Complexe Turcot: Une autre occasion manquée!

Il y a, dans l’histoire comme dans les réalisations gouvernementales, des occasions manquées.  L’une d’elles fut celle de concevoir un nouveau pont Champlain avec seulement trois voies par direction, hormis les voies réservées au transports en commun; quelques voies de plus auraient pourtant bien aidé.  Une autre, dont évidemment personne ne parlera, consiste à profiter de la reconstruction du complexe Turcot pour favoriser la construction d’une nouvelle traversée autoroutière du fleuve Saint-Laurent, que l’on appellera, pour les besoins de la cause, autoroute 6.

Vous constaterez que l’image de base provient de Google Earth, et que les lignes qui y sont ajoutées sont très approximatives.  Les lignes jaunes et orangées proviennent aussi de Google Earth; les jaunes montrent les principales artères, et les orangées les voies rapides actuelles. J’en ai ajouté quelques-unes, moi aussi; la ligne verte représente plus ou moins le trajet de la nouvelle autoroute 20, le long de la falaise Saint-Jacques, alors que l’autre ligne, bleue et rouge, le trajet de l’A-6, la partie en rouge étant réalisée en tunnel, et les parties en bleu en surface.  Sur l’île de Montréal, compte tenu du court trajet en surface, aucun échangeur ne serait construit, à part celui raccordant l’A-6 à l’A-20, près du boulevard Angrignon.  Sur la rive-sud, par contre, des échangeurs permettrait le raccordement avec le boulevard Taschereau, et l’A-30, alors qu’un complexe de viaducs permettrait aussi de raccorder l’A-6 à l’A-15.  Un corridor, le long de la petite rivière Saint-Jacques, était déjà appelé à accueillir une éventuelle autoroute 6, et ce dès les années 1960.  D’ailleurs, jusqu’à la réalisation des travaux de reconstruction de l’A-15, dans les années 2000, on voyait les derniers vestiges de ce qui devait être un éventuel échangeur A-15/A-6 à la hauteur de la courbe, juste au sud des limites de Brossard.

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Évidemment, d’aucuns diront qu’un tel projet est insensé, et ce pour toutes sortes de raisons; le tunnel est trop long, la voie maritime est trop profonde, j’en passe, et des meilleures!  On me dira surtout, bien entendu, que ça va coûter trop cher.  Bon, c’est vrai qu’un tel projet ne sera pas donné.  D’un autre côté, si l’on avait pensé tout de suite à doubler le pont Champlain, au lieu de simplement le remplacer, nous n’en serions pas là.  Le développement de la rive-sud ne va pas cesser à cause de l’arrivée d’un nouveau pont – qui ne fera que remplacer un pont existant, et toute cette circulation devra bien passer quelque part.  Et un pont, à cet endroit, risque de défigurer le paysage, de par sa longueur, quoiqu’il serait préférable de faire un pont au lieu d’un tunnel, question de permettre le passage des camions lourds.

Et vous, qu’en pensez-vous?

La route 4 – (2) de Châteauguay à Montréal

La dernière fois, nous nous sommes arrêtés juste au pied du viaduc surplombant l’autoroute 30, que nous avions traversé.  La route 4 (routes 132 et 138), ou boulevard Saint-Jean-Baptiste, se poursuit sous la forme d’une rue commerciale typique d’une ville de banlieue.  Après 1,8 kilomètres de commerces en tous genres, nous arrivons à la route 3 ouest, aussi appelée boulevard d’Anjou; la route 4 se poursuit en multiplex avec celle-ci.  Nous ferons 1,2 kilomètres de plus, toujours parmi les commerces, avant d’atteindre le boulevard Saint-Francis, et la réserve autochtone de Kahnawake, où l’on roule sur 4 voies, plus une voie de virage à gauche dans les deux sens, au centre, plus une voie réservée aux autobus, complètement à droite.  Cette dernière a ceci de curieux que la signalisation relative à celle-ci est faite, en alternance, de panneaux en français, et de panneaux… en langue Mohawk!  Aucun panneau en anglais, cependant!  Bizarre, quand même!

