Daniel Breton: Le chat sort du sac!

Plusieurs personnes ont eu une réaction de surprise, lorsque le président du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), puis son vice-président, furent limogés par ordre du nouveau ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Daniel Breton.  Puis est arrivée l’affaire de la visite des commissaires, aux bureaux du BAPE, par le ministre.  Maintenant, sur Twitter, on compare allègrement Daniel Breton à un “Bougon”, en référence à la série télévisée diffusée il y a quelques années.  Voyons voir.

Ce mercredi, en fin de journée, le Journal de Québec a publié cet article, signé Charles Lecavalier, de l’agence QMI, dans lequel, en plus des réactions sur vidéo de Yolande James (PLQ) et de François Bonnardel (CAQ), on raconte que l’actuel ministre de l’environnement aurait été expulsé de son logement, à deux reprises, par deux propriétaires différents.  Selon l’article, les sommes dues n’ont toujours pas été versées par monsieur Breton, malgré les jugements rendus.  Dans les réactions, il est aussi question, entre autres, de permis de conduire suspendu.

Du côté de TVA Nouvelles, on reprend le texte de Lecavalier, et on ajoute le reportage de Félix Séguin, qui rapporte les mêmes trucs que l’article, et en ajoute; permis de conduire suspendu, en avril 2011, pour avoir atteint 15 points d’inaptitude, fausses déclarations à l’assurance-emploi, infraction auprès du Ministère du Revenu du Québec.  Bref, il tire tout un portrait du ministre Breton.

Chez La Presse, c’est Fabrice de Pierrebourg, un ex-lockouté du Journal de Montréal, qui pilote le dossier.  Il mentionne, en plus des trucs de l’assurance-chômage et de Revenu Québec, que Daniel Breton a aussi été condamné en 1997 pour «conduite alors que le permis est révoqué».  Il aurait aussi été trouvé coupable de nombreuses infractions, principalement pour excès de vitesse, infractions demeurées longtemps impayées, mais dont les sommes auraient été acquittées tout récemment.  À Radio-Canada, on a titré “Marois forcée de défendre le ministre Breton”.

Pour ma part, je préfère regarder tout cela de façon rationnelle.  D’abord, qu’est-ce qui a été payé, et qu’est-ce qui ne l’est toujours pas.  Si Daniel Breton a “le pied pesant”, comme on dit communément, mais qu’il en assume l’ensemble des conséquences, c’est à dire de rouler vite dans des endroits où il ne met pas la vie des autres en danger, et qu’il paie ses constats d’infraction, ça ne me cause pas de problème.  Mais il semble que ce ne soit pas nécessairement le cas, particulièrement au niveau du paiement de ses infractions.  Quant aux jugements prononcés contre lui, en faveur de deux propriétaires, devant la Régie du Logement, ils ne semblent toujours pas payés.  L’un d’entre eux, celui de décembre 2009, implique une somme de 6320$, somme qui, avec les intérêts qui s’accumulent toujours, avoisinerait les 8000$.

Il semble que le truc qui revient constamment, dans tous les dossiers, c’est que le ministre est clairement négligent dans le règlement de ses infractions.  Même des jugements ne sont pas respectés.  Il s’agit, dans ce cas, comme dans celui de Gabriel Nadeau-Dubois, récemment, de non-respect d’une décision de la Cour, voire d’outrage au tribunal, et sur cet aspect, Daniel Breton devrait démissionner, ne serait-ce que de son poste de ministre.  Quelques mois passés sur les banquettes arrière de l’Assemblée nationale suffiraient, selon moi, à régler sa dette envers les citoyens, et à lui ramener la confiance du public.  Ce fut le cas pour l’ancienne ministre libérale Julie Boulet, qui avait fourni gratuitement des locaux à une clinique médicale, à même l’édifice abritant sa pharmacie.  Elle avait démissionné de son poste de ministre, et passé plus ou moins un an comme simple députée, avant de revenir au conseil des ministres, cette fois pour y rester, et ce jusqu’à la défaite des libéraux, le 4 septembre dernier.

On semble maintenant dire, au gouvernement, que Breton va payer les sommes dues.  La question que je me pose, c’est de savoir si c’est bel et bien Daniel Breton, qui va payer, ou si ce sont les contribuables.  Une chose est sûre; pour ceux et celles qui ne connaissaient pas Daniel Breton, le chat sort du sac.

Expulsée à cause de son niqab: Faudrait cesser de prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages!

Vous avez sûrement entendu parler de cette histoire de l’étudiante en francisation, d’origine égyptienne, Naïma Atef Amed, qui s’est fait expulser de son cours, en novembre dernier, parce qu’elle refusait de retirer son niqab (voile intégral).  Plusieurs opinions divergentes se sont exprimées, dont celle de Richard Martineau, publiée hier, et encore aujourd’hui, dans le journal de Montréal, puis celle de la principale intéressée, recueillie par l’agence QMI, et publiée aujourd’hui, mais également hier, sur le site web Canoë.

À la base, je ne suis pas contre l’immigration; j’ai moi-même immigré, sur une échelle beaucoup moindre, j’avoue, de ma Mauricie natale jusqu’à Terrebonne, en passant par d’autres villes de la région de Lanaudière, et le grand Montréal.  J’ai une petite idée de ce que représente tout laisser derrière soi pour aller s’établir ailleurs, même si mes migrations ne furent que locales.  J’imagine que cela demande énormément de courage, quand on le fait à une échelle planétaire.  Par contre, il faut bien comprendre certaines choses, certains détails des us et coutumes du pays où l’on va s’établir, car sinon, on risque de courir de déception en déception.

