Campagne de pub du PQ: c’est une reprise

Avez-vous vu la campagne de pub lancée dernièrement par le Parti québécois? J’avoue ne pas avoir vu tous et chacun des clips, mais j’en ai vu un, où on voit le chef du parti, Paul Saint-Pierre-Plamondon, affectueusement surnommé PSPP, rappeler aux téléspectateurs que nous versons 82 milliards$ à Ottawa, et que seule la souveraineté nous permettrait de garder cet argent chez nous.

Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, c’est du déjà vu. C’est donc, techniquement, une reprise. À tout le moins pour l’argument. Et cela date de plusieurs années, déjà.

Vous souvenez-vous de Martine Ouellet? Cette ingénieure d’Hydro-Québec, qui avait été ministre des ressources naturelles sous Pauline Marois, avant de faire un court séjour comme cheffe du Bloc québécois, tout en restant députée de la circonscription de Vachon à l’Assemblée nationale. Elle tenait exactement le même discours; seuls les chiffres étaient différents. Au fond, PSPP a repris le langage de Ouellet, et n’a fait que mettre les chiffres à jour.

Le problème, c’est que les deux mentent. En fait, c’est un mensonge par omission.

Le chiffre de 82 milliards$ est bien réel. Il provient d’un document du Conseil du trésor du Québec, dans lequel, à une certaine page, on fait mention des transferts de fonds entre Québec et Ottawa. Or, dans la section d’où viennent ces données, il y a deux lignes; la première, au bout de laquelle on trouve le chiffre de 82 milliards$ aujourd’hui, qui représente les sommes qui passent de Québec à Ottawa, et la deuxième, qui montre les mouvements monétaires d’Ottawa à Québec, et qui montent, selon ce que j’ai entendu entre les branches, à… 102 milliards$! Bref, cela représente un surplus de 20 milliards$ versé à Québec par Ottawa.

J’avais fait la recherche à l’époque de madame Ouellet; les chiffres étaient un peu plus bas, mais les proportions étaient semblables, ce qui me fait croire que le montant de 102 milliards$ qui passe d’Ottawa à Québec serait tout à fait crédible.

Cela démontre que PSPP a tenté de piéger les québécois de la même façon que Martine Ouellet avait tenté de le faire plusieurs années auparavant. Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’ai flairé la stratégie de PSPP dès que j’ai vu la pub. Il tente de faire croire que Ottawa nous vole, alors que dans les faits, le Québec va chercher une vingtaine de milliards$ par année du fédéral.

Comme disait François Pérusse dans l’un de ses clips, “Y m’auront pas, ces morons-là!”

Et vous? Vous y croyez?

Un pont de 2,76G$ pour l’île d’Orléans: Over my dead body!

Suite à un billet de l’ami Francis Rivière, sur la page Facebook Freewayjim, je viens d’apprendre que notre ministère des Transports (MTQ) veut investir la modique somme de… 2,759 milliards de dollars pour remplacer le pont Taschereau, qui relie l’île d’Orléans à la rive nord du fleuve Saint-Laurent, près de Beauport.

Je suis encore sous le choc. Imaginez; deux milliards et trois-quarts pour un pont qui ne débouche sur rien d’autre que sur l’île d’Orléans, et qui va desservir une population de moins de 7200 personnes. En gros, ça fait un investissement de plus ou moins 392,000$ par personne vivant sur l’île, des bébés jusqu’aux vieillards. Moi, j’appelle cela du gaspillage de fonds publics. Dans le même genre que ce que Justin Trudeau et ses sbires annoncent depuis environ deux semaines; du frondage d’argent dans la souffleuse, tout simplement. Et avec un budget provincial montrant un déficit de 11 milliards, il me semble que le MTQ pourrait revoir ses priorités.

Sur Freewayjim, j’ai émis l’idée d’implanter un traversier à la place d’une telle dépense. Sauf que l’on me répondra probablement que le pont Taschereau permet le passage de 12,000 véhicules par jour (DJMA), et autour de 15,000 en été.

Comprenez-moi bien; le pont Taschereau actuel tombe en ruines, et ne saurait pas résister à un tremblement de terre de force moyenne. Il est donc dû pour être remplacé, et le plus tôt sera le mieux. Mais puisqu’il faut le faire, il serait beaucoup mieux de le faire de façon intelligente. Je veux dire, un pont à trois voies par direction, entre Beauport et l’île, continué par un autre pont – ou un tunnel – à péage entre l’île et la rive-sud, de façon à créer un troisième lien efficace entre Québec et Lévis. Cela coûtera plus cher que les 2,76G$ du projet présenté aujourd’hui, mais on réglerait, par la même occasion, le problème de la circulation entre les deux rives du fleuve pour les 50 prochaines années.

