Congestion: le MTQ a laissé traîner le problème

Avec la sortie, le 6 janvier dernier, d’une note publiée par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), sur l’augmentation de l’étalement urbain hors de la CMM, d’aucuns s’offusquent du fait que des gens s’installent plus loin du grand Montréal pour y vivre, mais font quotidiennement la navette vers la ville pour venir y travailler.  Bien entendu, cela allonge les bouchons déjà établis sur les routes d’accès à la région de Montréal.  Dans cet entrefilet publié dans le magasine L’Actualité, on mentionne aussi que la CMM perd environ 7000 personnes, annuellement, depuis 2015, dans ses échanges migratoires avec son pourtour, à savoir environ 4000 dans la couronne nord, et 3000 dans la couronne sud.

Dans tous les articles qui font mention de ces statistiques, leurs auteurs critiquent, à mots à peine couverts, ceux et celles qui font le choix de s’établir autour de la CMM.  Il faut pourtant comprendre que ce n’est pas tout le monde qui est prêt à vivre dans une tour à condos.  Si certains se sentent bien dans l’effervescence du Plateau Mont-Royal, d’autres se sentent plus à l’aise dans le calme de la campagne, avec une piscine dans la cour arrière, et pourquoi pas, un petit potager, où ils cultiveront quelques légumes.  Et trouver cela, dans les limites de la CMM, devient tout simplement hors de prix.

C’est là que le Ministère des transports du Québec (MTQ) a foiré.

Dans un Québec idéal, le MTQ aurait suivi la courbe de croissance des municipalités, et ajusté son réseau routier à l’avenant.  À la place, le MTQ s’est plutôt assis sur ses lauriers, prétextant des coupes budgétaires, et n’a rien fait.  Résultat des courses, le réseau routier ne suffit plus à la tâche.  Les voies rapides du réseau supérieur n’ont plus de rapides que le nom, les autres routes provinciales sont remplies, et les réseaux municipaux en ont plein les bras.

Bref, la situation, dans la CMM, est quasiment irréversible.  Un nouveau pont, entre la rive-sud et l’île de Montréal, ne sera pas suffisant pour améliorer les traversées quotidiennes, comme on l’a aussi constaté entre Montréal et l’île Jésus, suite à l’ouverture du pont Olivier-Charbonneau (A-25), en mai 2011.  Il faudrait faire un effort aussi imposant que celui fait pendant les années 1960, moment où les autoroutes, dans et autour de l’île de Montréal, poussaient comme des champignons.  Sauf que, comparativement à cette époque, l’état du Québec est sérieusement endetté, et les coûts reliés à la construction se sont décuplés.  De plus, les exigences environnementales, qui ont aussi explosé, feront en sorte qu’il sera pratiquement impossible d’ajouter le moindre bout d’autoroute dans la CMM, elle qui en aurait pourtant bien besoin.

Devant ce constat, que peut-on faire?

Publicité

Pannes de courant: Non, monsieur Tassé, ce n’est pas notre faute!

À chaque fois qu’un événement naturel frappe, il y a quelqu’un, quelque part, qui met ça sur le dos des changements climatiques, et par extension, sur le dos des négligents citoyens qui n’ont rien fait.  C’est le cas de Loïc Tassé, le chroniqueur du Journal de Montréal qui a, dans trop de domaines, la vilaine habitude de sauter rapidement aux conclusions, souvent non-vérifiées.  Il a frappé, une fois de plus, à la suite des vents violents de ce vendredi, qui ont causé des dommages au réseau de distribution d’Hydro-Québec; dans sa chronique de ce samedi matin, il jette à nouveau son dévolu sur les québécois – mais particulièrement ses décideurs – quant aux conséquences de cet événement météo.

Comme j’aime le faire à l’occasion, je vais reproduire son texte ici, et y répondre.  Le texte de monsieur Tassé sera en brun, et mes réponses en noir. Voici.

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Alors que 500 000 foyers souffrent encore des pannes de courant qui ont affecté près d’un million de clients d’Hydro-Québec, nous devrions relancer un vieux débat : pourquoi le réseau souterrain de fils électriques n’est-il pas plus étendu ?  

Essentiellement pour une raison de coût.  Certaines villes, comme Lorraine, dans la couronne nord de Montréal, a fait disparaître tous les poteaux depuis belle lurette.  Il faut avouer, par contre, que les sans-abri – et les logements sociaux – sont rares, à Lorraine; il s’agit de ce que l’on appelle une “banlieue riche”.

Il est évident que les pannes électriques causées par les changements climatiques extrêmes vont se multiplier.       

Ça, c’est votre parole!  De nombreux scientifiques, qui pourraient affirmer, preuves à l’appui, que les événements climatiques extrêmes ne sont pas plus nombreux qu’avant, sont tenus au silence, alors que l’on donne plein de temps d’antenne aux climato-anxieux du type Greta Thunberg qui, du haut de ses 16 ans, n’en connaît que très peu sur le climat, si l’on exclut la propagande dans laquelle on l’a immergé.

Il est évident que les Québécois dépendent de plus en plus des réseaux électriques, ne serait-ce que parce que les systèmes de chauffage sont de plus en plus électriques.  

Est-ce vraiment un choix des québécois eux-mêmes, ou encore leur a-t-on imposé, de par des subventions pour se convertir au tout électrique, ou encore les interdictions de certains systèmes de chauffage – notamment les poêles à bois – imposées par certaines municipalités?

Il est évident qu’une grande partie des pannes en zones urbaines est causée par des chutes de branches d’arbres sur les fils électriques.

