Et voilà! L’opposition a sorti le couperet, vendredi après-midi, et a fait chuter le gouvernement minoritaire de Stephen Harper. Ainsi, hier matin, après être allé chercher son premier café chez Tim Horton’s, et déroulé le rebord de son gobelet, afin de savoir s’il gagne quelque chose, l’actuel locataire du 24 Sussex Drive a rendu une petite visite de courtoisie à son voisin d’en-face, le gouverneur général David Johnston, afin de lui demander de dissoudre le gouvernement, et de déclencher une élection générale.
La question que les canadiens se posent, ce n’est pas tellement de savoir qui va gagner la prochaine élection, car on s’en doute déjà; c’est plutôt de savoir si le parti conservateur obtiendra enfin sa majorité tant recherchée. Si les troupes de Stephen Harper obtiennent un mandat majoritaire, ils pourront enfin gouverner selon leur plan, sans toujours rechercher le soutien de l’un ou l’autre des partis d’opposition. Ils pourront enfin faire leurs preuves, et la population pourra juger leurs actions au mérite. Par contre, le risque que les conservateurs soient réélus de façon minoritaire est toujours présent. Et c’est là que les choses risquent de se corser; malgré les « non » catégoriques du chef libéral Michael Ignatieff, le spectre d’une coalition flotte toujours dans l’air!
On se souviendra que les partis d’opposition, quelques semaines seulement après l’élection de 2008, ont voulu former une coalition, dans le but de ravir le pouvoir aux conservateurs, suite au dépôt du budget, dans lequel on voulait couper les subsides aux partis politiques. Les chefs du temps, Stéphane Dion pour les libéraux, et Jack Layton, pour les néo-démocrates, avaient signé une entente de coalition, laquelle demeure valide jusqu’au 30 juin 2011. Évidemment, le chef du bloc québécois, Gilles Duceppe, n’avait pas signé le deal; il a toujours dit qu’il ne voulait pas du pouvoir, d’une part, et d’autre part, le fait de le signer aurait permis aux canadiens de déclarer, hors de tout doute raisonnable, que le PLC et le NPD ont signé un pacte avec “le diable séparatiste”! Mais dans les faits, rien n’empêchait le bloc de jeter un coup d’oeil privilégié à tout ce que ledit gouvernement de coalition aurait fait, le cas échéant.
Heureusement, le chef conservateur a été plus fin stratège qu’eux; il a prorogé la session, et a fait adopter un budget remanié lors d’un vote pendant lequel les libéraux se sont assis sur leurs mains. On connaît la suite; Michael Ignatieff a mis les deux mains sur le volant du PLC, promettant de faire mieux que Stéphane Dion. Et c’est ce qui est en train de se réaliser; selon les sondages, la débandade électorale du chef libéral actuel sera plus violente encore que celle subie sous la gouverne du député de Saint-Laurent – Cartierville. Tant et si bien que l’on parle désormais d’un possible – pour ne pas dire d’un probable – gouvernement conservateur majoritaire. La plupart des derniers sondages placent le parti de Stephen Harper soit tout près, soit au-dessus des 40%, ce qui correspond au seuil stratégique pour former une majorité à la Chambre des communes.
Il est maintenant établi que le scrutin aura lieu le 2 mai prochain. D’ici-là, nous aurons le temps d’être envahis de pancartes de candidats de tous les partis, ainsi que de visites de certains d’entre-eux. Ne reste plus qu’à vous souhaiter bon courage!