Par exemple, Naïma reproche au ministère de l’immigration de “l’avoir isolée de la société”, en l’expulsant de son cours de francisation, et ce faisant, de lui faire vivre des moments éprouvants, et de se sentir humiliée.  “Je veux apprendre le français pour pouvoir travailler, avec tout ce qui se passe, ils m’ont enlevé tout espoir et ils ont détruit mes rêves”, dit-elle dans l’article de l’agence QMI.  Le même article mentionne également qu’elle voulait apprendre le français dans le but de pratiquer sa profession de pharmacienne.  Voici donc une première désillusion; personne ne lui a dit qu’au Québec, même les hommes achètent des pilules?  Si elle a dû demander toutes sortes d’accommodements, afin d’éviter que des hommes puissent la regarder dans les yeux, qu’en sera-t-il, le jour où elle oeuvrera dans une pharmacie?  J’imagine le gars qui se demande s’il devrait se faire prescrire du Viagra, ou du Cialis, et qui, avant de consulter, commence par vouloir en discuter avec un pharmacien, et qui tombe sur elle.  Elle va se cacher derrière son comptoir?  Le job de pharmacien est justement de conseiller les gens sur les différents médicaments existants; si elle ne peut soutenir le regard d’un homme, comment fera-t-elle pour le conseiller?

Pour ma part, je crains fort que Naïma se soit fait des rêves plus grands que nature, quand elle a émigré au Québec.  Or, il faudrait peut-être commencer par cesser de prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages; quand on veut exercer une profession qui nous met en contact direct avec le public, il faut être capable de supporter le regard du public, que celui-ci soit homme ou femme.  Au risque de passer pour un parano, Richard Martineau va même jusqu’à se demander si cette femme n’a pas été envoyée par des extrémistes, pour tester les limites de notre système.  Je n’irai pas jusque là, quoique ce serait tentant.  Je crois plutôt que Naïma a fait comme la très grande majorité des femmes musulmanes qui émigrent au Québec; elle a tout simplement… suivi son mari.

Marijuana: Le fédéral cesse de « fronter »!

Nous savons tous que Santé Canada a le devoir de fournir, depuis 2003, de la marijuana à des personnes qui ont l’autorisation, du gouvernement fédéral, de la consommer à des fins médicales.  Ce que nous ne savions pas tous, c’est que Ottawa vend la drogue 5$ le gramme, plus taxes, bien sûr, soit plus ou moins la moitié du prix du marché noir.  Mais un article de la Presse canadienne, repris par LCN, et par Canoë, nous informe que le gouvernement va cesser de « fronter » ses clients.  En effet, suite à une dette combinée de plus de 1,2 M$, de plusieurs de ses clients, Ottawa a donc décidé qu’à compter du 30 novembre prochain, la marijuana devra être payée à l’avance.

L’article nous dit aussi que quelques 4600 personnes sont autorisées à consommer de la mari à des fins médicales, et que la plupart d’entre-elles se la procurent auprès de producteurs autorisés, ou encore possèdent leurs propres plants.  Par contre, environ 800 personnes s’approvisionnent directement auprès de Santé Canada.  Or, l’organisme gouvernemental détient plus ou moins 1100 comptes en souffrance, dont la moitié depuis plus d’un an.  De ce nombre, 31 ont été envoyés à des agences de recouvrement.  Les autres patients endettés devront, avant de passer une nouvelle commande, prendre un arrangement avec Santé Canada pour le recouvrement de leur compte passé dû, sur lesquels un intérêt de 3,5% sera chargé sur les sommes non-payées.  À cause de cela, donc, les patients devront payer à l’avance, que ce soit par mandat postal, chèque certifié ou carte de crédit, afin qu’un messager puisse leur livrer la « marchandise ».

Évidemment, le gouvernement devait sûrement se douter un peu que la clientèle consommatrice de marijuana n’est pas constituée de gens très riches, et que certains allaient « étirer l’élastique », et retarder leurs paiements, que ce soit pour des raisons justifiées (pas d’emploi, pas de revenus stables, en attente d’une décision légale, etc.) ou non.  Dans la rue, les « pushers » vont « fronter » leurs bons clients, question de leur permettre de se « geler » quand même jusqu’à l’arrivée du chèque (de paye, ou autre), du moment où le client a l’habitude de rembourser ses « fronts ».  Pas besoin d’un baccalauréat pour comprendre que ceux qui ne paient pas leur « pusher » au moment convenu ne voient pas leur « compte en souffrance » relégué à des agences de recouvrement, disons conventionnelles; ce sont, encore une fois, les « normes » de la rue qui s’appliquent.  Et celles-là ne passent pas vraiment par un appareil judiciaire contrôlé par le gouvernement.  On fonctionne au cas-par-cas, en fait.

Pour des raisons que nous connaissons tous, Ottawa ne peut pas prendre cette direction, et doit se contenter de mesures plus légales.  Et de telles mesures entraîneront des pertes financières pour le gouvernement, et par extension, pour vous et moi.  C’est ce qui arrive à chaque fois qu’un gouvernement veut prendre les choses en main, afin d’accommoder certaines personnes.  Il aurait été préférable de légaliser l’usage de la marijuana, et d’en autoriser la vente libre dans les pharmacies.  Après tout, « mon ami Jean Coutu » a une administration moins lourde que celle de Santé Canada, et ne laisse pas les comptes en souffrance s’accumuler…