Une très grande partie de toutes les pannes fut causée par des chutes de branches d’arbres sur le réseau de distribution électrique.  C’est la pire cause, en fait; alors qu’une équipe abat un arbre, jeté à terre par le vent, et répare les installations, un autre arbre tombe sur le réseau 3000 pieds à côté.  Il faut donc tout recommencer, et c’est pour cela que c’est long. D’autres causes, comme la chute de suite de poteaux causées par le vent, ont complété le tableau.

Des questions  

Alors pourquoi ne pas avoir enterré davantage le réseau électrique dans les zones urbaines ?    

Comme je le mentionnais, l’enfouissement des réseaux est dispendieux.  Et la décision d’aller de l’avant avec une telle initiative relève surtout des municipalités, et la plupart d’entre-elles préfèrent mettre les fonds publics sur des projets plus urgents.

La tempête du verglas de 1998 n’a-t-elle pas constitué un avertissement suffisant ?    

L’événement de 1998 est de ceux qui arrivent une ou deux fois dans une vie; celui-là datait de 21 ans, quand même.  C’est comme pour les dernières crues printanières; elles furent terribles en 2017 et 2019, mais vous souvenez-vous de celles de 1998, et de 1976?  À Maskinongé, en Mauricie, par exemple, elles furent pires encore que les deux dernières! Et les citoyens se sont entraidés; pas d’armée dans les rues,… et personne n’en est mort!

Pourquoi les nouveaux développements urbains sont-ils encore construits avec des réseaux électriques déployés sur des poteaux ?      

Encore une fois, question de coût.  Lorsque l’on projette les coûts d’acquisition des nouveaux développements, on veut obtenir le meilleur rapport qualité/prix, et l’enfouissement des services vient très loin dans les priorités des acheteurs.

En France et en Allemagne, par-exemple, les réseaux électriques urbains sont souterrains. Quels calculs comptables étroits nous empêchent-ils d’enterrer les fils?

Grand bien leur en fasse!  Ici, c’est surtout les municipalités qui décident, alors il faudrait leur refiler la question. Il faut spécifier qu’à la base, les structures urbaines européennes sont très différentes – et datent de beaucoup plus longtemps – que les nôtres.

Avons-nous fini par nous habituer dans nos villes à la laideur des poteaux et de leurs fils électriques?

Pensez-y; sans les poteaux électriques, où accrocherions-nous nos jolies pancartes lors des campagnes électorales?  Non, je rigole…

 

Nous aurions pu agir et nous pouvons encore le faire  

Si le gouvernement du Québec avait exigé que les réseaux électriques urbains soient systématiquement enterrés, la panne de ces derniers jours aurait été de faible ampleur. Nous aurions eu 25 années pour le faire depuis la crise du verglas.     

Faudra-t-il attendre d’autres pannes encore plus extrêmes pour que finalement le gouvernement exige que les fils soient tous enterrés dans les zones urbaines ?   

Faudra-t-il agir dans l’urgence extrême et payer des prix de fous pour enterrer des fils qui auraient dus l’être il y a des décennies ?    

Ça, je vous le déconseille, et je vais vous dire pourquoi.

De un, vous admettez vous-même qu’il s’agit de prix de fous.  Imaginez que tous les noyaux urbains y soient obligés; à titre de comparaison, prenons l’exemple de la mise à niveau des installations septiques des résidences isolées – non-reliées à un réseau municipal – à la norme que l’on appelle, dans le domaine municipal, Q2-r22.  Ce fut un processus long et pénible, au cours duquel certaines municipalités ont dû créer des fonds d’aide de toutes pièces pour aider leurs citoyens les moins avantagés.  Il faudra faire de même, parce que chaque maison reliée au réseau électrique devra modifier son installation.  De plus, l’installation du réseau souterrain coûtera elle-même des millions de dollars, que les contribuables devront payer en plus de leurs taxes municipales.  Dans la situation actuelle, les réparations aux réseaux de distribution seront financés à travers les factures d’électricité, sans augmentation, puisqu’il s’agit de frais d’entretien déjà budgétés dans la facturation. Comme le réseau de transport (pylônes) n’a pas été touché, cette fois-ci, les coûts, pour Hydro-Québec, seront beaucoup moindres. Finalement, tout cela ne sera qu’un dur moment à passer.

De deux, dans les poteaux, il n’y a pas que les lignes d’Hydro; il y a souvent le téléphone, et le câble.  Les entreprises qui ont des réseaux ne sont pas toutes des Vidéotron, ou des Bell; il y a aussi des PME qui opèrent au niveau local et régional. Ces entreprises, devant une obligation d’enfouissement, n’auraient d’autre choix que de déposer leur bilan, à défaut d’imposer des factures mirobolantes à leurs abonnés, face auxquelles plusieurs couperont le service, diminuant d’autant les revenus de ces PME.

De trois, si vous donnez l’idée au gouvernement d’exiger quoi que ce soit de plus que ce que l’on connaît actuellement à titre d’ingérence dans la vie privée des citoyens, ils ne se gêneront sûrement pas.  Alors, de grâce, tenez-vous loin de cette idée.

Avec les changements climatiques, les coûts des pannes provoquées par des conditions climatiques extrêmes risquent de dépasser ceux de l’enterrement complet des réseaux électriques en zones urbaines.    

Ça, encore une fois, c’est votre parole, et seulement votre parole.  Et j’en profite pour vous faire remarquer que les réseaux enfouis ne sont pas éternels; l’entretien, et le renouvellement de ceux-ci entraîneront aussi… des cônes orange! Comme s’il n’y en avait pas déjà assez.

