Salaire minimum: Combien d’emplois seront perdus?

Comme on peut le lire dans le Journal de Montréal de ce matin, le salaire minimum sera augmenté de 50 cents l’heure le 1er mai prochain, pour passer de 8,00$ à 8,50$ l’heure. Si l’on calcule cette hausse en pourcentage, elle représente une augmentation de 6,25%.

J’imagine déjà Françoise David, et les autres tenants de Québec Suicidaire… euhhh, pardon, de Québec Solidaire, dire que c’est bien, mais bien peu, et les employeurs dire que c’est beaucoup trop. Qui a raison, qui a tort?

Dans les faits, une augmentation du salaire minimum de 6,25%, alors que la hausse du coût de la vie est d’environ 2%, est une augmentation trop rapide d’un seul coup. Par exemple, un employeur qui embauche 50 personnes au salaire minimum subira une hausse de ses coûts de production de 6,25% sans aucune augmentation de rendement équivalente. Résultat: Soit qu’il devra hausser le prix de ses produits, ce qui le rendra vulnérable face à ses concurrents, soit qu’il devra trouver d’autres façons d’absorber cette hausse de coûts. Cela risque de se traduire par l’achat d’une machine qui fera le travail de plusieurs de ses employés, achat qu’il remettait à plus tard afin de ne pas avoir à faire de mises à pied, par exemple.

N’oublions pas que les travailleurs à salaire minimum sont principalement parmi les jeunes, les femmes et les immigrants, ainsi que dans le domaine des services. Aussi, cette hausse n’aura pour seul effet que de les réconforter dans leur emploi précaire, alors que dans les faits, un emploi au salaire minimum n’est qu’une étape qui sert à prendre de l’expérience afin de viser des niveaux supérieurs. L’histoire récente a montré que des entreprises payant leurs employés au salaire minimum ont fermé leurs portes, ou déménagé leur production dans des pays connus pour leur main-d’oeuvre à bon marché, suite à des hausses trop élevées du salaire minimum. C’est ce qui risque d’arriver avec une hausse de 6,25% d’un seul coup. Cela risque de donner le coup de grâce aux dernières usines de confection de vêtements, pour lesquelles la compétition ne provient pas de la ville, ou de la province d’à-côté, mais plutôt, et de plus en plus, de la Chine.

Dans les faits, il y a de moins en moins d’emplois au salaire minimum dans le secteur manufacturier. D’abord, le manque de main-d’oeuvre force les employeurs à offrir un salaire plus élevé afin de retenir ses employés, et les empêcher de quitter pour des emplois plus payants. Ensuite, justement, parce que les emplois qui ne demandent aucune formation particulière sont souvent transférés dans des pays où la main-d’oeuvre est disponible à meilleur marché, comme certains pays de l’Amérique centrale, des Antilles, ou de l’Asie. Par exemple, la firme québécoise Gildan, qui fabrique principalement des t-shirts, a déménagé toute sa production dans le bassin des Caraïbes, notamment au Honduras, là où elle augmentera sa capacité de production. De tels emplois sont facilement déménegeables, compte tenu que le travail en tant que tel n’exige pas une formation particulière, donc n’importe qui peut faire le travail après quelques minutes d’apprentissage, ou tout au plus quelques heures.

La lutte contre la pauvreté ne passe donc pas par la hausse du salaire minimum, mais plutôt par la valorisation du travail effectué, ce qui poussera les individus à se dépasser, donc à augmenter leur « valeur » sur le marché du travail, ainsi que sur l’encouragement des jeunes à se diriger vers des études supérieures. Mais attention, pas vers des disciplines creuses, pas vers des sciences molles, mais bien vers des concentrations reconnues comme utiles à la société, comme la médecine, pour ne nommer que celle-ci. Évidemment, les études ont un prix, qui au Québec n’est pas suffisamment élevé. Mais ça, c’est une toute autre histoire.

Dumont va-t-il conviancre les péquistes?

La Presse canadienne nous rapporte que le chef de l’action démocratique du Québec, Mario Dumont, a déposé une motion de blâme envers le gouvernement de Jean Charest au sujet des commissions scolaires. Il a été inspiré en ce sens par le taux de participation très bas aux élections scolaires de dimanche dernier, et encouragé par l’appui unanime de son caucus.

Selon moi, notre girouette nationale s’énerve avec pas grand chose. Parce que tout d’abord Pauline 1ère ne le suivra pas dans ce sens, le parti québécois s’étant commis depuis qu’il existe dans la multiplication des structures décisionnelles de tout acabit. Il ne va sûrement pas défaire le gouvernement du vire-capot frisé d’Amérique dans le seul but d’en arriver à l’abolition de l’une de ces structures. Souvenons-nous qu’il a par ailleurs sauvé le gouvernement en y allant d’une stratégie humiliante, empreinte de lâcheté, lors du budget de l’été dernier. D’ailleurs, les réactions du leader en chambre du deuxième groupe d’opposition (avouez que ç’aurait été gênant pour les députés du parti québécois de se faire qualifier de membres d’un tiers parti), François Gendron, laissent croire que le PQ ne prend pas trop la motion de Dumont au sérieux.