Après 3,4 kilomètres, la route 4 (routes 132 et 138) devient à chaussées séparées, et entre dans une courbe, vers la droite, au bout de laquelle on retrouve une intersection.  Pour poursuivre notre chemin vers Montréal, nous continuerons tout droit, mais il est clair que l’itinéraire de 1950 nous conduit plutôt à prendre à gauche, sur la Blind Lady’s Hill Road, jusqu’aux anciennes approches du pont Honoré-Mercier; il faut mentionner ici que le pont Mercier, et ses approches furent complètement refaites lors de la construction de la voie maritime du Saint-Laurent.  Vous trouverez les détails de cet itinéraire sur la troisième page consacrée à la route 3, que vous pouvez voir en cliquant sur ce lien.  En continuant, donc, nous nous trouvons sur ce qui aurait dû devenir un tronçon de l’autoroute 30 originale; d’ailleurs, à quelque 350 mètres de l’intersection de la Blind Lady’s Hill Road, la route devient droite comme une flèche, et à un kilomètre de là, la jonction de la St. Isidore Road (route 221) est étagée, avec viaduc et échangeur en demi-trèfle.  Nous ferons un demi-kilomètre de plus avant d’arriver aux bretelles qui conduisent à la route 3 est (route 132 est); nous continuerons vers le pont Mercier.

Nous roulerons encore 400 mètres sur la terre ferme avant d’atteindre les premières travées des bretelles conduisant au pont, qui est de juridiction partagée; en gros, on peut dire que la partie au-dessus de la voie maritime, incluant les brettes surélevées en territoire Mohawk, appartient au gouvernement fédéral, alors que celle au-dessus du fleuve Saint-Laurent appartient au provincial, mais dans les faits, la répartition des responsabilités est beaucoup plus complexe.  Vous trouverez un résumé plus détaillé en cliquant sur ce lien.  Après un peu plus de 500 mètres, nous arrivons à un feu de circulation, qui régule la circulation lors de l’heure de pointe du matin, puis nous atteignons le pont proprement dit.  Après environ 1,6 kilomètres, nous débarquons sur l’île de Montréal, plus précisément dans ce que l’on appelait – et qu’on appelle toujours – ville LaSalle.  À partir de ce point, ma carte de 1950 n’est plus suffisamment précise; j’ai donc utilisé une carte de 1952, sur l’utilisation des sols sur l’île de Montréal, que j’ai déniché sur le site web de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), qui montre que le pont Mercier, à l’époque, se raccordait à l’avenue Lafleur, près d’une intersection “à cinq coins”, qui comprend, outre cette avenue, la rue Airlie et le boulevard Newman.  Pour atteindre cette intersection, depuis le pont Mercier, vous devrez prendre la sortie 1 (Rue Airlie, Boul. Newman, Boul. de la Vérendrye); vous passerez sous un viaduc (c’est l’avenue Lafleur), puis vous tournerez à droite sur la rue Berhens.  Il y a une courbe à 90 degrés vers la droite, puis à l’intersection, vous continuez tout droit sur la rue Centrale.  Il y a ensuite un arrêt à l’avenue Orchard, puis un autre, pour une traverse de piétons.  Au suivant, vous tournez à droite; vous êtes sur l’avenue Lafleur.  Après 250 mètres, vous êtes à notre fameuse intersection; disons que c’est à ce point que la route 4 se poursuit.

De là, ne vous fiez pas au panneau indiquant la direction à prendre pour la route 138; il vous ramènera vers le pont Mercier!  Continuez plutôt tout droit; l’avenue Lafleur est droite comme une flèche, sur 1,3 kilomètres, jusqu’à la rue Elmslie.  Vous devrez bifurquer vers la droite, puisque l’avenue Lafleur s’arrête là, mais après environ 200 mètres, vous atteindrez l’avenue Dollard, que vous prendrez en tournant à gauche.  Dès que vous atteignez la petite pente, vous vous rendez compte que le terre-plein central devient beaucoup plus large; c’est qu’en 1950, à cet endroit, l’avenue Lafleur rejoignait l’avenue Dollard, dans une intersection en pointe, mais que suite au réaménagement du pont Mercier, toute la circulation venant des deux pont-levis, que vous voyez droit devant, fut détournée vers Dollard.  La route 4 traversait donc ces pont-levis, situés juste de l’autre côté de la rue Saint-Patrick.  Celui que l’on traversera, le pont Lafleur, fut érigé en 1959; c’est donc clair qu’en 1950, la circulation se faisait sur deux voies seulement, sur l’autre structure, le pont Gauron, qui lui fut construit en 1913.  Le tablier du pont Lafleur est en acier grillagé, contrairement à celui du pont Gauron qui est asphalté.  De l’autre côté des ponts, qui traversent le canal Lachine, la route 4 devient l’avenue Saint-Pierre; ce changement nous rappelle que nous sommes passés dans ce qui était autrefois ville Saint-Pierre, petite ville qui fut fusionnée à Lachine, dans le but de ne pas être fusionnée de force à la ville de Montréal, dans le cadre des méga-fusions municipales de 2002, mais la manoeuvre fut inutile puisque lors des référendums sur les défusions, en 2006, l’ancienne ville de Lachine n’a pas réussi à redevenir une ville, et est donc demeurée un arrondissement de la nouvelle ville de Montréal.  Nous allons donc parcourir quelque 320 mètres sur la route 4, en traversant la rue Notre-Dame, une voie ferrée, et l’autoroute 20, avant d’arriver à sa fin, soit à l’intersection de l’avenue Saint-Pierre et de la rue Saint-Jacques, qui était, en 1950, la route 2.