Est-ce trop demander que de prévoir un peu ce qui risque d’arriver et d’agir en conséquence ?

Le gouvernement québécois a fait preuve de “prévision” dans le fameux cas de la grippe A-H1N1, il y a quelques années.  On se souvient surtout du fait que le chanteur Claude Dubois avait réussi à passer devant tout le monde pour faire vacciner sa famille. Ce que l’on se souvient moins, par contre, c’est que le gouvernement est resté avec des quantités industrielles de doses du vaccin, qui sont devenues périmées, donc non-remboursables.  Et tout ça payé avec vos impôts!

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

En fait, plus je relis le texte de monsieur Tassé, plus je me dis que sa propre maison doit faire partie des secteurs où le service n’était pas encore rétabli au moment où il a pondu son texte.  Et le monsieur devait être frustré.  Si c’est le cas, je souhaite à monsieur Tassé le courage qu’il faut pour passer à travers cette rude épreuve.  J’ai moi-même été privé d’électricité pendant une douzaine d’heures, et comme vous pouvez le constater, je n’en suis pas mort.

La route 4 – (1) De la frontière de l’état de New York à Châteauguay

La route 4 (route 138) commence dans la municipalité frontalière de Godmanchester, qui longe la rivière à la Truite.  Cette rivière a donné son nom à l’autre municipalité frontalière, Trout River.  Chez nos voisins du Sud, la route 4 (route 138) devient la route 30 de l’état de New York (NY-30), et rejoint le petit village de Constable, puis la ville de Malone.  Après le poste-frontière canadien, on roulera environ un kilomètre, avec une courbe en mi-parcours, avant de croiser le chemin Donnely.  On continuera de suivre le cours de la rivière à la Truite, sur 4,1 kilomètres, parsemé de courbes, parfois prononcées, jusqu’à la montée Leblanc, qui conduit vers Cazaville.  Au bout de 6,7 kilomètres de plus, nous croiserons la montée Smellie, qui mène vers Saint-Anicet, puis, à 4 kilomètres de là, la rivière à la Truite se jette dans la rivière Châteauguay, et 600 mètres plus loin, le boulevard Baird nous annonce les premières rues de la petite ville de Huntingdon, où la route 4 (route 138) devient la rue Châteauguay.  Nous ferons un peu moins de 800 mètres avant de croiser la rue Lorne, dont le pont conduit de l’autre côté de la rivière.  Nous ferons un autre 500 mètres sur la rue Châteauguay avant d’arriver à l’intersection de la route 52 (route 202 est), aussi appelée rue Henderson, vers Hinchinbrooke, et Napierville, ainsi que des rues Prince et Dalhousie.  Après quelque 300 mètres, nous croiserons la rue F.-Cleyn (route 202 ouest), qui conduit à Port-Lewis, et à Sainte-Barbe.  Nous croiserons encore des rues sur environ 550 mètres avant de retourner à la campagne, toujours le long de la rivière Châteauguay.

De retour dans les limites de Godmanchester, nous allons parcourir 5 kilomètres et demi, puis prendre un ancien alignement de la route 4, que la municipalité de Godmanchester appelle maintenant la route 138A.  Nous y parcourrons quelque 800 mètres avant d’arriver à la montée Rockburn, qui conduit au pont Dewittville, qui traverse la rivière Châteauguay.  Ensuite, sur plus ou moins 500 mètres, soit jusqu’au chemin Seigneurial, les maisons sont plus rapprochées les unes des autres, ce qui évoque l’ancien village de Dewittville.  À partir du chemin Seigneurial, on entre dans la municipalité d’Ormstown, et les maisons sont plus clairsemées.  Après environ 6,7 kilomètres, on passe le chemin Island, autre traversée de la rivière Châteauguay, et 500 mètres plus loin, on arrive à la route 138 actuelle.  Le parcours de la route 4 est coupé, suite à la démolition du pont de la rue Bridge; pour suivre ce parcours, on entrait dans le village par la rue Gale (route 201 nord).  On faisait environ 650 mètres avant de tourner à droite, sur la rue Church, puis à 350 mètres de là, on tournait encore à droite, cette fois sur la rue Lambton.  Après 160 mètres, on prenait à gauche sur la rue Bridge, et l’on traversait la rivière Châteauguay.  Enfin, lorsqu’il y avait un pont.  Ensuite, on parcourait 250 mètres pour atteindre la rue Roy, puis on tournait à gauche sur celle-ci pour rejoindre l’alignement de la route 138 actuelle.  Mais la rue Roy a aussi été coupée, à son extrémité est, de façon à ne pas y accéder directement en provenance de l’est.  Pour contourner le tout, on doit tourner à droite à l’intersection de la route 138 et de la route 138A, afin de suivre le tracé actuel sur 1,2 kilomètres, soit jusqu’au chemin de Jamestown (route 201 sud).

