Comme Benoît Labonté.

Et la vérité, elle se trouve où, dans tout cela?  Le temps va bien finir par nous le faire savoir…

Plus d’argent aux assistés sociaux: Pourquoi pas leur donner ma paye, un coup parti?

C’est la question que je me pose, à la lecture d’un article signé Rémi Nadeau, de l’agence QMI.

On peut y lire que le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Robin Couture, a affirmé que “Le Pacte pour l’emploi (NDLR: Un programme de 3 ans, lancé en grande pompe par le gouvernement Charest, en mars 2008) était voué à l’échec dès le départ parce qu’il met la charrue devant les bœufs.  Si on veut que les gens puissent embarquer dans des mesures incitatives à l’emploi, il faut s’assurer de leur sortir la tête de l’eau et leur permettre de reprendre un élan”.  Et pourquoi je ne leur donnerait pas ma paye au complet, un coup parti?  Les payeurs de taxes et d’impôts, qui se crèvent le cul pour gagner leur vie, ils ne pourraient pas sortir leur tête de l’eau, eux aussi?

Encore une fois, cela révèle que la différence entre les droits et les responsabilités des gens n’est pas respectée par les groupes de pression.  En fait, on s’imagine, dans ces groupes, que si l’on a droit à quelque chose, comme à un revenu de dernier recours, par exemple, celui-ci doit obligatoirement tomber du ciel, ou plutôt provenir du gouvernement, et ce pour toujours.  Or, ce n’est pas vrai.  Une aide de dernier recours, c’est quand on a épuisé toutes les autres ressources disponibles.  C’est quand on a tout essayé, et que rien n’a fonctionné.  Cela peut s’avérer vrai pour une personne qui souffre d’un handicap, ou d’une maladie, qui l’empêche de fonctionner par elle-même, que ce soit de façon permanente ou temporaire, mais pas pour une personne qui ne présente aucune contrainte à l’emploi.

On me dira, bien sûr, que c’est difficile de retrouver le chemin de la dignité, quand on a tout perdu.  Oui, c’est vrai, je suis le premier à l’admettre.  Mais selon monsieur Couture, c’est en augmentant les prestations d’aide sociale que l’on permettra aux assistés sociaux de retourner sur le marché du travail.  À lire les résultats du fameux Pacte pour l’emploi, force est de constater que monsieur Couture est plutôt loin de la vérité; pour ce programme, dont un second volet fut ajouté, en mars 2009, pour contrer les effets de la récession, le premier ministre, Jean Charest, et son ministre de l’emploi, Sam Hamad, ont injecté quelque chose comme un milliard de dollars, en demandant aux entreprises d’y aller de quelque 500 millions en investissements, pour un total global de 1,5 milliards$, avec comme objectif de donner de la formation à 250,000 personnes, et de sortir 50,000 personnes de l’aide sociale.  Résultat: à environ un an de la fin du programme, le nombre d’assistés sociaux est demeuré sensiblement le même, passant de 488,000, au moment du lancement du programme, à 487,200 actuellement, avec une tendance… à la hausse.

J’ai vu un conférencier américain, du nom de Rich Wilkins, qui disait, dans sa conférence, et je cite, “People are willing to change; not because they see the Light, but they feel the heat!”  On pourrait traduire en disant que les gens veulent changer non pas parce qu’ils voient la lumière, au bout du tunnel, mais plutôt parce qu’ils sentent le feu!  Autrement dit, si l’on annonçait à un assisté social que s’il ne va pas suivre une formation d’ici un an, on lui coupe son chèque, je vous gage un vieux “trente-sous”, pour la forme, que notre assisté social va aller suivre le cours en question.  Parce qu’il sent le feu, qui se traduit ici par la perte de ses prestations.  Bref, l’être humain doit avoir une raison fondamentale pour faire quelque chose, sinon, il ne le fera pas.  L’être humain est ainsi fait.  Si l’on offre tout plein de programmes, dans le but de favoriser un retour sur le marché du travail, mais que la participation est totalement volontaire, il est certain que le succès dudit programme sera au mieux mitigé, et au pire, le programme sera un échec.

Cela peut ne sembler pas très digne, mais la tactique du bâton et de la carotte demeure la meilleure façon de sortir une personne de sa léthargie.  Comme le disait notre poète national, Félix Leclerc, “La meilleure façon de tuer un homme, c’est de le payer à ne rien faire”.  À preuve, regardez les pousseux de crayons, au gouvernement.

La « victoire morale » de Projet Montréal: Comme celle de l’ADQ?

Plus j’écoutais les manchettes, à la radio, ce matin, et plus je lisais les titres, entre autres sur le site Canoë, plus je me disais que la « victoire morale » de Richard Bergeron, et de son parti, Projet Montréal, soutenu principalement par Québec Solidaire, ressemble à la « victoire morale » de Mario Dumont, en 2007, lorsque l’ADQ est devenue l’opposition officielle, suite à l’élection d’un gouvernement libéral minoritaire, à Québec.

Je vois, dans cet article de l’agence QMI, des parallèles entre la montée en force de Projet Montréal et celle de l’Action démocratique du Québec.  « Une progression fulgurante » par rapport à la dernière élection.  Le chef Bergeron qui mentionne « On va poursuivre notre courbe de progression ».  Des propos qui ressemblent beaucoup à ceux qui furent dits lorsque l’ADQ a récolté suffisamment de voies pour reléguer le parti québécois au rang de « deuxième parti d’opposition ».  Or, nous connaissons la suite de l’histoire; la performance de l’ADQ à l’opposition fut très ordinaire, Jean Charest a appelé les électeurs à lui redonner le volant, les partis ont repris leur place traditionnelle, et Mario Dumont, le soir même du scrutin, a remis les clés du parti qu’il a tenu à bout de bras pendant des années, incapable qu’il fut d’accepter une telle débandade.  Un an plus tard, l’ADQ s’entredéchire, suite à une course au leadership qui a rapidement pris une tournure de règlements de comptes, d’abord en disqualifiant manu militari Jean-François Plante, puis entre les deux principaux candidats, alors que les tensions, toujours présentes, risquent de mener le parti à un schisme.

Évidemment, je ne souhaite pas un tel cheminement à Projet Montréal, ni à son chef, Richard Bergeron.  J’espère toutefois que cette « victoire morale » lui apportera suffisamment de maturité pour proposer un programme sérieux, lors du prochain scrutin, prévu pour le premier dimanche de novembre 2013.  Car comme ce fut aussi le cas pour l’ADQ, il est loin d’être garanti que les « conditions gagnantes » dont jouissait Projet Montréal, hier, vont se reproduire à nouveau.