Bambin « oublié » dans un autobus: Quel drame!

Entendu au début de la semaine, à la radio, une nouvelle plutôt inusitée, mais qui n’est pas une première, puisque des cas semblables sont déjà survenus, dans le passé.

L’affaire est survenue dans la région de Mont-Tremblant, plus précisément dans le secteur de Saint-Faustin-Lac-Carré.  Carole Levert, chauffeuse d’autobus scolaire depuis 26 ans, aurait, semble-t-il, “oublié” le petit William, 4 ans, dans l’autobus, lors de sa “run” du préscolaire du midi.  Selon l’article de Luc Lefebvre, de l’agence QMI, repris par le site Canoë, Michel Forget, des autobus Le Promeneur, aurait rejoint sa chauffeuse, pour lui faire part de son “oubli”.  Madame Levert serait revenue aussitôt, pour prendre en charge le bambin, et le reconduire à l’école.  Selon elle, au moment de leur arrivée à l’école, les autres enfants venaient à peine de se déshabiller, et William aurait été tout simplement content de finalement rejoindre ses amis. Mais selon la maman, la chauffeuse aurait plutôt dit à William de “garder le secret” sur cet oubli.

Qui dit la vérité, dans toute cette affaire?  J’avoue être plutôt mal placé pour juger de la situation.  Peut-être même qu’on ne le saura jamais.

Par contre, il y a des signes qui ne trompent pas.  Comme la photo, qui accompagne l’article, où l’on constate, dès le premier regard, que le photographe, à défaut de le demander, était à tout le moins d’accord pour que les sujets se forcent pour prendre un air fâché.  Jetez-y un coup d’oeil, et avouez que ça saute aux yeux!  Dans un an d’ici, le petit William en rira sûrement, et il est probable que Carole Levert, la chauffeuse de l’autobus, soit “sa meilleure amie”, parmi tout le personnel entourant sa vie scolaire.  Sauf que devant la tournure des événements, madame Levert a plutôt décidé de laisser définitivement tomber le transport préscolaire; elle ne veut pas revivre un tel stress, qu’elle juge ne pas mériter.  Celle-ci demande, à la fin de l’article, “Et pourquoi la mère ne sécurise pas l’enfant au lieu de dramatiser l’histoire?

Je ne pourrais le dire avec précision, mais j’ai comme l’impression, juste à voir la photo de l’article, que la maman de William, Annie Dorval (dont le nom, par le plus curieux des hasards, ressemble drôlement à celui d’une comédienne connue, Anne Dorval), voulait avoir sa bette dans le journal, que ce soit pour avoir son quinze minutes de gloire, ou encore pour tenter de “faire une passe”, probablement de cash, sur le dos du transporteur, de la commission scolaire, et par extension, sur le dos de son fils, et que pour ce faire, la maman décide – et c’est ce qui m’effraie le plus – de faire subir, à son fils, une panoplie de tests, beaucoup plus traumatisants que toute la mésaventure qu’il a vécu, dans le seul but d’avoir suffisamment de preuves pour justifier une éventuelle poursuite.  Comme je le disais, ce n’est qu’une impression; peut-être que je me trompe, et que madame Dorval est juste un peu frustrée par toute cette histoire.

Mon impression sera-t-elle bonne?  Ça non plus, je ne le saurai probablement jamais.

Budget du transport en commun: Les automobilistes devront encore payer!

Si l’on se fie à un article de la Presse canadienne, repris sur le site Canoë, il y a fort à parier que les automobilistes feront – encore! – les frais du transport en commun.

L’article, qui cite le quotidien La Presse, rapporte que les maires de Montréal, et des banlieues environnantes, “auraient conclu une entente jeudi dernier pour mettre sur un pied un «cadre de financement et de gouvernance des transports en commun métropolitains»”, et en fonction de ce cadre, demanderaient au gouvernement provincial d’augmenter la taxe d’accise, qui est présentement de 1,5 cents le litre, de deux cents supplémentaires, portant celle-ci à 3,5 cents pour chaque litre d’essence que vous mettrez dans votre véhicule.

Encore une fois, les automobilistes ont le dos large; on veut leur soutirer une augmentation de seulement… 233%, c’est presque rien!  Par contre, si l’on ose augmenter les titres mensuels de transport de 2%, soit plus ou moins l’équivalent de la hausse annuelle du coût de la vie, c’est le branle-bas de combat; manifestations, assaut des pages d’opinion des journaux, etc.  Je veux bien croire qu’il serait impossible d’appliquer intégralement le principe de l’utilisateur-payeur aux usagers du transport en commun.  Toutefois, ceux-ci devraient être bien conscients qu’ils ne paient pas le plein prix du service qu’ils utilisent, et accepter de faire une part un peu plus substantielle.  Car il ne faut pas oublier qu’en plus de voir leur contribution, sur l’achat d’essence, augmenter de 233%, les automobilistes voient aussi disparaître des voies de circulation, que l’on transforme en voies réservées… aux transport en commun!  Bref, on leur nuit, et on les fait payer davantage!  Et après, on voudrait qu’ils soient courtois, les automobilistes.  Ben oui, toi!