Depuis le chemin de Jamestown (route 201 sud), on doit rouler sur un peu moins de 600 mètres pour arriver à l’ancienne intersection de la rue Roy, et finalement sortir d’Ormstown.  Nous continuons ensuite notre petit bonhomme de chemin sur la route 4 (route 138), et au bout de 6,3 kilomètres, on atteint le rang du 40, lequel nous raccorde à Saint-Louis-de-Gonzague.  Pendant ce temps, nous sommes entrés sur le territoire de la paroisse de Très-Saint-Sacrement.  Après près de 6,9 kilomètres, la route 4 tourne à droite, sur la rue Mill, et on roule sur environ 800 mètres pour atteindre l’ancienne voie ferrée, et le village de Howick.  Près de 700 mètres plus loin, près de l’intersection de la rue Pine, la rue Mill devient la rue Lambton, et à 450 mètres de là, on tourne à gauche à l’intersection de la rue Bridge, afin de rester sur la rue Lambton.  À 120 mètres de l’intersection, on traverse la rivière des Anglais puis, 100 mètres après le pont, on tourne à nouveau à gauche sur le rang du Moulin (route 203 nord), de retour sur le territoire de Très-Saint-Sacrement.  Après 3,4 kilomètres, on entre dans la municipalité de Sainte-Martine, et à un peu plus de 500 mètres de là, on arrive à l’intersection du boulevard Saint-Jean-Baptiste-Ouest (route 138), que nous atteindrons en prenant la bretelle vers la droite.  Au bout d’un peu moins de 1,5 kilomètres, on peut voir un alignement de la route 4, vers la gauche, qui sert de patio, devant une remise de jardin.  Une partie de la rue Reid, 40 mètres plus loin, fait partie de cet alignement, qui prend vers la droite, ensuite, mais qui est coupé par une clôture, après quelques dizaines de mètres, près d’une propriété au-delà de laquelle les terres ont été retournées à la culture.  Presque 900 mètres plus loin, l’autre partie de cet alignement est accessible depuis le croissant Saint-Aimé, mais là aussi, il fait partie d’une propriété privée.  Continuons sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste.

Le croissant Saint-Aimé fait face au chemin de la Rivière-des-Fèves-Nord.  Depuis ce point, la route 4 (route 138) se poursuit sur environ 700 mètres avant d’entrer dans le village de Sainte-Martine; le boulevard Saint-Jean-Baptiste-Ouest devient la rue Saint-Joseph.  Sur un autre 700 mètres, les rues sont encore clairsemées, et les fermes sont présentes, mais une fois la rue Saint-Louis atteinte, nous sommes vraiment en milieu urbain.  Un premier secteur, plus ancien, s’étend sur un peu moins de 550 mètres, soit jusqu’à la rue Picard, puis sur une distance de 350 mètres, on ne croise aucune rue.  Bon, il y a bien le bureau de poste, celui du Ministère de l’agriculture du Québec, un bureau de notaires, et quelques autres commerces, en plus de jolies maisons, ce qui fait que le tissu urbain n’est pas rompu.  En fait, ce secteur de la municipalité s’appelle “Le Méandre”, et est composé d’une bande de terrain étroite qui se trouve coincée entre la rivière Châteauguay et la voie ferrée du CSX.  La municipalité y a installé son va-tout (hôtel-de-ville, loisirs, travaux publics, salle communautaire, etc.), accessible par la rue des Copains. Re-tissu urbain de village traditionnel sur environ 330 mètres, où l’on trouve, à gauche, la rue du Pont, qui traverse la rivière Châteauguay par l’entremise d’un pont à une seule voie, alors qu’un ancien pont ferroviaire fait de même pour la piste cyclable.  130 mètres plus loin, on voit la route 36 sud (route 205 sud), qui mène vers Saint-Urbain-Premier, après quoi on rencontre un secteur ponctué de grands commerces, derrière lesquels le quartier résidentiel est tout neuf, et de l’autre côté, l’usine du groupe Bonduelle, suivi d’un secteur typiquement banlieusard, le tout sur un kilomètre, soit jusqu’au pont de la rivière de l’Esturgeon.  Juste après le pont, la route 36 nord (route 205 nord) conduit à Beauharnois.

Après un peu plus de 650 mètres où maisons et commerces se côtoient, la route 4 (route 138) reprend le chemin de la nature, et traverse des terres agricoles, sur une distance de 2,1 kilomètres, après quoi on entre dans la ville de Mercier.  Ici, le terme “ville” est un bien grand mot puisque l’on fera encore 2,8 kilomètres avant d’entrer dans la ville proprement dite.  La rue Lalonde, à droite, est annonciatrice, mais la rue Sauvé, 300 mètres plus loin, à gauche, ne laisse pas de place à l’interprétation; nous sommes en ville.  Depuis la rue Sauvé, nous ferons un peu plus de 600 mètres pour atteindre la rue Marleau, et 100 mètres de plus pour arriver à la rue de l’Église, ce qui nous situe à peu près au coeur de l’ancien village.  Car il faut mentionner ici qu’en 1950, nous n’étions pas dans la ville de Mercier, mais dans le village de Sainte-Philomène.  En partant de la rue de l’Église, nous allons parcourir plus ou moins 800 mètres d’un boulevard Saint-Jean-Baptiste qui ressemble à la grande rue d’un village, après quoi les 2,9 kilomètres suivants seront parsemés de commerces, de fermes, et de petites usines.  On atteindra ensuite l’autre secteur urbain de Mercier, qui s’étend de la rue Côté jusqu’à l’autoroute 30, soit sur 600 mètres, incluant l’autoroute elle-même, au-delà de quoi nous entrons dans la ville de Châteauguay.

Marilène: Une inspiration rafraîchissante!

Ceux et celles qui suivent régulièrement le Blogue savent bien que j’aime prendre un texte, et y répondre directement.  Or, cela fait un bon bout de temps que je ne me suis pas payé ce genre d’exercice.  Mais ce soir (NDLR: Ce texte fut écrit le 28 décembre), je fus inspiré.