La route 3 – (6) De Nicolet à Bécancour

La dernière fois, nous nous sommes laissés à l’intersection de la route Marie-Victorin, du rang Saint-Alexis, et du boulevard Louis-Fréchette.  Nous prendrons celui-ci, et traverserons la rivière Nicolet, via le pont Pierre-Roy, long de près de 300 mètres, afin d’arriver, après être passés de deux à quatre voies, à l’intersection de la rue Notre-Dame, à droite, et de la rue Saint-Jean-Baptiste, à gauche.  Nous ferons encore 350 mètres avant d’apercevoir l’intersection de la rue de Monseigneur-Courchesne (route 259), qui conduit à Sainte-Monique.  Le boulevard Louis-Fréchette, et par le fait même, la route 3 (route 132) se poursuit, presque droit comme une flèche, sur presque 1,8 kilomètres, soit jusqu’à la rue Éloi-de-Grandmont, où il entreprend une légère courbe vers la droite, et devient le rang des Quarante.  Je devrais dire qu’il devenait le rang des Quarante, puisque la ville de Nicolet a récemment décidé que la route 3 (route 132), depuis l’intersection de la route Marie-Victorin, s’appellerait désormais boulevard Louis-Fréchette sur toute sa longueur. On parcourt 1,4 kilomètres, et serons repassés de quatre à deux voies, avant d’atteindre la route du Port, qui mène au village de Port-Saint-François, qui fait partie de la ville de Nicolet, puis encore 1,4 kilomètres avant d’entrer dans une courbe vers la droite, plutôt raide, à l’issue de laquelle le boulevard Louis-Fréchette devient le boulevard des Acadiens; on pénètre le territoire de la ville de Bécancour.  En 1950, par contre, c’était plutôt une intersection, le rang des Quarante se poursuivant vers l’est sous la forme d’un chemin de terre.

Le site web de la ville de Bécancour prétend qu’elle est la première ville-fusion au Québec, parce qu’elle a été créée le 17 octobre 1965, de la fusion de pas moins de onze corporations municipales, mais dans les faits, elle est la deuxième, puisque la ville de Laval, résultat de la fusion des 14 entités municipales disséminées sur l’île Jésus, fut créée le 6 août de la même année, soit environ deux mois et demi plus tôt.  Quoiqu’il en soit, la ville de Bécancour est composée, en ordre chronologique de fondation, des anciennes municipalités suivantes:  La paroisse de la Nativité de Notre-Dame de Bécancour (créée en 1722), la paroisse de Saint-Édouard-de-Gentilly (1784), la paroisse de Saint-Grégoire-le-Grand (1802), la paroisse de Sainte-Gertrude (1845), le village de Larochelle (1863), la paroisse de Sainte-Angèle-de-Laval (1868), le village de Gentilly (1900), le village de Villers (1901), la paroisse de Très-Précieux-Sang-de-Notre-Seigneur (1903), le village de Bécancour (1909), et le village de Laval (1909).  Comme il serait compliqué de définir les limites territoriales de chacune de ces anciennes municipalités, je me fierai donc à ma bonne vieille carte de 1950 pour l’entrée des principaux villages que traversera la route 3 (route 132). Ainsi, sur une ligne droite d’environ un kilomètre, la route devient la limite; à l’ouest de la route, c’est Nicolet, et à l’est, c’est la paroisse de Saint-Grégoire-le-Grand.  À la fin de la ligne droite, une autre courbe, aussi prononcée que la précédente, mais vers la gauche, celle-là, nous éloignera définitivement de Nicolet.  Cette courbe n’était pas là non plus en 1950; on avait plutôt droit, là aussi, à une intersection, cette fois avec le chemin Hébert, qui faisait environ 350 mètres, à l’époque.  Maintenant, l’intersection de ce chemin se retrouve au milieu de la courbe.