Ensuite, parce que le PQ ne veut pas déclencher des élections qu’il serait certain de perdre. La flambée de popularité de Pauline 1ère a été quelque peu refroidie par le projet de loi 195, qu’elle défend bec et ongles depuis qu’elle l’a rendu public. Les seuls qui l’ont le moindrement soutenu, parmi la population, sont ceux qui ne sortent pas vraiment voter, donc qui ne permettraient pas au PQ d’engranger le nombre de votes nécessaire pour prendre le pouvoir. D’autant plus que le fossoyeur de chefs péquistes, Bernard Landry, est sorti contre le projet de loi de Pauline 1ère, et que malgré tout ce que l’on peut penser de lui, Landry a sa base de supporteurs.

Alors tout cela pour dire que je ne m’attends pas à aller voter avant le début de l’année 2008.

Accommodements raisonnables: où en est-on, finalement?

Où en est-on, finalement, avec toute cette affaire des accommodements raisonnables?

Les politiciens s’accusent à qui mieux mieux. Aujourd’hui, Mario Dumont, notre Girouette nationale, ainsi que Pauline 1ère, accusent le vire-capot frisé d’Amérique, Jean Charest, de faire preuve d’intolérance dans une lettre aux québécois publiée dans les journaux. Hier, c’était le vire-capot frisé d’Amérique qui accusait les deux autres de laisser voir une image peu reluisante du Québec à l’étranger. Bref, la chicane est pognée dans la cabane.

Depuis des semaines, la commission Bouchard-Taylor se promène partout à travers le Québec, se déplaçant même dans des endroits où tous les immigrants de la place pourraient faire des meetings dans une cabine téléphonique, tellement ils sont peu nombreux. Cette commission, à l’image de celle sur le viaduc de la Concorde, coûtera des millions$ pour en venir à des conclusions que tout le monde connaît, à savoir que l’on est maîtres chez nous, mais que notre liberté s’arrête là où celle de notre voisin commence, et que l’on a tout à apprendre à parler aux immigrants au lieu de les détester en silence.

Toute l’affaire des accommodements raisonnables a pourtant commencé il y a environ un an, au moment où quelques bonnes femmes, outrées de ne plus pouvoir écornifler dehors pendant qu’elles faisaient du vélo stationnaire, se sont plaintes au Journal de Montréal après que le propriétaire du gym où elles s’entraînaient eut fait installer des vitrines givrées, gracieuseté des voisins d’en-face, des juifs hassidiques qui trouvaient dégradant pour leurs enfants de voir des madames exposer leurs bourrelets camouflés uniquements de vêtements en coton ouaté au look pas très à la mode. La question que je me posais à ce moment-là, et que je me poses toujours, est la suivante: Si le propriétaire du gym avait rempli ses vitrines de publicité sur ses dernières promotions, comme le font souvent les marchands de bagnoles, par exemple, est-ce que ces mêmes bonnes femmes se seraient plaintes à un journaliste?

Je crois que tout le monde, dans cette affaire, avait des intérêts bien différents. Les bonnes femmes voulaient retrouver leur « droit » d’écornifler dehors tout en s’entraînant, le journaliste voulait un bon scoop qui permettrait à son boss de vendre du papier, le propriétaire du gym voulait acheter la paix avec ses voisins d’en-face, et les juifs voulaient que leurs enfants puissent s’inspirer d’autre chose que d’images de bonnes femmes trop enveloppées. L’accommodement raisonnable, puisqu’à mes yeux, il l’était tout à fait, était d’autant plus correct qu’il s’est négocié entre deux intervenants du domaine privé, c’est à dire qu’il n’y avait aucun argent public en jeu, ainsi il aurait dû rester privé, comme n’importe quel deal entre deux voisins. Mais non, c’était trop simple.

Toujours est-il que cette affaire a permis à certaines personnes de dire tout haut ce qu’elles pensaient tout bas depuis des décennies; « Icitte, on est au Québec, c’t’en françâ, tabarnak! » Le cri du coeur du québécois moyen était désormais lancé, avec bien sûr le deuxième cri du coeur, correspondant davantage à la situation précise, qui sonne un peu comme « S’ils sont pas contents, ben qu’y retournent dans leu’ pays, ‘sti! ».

Les suites n’ont pas tardé à venir. La Girouette nationale a saisi la balle au bond en disant que les québécois avaient le droit d’être maîtres chez eux, et de ne pas s’en laisser imposer. Puis le citadin montréalissime qu’est André Boisclair, chef du PQ à l’époque, a pour sa part déclaré que le Québec est laïc depuis longtemps et que dans ce sens, les québécois devaient donner l’exemple, en commençant par décrocher le crucifix de l’Assemblée nationale. Autre vague de protestations. Pendant ce temps, le vire-capot frisé d’Amérique était trop occupé à préparer les élections générales pour oser se mettre le nez là-dedans, puis quand il s’est décidé à le faire, en pleine campagne électorale, c’était pour illustrer qu’il n’avait finalement pas grand chose à dire.