Une gentille dame que je suis, sur Twitter, Marilène Pilon (@MarilenePilon), écrit aussi un blogue hébergé par WordPress, dont j’avoue ne pas être un lecteur régulier.  Par contre, ce soir (je devrais dire cette nuit, du 28 au 29 décembre), au fil d’une conversation sur Twitter, Marilène a mis un lien vers l’un de ses billets; j’ai suivi le lien, et j’ai trouvé ce billet, qui traite de l’argumentaire fédéraliste.  Enfin, de sa lecture de l’argumentaire fédéraliste, tel qu’il était le 8 juillet dernier, jour de publication de son billet.  Je vais répondre à son texte directement dans celui-ci, espérant que madame Pilon ne m’en veuille pas trop.  De toute façon, vous pourrez comparer avec le billet original, directement sur le blogue de Marilène Pilon, en cliquant sur ce lien.  Évidemment, si madame Pilon me demande de retirer ce billet, et se montre en désaccord avec mes propos, je tenterai de négocier.  Genre.

Allons-y.  Le billet de Marilène Pilon est en vert, et mes réponses en noir.  C’est parti!

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Fédéralisme : un argumentaire à regarder

Publié le 8 juillet 2011

Au fil du temps, j’ai relevé certains arguments fédéralistes populaires. Mon objectif ici est de présenter la réalité de ces arguments pour tenter de les relativiser et aussi, je l’avoue, de les analyser un peu. Notez ci-dessous que le “Oui” représente en général les souverainistes et le “Non”, les fédéralistes. Je le précise parce que si nous changeons le sens de la question, ça défait tout mon texte!?!?!?

1 ) On ne brise pas un pays avec la moitié de la population : lorsque plus de la moitié des gens veulent changer un état de fait, on le change; c’est le principe de la démocratie. De plus, une majorité, c’est 50 % plus 1. Ça, c’est un principe mathématique.

Encore faut-il bien comprendre ce principe de la démocratie.  Est-ce 50% +1 du vote exprimé, ou du total des électeurs inscrits?  Prenons l’exemple des référendums sur les défusions municipales, patate chaude du premier mandat des libéraux de Jean Charest, au milieu des années 2000.  Pour qu’une municipalité puisse procéder à la défusion, il lui fallait obtenir 50% + 1 du vote exprimé, si et seulement si le taux de participation était supérieur à 30% de l’ensemble des électeurs inscrits.  Cette petite clause supplémentaire est venue fausser toutes les prédictions des experts; des villes du West-Island, comme Pierrefonds, Roxboro, et Lachine, sont demeurées fusionnées à Montréal, alors que la bourgade de Montréal-Est a réussi à sa défusionner.  Si l’on considère seulement 50% + 1 du vote exprimé, beaucoup se plaindront que la souveraineté n’a pas été décidée par la majorité, mais plutôt par le pourcentage du total des électeurs inscrits, qui sera sûrement de moins de 50%.  Je veux dire, si le vote exprimé représente 50% des électeurs inscrits, 50% + 1 de 50%, ça ne donne plus que 25% des électeurs inscrits.  De quoi alimenter les lignes ouvertes pendant des années!

1.1 ) Ça ne fait rien, tu n’es pas assez fort avec 50 % plus 1 : si on met la logique mathématique au rancart, poussons le raisonnement : les résultats “officialisés” de 1995 sont 49,4 % pour le Oui et 50,6 % pour le Non. Puisque ça prend supposément 55 % des votes, le Non a perdu aussi. Non?

Je crois que la grande majorité des québécois s’entendent sur ce qu’est une “majorité claire”.  Par contre, quel que soit le résultat d’un référendum sur une question d’une telle importance, le seul fait que le débat entraîne des chicanes parfois acerbes, et ce au sein même de plusieurs familles, fait que l’on retrouve des perdants des deux côtés.

1.2 ) Hahaha mais non, le Non ne peut pas perdre, c’est le Oui qui doit gagner à 55 %, il entraîne un changement important : et alors? Quand on change de gouvernement, 50 % + 1 ça fonctionne (passer d’un gouvernement de centre-gauche à un gouvernement de droite, ce n’est pas radical ça?). Aussi, si une municipalité vote pour un nouveau maire, 50 % + 1 ça passe.

Pourquoi le statu quo serait avantagé? Qui décide que le changement est opéré si on a plus de 50 % + 1 dans quelques situations, mais pas pour tout? Pardonnez-moi, mais changement important ou pas, quand la majorité vote dans un sens, on le fait : c’est la démocratie. Le Oui a bien respecté le résultat “officialisé” de 1995, une chance pour le Non. Et “respecter” ne signifie pas “accepter”.

Là aussi, je crois que les québécois comprennent bien – sachant qu’il y a toujours des exceptions qui confirment la règle – le sens d’une décision majoritaire.  Par contre, il faut noter que l’élection d’un gouvernement de droite, à l’heure actuelle, est purement théorique; tous les partis politiques au Québec – même Québec Solidaire – sont au centre, quoiqu’ils penchent tous un peu, d’un côté ou de l’autre.

1.3 ) Ce n’est pas grave, le Canada ne te reconnaîtra pas avec 50 % plus 1 : Si c’est le cas, le Canada est devenu une dictature. Vous riez? Démonstration : disons que le Canada exige 55 % des votes pour le Oui afin de reconnaître le pays du Québec. Ça signifie que pour chaque tranche de 100 personnes, 46 votes pour le Non gagnent contre 54 votes pour le Oui. Vous me suivez? Alors le Canada accorde plus de poids à un vote pour le Non qu’à un vote pour le Oui. Un citoyen qui vote du bon bord pour le Canada a plus de poids que celui qui vote du mauvais bord. Voter du bon bord : ce n’est pas une dictature?