Depuis la sortie de la courbe, on roulera sur environ 3,8 kilomètres, en ligne presque droite, avant d’entrer dans le village de Saint-Grégoire puis, environ 700 mètres plus loin, on tournera à gauche, à l’intersection du boulevard de Port-Royal, qui est aussi la route 13, qui relie Drummondville et le traversier vers les Trois-Rivières, comme on disait encore à l’époque.  Après 170 mètres, on tournera à droite, pour contourner l’église, et le presbytère, puis à gauche, après une cinquantaine de mètres de plus.  On sortira du village au bout d’un peu plus d’un kilomètre, et on arrivera, 250 mètres plus loin, à l’intersection de l’avenue Garon, un ancien alignement des routes 3 et 13 qui date d’avant la construction du pont Laviolette, et de l’autoroute 55, mais qui était bien en place en 1950.  L’avenue Garon est sans issue; elle se termine en boucle après 550 mètres, mais en regardant d’en-haut, sur Google Earth, par exemple, on voit bien l’emplacement des anciennes routes 3 et 13 qui traverse l’échangeur, en forme de trèfle à quatre feuilles, des autoroutes 30 et 55.  Nous poursuivrons donc notre chemin sur la route 132 actuelle, le long de laquelle on croisera, après 850 mètres, la voie d’accès à l’autoroute 30 est puis, 300 mètres plus loin, on emprunte le viaduc qui surplombe l’autoroute 30 qui, vers l’ouest, ne va nulle part!  En fait, l’autoroute s’étire sur 270 mètres à l’ouest du viaduc, mais sert de champ de pratique aux traceurs de lignes, sur la chaussée.  On avait vu grand, à l’époque de la construction de cet échangeur, composé de voies collectrices, en plus des deux voies rapides pour chaque chaussée de chacune des autoroutes, soit la 30 et la 55.  Le projet est resté en plan depuis 1980, alors que l’on a ajouté la seconde chaussée de la 55 jusqu’au boulevard des Acadiens.  Parlant de ce boulevard, notons qu’il a droit à son propre échangeur depuis l’automne de 2013.

Mais revenons à nos moutons.

À 200 mètres de la fin du viaduc, nous croisons ce qui pourrait devenir la voie d’accès à une éventuelle autoroute 30 ouest, mais qui n’est qu’une voie de sortie, présentement.  On fait quelque 700 mètres de plus pour atteindre l’avenue Descôteaux, dont la partie qui longe la collectrice de l’autoroute 55 sur quelque 350 mètres, est aussi issue de l’alignement des routes 3 et 13.  Nous devrons continuer sur la route 132 actuelle, et après quelque 550 mètres, nous croisons la rue Gauthier, dont l’ancien alignement est visible environ 50 mètres plus loin.  À 300 mètres de là, nous tournerons à droite sur le boulevard Bécancour, puis nous passerons sous le pont Laviolette avant de quitter momentanément la route 132 actuelle pour tourner encore à droite, sur l’avenue Godefroy.  Après 220 mètres, on tourne à gauche sur une dernière section de l’ancien alignement des routes 3 et 13, à savoir la rue Saint-Onge, que nous parcourrons sur quelque 500 mètres avant de tourner à gauche, sur l’avenue de Louisbourg, et quelques mètres plus loin, nous tournerons à droite pour revenir sur les routes 3 (route 132) et 13.  Après environ 400 mètres, nous traversons le pont de la rivière Godefroy, puis roulerons encore sur 3,6 kilomètres avant d’atteindre l’avenue des Nénuphars, là où les routes 3 (route 132) et 13 se séparent, la 13 conduisant au quai de l’ancien traversier qui faisait la navette entre Trois-Rivières et Sainte-Angèle-de-Laval.  Par la suite, le territoire demeurera plus densément peuplé sur 1,4 kilomètres, à mesure que nous traversons l’ancien village de Laval, puis nous ferons 3,2 kilomètres le long desquels la route 3 (route 132) longe le fleuve, parfois de très près.  Nous entrons ensuite dans une courbe puis, 3 kilomètres plus loin, après avoir traversé les Mares-Noires, nous arrivons à l’intersection du boulevard Raoul-Duchesne, à gauche, et de l’avenue Nicolas-Perrot, à droite; nous entrons dans l’ancien village de Bécancour.