Sauf qu’il ne faut pas demander à un gouvernement de penser plus loin que la fin du présent mandat; c’est beaucoup trop lui demander. Il y avait un vieux dicton qui disait que “gouverner, c’est prévoir”; de nos jours, les gouvernements ne sont même pas capables de prévoir la température qu’il fera demain, et ce même en regardant les rapports d’Environnement Canada.

En deux mots, je ne sais pas ce que je vais faire pour m’opposer à ce gaspillage; me coucher sur le pont Taschereau actuel, m’enchaîner aux portes du parlement,… Non, ne capotez pas; j’ai 61 ans, et j’ai passé l’âge des coups d’éclat. Je laisse ça à Greta Thunberg.

Mais il reste que le gouvernement vient de démontrer, encore une fois, qu’il est en mode “panique”, et qu’il ferait n’importe quoi pour remonter dans les sondages.

Stade olympique: Il faut arrêter les frais

Je viens de lire une intéressante chronique de Michel C. Auger, sur le site web de La Presse, sur les coûts de mise à niveau du Stade olympique de Montréal, texte qui date du 17 décembre dernier. Voici d’abord le texte de monsieur Auger ici, et je mettrai mes commentaires après celui-ci. Allons-y.

$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$

Trop d’architecture, pas assez de stade

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE Comme monument, le Stade est une grande réussite. Comme lieu de rassemblement pour des évènements sportifs ou culturels, c’est un gigantesque fiasco, écrit Michel C. Auger.

Michel C. Auger Collaboration spéciale

1. Consultez le rapport du juge Malouf

$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$

Ah bon? Vous êtes bien certain de cela, monsieur Auger?

Je crois qu’il y a des gens sérieux qui n’ont qu’une seule envie, soit de démolir le stade, et de récupérer les terrains pour construire des logements à prix abordable, dont la ville a cruellement besoin. Ce stade, d’abord construit hors du centre-ville, en plus des défauts rapportés par monsieur Auger, défauts vérifiables que je ne conteste aucunement, coûtera les yeux de la tête à mettre aux normes. À elle seule, la facture de la rénovation de la création du regretté Roger Taillibert, même si on n’en connaît pas les détails, permettrait de financer une bonne partie des rénovations, et des ajouts, nécessaires pour obtenir (ou devrais-je dire réobtenir) un réseau autoroutier digne d’une métropole.

Évidemment, une démolition du stade ne sera pas gratuite pour autant. Mais au moins, cela ne sera plus à recommencer aux vingt ans, d’une part, et d’autre part, la facture sera probablement sous le milliard. Et comme je le mentionnais, les terrains pourront servir à la construction de nombreux logements, qui permettraient de stabiliser le prix des loyers dans le grand Montréal, à défaut de le baisser. Et si l’on veut garder un témoin de la grande époque des jeux de la XXIe olympiade, on peut toujours garder la tour inclinée, un peu comme on a conservé un ou deux piliers de l’ancien pont Champlain. En s’assurant que la tour soit capable de rester debout par elle-même, bien entendu. On y fait un musée des olympiques de 1976, et la mémoire est perpétuée.

Rentabiliser le Stade olympique, c’est peine perdue; il faudrait y présenter trois événements par soir afin de penser “rentrer dans son argent” un jour. Et comme Taylor Swift ne viendra probablement pas y tenir une résidence à long terme, il vaut mieux oublier le projet.

Salmigondis d’un mardi à la maison

Maintenant que j’ai atteint la soixantaine, il m’arrive de rester à la maison, quand c’est plus tranquille au travail, et que je peux me le permettre. Je vais en profiter pour faire un petit tour d’horizon de ce qui me chatouille les oreilles dans l’actualité.

Le conflit Israël/Gaza

Depuis quelques semaines, d’aucuns déchirent leur chemise sur le sort des Gazaouis, coincés qu’ils sont sous le feu des armes israéliennes. Faut dire que depuis le 7 octobre dernier, les israéliens sont très nerveux, parce que le Hamas les a attaqués subitement, commettant les pires atrocités sur des enfants, des vieillards, et des civils en général. Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré qu’il allait anéantir le Hamas, reconnu comme groupe terroriste par plusieurs pays dans le monde.

Le problème, c’est que le Hamas a le contrôle de la bande de Gaza, un territoire qui est à peu près grand comme les trois-quarts de l’île de Montréal, et que plus de deux millions de personnes y vivent, population dont l’âge médian est de 18 ans; il ne semble donc pas y avoir de problème de dénatalité, là-bas. Le Hamas, bref, comme toute organisation terroriste qui se respecte, accumule un arsenal d’armes en tous genres, qu’il planque un peu partout, mais surtout là où se trouve la population civile; sous les hôpitaux, les écoles, enfin là où, si l’armée israélienne frappe, fera un grand nombre de “pertes collatérales”, comme diraient les américains. Et des pertes collatérales, il y en a.