Le Canada risque, tout au plus, de “faire la baboune”, pendant un certain temps, et d’attendre un peu, avant de reconnaître un éventuel pays du Québec, de voir la direction prise par les différentes diplomaties, à travers le monde.  Par ailleurs, dans plusieurs pays dits démocratiques – ainsi que dans beaucoup de syndicats québécois, entre autres, certaines décisions se prennent à une majorité supérieure à 50% + 1, souvent à “la majorité des deux-tiers”, où il faut le deux-tiers des votes pour que ladite décision soit entérinée.  Doit-on qualifier tous ceux qui pratiquent ceci de dictateurs?  En passant, je ne voudrais pas être mesquin, mais le Parti québécois n’était pas prêt à reconnaître, pour sa part, lors de la dernière refonte de la carte électorale, que le vote d’un électeur en région a plus de poids que celui d’un électeur urbain!  Tiens donc!

2 ) Le reste du Canada ne fera plus de commerce avec nous : ils vont probablement nous bouder une semaine ou deux, mais il ne dira jamais non à un marché de 8 millions de personnes. Nous représentons 23 % de la population du Canada actuel : ça en achète du pétrole et du bois. Le commerce continuera entre les 2 pays : depuis quand des gens d’affaires refusent de faire de l’argent avec un marché se trouvant à côté.

Globalement, non, mais commerce par commerce, certains le feront sûrement!  Je donne comme exemple les magasins d’outillage et de surplus Princess Auto; en plus de leur centre de distribution postale, et de leur siège social, tous deux situés à Winnipeg, ils opèrent une trentaine de magasins, à travers tout le Canada,… sauf au Québec!  Pourquoi?  Aucune idée!  Reste que leurs circulaires, et leur site web, sont disponibles en français, sur demande, et qu’à part une faute de frappe à l’occasion, la traduction y est excellente.  Autre exemple; Walmart!  Cette entreprise multinationale a décidé, après une tentative infructueuse, de retirer ses billes, en Allemagne; il y a pourtant beaucoup plus que 8 millions de personnes, en Allemagne!  Est-ce que d’autres entreprises seront tentées de se retirer du Québec, suite à un référendum gagnant?  Ce sera à suivre; dans un sens comme dans l’autre, personne ne peut le garantir!

3 ) On ne pourra plus utiliser le dollar canadien : mais oui, le Canada va nous supplier de l’utiliser. Sinon, on le vendrait et ça ferait chuter la valeur de la monnaie drastiquement parce qu’il y en aurait énormément sur le marché. Pas très bon pour les importations. Trop bas, c’est comme pas assez.

Au contraire; à quel moment les entreprises canadiennes – dont de nombreuses québécoises – ont-elles fait le plus d’exportations, sinon quand le dollar canadien est tombé autour de 62 cents US, vers la fin des années 1990?  Une devise faible entraîne une augmentation des exportations, dans certains domaines, alors que dans d’autres, c’est le contraire.  Bref, que l’on utilise ou non le dollar canadien, certaines entreprises tireront leur épingle du jeu mieux que d’autres.

4 ) On n’a pas d’armée et on va avoir une guerre civile : Le Canada et le Québec sont 2 états de droits. Nous sommes diplomates alors on va se parler bien avant de se taper dessus. Nous avons beaucoup d’installations au Québec (allez voir sur le site des forces canadiennes). Alors nous achèterons l’actif (à moins qu’il ne soit déjà à nous?). Nous pourrions faire une armée de Casques Bleus; c’est juste une idée, on jase là.

Justement, on jase, là; je ne suis pas convaincu qu’une majorité d’électeurs croient en la possibilité d’une guerre civile, suite à un oui majoritaire.  Par contre, il faut tenir compte des engagements internationaux que prendra un éventuel Québec souverain; sera-t-il membre de l’ONU, de l’OTAN, signera-t-il d’autres traités internationaux?  Tout cela reste à voir!  Et si un éventuel ennemi se pointe, il sera trop tard pour commencer à acheter de l’équipement!

5 ) On va être comme la Grèce, sur le bord de la faillite et nous serons surendettés : La Grèce est en difficulté parce que beaucoup de Grecs ne payent pas leurs impôts. Nous les payons à ce que je sache. Nous allons simplement tout envoyer à Québec au lieu d’en envoyer d’abord à Ottawa pour un tri, utilisés pour des priorités qui ne sont pas les nôtres avant de nous être retournés en partie.

La Grèce, comme l’Italie, et de nombreux autres pays d’Europe, sont en difficulté parce qu’ils n’ont pas respecté les règles les plus élémentaires du gros bon sens économiques, à savoir, entre autres, que 1) lorsque l’on a une dette, il faut la rembourser, et 2) les régimes de pensions doivent s’autofinancer, pour être fonctionnels.  Et vous savez quoi?  L’Amérique du Nord, le Canada, et particulièrement le Québec, ont exactement les mêmes problèmes!

6 ) On reçoit 8,5 milliards de dollars chaque année du fédéral, il va falloir qu’on commence par refuser ce chèque : oui, nous le refuserons lorsque nous arrêterons d’envoyer nos sous à Ottawa. En attendant, on va exiger notre argent : je ne suis pas d’accord pour payer sans avoir de services en fonction de mes priorités en retour. Et c’est exactement ce que les Conservateurs font en mettant notre argent dans leurs avions F-35. Et dites-vous que si nous étions un coût pour le Canada, il ne se forcerait pas tant que ça pour nous garder avec la Loi C-20.