PQ au pouvoir: Same old, same old…

Lundi dernier, un morceau de béton s’est détaché d’un viaduc qui surplombe l’autoroute 40, dans l’ouest de l’île de Montréal, et est tombé sur une voiture qui filait sur cette autoroute, nous rapportait La Presse.  L’image de la voiture accidentée a fait le tour des internets.  Du coup, le Ministère des transports du Québec (MTQ) a commencé par parler de béton “esthétique”, pour ensuite dire que rien n’était négligé quand il est question de sécurité des infrastructures, et finalement précipiter l’inspection de toutes les structures semblables au Québec.  Le Soleil écrivait hier que le ministre, Sylvain Gaudreault, a publié un communiqué de presse dans lequel 605 structures furent inspectées, dont 47 qui ont fait l’objet d’une intervention.  Accessoirement, le texte du communiqué de presse lui-même semble aussi fragmenté que le béton des structures, mais ça, c’est une autre histoire.

Tout cela ne vous fait pas penser à une autre situation, survenue pendant les premières années du règne de Jean Charest, et des libéraux?  2006, la moitié du viaduc de la Concorde s’était écrabouillé sur l’autoroute 19, et sur les

© 2014, Ygreck

© 2014, Ygreck

véhicules qui passaient dessous au même moment, et les ministres se succédaient à côté du trou béant pour dire que lorsqu’il était question de sécurité, il ne serait jamais question de budget.  La seule différence est que cette fois, le morceau de béton était pas mal plus petit, et les occupantes du véhicule s’en sont tirées avec une bonne frousse.

J’ai comme une impression de vivre le jour de la marmotte, d’être revenu en 2006, après la chute du viaduc de la Concorde.  Pour vous renouveler la mémoire, mentionnons que lors du budget suivant, soit le budget 2007-08, le ministre des transports de l’époque, Michel Després, s’est vu allouer un budget bonifié, passant de quelque 900 millions à environ 3,5 milliards de dollars, question de retaper, ou de carrément remplacer, les infrastructures routières déficientes.  Cette somme fut allouée annuellement depuis, à plus ou moins 200 ou 300 millions près, puisque les besoins étaient criants.  Pendant tout ce temps, ici comme ailleurs, j’ai dit que le MTQ passait le plus clair de son temps à éteindre des feux, allant d’un cas urgent à l’autre, démolissant parfois une structure fraîchement rénovée dont l’inspection n’avait pas été complète, ou dont certains détails avaient échappé aux inspecteurs.  Depuis l’élection du PQ, en septembre 2012, le ministre Gaudreault a fait l’annonce de la liste annuelle des travaux et surprise, c’est 5,6 milliards$ qui sont annoncés,… mais sur deux ans!  Si je sais compter, ce n’est pas une amélioration, mais une coupure annuelle de plus ou moins 700 millions sur les années précédentes!

Donc, veux, veux pas, il y a eu moins de chantiers, ou des chantiers de moindre importance, en 2013 que lors des années précédentes.  De votre côté, avez-vous remarqué une différence?  Quand je sors sur les routes du Québec, pour chaque structure refaite, j’en vois une nouvelle qui tombe en décrépitude!  Est-ce à croire qu’on ne s’en sortira jamais?  Reste que la gestion des infrastructures, que ce soit sous les péquistes ou sous les libéraux, c’est du pareil au même.  Bonnet blanc, blanc bonnet.  Prenez le terme que vous voulez!  En anglais, ils disent “Same old, same old…”!

La route 2 – (9) De Saint-Louis-du-Ha!-Ha! à la frontière du Nouveau-Brunswick

Nous nous sommes laissés à l’angle des rues Raymond et Commerciale, à Saint-Louis-du-Ha!-Ha!  La continuité de la route 2 a été coupée par la construction de la nouvelle route 185 à chaussées séparées, qui deviendra l’autoroute 85, une fois que tous les travaux seront complétés.  Pour rejoindre l’autre côté de la rupture, il faut prendre la rue Raymond, traverser le viaduc, et tourner à gauche sur la rue Madgin, afin de rejoindre le vieux tracé.  La route 2 poursuivait son parcours sur la rue Commerciale sur environ un kilomètre, puis empruntait l’emprise de la route 185 actuelle sur plus ou moins 1,3 kilomètres avant de rejoindre ce qui est maintenant devenu la rue Madgin.  On parcourt environ 3,8 kilomètres au cours desquels la rue Madgin devient la chemin du Golfe, puis on tourne à gauche, pour traverser à nouveau la nouvelle route 185, à la faveur d’un viaduc de 130 mètres, puis à droite, pour reprendre la rue Commerciale Nord (route 232), afin de poursuivre notre chemin.  Évidemment, en 1950, la configuration des lieux était toute autre!  Nous entrons à Cabano, qui fait maintenant partie de la municipalité de Témiscouata-sur-le-Lac.