Il existe sûrement d’autres façons de contrôler les dépenses, à la STM comme dans les autres organisations de transport en commun (révision des salaires des chauffeurs, instauration de la concurrence, etc.).  Alors pourquoi recourir systématiquement à la purge des poches des automobilistes?

Haïti: La reconstruction avec des conteneurs?

Suite au séisme qui a secoué Haïti, le 12 janvier dernier, le monde entier fait des pieds et des mains pour venir en aide à la population dévastée qui, avouons-le, ne possédait déjà pas grand chose.  Après le sauvetage d’éventuels survivants, dans les premiers jours, l’heure est maintenant au nettoyage, et à divers projets de reconstruction.  Tout cela a allumé une lumière à un architecte québécois, Bernard Morin.  Selon un article de Sira Chayer, du site Canoë, il souhaite utiliser des conteneurs de transport pour reconstruire le pays!

Monsieur Morin a lui-même fait construire sa propre maison à partir de sept conteneurs de 20 pieds, au coût de 175,000$ environ, et table depuis sur divers projets de construction à base de conteneurs.  Selon lui, de telles constructions seraient économiques, et très résistantes.  Il souhaite proposer son concept aux haïtiens, afin qu’ils prennent en mains eux-mêmes la reconstruction de leurs communautés.  Il faut avouer que si de tels conteneurs peuvent facilement être empilés dans un navire, et traverser les océans, à maintes reprises, sans subir de dommages, leur structure serait suffisamment solide pour en faire une « cellule de survie » qui résisterait aux pires intempéries.  Monsieur Morin avance même que ses constructions sont « anti-ouragan », et « anti-séisme ».

Dire qu’il y a moins d’un an, ici, chez-nous, à Brownsburg-Chatham, pour être plus précis, deux personnes, qui avaient élu domicile dans quatre conteneurs, installés sur un terrain qui leur appartient, ont été expulsés par la municipalité, après que celle-ci ait demandé, et obtenu, un ordre de la Cour, pour ce faire.  C’est vrai que les conteneurs de Stéphane St-Jean, et de sa mère, Suzanne Gauthier, n’avaient pas reçu « le traitement architectural » de monsieur Morin.  Serait-ce à dire qu’il s’agit de deux poids, deux mesures?  J’ai tendance à croire que les municipalités briment de plus en plus les libertés de leurs citoyens.

Itinérance: À quel moment doit-on baisser les bras?

Le titre de mon billet peut sembler défaitiste, je l’admet volontiers.  Mais à mes yeux, il s’agit de la même chose que l’est l’acharnement thérapeutique, par exemple, pour un malade en phase terminale.  Pourquoi je vous parle de ceci?  Parce qu’un article, je devrais plutôt dire deux articles (premier, deuxième), publiés sur le site Canoë, sont venus me chercher.

Saviez-vous que Mont-Saint-Hilaire avait un itinérant?  J’avoue que je n’en avais aucune idée.

L’existence même de Daniel Auclair, décédé le 6 décembre dernier, à l’âge de 53 ans, ne m’aurait jamais effleuré l’esprit, n’eut été des articles de Serge Labrosse, du Journal de Montréal, publiés sur le site Canoë, ce samedi matin.  Selon les propos recueillis auprès de Francis, 25 ans, fils de Daniel Auclair, ce dernier avait tout; à 30 ans, sa maison était payée, il avait de l’argent, bref, tout allait bien, si l’on exclut la présence de la drogue; déjà « poteux » à l’adolescence, il a fini par tomber dans la cocaïne, et le crack.  La suite fut rapide; vers l’âge de 40 ans, et malgré une désintox, sa femme a demandé – et obtenu – le divorce, et le jeu compulsif s’est finalement chargé d’évaporer ses dernières ressources.  Puis, toujours selon ce que rapporte l’article, il a fait le choix de « partir sur le trip de vivre comme un Indien, dehors« , pour reprendre les propos de Francis.

Bref, de l’aide fut proposée à Daniel Auclair, mais il l’a toujours rejetée.  Il préférait fouiller dans les poubelles que d’accepter l’offre d’un bon repas.  Il a toujours voulu s’arranger tout seul.  Il a finalement été trouvé mort par Lyne, une amie intime, dans le sous-bois près du viaduc ferroviaire qui enjambe la route 116, à l’entrée de Mont-Saint-Hilaire; depuis le début de l’hiver, il y aurait planté une tente, où il dormait, après avoir passé quelques semaines à dormir dans des abribus et sur des bancs de parc.  Entêtement volontaire?  Maladie mentale?  Toujours selon Francis, il était probablement dépressif, et la drogue aurait entraîné la schizophrénie.  Un cocktail bien triste, qui mène inévitablement à une fin de vie atroce.