Puis les événements se sont succédés. Les trois principaux partis étant arrivés plus ou moins nez à nez, on a surfé dans les médias pendant deux semaines sur la « victoire » de Super Mario alors que dans les faits, la seule chose que l’ADQ ait gagné, c’est le titre d’opposition officielle. Le PQ a fait comme toujours lors d’une défaite, c’est à dire du chief bashing, une tradition bien établie dans ce parti, tradition avec laquelle même René Lévesque a dû composer. Sauf qu’à cette occasion, le chief bashing avait commencé deux semaines avant le début de la campagne, gracieuseté de Bernard Landry et d’Yves Michaud. Les libéraux, quant à eux, ont gagné la plus grande claque sur la gueule que le parti n’ait jamais mangé de la part de l’électorat québécois. Notre vire-capot frisé d’Amérique, après quelques semaines à tenter de retomber sur ses pattes, a dû recommencer à gouverner, mais cette fois en mode minoritaire. Après que le PQ ait sauvé le budget des libéraux, et empêché de nouvelles élections générales, il a fallu se refaire un agenda politique. C’est ainsi que furent mises sur pied diverses commissions, dont celle sur les conditions de vie des aînés, qui passe totalement inaperçue, et celle sur les accommodements raisonnables, qui prend toute la place dans les médias.

Comme le PQ a changé de chef depuis les dernières élections, chief bashing oblige, la nouvelle cheftaine, Pauline 1ère, voulait asseoir sa position toute nationale sur le sujet des accommodements raisonnables. C’est ainsi qu’elle a pondu son projet de loi sur l’accessibilité à la citoyenneté québécoise; une loi qui permettrait à un immigrant d’acquérir une citoyenneté symbolique, parce qu’actuellement inexistante, en devant se conformer à différentes normes, dont la connaissance « appropriée » du français. Re-nouvelle vague de protestations. C’est là qu’on est rendus, comme disait RBO.

Alors maintenant, la question à plusieurs millions de dollars: Où nous retrouverons-nous dans un an?

Moi je dis: À la même place où nous en sommes présentement, mais avec quelques millions$ en moins, gracieuseté de messieurs Bouchard et Taylor. Car une fois tout ce cirque terminé, et les décors recyclés en attendant la prochaine commission, la vie reprendra son cours, et les voisins redeviendront des gens normaux et aimables. Avec toute l’affaire des accommodements raisonnables, on se regarde tous un peu de travers, mais les choses vont reprendre leur place, et nous retrouverons notre train-train quotidien. Jusqu’à la prochaine crise existentielle…

Production d’éthanol aux USA: Comment alimenter… l’inflation!

Encore une fois, l’administration américaine de George W. Bush a fait fort. Une manchette de la chaîne Argent, reprise par Canoë, dévoile que la politique des USA de production massive d’éthanol à partir du maïs, qui est en train de faire exploser le prix des grains, aura un impact inflationniste considérable sur les aliments en Amérique, et ailleurs. Ce sont les propos de Jeff Rubin, économiste en chef à la CIBC.

Cela me fait bien rire parce que beaucoup de gens « conscientisés » à la cause environnementale ont applaudi cette mesure. En fait, il s’agit de la façon de fonctionner de la plupart des environnementalistes, c’est à dire de se « garrocher » dans des solutions que l’on croit plus « vertes » alors que dans les faits, les avantages environnementaux de ces solutions sont pratiquement nuls, ou pire encore, sont négatifs! En effet, pour produire de l’éthanol, à partir du maïs, il faut d’abord et avant tout… du maïs. Et l’on sait que la production de maïs est l’une des plus polluantes de toutes. Donc, si l’on augmente la production de maïs, on augmente la pollution. Mieux encore, si l’on utilise plus de terres agricoles pour produire du maïs qui se retrouvera dans les réservoirs à essence de nos bagnoles, il restera donc moins de terres disponibles pour produire du maïs, et d’autres céréales, qui se retrouvera dans nos estomacs, ce qui fera augmenter le prix des aliments. Brillant, mon George, brillant!

C’est un peu comme de donner le prix Nobel de la paix à… Al Gore, pour son travail environnemental, dont son film « An Inconvenient Truth ». Le rapport entre cette dernière production de l’industrie de la peur et la paix dans le monde n’est pas claire pour tous, y compris pour moi, et les explications données par le comité des prix Nobel le sont encore moins, mais bon, je présume qu’ils devaient savoir ce qu’ils faisaient. Après tout, les prix Nobel sont un héritage d’Alfred Nobel, l’inventeur de la dynamite. Il faut donc s’attendre à certaines décisions plutôt explosives…

Quand il est question d’environnement en général, et de recyclage en particulier, je préfère m’en tenir à ce que j’ai vu lors d’un épisode de la deuxième saison de l’émission « Penn & Teller: Bullshit! », diffusée aux USA sur la chaîne Showtime. Ils prenaient toutes les bonnes raisons de recycler, et les mettaient à l’épreuve, afin de vérifier si elles étaient véridiques. La seule qui est restée, c’est celle que ça fait du bien à son amour-propre. Si vous avez la chance de mettre la main là-dessus, et de comprendre l’anglais, évidemment, vous n’en croirez pas vos yeux.