Les plus anciens d’entre nous se souviendront de la Crise d’Oka, en 1990. Les Mohawks de Kanesatake avaient affronté des policiers de la Sûreté du Québec, et la situation avait dégénéré, les autorités civiles finissant par envoyer l’Armée canadienne sur les lieux. Vous rappelez-vous de ce que faisaient les mohawks lorsque les choses se corsaient? Eh oui, ils mettaient les femmes et les enfants devant eux, question qu’ils deviennent des boucliers humains si jamais les forces armées osaient tirer en leur direction. C’est exactement ce que fait le Hamas.

Compte tenu de l’engagement d’Israël à garantir la sécurité de sa population, c’est clair que l’armée israélienne ne quittera pas la bande de Gaza avant d’avoir anéanti les installations – et l’arsenal – du Hamas, à tout le moins en très grande partie. C’est donc dire que, malgré les protestations de plusieurs pays, il y aura d’autres pertes collatérales. Comprenez-moi bien; je ne dis pas que Israël est blanc comme neige. Plusieurs démonstrations d’atrocités ont été provoquées, et aucune des deux parties en présence ne peut se targuer de représenter le bien absolu. Ce que je dis, c’est que Israël s’est donné des objectifs, face au Hamas, et qu’il va travailler à les atteindre, peu importe les conséquences.

Les négociations du secteur public

Depuis quelques jours, des mouvements de grève ont commencé, parmi le personnel du gouvernement du Québec, et va aller en s’intensifiant dans les prochaines semaines. Là-dedans, j’ai une impression de déjà vu; les syndicats se crêpent le chignon face au gouvernement, les membres sont gonflés à bloc par leurs représentants syndicaux, et des grèves ont eu, et auront lieu.

Cette fois-ci, je trouve que le gouvernement a très mal géré la situation globale. D’abord, en se votant une augmentation salariale de 30% juste avant de commencer les négociations. Évidemment, on parle de 125 personnes, ce qui aura un impact beaucoup moindre, sur les finances, que pour les quelque 700,000 fonctionnaires des secteurs public et para-public. Mais il n’en demeure pas moins que le gouvernement s’est peinturé dans le coin avec cette augmentation. Ensuite, les annonces, comme celles de l’implantation de la firme Northvolt, où les gouvernements promettent des milliards de dollars, sous la forme de divers engagements, subventions et autres, donnent encore une fois l’impression que les coffres de l’État sont pleins à craquer. Il n’en faut pas plus pour que les centrales syndicales – car c’est bien de cela qu’il s’agit – veulent leur part du gâteau, part qui, comme le reste, sera faite en très grande partie d’argent… emprunté.

Tout ce que je peux faire, à titre d’observateur extérieur qui n’a aucune idée de ce qui va se produire, c’est de faire quelques prédictions, un peu comme au hockey; j’imagine que quelques jours de grève supplémentaires vont finir par faire fléchir l’appui aux syndiqués, surtout si la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) va de l’avant avec sa grève générale illimitée à compter de la semaine prochaine, et que suite à cela, les négos vont reprendre avec un peu plus de sérieux, afin d’aboutir à une entente aux environs des Fêtes. Une entente “bien en-deça des demandes syndicales”, diront les dirigeants des centrales, mais qui n’empêcheront pas la très grande majorité des salariés des secteurs public et para-public de continuer à payer leur hypothèque, à se payer de beaux jouets, ainsi que des vacances dans le Sud.

Catherine Dorion et son nouveau livre

J’ai gardé un peu de piment pour la fin. En effet, la flamboyante Catherine Dorion, ancienne députée de Québec solidaire (QS), issue de la mouvance d’Option nationale, comme Sol Zanetti, vient de lancer un livre, où elle parle de son traumatisme subi à la suite de son passage à l’Assemblée nationale, et à Québec solidaire. Elle profite de son oeuvre pour régler ses comptes avec Gabriel Nadeau-Dubois, avec d’autres membres de la direction de QS, avec les médias, et avec tout ce qui l’a dérangé ces dernières années.

Comme il fallait s’y attendre, les réactions sont venues; elles furent nombreuses, et diverses. Si Gabriel Nadeau-Dubois a été somme toute beau joueur, d’autres n’y sont pas allés avec le dos de la main morte, comme dirait l’autre. Bref, madame Dorion a eu droit à plein de commentaires, et elle ne les a pas tous apprécié. Fidèle à son habitude, elle ne semble pas apprécier le fait que l’on ne pense pas tous comme elle. Mais je crois qu’elle devra s’y faire. En passant, je ne sais pas si elle possède encore cette Subaru XV Crosstrek, qu’elle avait acquis d’occasion alors qu’elle n’avait que quelques mois d’expérience comme députée.

Suite à tout cela, je ne lirai pas “Les têtes brûlées; carnets d’espoir punk”. À mes yeux, le passage de Catherine Dorion à l’Assemblée nationale a été, somme toute, divertissant, et son retour sur les planches la ravira probablement davantage que l’ensemble de sa carrière politique. En deux mots,… “pôôô’ti’crotte! »