De là ma question; à quel moment doit-on baisser les bras?

Tout le monde sait que l’on a « désinstitutionnalisé » les « moins pires » patients – la quasi-totalité de ceux-ci – des hôpitaux psychiatriques, mais au nom de la dignité humaine, faudra-t-il les « réinstitutionnaliser », question de ne pas les voir mourir dans un banc de neige?  À partir de quel moment devrait-on interner une personne, dans le but d’assurer sa propre sécurité, davantage que celle des autres?  Combien de fois avez-vous entendu une femme, victime de cruauté, et/ou de violence conjugale, demander quand allait-on la laisser « enfin vivre sa vie comme elle l’entend », jusqu’au jour où elle découvre, par elle-même, que sa vie est bel et bien devenue l’enfer que décrivaient – et constataient désespérément – ses proches depuis si longtemps?  Quand doit-on retirer de force une personne d’un enfer dans lequel celle-ci ne se rend même pas compte qu’elle se trouve?  Et la question ultime; qui doit prendre la décision?

Une chose est certaine; il est impossible d’aider une personne qui n’a pas besoin d’aide.

Si la personne se sent bien, dans sa situation, que peut-on faire, dans le but de lui démontrer que ladite situation est sans issue?  Malheureusement, il y a bien peu à faire.  Si l’on tente de sortir de force la personne de sa situation précaire, on risque de la voir prendre diverses échappatoires afin d’y retourner, un peu comme un enfant, à qui on interdit de manger en-dehors des repas, attendra que tout le monde soit couché pour aller au frigo.  C’est évidemment triste à dire, comme ça, mais a-t-on vraiment le choix de les laisser vivre leur vie?  Même si l’on sait pertinemment que ça va finir mal?

Bonne réflexion.  J’attends vos commentaires.

Aide sociale: On parle de long terme, ici!

Profitant de ma dernière journée de congé, je jetais un coup d’oeil aux titres du site Canoë lorsque je suis tombé sur cet article, signé Michel Hébert, du Journal de Québec.  Dès le départ, le titre était évocateur; « Aide sociale: Vingt ans de prestations… »  J’ai pris le temps de le lire.  On y parle, en fait, de la durée moyenne de la période où des personnes bénéficient de prestations d’aide sociale.  Comme il existe plusieurs volets à ce programme, il y a donc plusieurs catégories de prestataires.

Ainsi, pour les personnes présentant des contraintes sévères à l’emploi, la période moyenne de versement de prestations s’étend sur 225,6 mois, soit plus de 19 ans.  Parmi ces personnes, plus de 130,000 sont inscrites au programme de « solidarité sociale », et la majorité d’entre-eux ont des problèmes de santé mentale, d’ordre intellectuel, ou d’apprentissage.  On y élabore d’autres sous-catégories, mais je voulais voir la moyenne de durée de prestations pour les personnes sans contraintes à l’emploi; on y arrive aux deux-tiers du texte.  Les adultes sans contraintes à l’emploi reçoivent des prestations d’aide sociale pendant 107,7 mois, ce qui représente, à quelques jours près, la bagatelle de 9 ans!

Ça, c’est la moyenne.  C’est donc dire que si plusieurs sont moins longtemps sur l’aide sociale, d’autres le sont pendant un très long terme.

Je ne dis pas que tous les assistés sociaux sont des fainéants; il y en a qui ont besoin d’une aide directe, à court terme, et ce pour différentes raisons.  Je les comprend, et c’est pour cela que le programme existe; au cours de ma vie, j’en ai d’ailleurs référé moi-même.  Mais à la lumière de ces données, qu’on ne vienne pas me dire que le phénomène des « BS de père en fils » n’existe pas!  Je suis désolé, mais force est de constater que si la moyenne de durée des prestations, pour les adultes sans contrainte à l’emploi, est de 9 ans, c’est donc dire qu’il y a bel et bien, parmi les 484,900 prestataires d’aide sociale, des « BS à long terme »!

Cet article est relié à un article principal, aussi de Michel Hébert, dans lequel on mentionne que la région de Montréal a remporté, en 2009, le titre peu reluisant de capitale de l’aide sociale.  La métropole du Québec se retrouve avec un taux d’assistance sociale de 11,1%, ravissant le titre à la région de la Mauricie (10,3%), et à celle de la Gaspésie (10,1%), les deux régions qui se disputent habituellement ce titre peu enviable.  À l’autre bout du spectre, on retrouve la région du Nord-du-Québec, qui est la moins dépendante de l’aide sociale, avec un taux de 4,3%, suivie de Chaudière-Appalaches (4,4%), Laval (4,8%), la Côte-Nord (5,0%) et la région de la Capitale-Nationale, avec 5,3%, toujours selon l’article.