D’abord, clarifions une chose tout de suite; dans un Québec souverain, ce n’est pas le Québec qui va refuser le chèque de péréquation, mais plutôt le fédéral qui refusera de le verser!  La péréquation est versée aux provinces plus pauvres, afin de leur permettre d’assurer des services – provinciaux – équivalents à la population, d’une province à l’autre.  Ainsi, il ne faut pas mélanger les choses; la péréquation, c’est une chose, et les services assumés par le fédéral, c’est une autre histoire.  Or, ces services, qu’on en apprécie ou non les valeurs, sont assumés, et on doit payer les impôts correspondants à ces services.  Quant à la loi C-20, qui soit dit en passant, ne contient que trois articles, elle tient à protéger surtout l’intégrité territoriale du Canada, d’un océan à l’autre, et n’a rien à voir avec les finances.

7 ) On va perdre nos pensions : non, nous avons payé toute votre vie pour financer la Pension de la Sécurité de la Vieillesse. Ces argents reviendront à l’organisme qui s’en occupera ici, c’est notre part de l’actif fédéral qui reviendra au Québec (l’organisme existe déjà en passant, il s’appelle la Régie des Rentes du Québec; on le réorganise, même pas besoin de l’inventer!) : notre chèque aura une fleur de lys au lieu d’une feuille d’érable. Nous n’aurons qu’un organisme à financer, pas deux. On vient de diminuer les frais administratifs. Et ça s’applique à d’autres structures.

Il y a longtemps que cet argument est obsolète!  Mais plus précisément, si l’on confiait les pensions de vieillesse fédérales à la Régie des rentes du Québec, souveraineté ou non, je me priverais de manger pour investir dans des RÉER!  Nous savons tous que la RRQ est montée exactement comme un schème de Ponzi, et que d’ici 25 ans tout au plus, elle ne pourra plus verser de rentes à qui que ce soit!  Et ça, ce n’est pas la faute du fédéral!  Aussi, en moyenne, les programmes québécois coûtent plus cher à administrer que les programmes fédéraux – quoique ceux-ci ne doivent pas être qualifiés d’économiques pour autant!  Ceci étant dit, ce ne sont plus des économies, mais des coûts supplémentaires, qui vont nous attendre!

8 ) Tu veux casser mon pays en deux : la 20 ne se désagrégera pas aux frontières du Québec : on continuera de voyager quand même, seul le politique changera. Si vous passez de l’Espagne à la France, vous n’avez pas besoin de passeport. Ce modèle pourrait être appliqué ici aussi.

Il s’agit de rouler sur les routes du Québec pour se rendre compte que la 20 se désagrège, comme toutes les autres!  La question des passeports sera probablement l’une des plus faciles à régler, entre le Québec et le Canada.  Par contre, le passeport québécois sera-t-il aussi reconnu et respecté, à travers le monde, que le passeport canadien?  Ça, c’est une autre histoire!  Et encore une fois, personne ne peut rien garantir!

En résumé, la campagne de peurs du camp du Non demeure bien modeste lorsque nous les regardons en face. Je vous invite à me transmettre d’autres arguments pro-Canada : ils pourraient peut-être faire partie d’un autre blog.

En attendant, imaginez tous nos impôts utilisés pour nos priorités au lieu de financer une partie des projets du Canada dont nous ne verrons jamais la couleur parce qu’ils sont faits ailleurs qu’au Québec. Restructurer notre administration ici plutôt que de financer celle d’Ottawa parce que nous avons déjà les institutions et les installations pour effectuer ces tâches fédérales.

Notre modèle n’est pas parfait ni complet, mais un Québec souverain nous donnera les moyens de nos ambitions.

Excusez-moi de briser votre rêve, madame Pilon, mais le problème d’un Québec souverain sera le même que celui d’un Québec confédéré au sein du Canada, et il est d’ordre économique.  Nous avons des habitudes de vie plus européennes que nord-américaines (travailler moins d’heures, prendre sa retraite plus rapidement, etc.), bref, nous sommes moins productifs que nos voisins! Devant un tel constat, comment pourrions-nous devenir plus riches qu’eux?  Si le « modèle québécois » est vraiment un modèle, pourquoi aucun état, de par le monde, ne tente-t-il de l’imiter?  Même au sein du Canada, le Québec devient inexorablement la province la plus pauvre, malgré ses richesses naturelles!  C’est tout le modèle de gestion québécois qu’il faut réformer, et ce pour deux raisons.  Dans un premier temps, le fait de changer le modèle nous rendra plus efficaces, puisque l’appareil gouvernemental, fortement réduit, nous coûtera moins cher, et ce faisant, nous permettra de faire rouler davantage l’économie, puisque nous paierons moins d’impôts.  Ensuite, un Québec plus riche, autant individuellement que collectivement, aura un bien meilleur rapport de force, face au gouvernement fédéral, que ce soit pour négocier la part québécoise d’un programme pancanadien, ou pour provoquer la sécession du pays.

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

J’aime bien m’engueuler – gentiment – avec Marilène Pilon, et ma foi, je crois que c’est réciproque.  Et nous le ferons sûrement dans les prochains jours!