Après un kilomètre, on croise le Vieux-Chemin puis, sur 1,4 kilomètres, on a sous les yeux un charmant et bucolique village.  Ensuite, on traverse un pont; au-delà de celui-ci, le village fait place à un parc industriel, et après 1,1 kilomètres, on tournera à droite, sur la rue de l’Anse, afin de traverser un autre viaduc, puis à gauche, sur la bretelle qui nous ramène à la route 185 actuelle.  Au-delà de la rue de l’Anse, la rue Commerciale Nord devient une voie de service de la future autoroute, et se termine à 1,2 kilomètres de là.  Tout juste après la bretelle, la route 232 se poursuit vers la gauche, pour conduire à Rivière-Bleue.  De retour sur la route 2 (route 185), on croise la route Lizotte (4,5 kilomètres), à droite, puis le chemin du Lac, à gauche (5,7 kilomètres).  Après 7,3 kilomètres, on voit la montée du Détour, à droite, et à gauche, l’axe de la route 2, soit la rue Commerciale Sud, que nous ne pouvons toutefois pas atteindre directement, compte tenu de la nouvelle configuration de la route 185.  Afin de rejoindre la rue Commerciale Sud, nous devrons prendre la sortie 29, puis tourner à droite sur la rue de l’Aréna, et encore à droite sur la rue de l’Église, que nous suivrons sur les trois-quart d’un kilomètre.  Une fois atteinte la rue Commerciale Sud, on la prendra par la droite, et on parcourra environ un kilomètre à travers les rues de l’autre composante de la municipalité de Témiscouata-sur-le-Lac, soit l’ancien village de Notre-Dame-du-Lac, sur les 2,7 kilomètres qui vont finalement nous relier, à nouveau, à la route 185 actuelle.  Le périmètre urbain de Notre-Dame-du-Lac est toutefois beaucoup plus clairsemé que celui de Cabano.

La route 2 (route 185) longera encore de près le lac Témiscouata sur une distance de 1,8 kilomètres avant de croiser le chemin du Lac.  La route 2 suit ce chemin qui, sur encore 1,6 kilomètres, sera séparé du lac tantôt par des maisons, tantôt par le sentier du Parc linéaire interprovincial du Petit-Témis, une voie cyclable qui relie le Québec au Nouveau-Brunswick.  En 1950, cette piste cyclable était probablement un chemin de fer.  Par la suite, la route 2 s’éloigne du lac pour rentrer dans les terres.  Après 3,4 kilomètres, à la hauteur d’un chemin de traverse, le reliant à l’actuelle route 185, le chemin du Lac devient le chemin Neuf.

On mettra un autre 5 kilomètres, sur ce chemin somme toute assez sinueux, avant d’atteindre la 2e Rue Est, et le village de Sainte-Rose-du-Dégelé (Dégelis), un “dégelé” désignant, en vieux français, un plan d’eau “qui ne gèle pas”, dans le cas présent à cause des forts courants de la rivière Madawaska, qui tient lieu de décharge du lac Témiscouata.  Après la 2e Rue Est, le chemin Neuf devient l’avenue Principale, et traverse la petite ville sur 2,5 kilomètres, dont presque deux kilomètres en ligne droite, avant de croiser la rue Industrielle, et de devenir l’avenue de la Madawaska.  De là, on quitte le périmètre urbain, et la route 2 redevient une route de campagne.  À 4 kilomètres de là, la route 2 prend le chemin de l’Arc-en-Ciel, sur 2,6 kilomètres, avant de revenir à l’avenue de la Madawaska (route 185).  À 6,7 kilomètres de ce point, la route 2 québécoise devient la route 2 du Nouveau-Brunswick, et ce point marque la fin de notre périple, commencé… le 18 mai 2009!  Qui l’aurait crû?  Plus de quatre ans et demi!