Fusillade à Montréal: On accuse toujours la police…

On accuse toujours la police de toutes les calamités.  Mais quand on a besoin d’elle, par exemple,…

Il y a une chanson de Plume Latraverse, qui se termine avec ces mots.  Elle s’appelle “Mémoire courte”, et se trouve sur l’album “Autopsie canalisée”, sorti en 1983.  Et c’est à cette phrase que je pensais, lorsque j’ai lu les premiers commentaires, sur ce que certains, dont des journalistes, n’ont pas hésité à qualifier de “bavure policière”.  Je parle de la fusillade qui s’est produite à l’intersection des rues Saint-Denis et Christin, à Montréal, le mardi 7 juin dernier, vers 6h40 du matin, et dans laquelle deux personnes ont finalement perdu la vie, soit Mario Hamel, un itinérant de 40 ans, armé d’un couteau, et qui était en état de crise, selon la plupart des échos entendus jusqu’ici, ainsi que Patrick Limoges, un homme de 36 ans qui se rendait tout bonnement à son travail, et qui a été atteint d’une balle, qui aurait vraisemblablement ricoché.  Soulignons ici que selon cet article, paru sur le site web de la SRC (et dans lequel, accessoirement, le journaliste qualifie l’intervention de bavure policière), trois des quatre agents impliqués ont dû être traités à l’hôpital pour choc nerveux.

Pour ceux qui s’imaginent que le travail de policier en est un comme les autres, et qu’on peut parler d’une affaire comme celle-ci avec le même calme que si l’on racontait n’importe quoi (comme diraient les anglos, “been there, done that, bought the t-shirt”), je leur suggère de comparer une de leur journée de travail à celle d’un policier.  Et à chaque fois que la personne dira « Ben là, j’me suis trompé, ça arrive! », elle devra se dire qu’elle n’a pas le droit à l’erreur, et qu’elle devra faire l’objet d’une enquête méticuleuse, et approfondie, concernant tout ce qui entoure chacune de ces fois où elle s’est trompée.  Une enquête qui peut durer plusieurs mois, parfois quelques années.  Période pendant laquelle l’opinion publique, plus souvent qu’autrement, ne lui fera pas de cadeau, et où les médias n’hésiteront pas à la déclarer coupable, souvent avant même le début de l’enquête.

Voyons avec quoi les policiers doivent travailler, dans l’accomplissement de leurs tâches.

Ils ont une arme de service, et du poivre de Cayenne.  Avec tout ce qu’on a dit au sujet du pistolet “Taser”, il est facile de comprendre que très peu d’agents du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), sinon aucun, n’en sont équipés.  Cela reste à vérifier, par contre.  Alors nous allons nous attarder sur leur arme de service, et sur le poivre de Cayenne.

Mentionnons d’abord que depuis les événements, plusieurs parlent de la “règle des 21 pieds”, qui est enseignée à tous les policiers.  Il s’agit en fait de la distance qu’un assaillant peut parcourir pendant le temps requis pour qu’un policier dégaine son arme, et fasse feu sur la masse corporelle dudit assaillant, distance qui fut évaluée à 21 pieds, soit 6,4 mètres.  D’après la version anglaise du site Wikipédia, cette règle a été conceptualisée par le sergent-formateur Dennis Tueller, de la police de Salt Lake City, en Utah, chez nos voisins du Sud.  Là-bas, l’entraînement des policiers à cette règle s’appelle tout simplement le “Tueller Drill”.  Dans cet extrait vidéo, de TVA Nouvelles, l’expert en enquêtes policières Richard Dupuis (aucun lien de parenté avec votre humble serviteur), autrefois au SPVM, explique à Pierre Bruneau ce qu’est la règle des 21 pieds, ainsi que les raisons pour lesquelles, selon son expertise, les policiers impliqués ont procédé de la façon qu’ils l’ont fait.  La question qui se pose ici; le poivre de Cayenne est-il efficace, à 21 pieds?

J’ai moi-même suivi, il y a de cela très longtemps, un cours de maniement des armes à feu.  On enseigne, entre autres, qu’il y a deux sortes de tir, lorsque l’on utilise une arme qui tire un projectile unique, à savoir le tir rasant, et le tir fichant.  Quand on pratique la chasse, on doit utiliser le tir fichant; si le projectile n’atteint pas la cible, il se fiche dans le sol, et s’y arrête.  Il s’agit du tir le plus sécuritaire.  Le tir rasant, comme son nom l’indique, fait que le projectile, s’il rate sa cible, passe à ras le sol, et poursuit sa course; le projectile est donc sujet à ricocher, que ce soit sur un arbre, sur la surface d’un lac (eh oui, un projectile ricoche aussi sur l’eau!), ou ailleurs, et nul ne peut prédire où la balle va s’arrêter.  Dans le cas de l’intervention policière de mardi dernier, comme dans la plupart des interventions en milieu urbain, d’ailleurs, le tir fichant est pratiquement impossible à réaliser; le policier doit réagir de façon instinctive, de façon à se protéger, et à protéger le public, de l’assaillant.

En passant, j’ai lu quelque part un commentaire, qui disait qu’un policier doit protéger le public, et non pas se protéger lui-même.  Je regrette, mais puisque un policier mort ne peut protéger personne, le policier doit d’abord se protéger lui-même, s’il veut protéger le public.

Une enquête a été entreprise, sur cette affaire, et par souci de transparence, elle a été confiée à la Sûreté du Québec (SQ).  Celle-ci nous permettra, espérons-le, d’en apprendre plus long sur les événements tragiques de mardi dernier.  Je profite de l’occasion pour offrir mes plus sincères sympathies aux familles de Mario Hamel (qui n’était probablement pas conscient de ses actes) et de Patrick Limoges (carrément au mauvais endroit au mauvais moment), deux personnes qui, probablement de l’avis même des policiers, n’avaient pas à mourir.